Les chiens ont beau avoir un pelage plus ou moins long et dense, ils ne sont pas pour autant à l'abri des maladies de peau. En effet, certains microbes et parasites parviennent tout de même à se faufiler à travers les poils et à atteindre l'épiderme, où ils causent divers dégâts plus ou moins graves.
La gale est l'une de ces maladies susceptibles de toucher les représentants de la gent canine : d'originaire parasitaire, elle existe sous différentes formes, et est connue depuis longtemps pour son caractère très contagieux, qui la rend difficile à éradiquer. Cela dit, elle est plus gênante que vraiment grave.
En quoi consiste exactement cette maladie ? Quels en sont les différentes formes, ainsi que les symptômes ? Peut-elle se transmettre à d'autres animaux, ou même à l'Homme ? Peut-on la soigner, et le cas échéant comment ?
La gale est un terme générique qui désigne l'ensemble des maladies de peau causées par un acarien. Elle est contagieuse, mais généralement peu grave. Toutefois, elle peut dans certains cas se compliquer d'une surinfection et devenir sérieuse - voire mortelle dans les cas les plus sévères.
De nombreuses espèces peuvent être victimes de la gale : le chien bien sûr, mais aussi l'Homme, le chat, le lapin, le cheval, le mouton, la vache, certains oiseaux, etc. L'acarien en cause n'est toutefois pas forcément le même d'une espèce à l'autre, même si les symptômes varient finalement assez peu.
Il faut cependant noter que le terme « gale » est aussi utilisé par extension pour désigner d'autres maladies et problèmes de peau. On l'emploie même en botanique pour désigner certaines maladies des plantes causées par des microbes et provoquant des lésions superficielles proches de celles causées par la gale humaine - d'où l'utilisation de ce terme.
Il existe huit types de gales au total, dont trois qui touchent les chiens : la gale sarcoptique, la gale démodécique (ou démodécie) et la gale des oreilles.
La gale sarcoptique est le type de gale le plus contagieux chez le chien, et probablement d'ailleurs aussi le plus couramment observé.
Elle est causée par le sarcopte, une espèce d'acarien susceptible de coloniser un grand nombre de mammifères, y compris le chat et l'Homme. C'est donc une zoonose canine, c'est-à-dire une maladie qui se transmet des chiens aux humains.
Elle entraîne l'apparition de symptômes assez divers tels qu'une éruption cutanée, de vives démangeaisons, une perte de poils ou l'apparition de croûtes sur la peau. Au début, ceux-ci touchent seulement des zones limitées (par exemple la tête), avant de potentiellement s'étendre à l'ensemble du corps avec le temps.
La gale des oreilles est également assez courante chez le chien, et comme la gale sarcoptique est très contagieuse.
Elle est due à un acarien nommé Otodectes cynotis, qui peut aussi coloniser le chat mais est en revanche inoffensif pour l'être humain.
Comme son nom l'indique, elle touche surtout les conduits auditifs de l'animal : elle y cause des dépôts noirâtres et malodorants typiques de cette maladie, ainsi qu'une inflammation susceptible de dégénérer en otite. Le chien se gratte souvent les oreilles et secoue la tête pour tenter de les dégager.
La gale démodécique (souvent appelée plus simplement démodécie) est le type de gale le moins grave et contagieux chez le chien.
Elle est causée par l'acarien Demodex Canis, et ne concerne que la gent canine : ni l'humain, ni le chat, ni même les autres animaux ne peuvent l'attraper (même s'il existe une démodécie du chat, causée par un acarien différent).
Elle apparaît généralement chez les individus ayant un système immunitaire affaibli ou défaillant (notamment les chiots, les chiens âgés...). Elle provoque des rougeurs et dépilations locales, souvent au niveau de la tête et/ou des pattes mais qui peuvent s'étendre à l'ensemble du corps : cela la rend assez facile à reconnaître.
La gale n'est pas très grave en soi, mais elle est très contagieuse et se transmet facilement d'un animal à l'autre.
