Les chiens ont-ils des émotions? Les propriétaires de chiens sont tous unanimes là-dessus : bien sûr que oui ! Mais dans quelle mesure ces sentiments sont-ils comparables à ceux des humains ? Et comment peut-on s’assurer du bien-être émotionnel de notre chien? La science commence à avoir des réponses à ces questions.
On sait aujourd’hui l'anatomie du cerveau du chien est semblable à celle pour l'Homme. Mais cela ne suffit pas pour déterminer dans quelle mesure les stimuli externes sont traités et le type de réponse neurologique qu'ils entraînent dans le cerveau. Ce sont donc ces aspects que les scientifiques se sont penchés depuis le début du 21ème siècle.
Une émotion est un état affectif transitoire mais très marqué, caractérisé par des changements de comportement physiologiques et/ou mentaux, en réponse à certaines stimulations internes et/ou externes. Elle se caractérise notamment par un début brutal et une durée relativement brève.
Dans la pratique, donner une définition claire au mot "émotion" n'est pas chose aisée, car il s'agit d'un processus cérébral complexe qui ne se manifeste pas de la même façon chez toutes les espèces animales. La notion d'émotion est également souvent confondue avec celle de sentiment, la nuance entre les deux étant relativement ardue à définir. Il faut dire que la définition théorique du concept d'émotion reste assez vague, mais il s'agit probablement d'une conséquence directe du fait que le processus est encore mal compris, y compris chez l'être humain.
Une étude utilisant l’IRM, dirigée par Gregory Berns, un professeur américain de neuro-économie à l’université Emory, à Atlanta, a découvert qu’une partie spécifique du cerveau du chien s’active lorsqu’il voit une personne qui lui est familière ou qu’il sent son odeur.
Cette partie du cerveau, le noyau caudé, s’active exactement de la même manière chez les humains qui voient quelqu’un qu’ils connaissent. Le noyau caudé est souvent décrit comme étant le centre de l’attachement et de l’amour. Cette étude, publiée en 2013, est certainement celle qui démontre le mieux que le chien peut ressentir l’émotion que l’humain considère comme la plus forte et la plus belle qui soit : l’amour.
Une étude similaire, effectuée en 2014, suggère que les chiens ont aussi ce qu’on pourrait décrire comme une acuité émotionnelle auditive : lors de cette recherche, c’était le cortex auditif (la partie du cerveau qui analyse les informations tirées de l’ouïe) qui était la cible de l’IRM. Cette zone du cerveau, chez l’humain , est notamment responsable chez l’humain d’analyser la teneur émotionnelle de la voix (mais la signification des mots) et de la transmettre au reste du cerveau .
Les chiens étudiés ont écouté plus de 200 sons d’autres chiens et d’humains, comprenant des sons « tristes » et « heureux ». La conclusion est édifiante : plus le son était heureux, plus un groupe de neurones en particulier s’activait. La réaction était plus forte lorsque le son émanait d’un individu de la même espèce. Pour autant, les chiens étudiés étaient aussi sensibles à la teneur émotive de la voix humaine, réagissant plus fortement lorsque celle-ci avait une intonation heureuse.
Les propriétaires de chiens l’ont tous vécu : on se sent triste, en colère, et sans avoir agi différemment, on remarque notre chien qui se colle à nous, l’air de vouloir nous réconforter. Cette étude pourrait avoir découvert la clé de cette capacité étonnante du chien d’analyser notre voix pour y détecter les émotions.
Le chien est peut-être le meilleur ami de l’Homme, mais ça ne veut pas dire qu’il n’est pas sensible aux injustices faites à son égard. C’est ce qu’une équipe de chercheurs de l’université de Vienne (Autriche) a découvert lorsqu’ils ont demandé à des chiens entraînés de donner la patte.
Les chiens ont effectué le geste à presque chaque demande, peu importe qu’ils soient seuls ou à côté d’un autre chien à qui on a demandé la même chose. Par contre, leur attitude changeait lorsque leur voisin se voyait offrir une récompense, alors qu’eux-mêmes n’obtenaient rien. Les chiens moins récompensés ont commencé à moins donner la patte (une réduction de 50%) et à montrer des signes de stress, comme se lécher ou se gratter.
Pour Marc Bekoff, de l’université du Colorado, cette étude démontre l’importance de la distribution égale de nourriture chez le chien et les autres carnivores sociaux. Dans la nature, il est crucial en effet pour ces derniers que chaque individu d’une meute s’assure de tirer son épingle du jeu au moment des repas ; ainsi, la perception d’égalité est très importante pour le chien. Et c’est probablement l’évolution qui en est responsable.
Les émotions du chien, comme la peur, l’agressivité ou l’affection, sont perceptibles par les autres chiens et les humains grâce à des signaux qu’on nomme comportements de communication.
Les humains « comprennent » les chiens en observant leurs signaux corporels, comme les mouvements de la queue, la position des oreilles, jappement , etc.). Mais ils peuvent parfois mal interpréter ces signaux : ainsi, une étude publiée en 2013 dans la revue Current Biology a conclu que le battement de la queue chez le chien (que les humains associent souvent à des émotions positives) peut signifier à la fois l’agressivité et le plaisir. Comment s’assurer qu’un chien est content de nous voir?
