Considéré à juste titre comme l'un des meilleurs du règne animal, l'odorat du chien n'a plus rien à prouver. Il s'agit d'ailleurs du sens le plus développé chez la gent canine. L'Homme l'a bien compris, qui l'utilise dans de nombreux domaines : chasse, recherche de personnes disparues, détection de substances illicites...
Comment fonctionne l'odorat du chien ? Pourquoi est-il meilleur que celui de l'Homme ? Quels sont les différents usages reposant sur le flair exceptionnel du chien ?
Comment chacun sait, l'organe principal associé à l'odorat est bien entendu le nez du chien.
Il s'agit d'un élément complexe, constitué lui-même de différents organes et tissus jouant chacun un rôle dans l'analyse des odeurs :
Ainsi, les organes de l'odorat sont à peu de choses près les mêmes chez le chien que chez l'Homme, même s'ils n'ont pas forcément la même taille et/ou efficacité.
Même si les organes liés à l'odorat sont globalement les mêmes chez le chien et chez l'être humain, la façon dont ils sont utilisés diffèrent. C'est d'ailleurs ce qui explique que les deux espèces n'ont pas les mêmes performances en termes de reconnaissance d'odeurs.
Chez le chien, l'air inspiré entre par le centre des naseaux, alors que celui qui est expiré ressort par le côté des narines. Cette particularité lui permet de créer de petits tourbillons d'air à proximité de son nez : il fait ainsi rentrer davantage de molécules olfactives dans ses cavités nasales, et récolte donc mécaniquement davantage d'informations.
Ce phénomène est amplifié par une autre technique appelée flairage, qui correspond à une série d'inhalations et d'expirations rapides : ces mouvements créent une petite turbulence interne, qui favorise le transport des molécules odorantes vers l'intérieur du nez.
Une fois l'air entré dans les naseaux, il est séparé en deux via le pli alaire : d'un côté, l'air nécessaire pour la respiration, et de l'autre celui utilisé pour "sentir" les odeurs. Après cette séparation, les molécules aériennes sont capturées par la membrane olfactive. Cette dernière possède chez cette espèce une structure particulière : elle est constituée d'une multitude de plis et de replis, ce qui permet d'augmenter sa surface en contact avec l'air - et donc d'être plus efficace.
À la fin de tout ce processus, les informations récoltées par la membrane olfactive sont envoyées vers le cerveau afin d'y être analysées.
L'être humain et le chien ont beau posséder quasiment les mêmes organes olfactifs, l'odorat du second est sans conteste bien plus performant que celui du premier. En effet, il est capable de percevoir des odeurs bien plus subtiles, de sentir les phéromones, et joue un grand rôle dans la mémorisation des évènements.
La principale différence entre l'odorat d'un chien et celui d'un être humain repose sur la concentration à partir de laquelle un élément est détecté par le système olfactif : elle est bien plus faible chez le premier que chez le second. Ce dernier est capable de détecter l'odeur d'une giclée de parfum dans une chambre ou dans une salle de bain, tandis que l'animal lui est capable de la repérer dans un stade de football fermé.
Ce super pouvoir est dû à sa membrane olfactive plus large (plus de 200 cm² chez certaines races, alors qu'elle n'est que de 4 cm² chez l'être humain), au nombre bien plus élevé de cellules réceptrices (en moyenne 20 à 40 fois plus que chez l'Homme), à son bulbe olfactif plus grand, au fait que les zones de son cerveau dédiées à l'odorat sont plus développées, et enfin à la technique du flairage.
Comme beaucoup d'animaux, le chien est capable de percevoir certains phéromones et de les analyser afin de collecter des informations sur les êtres vivants autour de lui, qu'il s'agisse de congénères, d'humains ou de représentants d'autres espèces.
Cette capacité lui vient de son organe de Jacobson très développé, situé juste en-dessous du palais, derrière les incisives. Grâce à lui, il peut par exemple savoir qu'un humain ou un autre animal situé à proximité a peur ou est inquiet, sans même avoir besoin de le voir. C'est notamment ce qui explique qu'un chien se rendant chez le vétérinaire peut être terrorisé avant même d'entrer dans la clinique, et ce même s'il s'agit de sa première visite : il sent les phéromones laissés par ses congénères avant lui, et fait sienne l'inquiétude de ceux qui l'ont précédé.
