Les yeux sont des organes puissants mais fragiles, qui peuvent être touchés par toutes sortes de maladies et dysfonctionnements. Parmi ces derniers figure notamment la cécité. Bien entendu, le chien n'est pas épargné par le phénomène et peut donc devenir aveugle, comme n'importe quelle espèce animale dotée d'yeux.
Sans être aussi handicapante que pour un humain, elle perturbe assurément son quotidien. À défaut de pouvoir la soigner, il est donc important d'être capable de la reconnaître, et même de la prévenir.
La cécité désigne un état dans lequel une personne ou un animal n'est pas ou plus en capacité de voir, à cause d'une déficience visuelle totale qui peut être innée (donc présente dès la naissance) ou acquise (c'est-à-dire qui apparaît au cours de la vie). Il ne s'agit pas d'une maladie, mais de la conséquence d'un accident, d'une pathologie, d'une malformation...
Elle touche bien sûr les humains, mais aussi les chiens et beaucoup d'autres espèces. Lorsqu'un individu en est atteint, il est qualifié d'aveugle ou de non-voyant.
La cécité constitue un handicap, dans la mesure où elle prive l'individu d'un de ses cinq sens. Elle est toutefois nettement moins gênante pour un chien que pour un humain, car la vue est un sens moins crucial pour lui que pour nous ; il parvient à la compenser assez facilement grâce à son odorat et son ouïe. La cécité peut d'ailleurs passer inaperçue un certain temps, en particulier si elle s'installe progressivement.
Chez le chien comme d'ailleurs chez l'être humain, il existe différents types de cécité, en fonction de la gravité de l'atteinte, du type de vision impacté et de si les deux yeux sont touchés ou non.
Même s'il s'agit du cas le plus courant, la défaillance visuelle ne concerne pas forcément les deux yeux. Par exemple, dans le cas d'un accident ou de certaines maladies, un chien peut très bien être aveugle d'un seul oeil et avoir une vision normale - ou au moins relativement préservée - de l'autre.
On parle donc de :
Il est courant qu'une cécité unilatérale évolue vers une cécité bilatérale, car les deux yeux ne se dégradent pas forcément à la même vitesse. En revanche, un oeil aveugle ne guérit pas spontanément : en l'absence de traitement, la forme bilatérale n'a aucune chance d'évoluer vers une forme unilatérale.
Dans la mesure où ce ne sont pas exactement les mêmes mécanismes qui entrent en jeu pour voir de jour ou de nuit, les deux types de vision ne sont pas forcément atteints de la même façon.
On distingue ainsi :
Quand on parle de cécité sans davantage de précision, il s'agit alors à la fois de la diurne et de la nocturne.
Il n'est pas rare qu'un chien commence par développer seulement une des deux formes, puis l'autre dans un second temps, pour finir totalement aveugle. Cela n'a toutefois rien de systématique : il peut être atteint des deux types en même temps, ou bien d'un seul sans jamais développer l'autre. Tout dépend de ce qui est à l'origine de sa défaillance visuelle.
Chez le chien comme chez l'Homme, il existe deux types de vision :
La plupart du temps, les deux types de vision sont touchés. Il existe toutefois quelques cas où l'un est impacté sans que cela soit le cas de l'autre. On distingue ainsi :
Dans la mesure où un chien a une vision périphérique bien meilleure que sa vision centrale, c'est clairement le deuxième type de cécité qui est le plus handicapant pour lui. Ce cas est toutefois assez rare.
Comme chez l'être humain ou les autres espèces, la cécité peut avoir chez le chien un grand nombre de causes et d'origines possibles : maladies, accident, traumatisme, malformation congénitale... En fonction de sa cause sous-jacente, elle apparaît plus ou moins tôt dans la vie de l'animal, et de manière plus ou moins progressive ou brutale.
