Il est impossible de nier que la médecine classique a permis une amélioration impressionnante de la prise en charge des maladies, et donc largement contribué à l'allongement de l'espérance de vie en bonne santé des humains comme des animaux.
Toutefois, ses limites et ses effets indésirables sur l'organisme conduisent désormais un nombre toujours plus important de personnes à se tourner vers des médecines naturelles. Parmi celles-ci, figure notamment la phytothérapie, c'est-à-dire les soins par les plantes.
La phytothérapie (qui signifie littéralement « soigner par les plantes » en grec) est une pratique thérapeutique qui s'appuie sur l'utilisation de plantes ou de leurs principes actifs. Elle repose donc sur la botanique (ou phytologie), qui correspond à l'étude des plantes au sens large.
Contrairement par exemple à la naturopathie, la phytothérapie est considérée comme une véritable science, dans la mesure où les effets bénéfiques de l'usage de certaines plantes sur la santé sont attestés scientifiquement. Elle est reconnue comme une médecine conventionnelle par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
De nos jours, elle est surtout utilisée à des fins thérapeutiques pour les humains mais commence à se développer sur les animaux domestiques, notamment le chien et le chat.
L'être humain semble depuis toujours utiliser les plantes ainsi que les minéraux comme remèdes contre les maladies, tant pour lui-même que pour ses animaux domestiques (chiens, chats, bétail...).
Au fil des siècles, les découvertes scientifiques ont permis d'établir les vertus d'un nombre de plus en plus grand de plantes, enrichissant avec de nouveaux remèdes les herbiers des pharmaciens et donc les pharmacopées disponibles.
Puis, avec l'avènement de la médecine allopathique vers la fin du 19ème siècle ainsi que la mise au point de puissants médicaments de synthèse comme les antibiotiques et les sulfamides, la phytothérapie passa brusquement au second plan et fut reléguée au fond des tiroirs dans bon nombre de pays. Il faut dire que ces produits sont très efficaces et agissent dans l'ensemble beaucoup plus vite que ceux obtenus à partir de plantes. Les spécialistes pensaient donc ne plus avoir besoin des remèdes traditionnels pour soigner.
Toutefois, en dépit de l'utilité certaine des médicaments de synthèse et des progrès médicaux qu'ils ont permis, leur utilisation massive s'accompagne de divers désagréments voire problèmes de santé non négligeables : effets secondaires (parfois graves et/ou imprévisibles), risque accru de réactions allergiques, accoutumance de l'organisme à certaines molécules...
Par conséquent, à partir des années 1970, les Hommes recommencèrent progressivement à se tourner vers les bienfaits naturels des plantes médicinales. L'idée n'était pas de les substituer aux médicaments de synthèse (dont les vertus sont incontestables) mais de combiner les deux de manière à gérer les maladies et autres problèmes de santé de la meilleure façon possible, en termes à la fois d'efficacité, de rapidité d'action et de limitation des désagréments pour l'organisme.
Aujourd'hui, les médecines naturelles en général et la phytothérapie en particulier font partie intégrante du quotidien dans de nombreux endroits : on peut citer par exemple l'Asie, l'Afrique, le Canada ainsi que certains pays d'Europe comme les Pays-Bas, la Norvège, la Finlande ou la Suède. En France, en Belgique et en Suisse, leur utilisation se répand peu à peu, aussi bien pour les humains que pour les animaux.
La phytothérapie utilise des principes actifs de plantes pour soigner certains problèmes de santé, prévenir leur apparition ou soulager certains symptômes. Elle couvre donc un champ d'action plus large que la médecine allopathique, qui n'a pas de rôle préventif.
Elle se décline en deux approches différentes :
Selon l'usage que l'on souhaite en faire, il faut donc plutôt se tourner vers l'une ou l'autre de ces deux approches.
Phytothérapie et médecine classique sont aujourd'hui encore trop souvent opposées, alors qu'elles sont en réalité plutôt complémentaires.
Toutes deux peuvent être utilisées pour :
Cela étant, elles ne fonctionnent pas exactement de la même façon et n'ont donc pas tout à fait les mêmes usages. Par exemple :
La phytothérapie vise à utiliser des plantes ou certains de leurs extraits à des fins thérapeutiques. Elle prend donc différentes formes en fonction des substances prélevées et la façon dont celles-ci sont utilisées par la suite.
Ainsi, font partie de la phytothérapie animale toutes sortes de techniques telles que :
Le choix d'une ou plusieurs de ces techniques dépend notamment de chaque animal et du problème que l'on souhaite régler ou prévenir.