L'Homme et certains singes comme les macaques et les babouins possèdent eux aussi un organe de Jacobson, situé au même endroit que celui du chien. Toutefois, à la différence de ce dernier, le leur est atrophié et n'est quasiment plus fonctionnel. Ils ne peuvent donc pas - ou seulement très peu - sentir les phéromones.
Enfin, le chien utilise beaucoup les odeurs pour percevoir son environnement et mémoriser des évènements. À ce titre, il fait partie des animaux macrosmatiques, c'est-à-dire dont l'odorat tient une place prépondérante dans leur analyse du monde extérieur. C'est également le cas par exemple du chat et du cheval.
Ainsi, contrairement à celle de l'Homme qui repose plutôt sur la vision, la mémoire du chien utilise beaucoup les odeurs pour se rappeler avec précision ses actions passées à un endroit donné et son état psychologique du moment. Son cerveau est également capable de "prévoir" certains événements grâce à son flair : par exemple, il peut sentir une personne connue arriver avant même de la voir.
L'être humain s'aide aussi des odeurs pour se remémorer certains souvenirs ou pour évaluer son environnement, mais avec une précision et une justesse incomparables à celles de son meilleur ami.
Si les êtres humains ne sont pas tous sensibles aux odeurs de la même façon, il en va de même chez le chien : il existe en effet des races de chiens avec un très bon odorat, et d'autres chez qui ce dernier est un peu moins développé.
Ces différences de performance s'expliquent essentiellement par deux facteurs :
Cela étant, même les races qui ne sont pas considérées comme ayant un bon odorat restent largement meilleures que l'être humain sur ce plan-là.
Comme il s'agit de son sens le plus développé (juste devant l'audition), le chien utilise son odorat de multiples façons.
Si le chien passe une bonne partie de son temps à renifler tout ce qu'il se trouve autour de lui, ce n'est pas sans raison : c'est simplement sa façon à lui de se repérer dans son environnement. En effet, sa vue étant bien moins performante que la nôtre, il ne peut compter uniquement sur ce sens pour mémoriser les éléments alentours. C'est donc essentiellement sur son odorat - et dans une moindre mesure sur son audition - que repose le sens de l'orientation du chien.
Il n'est donc pas étonnant qu'il passe autant de temps à flairer tout ce qu'il trouve sur son chemin : c'est sa façon à lui de découvrir et de mémoriser son environnement. Ainsi, lorsqu'il retourne dans un endroit qu'il a déjà visité par le passé, sa mémoire des odeurs du lieu lui permet de reprendre plus facilement ses marques. C'est aussi elle qui l'aide à retrouver son chemin si jamais il se perd.
L'odorat du chien est si développé qu'il lui permet de suivre des pistes avec précision, parfois plusieurs heures après le passage d'un humain ou d'un animal. Il utilise donc cette capacité pour trouver sa nourriture, comme débusquer une proie ou repérer des fruits.
S'il est capable d'un tel exploit, c'est parce que son odorat est suffisamment performant pour reconnaître des odeurs très légères, et surtout de les distinguer au milieu de beaucoup d'autres. Certaines races comme le Chien de Saint-Hubert sont même capables de suivre des pistes anciennes de plusieurs heures.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le chien évalue sa nourriture essentiellement grâce à son odorat, et très peu par le biais de son goût.
En effet, contrairement à l'être humain, ce dernier est un sens relativement peu développé chez la gent canine - il s'agit d'ailleurs de son sens le plus faible, loin derrière les autres. Par exemple, il n'est pas très sensible à la saveur salée et perçoit juste assez l'amertume pour être capable de reconnaître certains poisons (de fait, bon nombre de plantes toxiques pour les chiens ont un goût amer).