Dans le cas de la gale sarcoptique, la transmission peut même se faire du chien à l'Homme (ou inversement), car l'acarien qui en est à l'origine est susceptible de coloniser les deux espèces. Elle peut avoir lieu lors d'un simple contact avec un chien atteint, par exemple lorsqu'on le caresse, le brosse... ou qu'on cherche à le soigner.
Les symptômes de la gale sarcoptique chez l'Homme sont similaires à ceux chez la gent canine : ce sont surtout des petits boutons, des rougeurs et des démangeaisons intenses au niveau des mains, des bras et/ou du tronc.
Néanmoins, comme pour la gent canine, cette affection est plus désagréable que dangereuse. D'ailleurs, dans le cas d'un humain, elle finit par guérir d'elle-même au bout de quelques jours, sans qu'il y ait besoin de traitement. En revanche, un chien lui ne guérit pas spontanément : il faut donc le soigner, d'autant que ce faisant on évite qu'il ne continue de transmettre la maladie autour de lui.
Par contre, la démodécie et la gale des oreilles ne peuvent se transmettre du chien à l'Homme.
Les symptômes de la gale peuvent varier en fonction du type de gale dont il s'agit : par exemple, ce ne sont pas exactement les mêmes dans le cas d'une gale sarcoptique et d'une démodécie.
Néanmoins, on retrouve quand même un certain nombre de points communs. En effet, la gale provoque dans l'ensemble des rougeurs, une inflammation, des démangeaisons importantes qui la rendent très désagréables, ainsi qu'une perte de poils au niveau de la zone touchée.
D'autres symptômes peuvent aussi être présents, selon les cas : par exemple, des dépôts brunâtres dans les oreilles pour la gale auriculaire, ou des petits boutons et des croûtes sur la peau pour la gale sarcoptique.
Quel que soit le type de gale, une surinfection bactérienne et/ou fongique (c'est-à-dire causée par des champignons) peut se produire au niveau des lésions, et causer l'apparition de pus. En phase avancée, il existe un risque que celle-ci dégénère en septicémie et mette en danger la vie de l'animal. Toutefois, ce cas de figure est assez rare et concerne surtout les individus laissés sans traitement pendant des mois voire des années.
Même s'il existe au total huit types de gales, le chien ne peut être touché que par trois d'entre elles - et sauf cas particulier, elles sont faciles à distinguer les unes des autres. En revanche, elles peuvent être confondues avec d'autres maladies de peau, notamment la teigne : seul un vétérinaire est donc à même d'établir un diagnostic digne de ce nom.
Il effectue pour cela un petit prélèvement au niveau des zones touchées ou à leur pourtour, afin de mettre en évidence la présence éventuelle des parasites. Les acariens impliqués dans les différents types de gale sont faciles à identifier : une simple observation au microscope permet généralement d'être fixé et d'avoir une idée de l'étendue de l'infestation.
Dans le cas où la gale se complique d'une surinfection, des examens complémentaires peuvent être utiles pour connaître la nature des microbes en question et déterminer le meilleur traitement pour les combattre.
Quel qu'en soit le type, un chien atteint de la gale guérit rarement de lui-même : il faut donc mettre en place un traitement. Celui-ci est plutôt long, et se compose généralement d'une part de produits acaricides, d'autre part de substances pour aider à la restauration de la peau.
Les dépenses correspondantes sont le plus souvent prises en charge par l'assurance santé du chien, si l'on a pris soin d'en souscrire une avant l'apparition de la maladie.
Le traitement de la gale se fait globalement toujours de la même façon.
Tout d'abord, le vétérinaire commence par prescrire des pommades ou des shampoings acaricides (c'est-à-dire qui tuent les acariens), ainsi qu'éventuellement des gélules ou injections si l'infestation est massive. Il peut aussi prévoir des antibiotiques et/ou des antifongiques en cas de surinfection par des bactéries et/ou des champignons.