Étant donné que les principes actifs contenus dans les plantes sont nombreux et variés, la phytothérapie peut être utile dans des cas de figure très différents. Bon nombre de chiens sont donc susceptibles de profiter de ses bienfaits.
Contrairement à la naturopathie, la phytothérapie possède des vertus thérapeutiques et peut donc être utile pour soigner certains problèmes de santé.
Le cas le plus connu est celui des maladies parasitaires du chien, car bon nombre de parasites externes ou même internes sont vulnérables à certains principes actifs issus des plantes. Par exemple, des cataplasmes d'argile sur lesquels sont apposées quelques gouttes d'huiles essentielles acaricides peuvent suffire pour soigner un chien atteint de démodécie.
Les plantes sont également utiles dans d'autres cas de figure. On peut par exemple utiliser :
Autant dire qu'il existe de nombreuses affections pour lesquelles il est parfois possible de se passer au moins en partie de la médecine classique.
Au cours de sa vie, un chien passe nécessairement par des périodes où il est plus fragile ou fatigué, et donc susceptible de tomber malade.
Les causes possibles de ces fatigues plus ou moins longues et marquées sont diverses. On peut citer par exemple :
Les plantes peuvent alors être d'un grand soutien. En effet, lorsqu'elle est bien utilisée, la phytothérapie soutient l'organisme ; ce faisant, elle aide l'animal à se remettre plus vite, ou améliore sa qualité de vie. Par exemple, la spiruline, le curcuma ou le pissenlit sont connues pour booster le système immunitaire et donc être utiles en cas de baisse de régime.
Même si elle ne leur est pas spécialement destinée de prime abord, la phytothérapie peut aussi être utile pour les chiens en bonne santé.
En effet, dans la mesure où elle participe au renforcement des défenses immunitaires et au bon fonctionnement de l'organisme en général, elle contribue à prévenir les problèmes de santé des chiens et les aide à conserver la forme.
Par exemple, certaines plantes comme le pissenlit et le curcuma ont des vertus anti-cancéreuses reconnues, et permettent donc de réduire le risque de tumeurs. Les végétaux riches en antioxydants comme l'acérola sont quant à eux très utiles pendant les périodes à risques comme le début de l'hiver, car ils stimulent le système immunitaire et limitent donc les chances de tomber malade.
Même si beaucoup de plantes possèdent des vertus intéressantes pour l'organisme du chien, toutes ne sont pas utilisables en phytothérapie. En effet, pour qu'elles le soient, il faut qu'elles contiennent suffisamment de principes actifs présentant un intérêt réel, sans pour autant être nocives pour l'organisme. Cela exclut d'office bon nombre de végétaux comme le muguet ou l'hortensia, qui contiennent des substances toxiques.
Parmi les plantes utilisées en phytothérapie, figurent notamment :
Ce ne sont que quelques exemples : il en existe en fait des centaines d'autres, comme la bardane, le cassis, l'acérola, la valériane, la canneberge, la camomille ou encore le ginkgo. Combiner plusieurs plantes permet parfois d'obtenir des effets plus intéressants qu'avec une utilisation séparée : ainsi, la bardane et le cassis sont souvent associés pour traiter les problèmes de peau des chiens.
Si certaines plantes sont utilisables en phytothérapie, c'est parce qu'elles contiennent des principes actifs, c'est-à-dire des substances aux vertus thérapeutiques.
Ceux qui sont potentiellement intéressants pour les chiens sont les tanins, les coumarines, les saponosides, les flavonoïdes, les anthocyanes, les mucilages, les substances amères, les lactones sesquiterpéniques, ainsi que les différents nutriments (vitamines, minéraux, acides gras essentiels...).
Tous les végétaux ne contiennent pas les mêmes principes dans les mêmes proportions : c'est ce qui explique que leurs propriétés diffèrent.
Toutefois, même lorsqu'une plante est utilisable en phytothérapie, elle n'est pas forcément exploitable dans son intégralité, car les feuilles, fleurs, tiges, racines, graines, fruits et autres parties ne contiennent pas toujours les mêmes principes actifs dans les mêmes quantités. En conséquence, les morceaux sélectionnés pour fabriquer des produits phytothérapeutiques diffèrent d'un végétal à l'autre : à titre d'exemple, la bardane est essentiellement recherchée pour sa racine, alors que la lavande intéresse surtout pour ses fleurs.
Il existe différentes façons d'utiliser la phytothérapie sur son chien, et donc différents modes d'administration des produits.