Comme ceux de l'humain, les yeux du chien vieillissent naturellement, et perdent donc de leurs capacités avec les années. Il peut alors finir aveugle, en particulier si des maladies liées à la vieillesse (comme la cataracte) viennent s'ajouter à cette dégénérescence naturelle.
Dans ce cas-là, la perte de la vue est très progressive et le plus souvent bilatérale. Il arrive toutefois que l'un des deux yeux soit aveugle sans que l'autre ne le soit encore totalement, car ils ne se dégradent pas forcément tous deux à la même vitesse. Cela dit, il ne s'agit que d'une situation transitoire : la cécité reste rarement longtemps unilatérale.
Même si ce n'est pas le cas de toutes, bon nombre de maladies oculaires sont susceptibles de rendre un chien aveugle. Il s'agit d'ailleurs probablement de la principale cause de cécité chez la gent canine.
Les plus courantes sont :
Il en existe d'autres, mais celles-ci sont les principales maladies oculaires susceptibles d'entraîner à plus ou moins long terme une cécité. Celle-ci est le plus souvent à la fois diurne et nocturne ; en revanche, selon les cas, les deux yeux ne sont pas forcément touchés.
Il n'y a pas que les problèmes oculaires qui sont susceptibles de rendre un chien aveugle : d'autres maladies peuvent aussi avoir une telle conséquence.
On peut citer notamment :
Il s'agit là de quelques exemples de problèmes de santé courants pouvant aboutir à terme à une cécité, mais il en existe d'autres.
Un accident, un choc ou un traumatisme local peut dégrader les yeux au point qu'ils ne soient plus opérationnels.
Cela peut se produire par exemple quand l'animal se fait griffer, qu'un épillet s'incruste sous la paupière, qu'une branche cause des lésions au globe oculaire, ou encore lors d'une brûlure de l'oeil (par exemple si l'on utilise une lotion inadaptée pour nettoyer les yeux de son chien).
La cécité peut alors être unilatérale ou bilatérale, en fonction de l'ampleur du traumatisme en question et des yeux touchés.
Certains produits toxiques pour les chiens sont susceptibles de causer une cécité, en plus d'autres symptômes plus ou moins graves. C'est le cas notamment de ceux qui occasionnent des dégâts au niveau cérébral.
On peut citer comme exemples :
Néanmoins, il faut généralement que la quantité de toxines soit assez élevée pour que des troubles oculaires se manifestent effectivement. Si l'intoxication n'est que légère, il est peu probable de voir apparaître de tels symptômes et que l'animal devienne aveugle.
Les symptômes de la cécité d'un chien sont loin d'être aussi faciles à identifier que ce que l'on pourrait croire. Tout dépend en fait de si elle est congénitale (c'est-à-dire présente dès la naissance), apparaît progressivement ou brutalement.
Dans le cas où un chien naît aveugle ou le devient très jeune, il n'est pas conscient de ce qui lui manque, et grandit avec ce handicap. Il construit dès le début sa vie et ses repères en s'appuyant sur ses autres sens - en particulier l'ouïe et l'odorat, qui chez la gent canine sont de toute manière plus développés que la vue.
De ce fait, il n'est pas forcément évident de remarquer qu'il est aveugle : sa cécité peut très bien être découverte de manière fortuite des mois plus tard, en particulier si l'atteinte est partielle et ne concerne par exemple que la vision nocturne, comme dans le cas d'une APR-CSNB (atrophie progressive de la rétine entraînant une cécité de nuit).
Il existe quelques signes cliniques susceptibles d'attirer l'attention, à commencer par une certaine difficulté à se déplacer et à se repérer lors des premières semaines en comparaison d'autres chiots ayant le même âge. Toutefois, comme à ce moment-là les chiots sont de toute façon assez patauds, ces symptômes n'attirent pas forcément l'attention.