Ce traitement dure 2 à 4 mois en moyenne : c'est la durée nécessaire pour que l'ensemble des acariens présents sur la peau soient éliminés, et ainsi éviter les rechutes dès la fin de la médication. Les symptômes de la maladie disparaissent quant à eux généralement beaucoup plus vite, mais cette amélioration n'est pas synonyme de guérison : elle ne doit surtout pas entraîner la fin prématurée du traitement sans l'accord du vétérinaire.
Pour surveiller l'évolution de la maladie, ce dernier réalise un prélèvement de peau toutes les 2 semaines environ au niveau d'une zone touchée, pour l'observer au microscope : cela lui permet de quantifier avec précision la population d'acariens encore présents. Une fois que ceux-ci ont tous été éliminés, il est possible d'arrêter le traitement.
Éliminer les acariens est la base du traitement contre la gale, mais cela ne suffit pas toujours. En effet, la peau ayant été endommagée, le vétérinaire recommande généralement des soins supplémentaires pour l'aider à se restaurer, favoriser la repousse des poils, et ainsi éviter de nouvelles infections.
Les produits les plus souvent utilisés sont notamment :
En plus de cela, il peut être intéressant d'opter pour une alimentation riche en protéines animales et en oméga 3 et 6.
De tels soins ne doivent toutefois pas être utilisés n'importe comment : par exemple, des compléments alimentaires mal dosés peuvent être dangereux, et certaines huiles essentielles sont carrément toxiques pour le meilleur ami de l'Homme. Comme dans n'importe quel autre cas de figure, il ne saurait donc être question de pratiquer l'automédication : on risquerait de causer à son animal davantage de tort que de bien. Autrement dit, pour favoriser le bon renouvellement de la peau sans commettre d'impair, mieux vaut demander conseil à un vétérinaire avant de se lancer.
Dans la mesure où la gale se transmet facilement d'un chien à l'autre (et même parfois d'une espèce à l'autre), il n'existe pas vraiment de bonne méthode pour la prévenir. Le seul moyen d'être sûr que son compagnon ne puisse pas l'attraper serait de l'empêcher de sortir et de voir d'autres animaux, mais cela ne peut constituer une option satisfaisante tant cela serait nuisible à son bien-être physique et psychologique.
La seule chose qu'il est réellement possible de faire est de vérifier ses oreilles, ses pattes et son pelage au moins une fois par semaine. En effet, cette bonne habitude permet de repérer rapidement tout signe éventuel de gale, avant que l'infestation ne prenne de l'ampleur. Certes, il est difficile de passer longtemps à côté étant donné combien les symptômes sont visibles, mais une gale détectée à ses prémices est bien plus simple à soigner que si elle a déjà eu le temps de s'étendre à toute une zone - voire à tout le corps.
Il convient toutefois d'avoir en tête que dans le cas de la forme sarcoptique, cette maladie peut être transmise à un humain. Mieux vaut donc se montrer prudent lorsqu'on procède à cet examen, notamment en prenant soin de bien se laver les mains ensuite. Si on remarque des zones dépilées, il est préférable de ne pas les toucher.
Plus largement, si on remarque quoi que ce soit d'anormal qui laisse penser à une maladie, il ne faut pas tenter de nettoyer avec du désinfectant, une lingette ou autre : ce geste risquerait non seulement d'être inefficace, mais en plus de faire disparaître certains symptômes et donc de fausser le diagnostic. Mieux vaut contacter un vétérinaire sans attendre et lui demander son avis avant de faire quoi que ce soit. Généralement, il demande alors à ce qu'on lui amène le chien, pour voir par lui-même et procéder à des examens précis afin de tirer les choses au clair.
La gale est une maladie de peau assez fréquente, causée par des acariens et susceptible de prendre différentes formes. Elle est en général peu grave, mais n'en demeure pas moins très gênante pour l'animal en raison des démangeaisons qu'elle entraîne. De plus, les lésions cutanées qu'elle provoque peuvent s'infecter, avec à la clé un risque de septicémie (c'est-à-dire d'infection généralisée).
Comme les autres maladies parasitaires, elle se soigne sans trop de problème. Le traitement est un peu long, mais efficace : s'il est bien réalisé, la guérison est totale et le risque de rechute faible.