Quoi de plus agréable en été que de profiter des beaux jours pour multiplier sorties, promenades et activités diverses en extérieur, que ce soit seul ou avec son chien ?
Malheureusement, nombre d'insectes en profitent pour partir à l'assaut et gâcher les réjouissances : c'est le cas notamment des puces, des mouches, des guêpes... et aussi bien sûr des moustiques. Ces parasites minuscules empoisonnent la vie non seulement des humains, mais aussi de leurs compagnons.
Quelles maladies peuvent-ils transmettre ? Comment soulager son chien après une piqûre ? Comment le protéger efficacement contre les moustiques ?
Les moustiques sont une famille d'insectes volants appartenant à l'ordre des diptères, comme notamment les mouches, les moucherons ou les taons. Leur particularité la plus célèbre est que les femelles possèdent une sorte de trompe leur permettant de piquer et sucer le sang d'autres animaux. Ils sont appelés « culicidés » dans le langage scientifique et « maringouins » dans certaines régions chaudes ainsi qu'au Canada.
Les moustiques sont présents sur la quasi-totalité des terres émergées du globe, à l'exception de quelques endroits très froids comme l'Antarctique ou l'Islande. Ils peuvent vivre dans n'importe quel milieu ou presque, mais ont tout de même besoin d'un point d'eau douce à proximité pour y pondre leurs oeufs et se reproduire. Ils sont donc très nombreux dans les marais, les zones humides, les marécages...
Il existe de nombreux types de moustiques différents : les scientifiques en ont recensé plus de 3500 espèces dans le monde. Toutefois, seuls une centaine d'entre elles piquent l'être humain et les animaux domestiques.
Il convient enfin de souligner que par extension, le phlébotome est lui aussi couramment qualifié de moustique, alors qu'il appartient à une famille proche mais différente. La confusion vient du fait qu'il s'agit là aussi d'un insecte volant qui pique et suce le sang d'autres animaux pour assurer sa descendance.
S'il est bien connu que les moustiques - ou en tout cas certains - piquent les humains, ces derniers ne sont pas les seuls à en faire les frais. En effet, beaucoup d'animaux sont la cible de ces redoutables parasites volants : les mammifères bien sûr, mais aussi les oiseaux, les reptiles...
Chaque espèce de moustiques a ses cibles de prédilection : par exemple, le moustique-tigre a une forte attirance pour l'Homme. Toutefois, les moustiques sont opportunistes, et peuvent parfaitement piquer d'autres animaux s'ils en ont l'occasion. Ainsi, ceux qui s'en prennent aux humains représentent souvent aussi une menace pour leurs compagnons domestiques - notamment le chien et le chat.
Cela dit, les animaux dotés d'un pelage épais (comme c'est généralement le cas des chiens) sont moins exposés que nous, car leurs poils les protègent efficacement des piqûres. Les moustiques visent alors les zones les plus dégarnies : les oreilles, le contour des yeux, le nez, le ventre, le bout des pattes...
Lorsqu'un chien a été piqué par un moustique, un petit bouton apparaît sur sa peau, semblable à celui qui se forme sur celle d'un humain en pareille situation. Toutefois, il est peu visible à cause de la présence du pelage, se résorbe vite, et ne cause pas de léchages ou de gros prurit - en tout cas en l'absence de complications.
Certes, d'autres symptômes apparaissent souvent après une piqûre - en particulier des démangeaisons ponctuelles et des grattages. Toutefois, ils ne sont pas propres aux piqûres de moustique : un certain nombre de problèmes de peau peuvent avoir les mêmes conséquences. Ils ne sont donc pas très utiles pour établir un diagnostic fiable.
Le seul moyen de savoir si un chien a été piqué par un moustique est donc d'examiner sa peau à la recherche d'un bouton. Encore faut-il toutefois que la piqûre ait eu lieu peu de temps auparavant, car autrement ce dernier a toutes les chances d'avoir déjà disparu. De fait, les piqûres de moustiques sur les chiens passent le plus souvent inaperçues.
Comme pour les humains, les piqûres de moustiques ne sont pas très dangereuses en soi pour les chiens : elles ne sont ni venimeuses, ni douloureuses - contrairement par exemple aux morsures d'araignée.
Il ne faut pas croire pour autant qu'elles sont sans risques pour la santé. En effet, en plus de causer des démangeaisons, elles peuvent entraîner une allergie, être des vecteurs de maladies, ou même s'infecter.
