Quand les beaux jours approchent, quoi de plus agréable que de se lancer dans une activité aquatique à faire avec son chien ? Baignade, nage, plaisance, barbotage dans une piscine... : ce ne sont pas les idées qui manquent. L'une d'elles est le paddle : en vogue depuis quelques années, il se pratique sur des eaux calmes, seul ou avec son chien.
Où peut-on pratiquer le cani-paddle avec son chien ? Quel matériel faut-il prévoir ? Comment lui apprendre à rester tranquille sur la planche et faire qu'il apprécie ce moment ?
Le paddle fait partie des sports et activités ayant le vent en poupe depuis déjà quelques années. Le concept est assez simple : il s'agit de se tenir en équilibre sur une planche - que ce soit debout ou à genoux - et de pagayer pour avancer sur l'eau. Il se pratique sur des eaux assez calmes - y compris en mer, à condition qu'il y ait peu de vagues.
L'avantage est qu'il est bien moins physique que le surf ou la planche à voile, ce qui le place à la portée de tous - sportifs ou moins sportifs.
Le cani-paddle est globalement le même sport que le paddle, à la différence comme son nom l'indique qu'il se pratique en compagnie d'un chien. Ce dernier doit rester sur la planche - généralement à l'avant, pour ne pas gêner la pagaie. Il peut se mettre debout, mais l'idéal est qu'il s'allonge et se laisse porter.
Contrairement à la plupart des autres sports canins, le chien ne fait quasiment aucun effort en cani-paddle : son rôle se limite à tenir en équilibre sur la planche pour ne pas tomber à l'eau. Il s'agit donc pour lui davantage d'une sortie agréable que d'un véritable sport.
Pour se faire une petite idée du résultat, voici une vidéo de chien en train de faire du paddle :
Le cani-paddle n'est pas une activité demandant des aptitudes physiques particulières - que ce soit pour le maître ou pour son animal. De ce fait, il est globalement accessible à toutes les races, quelle que soit leur morphologie. Même les chiens réputés mauvais nageurs comme le Bouledogue Anglais ou le Scottish Terrier peuvent en faire - d'autant qu'il se pratique sur des eaux avec peu de vagues ou de courant.
Malgré tout, il est bien sûr préférable que l'intéressé n'ait pas peur de l'eau ni d'être mouillé. En effet, s'il est peu rassuré quand il se retrouve dans la mer, un lac ou une rivière, il risque de ne pas vraiment profiter de la sortie. De plus, s'il venait à tomber à l'eau, il risquerait de paniquer et de boire la tasse, voire de se noyer...
Mieux vaut donc d'ailleurs qu'il sache à peu près nager, au cas où il chuterait de la planche. Il n'y a pas forcément besoin qu'il soit un champion de natation, a fortiori si on lui fait porter un gilet de sauvetage. L'idée est surtout qu'il sache faire quelques mètres dans l'eau efficacement et sans paniquer - juste assez pour rejoindre la planche et remonter dessus.
Enfin, il faut qu'il soit calme et obéissant : un individu hyperactif, qui ne tient pas en place ou qui n'en fait qu'à sa tête n'est pas le meilleur compagnon pour le cani-paddle. De fait, s'il est normal qu'il s'amuse et profite de la sortie, il risque s'il est trop agité de gêner le pagayeur ou de déséquilibrer la planche. Quelques séances d'éducation pour apprendre à son chien à rester calme ne sont donc pas de trop avant de débuter.
Il n'est pas possible de faire du paddle n'importe où, que l'on soit avec un chien ou non. En effet, quel que soit le pays, la pratique des activités nautiques est réglementée, pour le confort et la sécurité de tous.
En France par exemple, une planche gonflable ou mesurant moins de 3,5 mètres est considérée comme un « engin de plage » et peut être utilisée uniquement dans les zones de baignade, jusqu'à 300 mètres du rivage. En revanche, si elle est rigide et mesure plus de 3,5 mètres, elle est alors considérée comme une embarcation, et n'est utilisable qu'à une distance comprise entre 300 mètres et 2 milles nautiques (environ 4 km) des côtes. Il existe aussi des règlements locaux, qui restreignent la pratique du paddle dans le but par exemple de protéger des zones naturelles.
Chaque pays ayant sa propre réglementation sur la question, mieux vaut se renseigner avant de se lancer.