Selon les chercheurs, il faut regarder de quel côté le chien bat de la queue, le côté droit signifiant des émotions négatives comme la crainte, la colère ou la douleur, car l’hémisphère gauche du cerveau du chien gère les émotions à tendance négative. En effet, comme pour les yeux, les nerfs sont inversés et les hémisphères agiront sur le côté opposé à leur emplacement dans le crâne. De l’autre côté, si la queue bat plus à gauche, cela sera un signe que le chien est heureux.
Cette différence est difficile à reconnaître pour les humains, mais il semblerait que les chiens y soient sensibles car ils apprennent à identifier ce signe et ses effets chez leurs congénères. Et ce n’est évidemment pas le seul signe qu’ils comprennent mieux que les humains.
Les individus de la même espèce détectent aussi les signaux olfactifs pour déceler la présence de phéromones : ce sont des odeurs qui transmettent des informations sur le sexe et l’âge d’un chien, mais aussi sur ses émotions. Par exemple, un chien secrétera différentes phéromones selon qu’il est agressif, stressé ou confiant. Ces substances sont dissoutes dans l’urine et les selles.
Le jeu chez le chien est d’une grande importance pour former les liens hiérarchiques entre les individus. Puisque le jeu comporte plusieurs gestes liés à l’agressivité (morsure, grognements…), les chiens doivent signifier à leur partenaire de jeu leur intention; de là provient la « révérence de jeu », c’est-à-dire les pattes antérieures à plat sur le sol, le postérieur soulevé et le regard bien droit. Cette posture montre aux autres chiens l’émotion et l’intention bienveillante du chien qui s’apprête à démontrer des actions qui sont à même d’être jugées comme agressives par un de ses congénères.
Les comportements de communication du chien s’étendent bien au-delà de ces quelques cas. Ils incluent aussi les expressions faciales, la posture du corps, ainsi que les différentes vocalisations et leurs nuances.
Puisque le chien vit des émotions (et les exprime), cela veut aussi dire qu’il peut être victime d’un débalancement émotionnel, qu’il soit hérité d’une sur-stimulation ou d’une sous-stimulation à son environnement.
Le risque de traumatisme en cas d'excès de stimuli est tout aussi présent que celui du syndrome du chenil en cas d'absence ou de pauvreté de stimulations. L'appréhension des personnes inconnues, la non-connaissance des bruits quotidiens (moyens de transports ou aspirateur en fonctionnement…), la peur des situations aussi courantes qu'un ascenseur ou un escalier, peut être extrêmement handicapante.
De même, un chien qui a vécu un tsunami émotionnel, bombardé d'excitations et de stimulations sans avoir suffisamment de repos pour récupérer convenablement, sera lui aussi affaibli et incapable de vivre sereinement de nouvelles expériences.
Ainsi, on rencontre des compagnons à quatre pattes qui résistent sans manifestation apparente aux déménagements, à l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille (enfant, chien ou autre animal), au départ d'un élément de leur groupe familial, à un changement de rythme… quand d'autres perdent leurs moyens au moindre élément inhabituel.
Il faut donc commencer un travail pour habituer le chiot à son environnement dès la troisième semaine de sa vie, autant pour lui apprendre à agir autant avec les humains qu’avec d’autres chiens. Cette période de socialisation dure normalement jusqu’à la douzième semaine. C’est durant ce laps de temps que la personnalité du chien se forme, ce qui forgera son tempérament pour le reste de sa vie. Elle est cruciale pour son bien-être émotionnel.
Il est fortement recommandé au naisseur de la portée de lui faire connaître des lieux et des situations différentes ainsi que d'autres chiens et éventuellement d'autres animaux pour l'y familiariser, mais on ne procède pas n'importe comment !
Le risque de traumatisme en cas d'excès est tout aussi présent que celui du syndrome du chenil en cas d'absence ou de pauvreté des stimuli. L'appréhension des personnes inconnues, la non connaissance des bruits quotidiens (moyens de transports ou aspirateur en fonctionnement…), la peur des situations aussi courantes qu'un ascenseur ou un escalier, peut être extrêmement handicapante !
De même, un chien qui a vécu un tsunami émotionnel, bombardé d'excitations et de stimulations sans avoir suffisamment de repos pour récupérer convenablement, sera lui aussi affaibli et incapable de vivre sereinement de nouvelles expériences.
Ainsi on rencontre des compagnons à quatre pattes qui résistent sans manifestation apparente aux déménagements, à l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille (enfant, chien ou autre animal), au départ d'un élément de leur groupe familial, à un changement de rythme… quand d'autres perdent leurs moyens au moindre élément inhabituel.
Attention : ce n'est pas parce que l'on ne voit rien sur le chien, qu'il ne se passe rien ! Tout est question d'équilibre ou de déséquilibre interne : l'individu qui se trouve confronté à un contexte auquel il n'est pas habitué, devra gérer l'émotion que cette situation génère chez lui. Plus les acquisitions faites durant la période de développement précoce seront solides, mieux il les surmontera.
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