Il est normal qu'un bouton de moustique gratte un peu, en tout cas pendant les premiers instants.
En effet, lorsqu'il pique, un moustique injecte en même temps un peu de sa salive, qui contient une substance anticoagulante permettant de faciliter l'absorption du sang. Or, le système immunitaire de l'animal piqué réagit alors à cette substance et la combat : c'est cette réaction qui cause ces démangeaisons si désagréables.
Heureusement, ces dernières ne durent guère longtemps (généralement pas plus de quelques minutes à dizaines de minutes), et finissent par s'estomper d'elles-mêmes. Certains individus sensibles continuent d'avoir envie de se gratter plus longtemps, mais ce cas de figure reste assez rare, et relève plus d'une réaction allergique que d'une réaction normale.
Si des démangeaisons passagères sont normales et presque inévitables, les piqûres de moustique peuvent aussi entraîner des réactions violentes dans le cas où l'animal souffre d'une allergie à la salive de moustique.
Les symptômes sont alors plus sévères et durent plus longtemps que dans le cas classique. On constate ainsi généralement un gros bouton, un gonflement important qui peut toucher tout le membre où a eu lieu la piqûre, un érythème (c'est-à-dire une rougeur qui disparaît lorsqu'on appuie dessus), un oedème (c'est-à-dire une présence d'eau dans les tissus), ainsi que des démangeaisons importantes - et ce pendant plusieurs heures à jours.
Dans les cas sévères, il peut même en résulter des symptômes graves tels qu'un état de grande fatigue, des vomissements, voire des difficultés respiratoires dans le cas d'un choc anaphylactique. Le cas échéant, on est en présence d'une urgence vitale : le chien doit aussitôt être pris en charge par un vétérinaire, au risque de décéder.
Lorsqu'un chien est allergique à la salive de moustique, ces différents symptômes sont susceptibles d'apparaître à chaque nouvelle piqûre. Cette allergie dégrade donc fortement sa qualité de vie, surtout s'il passe beaucoup de temps en extérieur.
Heureusement, elle est assez rare au sein de la gent canine - en tout cas beaucoup plus rare que l'allergie aux puces (DAPP). Il faut en tout cas se montrer prudent lorsqu'un chien en souffre, car les conséquences des piqûres de moustiques peuvent alors être redoutables.
Normalement, une piqûre de moustique n'est pas très grave, et le bouton qui en résulte disparaît spontanément.
Néanmoins, comme n'importe quelle plaie ou lésion survenant sur la peau, elle peut s'infecter si jamais des microbes (notamment des bactéries et/ou des champignons) profitent de cette micro-lésion pour s'infiltrer dans l'épiderme. Le cas échéant, il en résulte un gonflement douloureux et contenant du pus.
Chez un sujet fragile, les microbes peuvent même ensuite se propager au reste de l'organisme et causer de graves problèmes de santé - notamment une septicémie, c'est-à-dire une infection généralisée.
Le risque existe avec n'importe quelle piqûre de moustique non désinfectée, mais il est plus important si le chien se gratte. En effet, ce faisant, il aggrave la lésion de la peau et fait ainsi le jeu des microbes. De plus, ses pattes sont rarement très propres : le contact des coussinets et des ongles sur la plaie risque donc d'y apporter des microbes potentiellement pathogènes - en plus de ceux qui s'y trouveraient déjà.
Le plus gros risque avec le moustique est celui de transmission de maladies potentiellement graves. Il est d'ailleurs considéré comme étant l'animal responsable du plus grand nombre de décès humains chaque année : environ 725.000 morts par an à travers le monde, d'après les chiffres de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le moustique est moins redoutable pour le chien : non seulement il lui est plus difficile de le piquer, mais en plus les maladies qu'il peut lui transmettre sont moins nombreuses et plus faciles à contrer. Il n'y en a en effet que deux qui sont réellement répandues et problématiques : la leishmaniose et la dirofilariose.
Elles sont toutes deux causées par des vers parasites, et leur transmission se fait de la façon suivante :
Même si les moustiques sont moins dangereux pour le chien que pour l'humain, mieux vaut tout de même protéger son compagnon : moins de risques ne veut pas dire absence de risque.
La prévention contre les dangers que représentent les moustiques se fait de deux façons :
Si le chien n'est pas la cible privilégiée des moustiques, il est néanmoins utile de protéger son animal à l'aide de répulsifs, ne serait-ce que pour lui épargner les désagréables démangeaisons causées par leurs piqûres.