Dans le cas du cani-paddle, il faut également vérifier que la présence d'un chien est permise, ce qui n'est pas toujours le cas. Par exemple, on compte plus de 200 plages autorisées aux chiens en France, mais sur les autres ils ne sont pas les bienvenus. Le principe est le même en ce qui concerne les lacs et les étangs : certains acceptent la présence d'animaux de compagnie, d'autres non. Ainsi, pour éviter toute déconvenue et/ou d'enfreindre la loi à son insu (avec potentiellement le risque d'être sanctionné), il est impératif de vérifier ce qu'il en est afin de choisir un lieu approprié à la pratique du cani-paddle.
L’équipement pour faire du cani-paddle est simple : il faut une grande planche, une pagaie, un leash (pour s'attacher à la planche), un gilet de sauvetage pour chien et un sac à dos étanche.
N'importe quelle planche de paddle peut globalement permettre de faire du cani-paddle.
Toutefois, afin que les choses se passent au mieux, il est préférable d'opter pour un modèle qui soit :
La longueur de la planche peut également avoir son importance, en fonction de la réglementation en vigueur. En France par exemple, les planches rigides de moins de 3,5 mètres sont acceptées près des côtes, mais celles de plus de 3,5 mètres ne peuvent être utilisées que relativement loin du rivage.
Une planche de paddle coûte entre 200 et 300 euros pour un modèle de base, et son prix peut monter jusqu'à 1000 euros dans le cas d'un modèle haut de gamme. C'est donc un sacré investissement.
Le choix d'une pagaie pour faire du cani-paddle s'effectue globalement de la même façon que pour du paddle sans chien.
Il faut simplement veiller à ce qu'elle soit assez longue pour qu'on puisse facilement atteindre l'eau lorsqu'on se tient debout sur la planche. Si ce n'est pas le cas, il reste possible de pagayer en s'agenouillant, mais cette position risque de s'avérer à la longue douloureuse pour les jambes...
Si plusieurs personnes sont amenées à utiliser la pagaie, le mieux est d'opter pour un modèle réglable en longueur : cela permet de s'assurer que tout le monde puisse l'utiliser sans difficulté, quelle que soit sa taille.
Une pagaie de paddle coûte généralement entre 30 et 150 euros, selon le modèle. Cela étant, une pagaie est généralement fournie avec la planche, de sorte qu'il est rarement utile de s'en procurer une par ailleurs.
Parfois désigné sous le nom français de « cordon » ou « laisse de sécurité », le leash est une petite corde qui permet de s'attacher à la planche de paddle : il évite que cette dernière ne s'éloigne trop si jamais on tombe à l'eau. Sans être indispensable, il est fortement conseillé, car la planche peut vite s'éloigner s'il y a un peu de vent ou de courant - même en eaux calmes.
Le leash est traditionnellement utilisé pour attacher la personne qui pagaie, mais il est utile aussi pour éviter que le chien soit entraîné loin de la planche si jamais il vient à tomber à l'eau. L'idéal est donc de s'en procurer deux :
Un leash coûte en moyenne entre 5 et 10 euros pièce. En général, il y en a déjà un fourni avec la planche, si bien qu'il ne faut en acheter qu'un seul.
Le chien a beau savoir nager d'instinct, il n'est jamais totalement à l'abri d'une noyade. Il suffit que le courant soit un peu fort, qu'il soit fatigué ou encore qu'il se blesse (par exemple sur un rocher ou une branche), pour qu'il ne parvienne plus à nager et que l'impensable se produise...
Mieux vaut donc systématiquement équiper son chien d'un gilet de sauvetage, même lors d'une sortie tranquille en eaux calmes : c'est le meilleur moyen d'éviter un drame.
De plus, les gilets de sauvetage destinés à la gent canine sont généralement équipés d'une poignée qui permet d'attraper et de faire (re)monter facilement l'animal sur la planche. C'est particulièrement pratique s'il est un peu lourd et/ou volumineux (ou à tendance à souvent tomber à l'eau), car la poignée facilite la prise tout en évitant de le blesser.
Le prix d'un gilet de sauvetage pour chien varie en fonction notamment de sa taille et des matériaux utilisés, mais il faut compter généralement entre 30 et 50 euros.
Quand on va faire du cani-paddle avec son chien, il est recommandé d'emporter avec soi un petit sac à dos - de préférence étanche, au cas où il tombe à l'eau. C'est même indispensable si l'on se lance dans une sortie sur l'eau de plusieurs heures.