L'animal compense donc son sens gustatif peu performant par son odorat hors pair : c'est grâce à lui qu'il juge si un aliment lui inspire confiance ou non. Inutile donc d'essayer de lui servir un plat possédant une odeur détestée par les chiens : il y a très peu de chances qu'il y goûte ! À l'inverse, il a toutes les chances de se laisser tenter par des aliments ayant une odeur qu'il apprécie, même si ceux-ci sont mauvais pour sa santé.
Qui n'a jamais vu son compagnon renifler un congénère lors d'une rencontre ? C'est tout à fait normal, car l'odorat fait partie des moyens de communication des chiens entre eux : ils l'utilisent pour faire connaissance et pour communiquer entre congénères.
En effet, grâce à ses capacités olfactives, un chien peut notamment analyser les phéromones émises par son comparse et obtenir un grand nombre d'informations à son sujet : son sexe, son état de santé physique, son état psychologique (par exemple s'il est inquiet ou apeuré), sa disponibilité pour la reproduction, etc.
Le flair du chien lui est également très utile lorsqu'il s'agit de se reproduire, ou plus exactement de trouver un partenaire disponible pour la reproduction.
En effet, une femelle en chaleur émet des odeurs particulières relativement fortes, qui signalent sa disponibilité et peuvent être perçues par les mâles à plusieurs kilomètres de distance. Ceux-ci n'ont donc qu'à suivre cette piste pour remonter jusqu'à elle et espérer pouvoir se reproduire.
Cela fait déjà plusieurs milliers - voire dizaines de milliers - d'années que l'être humain a compris qu'il pouvait utiliser l'odorat du chien pour l'aider dans certaines tâches bien précises.
Certains usages sont courants et connus, comme la chasse ou la recherche de stupéfiants, mais il existe également des usages canins plus surprenants : il est par exemple possible de détecter les punaises de lit avec un chien renifleur, de repérer la présence de moisissures, ou même de savoir si son enfant se drogue !
Voici donc un aperçu des usages les plus répandus de l'odorat du chien par l'Homme.
La chasse, et plus précisément la recherche de gibier, est probablement l'un des plus anciens usages de l'odorat du chien par l'Homme.
Selon les proies chassées, le type de chasse et le chien utilisé ne sont pas toujours les mêmes, mais dans la plupart des cas, le flair de ce dernier est un atout indéniable. Il permet par exemple de débusquer le gibier caché dans son terrier ou dans des fourrés, de poursuivre les proies qui s'enfuient (par exemple dans le cas des chiens de chasse à courre) ou de retrouver la trace des animaux abattus (dans le cas des chiens rapporteurs de gibier).
Un rôle ancien et essentiel que le chien joue auprès des humains est celui de défendre les habitations, les biens et même les personnes contre les intrus et les menaces en tout genre - c'est-à-dire être un bon gardien. Or, pour remplir cette fonction du mieux possible, il ne suffit pas d'avoir une carrure impressionnante : une bonne ouïe et un bon odorat sont également indispensables, car ils permettent de sentir les dangers arriver de loin.
De nos jours, les maîtres désireux d'adopter un chien de garde le font principalement pour se protéger des intrus et des cambrioleurs, mais le meilleur ami de l'Homme est aussi utile pour détecter des prédateurs. C'est notamment ce que font au quotidien les chiens de protection de troupeaux, qui repèrent à distance les loups, ours, lynx et autres carnivores susceptibles de s'en prendre au bétail dont ils assurent la garde.
Le flair incroyable du chien peut être utilisé pour retrouver des personnes disparues.
C'est le cas par exemple lorsque les services de secours se lancent à la recherche des rescapés d'une catastrophe. L'exemple le plus connu est bien sûr celui du chien d'avalanche, mais le meilleur ami de l'Homme peut aussi participer par exemple à la recherche de disparus après un séisme, un typhon ou un incendie. Son aide est d'autant plus précieuse qu'elle permet de fouiller de grands espaces en un minimum de temps, dans des situations où chaque minute compte.
L'odorat du chien est également utile lorsqu'il s'agit de résoudre certaines affaires criminelles, par exemple en aidant à retrouver des victimes d'enlèvement, des fuyards ou des suspects. On fait alors généralement renifler à l'animal un objet ou un vêtement portant l'odeur de la personne recherchée, et il tâche alors de se lancer sur la piste de cette odeur.
