En terme de morphologie, l’Hotocho est proche du Rottweiler allemand ou du Bouvier Bernois. Puissant mais moyennement massif, son corps est musclé et dynamique. Ce chien est adapté aux longues heures de course dans le froid et à la défense d’un troupeau contre les attaques d’animaux sauvages.
Il présente une tête large et ronde, avec un museau plutôt court. Ses yeux sont petits, et leur couleur varie de l’ambre au marron foncé. Ses oreilles sont pendantes mais placées haut sur le crâne.
Le pelage de l’Hotocho est abondant, rêche et long : près de 9cm de longueur. En complément, un sous-poil dense le protège des températures négatives, fréquentes dans son pays d’origine. Son poil présente aussi la particularité d’être pratiquement imperméable, ce qui lui permet de nager dans des lacs et d’en ressortir pratiquement sec.
Toutes les couleurs de robe sont permises, bien que le blanc soit très rare. La plupart des Hotochos sont noirs avec les membres et le museau couleur brun rouge, et le poitrail blanc. Les deux tâches brun-rouge au-dessus des yeux sont la marque distinctive de la race et lui valent le surnom de « chien aux quatre yeux » auprès des communautés mongoles. Ces dernières considèrent d’ailleurs ces deux tâches comme la preuve que le chien peut voir les esprits et, de fait, les protéger autant des menaces du monde réel que de celles de l’au-delà.
L’Hotocho (connu également sous le nom de Bouvier mongol en français, ou Bankhar en mongol) est l’une des plus anciennes races de chien au monde, et peut-être aussi l’une des plus méconnues. Ses défenseurs prétendent même qu’il fait partie des races des tous premiers chiens que l’homme ait jamais domestiqué, du fait de son patrimoine génétique exceptionnel.
En effet, l’Hotocho est une véritable force de la nature, et les tribus nomades mongoles utilisent ce molosse depuis des siècles pour protéger les troupeaux de bétail des attaques d’animaux sauvages, essentiellement des loups et des léopards des neiges.
Les traditions lui prêtent même des propriétés « magiques », en plus de ses vertus de protecteur : chaque été, en période de sécheresse, les éleveurs de Bouvier mongol recouvrent leur chien d’un drap en laine pour faire venir la pluie. Ils utilisent également leurs poils trempés dans de l’huile pour soulager leurs douleurs articulaires. L’Hotocho est si important pour les communautés autochtones mongoles qu’il était enterré sur les hauteurs des collines, comme les notables, afin d’être plus proche des dieux.
Pourtant, dans les années 60, l’Hotocho est passé de demi-dieu à véritable plaie à éradiquer, suite à des rumeurs injustifiées l’accusant de propager la peste. Les abattages systématiques et la méfiance accrue envers les spécimens restants ont mené à la quasi-extinction de la race.
Lancé en 2011, le programme Mongolian Bankhar Dog Project entend changer la donne. Il réhabilite la race en l’intégrant dans un programme plus large de préservation des steppes mongoles, de la faune, de la flore et des traditions des communautés y vivant. Il conduit notamment à mener des campagnes d’éducation auprès des populations sur les apports de ce chien à la communauté. Il chapeaute également les élevages d’Hotochos pure souche et travaille à l’inscription de la race à la Fédération Cynologique internationale (FCI), de manière à en fixer définitivement le standard et établir les pedigrees des chiens existants.
Aujourd’hui, seule la branche russe de la FCI reconnaît cette race, et uniquement à titre provisoire. Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que le Bankhar reste une race de chien très rare partout dans le monde : on n'en trouve des élevages qu'en Russie, en Chine et en Mongolie.
L’Hotocho se distingue par son indépendance et son intelligence, ce qui lui permet d’agir rapidement en l’absence de ses maîtres. Associés à son instinct de protection, ces traits de caractère alimentent sa détermination à protéger son territoire ainsi que les troupeaux et la famille qui se trouvent à l’intérieur. Il n’est pas pour autant imprudent : l’Hotocho ne chasse pas les prédateurs sur de longues distances pour le plaisir de la traque. Par contre, il attaquera tout intrus menaçant si celui-ci ne déguerpit pas de son pré carré suffisamment vite à son goût.
Au demeurant, ses qualités de gardien n’en font pas pour autant un animal agressif envers les humains, à moins d’être élevé dans ce but. Plutôt fier (ou peu intéressé ?), il aura vite tendance à retourner vaquer à ses occupations, une fois que le nouveau venu lui aura été présenté par le « chef » du clan, ou un membre de la communauté en qui le chien a confiance. Au sein de sa famille, l’Hotocho se révèle être un compagnon loyal et obéissant, affectueux quoique distant.
De par son gabarit et son caractère, le Bankhar n’est clairement pas recommandé pour la vie en appartement. Il s’agit d’un chien très énergique, qui doit se dépenser pendant des heures pour rester équilibré dans son corps et dans sa tête. S’il n’est pas destiné à protéger du bétail ou des personnes, il est nécessaire pour le maître de trouver rapidement des activités qui canaliseront son trop plein d’énergie, au risque de voir son compagnon à quatre pattes tout ravager dans la maison.
L’Hotocho doit être dès son plus jeune âge en compagnie de ses maîtres et des animaux qu’il doit protéger. Cette sociabilisation précoce du chiot permet de tempérer le côté indépendant et parfois méfiant de cet animal, et de l’habituer à son rôle d’aide et de protection.
L’Hotocho est un chien robuste avec un bassin génétique très large, ce qui le protège de la plupart des maladies dont souffrent habituellement les chiens de grande taille, telles que les inflammations articulaires ou la dysplasie de la hanche.
Il est intéressant également de noter que dans leur milieu naturel, les femelles Hotocho ne sont en chaleur qu’une fois par an, contre deux pour les autres races. Cette particularité résulte d’une adaptation génétique aux conditions climatiques difficiles dans lesquelles ces chiens vivent, pour minimiser les risques de voir des chiots naître en plein hiver, car leurs chances de survie seraient alors considérablement réduites.
Un brossage du poil du chien Bouvier mongol doit être effectué chaque semaine. En période de mue (au printemps et à l’automne), la fréquence des brossages gagne à être augmentée.
Par ailleurs, il est prudent de vérifier les oreilles du chien après chaque sortie, pour ôter les éventuels parasites ou graines responsables d’infections du conduit auditif.
Dans son milieu d’origine, le Bankhar est nourri de restes de repas, de riz, d’os et d’entrailles bouillis. De fait, ce n’est vraiment pas un chien particulièrement exigeant en terme d’alimentation. En outre, il mange relativement peu par rapport à sa carrure. Au final, une alimentation adaptée à son degré d’activité est suffisante pour le maintenir en bonne santé.
L’Hotocho est essentiellement utilisé en tant que chien de berger et chien de garde.
Il est difficile de se procurer un chiot Bouvier mongol, car il doit généralement être importé depuis un pays comme la Mongolie, la Chine ou la Russie. De ce fait, le prix d'un chiot Hotocho se situe autour de 1700 euros.
Bravo pour votre superbe travail sur cette "race" !
Je voulais juste vous signaler une petite erreur concernant la naissance des chiots. Ils naissent justement au coeur de l'hiver ! Je suis certain de mon information car je suis actuellement au Bankhar Project a Hustai et nous nous preparons à accueillir les boules de poils d'un jour à l'autre !
En terme d'evolution, la raison pourrait être qu'ils seront justement en age de gambader et d'apprendre au printemps, et auront le temps de se preparer avant l'hiver prochain.
Merci pour votre travail.
Caninement,
Emilien des Nomadogs (cherchez Nomadogs sur Facebook)