En effet, le chien doit pouvoir boire à tout moment s'il en ressent le besoin, ce qui implique d'avoir avec soi une gourde ou une bouteille. À défaut, il risque d'être tenté de boire directement l'eau qui se trouve autour de lui, alors que celle-ci peut lui causer du tort : par exemple, celle de la mer et de l'océan contient trop de sel pour être potable, tandis que celle des lacs et étangs peut abriter des cyanobactéries, des bactéries mortelles pour les chiens.
Le sac à dos peut aussi permettre d'emporter avec soi de la crème solaire pour chien. En effet, même si ce dernier est moins sensible que l'Homme au soleil du fait de la protection naturelle que lui procure son pelage, une exposition prolongée peut être néfaste pour lui aussi. Mieux vaut donc se montrer prévoyant pour éviter à son chien un coup de soleil.
Un sac à dos étanche coûte en général entre 20 et 50 euros, en fonction notamment de sa contenance.
Il existe deux possibilités pour se procurer la planche de paddle, la pagaie et le leash : les acheter soi-même, ou les louer sur place.
La deuxième option est sans doute la plus pratique, puisqu'elle permet de ne pas se préoccuper du transport de ces objets chers et volumineux. On a seulement à acheter et emporter avec soi un sac à dos étanche, un gilet de sauvetage et éventuellement un leash pour son animal.
Son inconvénient est qu'elle peut finir par s'avérer assez coûteuse si on pratique souvent. En effet, il faut compter généralement 20 à 40 euros par demi-journée ou 30 à 60 euros par journée de location. De plus, tous les loueurs ne proposent pas des planches adaptées à la présence d'un chien. Mieux vaut donc se renseigner sur ce point en amont, afin d'éviter une éventuelle déconvenue le jour J.
Le cani-paddle n'est pas très technique, mais suppose tout de même certains pré-requis.
Avant de tâcher d'en faire avec son chien, il est préférable de savoir déjà faire du paddle en étant seul sur la planche. En effet, même si ce n'est pas très difficile, il y a tout de même un coup de main à prendre, notamment pour rester bien en équilibre et pagayer de manière efficace.
Or, si l'on n'est pas à l'aise soi-même, il y a des chances que le chien ne soit pas rassuré non plus. Si en plus il tombe souvent à l'eau car on a du mal à maintenir la planche, il risque fort de ne pas apprécier l'expérience et donc de se montrer inquiet voire agité, ce qui augmente les risques de perdre l'équilibre à nouveau. Autrement dit, un véritable cercle vicieux peut s'installer et lui laisser un fort mauvais souvenir - voire le dissuader de monter à nouveau sur la planche à l'avenir...
Par conséquent, si l'on n'a jamais fait de paddle, le mieux est de commencer par s'entraîner seul à quelques reprises. Une fois qu'on se sent à l'aise après quelques sessions, on peut envisager d'embarquer son compagnon dans l'aventure.
Faire du paddle avec son chien n'est possible que si ce dernier se tient à peu près tranquille. En effet, s'il bouge dans tous les sens ou saute dans l'eau à la moindre occasion, il risque de déséquilibrer la planche, et l'expérience peut vite devenir assez pénible pour tout le monde.
Il est donc indispensable qu'il obéisse parfaitement aux ordres de base, à savoir « Assis », « Debout » et « Couché » : cela permet de garder le contrôle sur lui en toutes circonstances - en particulier s'il commence à se montrer agité.
Du reste, ces enseignements peu complexes font partie des choses à apprendre en priorité à un chien, car ils sont utiles dans bien des situations du quotidien. Il suffit généralement de quelques séances - en s'armant éventuellement de friandises - pour qu'ils soient bien maîtrisés.
Bien qu'il sache nager d'instinct (comme nombre de mammifères), le chien n'est pas forcément très à l'aise dans l'eau s'il n'a jamais eu l'occasion de se baigner jusque-là. Certes, il devrait trouver quels mouvements faire pour avancer, mais s'il n'est pas rassuré, il pourrait paniquer et boire la tasse - voire se noyer.
Avant de se lancer dans le cani-paddle, il est donc préférable d'avoir pris le temps d'apprendre à son chien à nager, pour qu'il soit habitué à se baigner et à faire des mouvements de nage efficaces. Ainsi, il sait comment réagir sans prendre peur s'il tombe accidentellement du paddle - et peut même éventuellement profiter de la sortie pour nager un peu.
À l'instar des ordres de base, la nage n'est pas quelque chose qu'il est difficile d'enseigner à son compagnon. Il faut simplement veiller à commencer par des sessions courtes dans une eau calme et peu profonde, en attendant qu'il soit parfaitement à l'aise. Lui faire porter un gilet de sauvetage est d'une grande aide pour les premières séances - en particulier s'il a du mal à maintenir la tête hors de l'eau.