Comme pour l'humain, ce ne sont pas les solutions qui manquent. On trouve notamment dans le commerce :
Tous ces produits sont des répulsifs : ils donnent au chien une odeur que les moustiques n'aiment pas, pour les éloigner. Mais si jamais il se fait tout de même piquer, le moustique ne meurt pas : il s'agit d'insectifuges, et non d'insecticides.
Il convient toutefois de souligner que la plupart des produits anti-moustiques ont également une action insecticide contre les autres parasites communs, tels que les puces, les tiques et les poux. Cela permet de faire une pierre deux coups, et de ne pas avoir besoin de multiplier les produits antiparasitaires.
Les pipettes et colliers reviennent en moyenne à 50 à 100 euros par an, sont faciles à utiliser et conviennent globalement à tous les chiens. Les autres types de produits sont plus chers - voire beaucoup plus chers -, tout en étant moins pratiques : ils sont donc moins couramment utilisés.
Les répulsifs anti-moustiques sont efficaces pour réduire la probabilité que le chien se fasse piquer, mais ne peuvent garantir un risque zéro. Or, si effectivement cela se produit, ils ne protègent aucunement contre les maladies qui peuvent être transmises à cette occasion - notamment la leishmaniose et la dirofilariose.
Il existe toutefois des solutions efficaces pour prémunir son animal contre elles :
Ces techniques permettent de protéger le chien contre ces deux terribles maladies, qui s'avèrent mortelles à plus ou moins long terme et contre lesquelles les traitements curatifs ne sont pas toujours efficaces. Elles sont surtout utiles dans les régions où les moustiques sont très actifs et où ces maladies sont courantes.
Il n'est pas évident de savoir qu'un chien s'est fait piquer par un moustique. En effet, à moins qu'il se gratte fortement ou qu'il développe une réaction allergique, le bouton reste généralement petit, peu visible sous le pelage, et disparaît vite.
Néanmoins, si on se rend compte qu'il s'est effectivement fait piquer, mieux vaut agir pour éviter une infection ou une réaction allergique. La conduite à tenir est différente selon qu'il est ou non allergique aux piqûres de moustiques, mais dans tous les cas, il est recommandé de vérifier qu'il est bien à jour de ses vaccins et vermifuges : si ce n'est pas le cas, c'est l'occasion de les renouveler pour prévenir d'éventuelles maladies.
Si la piqûre de moustique ne donne pas lieu à une réaction allergique ou anormale, la technique est la même que pour un humain : il faut simplement désinfecter le bouton avec un désinfectant adapté à la gent canine, et surveiller dans les jours qui suivent qu'il n'y a pas de complication ni d'infection.
Si le chien se gratte beaucoup, il est possible de le soulager en appliquant sur le bouton de l'eau froide avec du savon, du vinaigre de cidre, un peu de bicarbonate ou encore de la glace (en l'enveloppant préalablement dans un linge ou un tissu, pour ne pas abîmer la peau). La démangeaison devrait vite s'estomper.
Si le chien est allergique aux piqûres de moustique, sa peau se met le plus souvent à gonfler anormalement, et ne retrouve son aspect habituel qu'au bout de plusieurs heures voire plusieurs jours. Le cas échéant, mieux vaut se rendre chez un vétérinaire : il peut alors prescrire des pommades à base de corticoïdes ou des antihistaminiques, afin d'atténuer la réaction et soulager l'animal.
Quoi qu'il en soit, si ce dernier semble aller mal, vomit voire montre des signes de difficultés respiratoires, il souffre peut-être de choc anaphylactique. Dans ce cas, il s'agit d'une urgence vitale : il faut qu'il soit pris en charge immédiatement par un vétérinaire, car le risque de décès est alors réel.
Les moustiques sont un véritable fléau pendant la belle saison, et les chiens ne sont pas épargnés. En effet, même s'ils sont moins ciblés que les humains, eux aussi peuvent se faire piquer, avec potentiellement à la clef une réaction allergique voire une infestation par des vers parasites responsables de maladies graves.
Heureusement, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour éviter d'en arriver là. En effet, il existe toutes sortes de répulsifs anti-moustiques pour limiter la probabilité d'une piqûre. En outre, quand bien même celle-ci survient, le chien est à l'abri des graves maladies que cet insecte est susceptible de lui transmettre dès lors qu'il est correctement vacciné et vermifugé. Veiller à ce qu'il le soit effectivement est donc le meilleur moyen de passer un été serein.