La perte de vision d'un chien est le plus souvent progressive et ne touche pas forcément les deux yeux en même temps. L'animal a alors le temps de s'adapter : il apprend petit à petit à solliciter ses autres sens (notamment l'ouïe et l'odorat) pour compenser sa vue défaillante, et n'est donc pas tant gêné que cela dans les lieux qu'il connaît bien.
C'est d'autant plus facile pour lui que sa vision n'est de base pas aussi bonne que celle d'un humain, en tout cas pour ce qui est de percevoir les détails et les objets immobiles devant soi. Même sans handicap, il se repère donc moins avec ses yeux que nous, ce qui explique qu'il peut plus aisément s'en passer - même si bien sûr tout est relatif.
Ainsi, la cécité progressive peut facilement passer inaperçue (en particulier lorsqu'elle est unilatérale) et n'être découverte que de manière fortuite lors d'un examen de routine. Il faut toutefois la suspecter dans le cas où le chien peine à se déplacer dans des lieux qu'il connaît mal (par exemple lors des sorties ou chez des amis), s'il devient progressivement moins actif sans raison apparente, ou encore s'il a du mal à s'adapter à certains changements dans le foyer (par exemple si on déplace des meubles).
Il arrive parfois que la cécité survienne brutalement, en seulement quelques jours - voire instantanément dans le cas d'un accident. Il n'est alors pas possible pour le chien d'apprendre petit à petit à se passer de la vue : il perd tous ses repères en très peu de temps.
La cécité brutale est la plus dure à vivre et la plus handicapante pour lui, et donc fatalement la plus facile à reconnaître pour son entourage. En effet, son comportement est alors modifié de nombreuses manières :
Le diagnostic de la cécité est évidemment plus difficile à réaliser avec un chien qu'avec un humain, puisqu'il ne peut pas s'exprimer sur l'état de sa vue. Le vétérinaire effectue donc différents tests et examens afin de mettre les choses au clair.
Différents tests permettent d'évaluer les réflexes oculaires du chien et donc sa capacité à bien voir dans différentes situations.
On peut citer notamment :
L'absence de réaction à l'un ou l'autre de ces tests indique vraisemblablement une cécité au moins partielle.
Pour tester la capacité d'un chien à détecter les mouvements (ce qu'il arrive normalement très bien à faire), le vétérinaire place devant ses yeux un petit objet ou encore un doigt de sa main, et le déplace très lentement de façon à balayer l'ensemble de son champ de vision. Si l'animal ne réagit pas, c'est que sa vue est altérée.
Il faut toutefois faire attention à ce que les mouvements en question ne provoquent ni bruit, ni vibrations dans l'air, car l'animal pourrait les percevoir avec ses autres sens et fausser le diagnostic. Il convient donc d'utiliser si possible un objet fin ou léger (par exemple une petite balle en mousse), et de le déplacer très lentement.
Le dernier examen utilisé pour diagnostiquer la cécité d'un chien consiste à évaluer sa capacité à se déplacer aisément dans un environnement inconnu et à éviter les obstacles.
Pour ce faire, le vétérinaire élabore un petit parcours d'obstacles dans la salle de consultation. Il observe ensuite la façon dont l'animal se déplace à travers la pièce, lorsque celle-ci est bien éclairée puis lorsqu'elle est dans la pénombre. Ces tests permettent d'évaluer à la fois sa vision nocturne et sa vision diurne, car les deux ne sont pas forcément atteintes de la même façon.
Divers examens complémentaires peuvent être réalisés, en plus des trois cités précédemment. Ils visent non pas à savoir si le chien est aveugle, mais à analyser l'état de chaque oeil et de ses composants (rétine, cristallin, cornée...) afin de déterminer la cause sous-jacente de la cécité et éventuellement entamer un traitement.