Contrairement à certaines autres activités, il n'est pas bien compliqué d'habituer son chien à faire du cani-paddle. Le plus difficile est en fait généralement de l'habituer à rester en équilibre sur la planche, sans sauter dans l'eau ni courir dans tous les sens - ce qui risquerait de compliquer les choses pour pagayer.
Pour commencer, il est conseillé de le faire monter sur la planche alors que celle-ci se trouve au sol : cela lui permet de s'habituer à son odeur et son contact. On a intérêt à effectuer par la même occasion une petite piqûre de rappel des ordres de base, pour lui apprendre à rester immobile sur la planche dans la position demandée : cela facilitera les choses par la suite.
Une fois qu'il n'a pas de problème à rester dessus sans bouger, il devient possible de passer à la pratique, c'est-à-dire de mettre la planche à l'eau dans un endroit calme et peu profond, puis lui demander de monter dessus. Il est possible qu'au départ il se montre réticent : un moyen de l'aider à se lancer est de l'attirer sur la planche avec une friandise, qu'on lui offre en récompense une fois qu'il s'est exécuté. À ce stade, il n'est pas encore question de se déplacer : il doit simplement apprendre comment rester en équilibre sur la planche sans tomber, alors qu'elle est dans l'eau.
Une fois cette étape franchie, les premières véritables sorties peuvent commencer. Au départ, ces dernières doivent être courtes et lentes, pour ne pas l'effrayer. Si malgré tout il n'est pas à l'aise voire semble avoir peur, il n'est pas judicieux de continuer à tout prix : mieux vaut rebrousser chemin et retenter sa chance une autre fois. En revanche, s'il semble apprécier l'expérience, il est possible d'augmenter peu à peu les distances ainsi que la vitesse.
Ces étapes successives durent plus ou moins longtemps selon la capacité du chien à obéir ainsi que sa confiance en lui-même et en son maître. Généralement, quelques heures à quelques jours sont nécessaires : il est primordial quoi qu'il advienne de respecter son rythme et de ne pas le brusquer en brûlant les étapes.
Il est important en outre de faire en sorte que la séance de paddle se termine par quelque chose de positif pour lui : cela peut être une récompense, un jeu qu'il apprécie, une baignade s'il aime nager, etc. L'idée est qu'il en garde un bon souvenir, pour qu'il soit d'autant plus partant la fois suivante. Cela vaut d'ailleurs aussi par la suite, et pas seulement pendant la phase d'apprentissage.
Pour que les sorties en paddle avec son chien soient agréables et plaisantes pour tout le monde, quelques précautions sont à respecter systématiquement :
L'ensemble de ces conseils sont d'ailleurs valables pour n'importe quelle activité aquatique avec un chien (baignade, nage, etc.), et pas seulement le cani-paddle.
Le paddle est une agréable activité à partager avec son chien, mais elle n'est pas très technique - en particulier pour lui. Elle a toutes les chances de lui convenir parfaitement s'il est plutôt du genre tranquille, mais risque de vite le lasser s'il est au contraire très sportif et énergique.
Dans ce dernier cas, il est judicieux d'envisager de faire du cani-surf avec son chien. Le principe est globalement le même que le surf : il s'agit de parvenir à tenir debout sur la planche et de se laisser porter par les vagues. Le maître et son compagnon peuvent évoluer ensemble sur la planche, mais ce dernier peut aussi être seul. Dans un cas comme dans l'autre, c'est une activité nettement plus physique et technique que le paddle.
Si l'on a un compagnon sportif et qui apprécie les sports aquatiques, cela vaut le coup de la lui faire tester.
Le paddle est une activité nautique agréable et relativement simple, qu'il est parfaitement possible de partager avec la plupart des chiens. Certes, quelques prérequis sont nécessaires pour que tout se passe bien, mais il n'y a pas vraiment de difficulté particulière : cela reste globalement une activité assez accessible.
Cela étant, le cani-paddle n'est pas à proprement parler un sport canin, contrairement par exemple au canicross, au cani-VTT, à l'agility ou encore à l'obérythmée. En effet, il ne demande pas au chien de réel effort physique : il faut donc le voir simplement comme une sortie agréable à partager avec lui. Si en revanche l'idée est de lui faire faire de l'exercice, mieux vaut opter pour d'autres activités - en veillant bien sûr à choisir des sports qui soient compatibles avec sa situation physique.