Si l'on trouve beaucoup de chiens dans l'armée ainsi que dans les services de police, de douane et de sécurité en général, ce n'est pas sans raisons : grâce à son odorat, le meilleur ami de l'Homme est capable de détecter certains matériaux ou substances bien précis, même à distance.
L'exemple le plus célèbre de chien renifleur est probablement celui du chien détecteur de drogues et stupéfiants : il renifle les valises, les véhicules ou même directement les personnes et doit s'asseoir dès qu'il identifie une des odeurs suspectes qu'on lui a appris à reconnaître pendant sa formation. Très efficace, il est capable de "contrôler" beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus fiable que des agents de sécurité.
Sur le même modèle que ceux qui détectent de la drogue, il existe aussi des toutous dressés pour reconnaître des explosifs, des armes à feux, des faux billets, des accélérateurs d'incendie (essence, gazoil...), et même des mines dans le cas des chiens démineurs. Le procédé s'adapte à bon nombre de produits différents, du moment que ceux-ci possèdent une odeur particulière que l'animal est capable de reconnaître avec une précision suffisante.
Le cavage, c'est-à-dire la recherche de truffes, est un autre exemple des nombreux miracles que le chien est capable d'accomplir grâce à son flair. Les truffes sont des sortes de champignons particulièrement appréciés des humains pour leur saveur, mais qu'il est difficile de détecter car elles vivent et se développent sous terre. C'est donc là qu'intervient le meilleur ami de l'Homme.
En effet, son odorat très fin lui permet de percevoir leur subtil parfum même à travers le sol. La difficulté de l'exercice consiste non pas à lui apprendre à reconnaître leur odeur, mais plutôt à lui enseigner d'une part à ne repérer que les champignons les plus mûrs, et d'autre part à ne pas croquer dedans une fois qu'il les a trouvés.
S'il est de notoriété publique qu'il peut aider les services de sécurité ou d'enquête dans leurs recherches d'indice ou de substances particulières, peu de gens savent que le chien est capable de détecter certaines maladies.
Par exemple, les patients atteints d'un cancer émettent des molécules olfactives particulières, même lorsque la tumeur est encore très peu avancée - au point parfois de n'être pas encore visible avec les examens classiques. Un humain est bien entendu incapable de les percevoir, mais un chien entraîné à cette fin est parfaitement capable de le faire. L'utilisation du chien pour détecter le cancer est donc une piste sérieusement étudiée depuis de nombreuses années et qui s'annonce très prometteuse pour pouvoir prendre en charge les malades le plus tôt possible.
Cet incroyable talent du meilleur ami de l'Homme est également exploitable pour diagnostiquer d'autres types de problèmes de santé, comme par exemple une crise d'hypoglycémie ou d'hyperglycémie chez une personne diabétique, certaines maladies nosocomiales, une crise d'épilepsie imminente, et même certains virus comme celui de la Covid-19.
Les principales différences entre l'odorat du chien et celui de l'être humain résident dans la taille et la complexité de la muqueuse olfactive, ainsi que l'efficacité de l'organe voméronasal (ou organe de Jacobson). Si l'Homme a appris depuis longtemps à se reposer davantage sur ses autres sens, son meilleur ami compte lui essentiellement sur son flair pour recueillir de nombreuses informations sur son environnement, dont certaines sont cruciales pour sa survie.
Compte tenu de cette très grande différence de sensibilité, il n'est pas étonnant que le chien soit attiré par des odeurs que nous ne percevons même pas, et qu'à l'inverse il soit terriblement gêné par des senteurs qui nous paraissent tout à fait supportables. Parmi les produits les plus incommodants pour lui, on peut notamment citer les parfums, les bougies parfumées, les diffuseurs d'huiles essentielles ou encore les produits d'entretien avec une senteur d'agrume. Lorsqu'on souhaite utiliser de tels produits, mieux vaut donc le faire loin de son animal, ou a minima essayer d'opter pour des odeurs que les chiens apprécient.
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