Parmi les examens ophtalmologiques qu'il est ainsi possible de réaliser, on peut citer en particulier :
Les éventuels autres symptômes présents (rougeur de l'oeil, larmoiement excessif, douleurs manifestes, perte d'appétit...) peuvent également être utiles pour préciser le diagnostic, en aidant à identifier la cause sous-jacente de la perte de vue. De fait, il est rare qu'une cécité survienne sans être accompagnée d'un ou plusieurs autres signes.
Traiter un chien aveugle nécessite de distinguer deux choses : la cécité elle-même d'un côté, sa cause sous-jacente de l'autre. Il est très rare de pouvoir guérir la première, mais c'est plus souvent possible en revanche pour la seconde.
Chez l'être humain, certains cas de cécité peuvent éventuellement être traités. En revanche, chez la gent canine, la cécité ne se soigne pas : un chien aveugle le reste jusqu'à la fin de sa vie.
Il existe toutefois de très rares exceptions à cette règle : par exemple, la cataracte peut parfois être guérie par une opération chirurgicale. Toutefois, étant donné que les cas où c'est effectivement le cas sont assez rares et que le prix de l'intervention est très élevé, la plupart des chiens atteints ne sont pas traités et restent donc aveugles.
En dehors donc de quelques exceptions, la cécité est incurable. La perte de vue peut éventuellement être ralentie voire stoppée dans certains cas ; en revanche, une fois la cécité installée, il n'y a rien qui puisse être fait pour restaurer la vision.
Si la cause sous-jacente de la cécité est toujours présente, il est dans certains cas possible de la soigner. Cela ne permet pas de redonner au chien la vue qu'il avait auparavant, mais au moins d'éviter que son état continue à se dégrader et que d'autres symptômes apparaissent.
Par exemple :
Ces différents traitements sont le plus souvent pris en charge au moins en partie par les assurances santé pour animaux telles que l'assurance FLOA, à condition bien sûr d'avoir pensé à en souscrire une en amont. Il peut toutefois exister des clauses d'exclusion : par exemple, les chiens ne sont généralement assurés que jusqu'à un certain âge, et les dépenses liées à des maladies génétiques sont rarement remboursées. Charge donc à chacun de bien se renseigner et de choisir l'assurance qui lui convient le mieux.
Dans la mesure où la cécité d'un chien peut avoir de nombreuses causes différentes, il n'existe pas de moyen infaillible pour la prévenir.
En revanche, il est possible de limiter les risques qu'elle apparaisse, en prenant quelques précautions de bon sens telles que :
En outre, dans le cas de maladies oculaires héréditaires comme l'atrophie progressive de la rétine, il est important d'écarter de la reproduction tout chien porteur de l'anomalie génétique en question, même s'il est porteur sain. On évite ainsi qu'il ne la transmette à sa descendance et que ses petits ne deviennent à terme potentiellement aveugles. Même si ce n'est pas toujours le cas, il existe en effet des tests génétiques permettant d'identifier les individus problématiques et de ne pas les faire se reproduire.
Toutes ces mesures réduisent le risque que survienne une cécité, ou au moins retardent son arrivée si celle-ci est inévitable, ce qui offre alors un peu plus de temps pour accompagner au mieux son animal dans cette transition.
La cécité n'est pas une maladie, mais un état dans lequel un chien ne peut plus voir à cause d'un problème de santé, un accident ou une malformation. Elle se décline sous plusieurs formes, et l'ampleur de l'atteinte peut être variable, mais le constat est globalement toujours le même : les cas de cécité pouvant être soignés sont extrêmement rares.
Il ne faut pas croire pour autant que vivre avec un chien aveugle est un calvaire. Certes, le quotidien est nécessairement différent par rapport au cas où celui-ci est en pleine possession de tous ses sens, mais il n'est pas forcément beaucoup plus compliqué. En effet, nos amis à quatre pattes possèdent une formidable capacité d'adaptation : pour peu que l'on aménage le domicile en conséquence et qu'on prévoie des activités adaptées, tout le monde est en mesure de s'accommoder de ce handicap.
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