Ainsi, on trouve notamment :
Comme pour ce qui est du choix des plantes, le mode d'administration dépend de l'effet recherché. Par exemple :
Même si le fait de soigner son chien avec des plantes présente des avantages certains, la phytothérapie a des limites, et peut même être dangereuse si elle est mal utilisée. Il y a donc certaines choses à savoir avant de se lancer.
La phytothérapie a beaucoup d'avantages pour les chiens lorsqu'elle est bien utilisée, mais peut en revanche se révéler désastreuse dans le cas inverse. Intoxication, surdosage, inefficacité, interaction avec d'autres médicaments... : les risques ne manquent pas, avec potentiellement à la clé une dégradation éventuelle de l'animal.
Pour éviter ce type de mauvaise surprise, il est fortement recommandé de demander conseil à un vétérinaire avant d'entamer un traitement phytothérapeutique pour son chien, afin d'être sûr de choisir les bons produits et de les administrer aux bonnes doses.
Dans la mesure où tous les praticiens ne sont pas forcément bien au fait de ces questions, mieux vaut privilégier un vétérinaire possédant des compétences en phytothérapie animale, voire ayant suivi une formation spécifique sur le sujet.
Il convient d'être particulièrement vigilant quant aux produits phytothérapeutiques, en particulier ceux que l'on trouve dans le commerce et en vente libre sur internet.
En effet, s'ils ont l'avantage d'être faciles à trouver et ne nécessitent pas d'ordonnance pour être achetés, ces produits sont loin d'avoir tous été mis au point par des spécialistes de la question, et leurs bénéfices réels n'ont pas forcément été vérifiés. Cela est dû au fait que leur fabrication et leur mise sur le marché de tels produits est beaucoup moins encadrée et contrôlée que celles des produits allopathiques. Certains contiennent même des plantes ou substances toxiques pour les animaux !
Par conséquent, avant tout achat, il est vivement recommandé de bien se renseigner en amont sur la façon dont le produit est fabriqué, et de lire avec attention la liste des ingrédients qu'il contient. Au moindre doute, mieux vaut demander conseil à un vétérinaire : un produit inadapté est au mieux inefficace, au pire susceptible de causer un empoisonnement du chien.
La phytothérapie pour les animaux est une médecine naturelle spécifique : les plantes choisies, le dosage et même le mode d'administration diffèrent selon l'espèce animale en question. Par exemple, les chiens ont une peau plus épaisse que les chats : pour un même usage externe, la quantité à appliquer n'est donc pas la même.
De plus, les plantes toxiques ne sont pas forcément les mêmes pour toutes les espèces animales : par exemple, ce que l'organisme d'un humain tolère parfaitement bien peut en revanche être toxique pour un chien ou un chat.
Par conséquent, il faut toujours s'assurer d'avoir recours à des produits phytothérapeutiques qui ont été spécialement conçus pour la gent canine, et ne jamais être tenté d'utiliser sur son animal des traitements destinés à soi-même, aussi naturels soient-ils. C'est le meilleur moyen d'éviter une intoxication potentiellement grave.
Si la mode des médecines naturelles permet une meilleure prise de conscience de l'importance de préserver sa santé (ou celle de son chien, en l'occurrence), elle conduit malheureusement aussi de nombreuses sociétés peu scrupuleuses et au personnel insuffisamment formé à en profiter pour exploiter le filon en proposant tout et n'importe quoi, sans se préoccuper de savoir si le remède suggéré n'est pas au final plus nocif à long terme que le mal qu'il est censé traiter.
Par exemple, il existe un grand nombre de plantes toxiques pour les chiens, telles que le laurier rose. Si un produit phytothérapeutique (tisane, gélule, huiles essentielles...) qu'on donne à son animal en comporte, il est donc susceptible de provoquer un empoisonnement plus ou moins grave. Pour autant, selon le dosage et le type de poison, cela ne se voit pas forcément tout de suite : il faut parfois plusieurs années d'utilisation régulière pour voir apparaître certains symptômes, notamment au niveau du foie ou des reins.
Il faut également se méfier des éventuels produits chimiques qui ont été utilisés pour cultiver ces végétaux, car les herbicides et pesticides sont toxiques pour les chiens. Ainsi, selon les morceaux de plantes qui ont été utilisés, les produits phytothérapeutiques sont susceptibles de contenir des résidus de poison et d'être dangereux.
Il est donc préférable de choisir si possible des produits issus de l'agriculture biologique et de se renseigner auprès d'un vétérinaire ou d'un centre anti-poison avant de donner un quelconque produit phytothérapeutique à un chien.
Même si la phytothérapie est probablement l'une des médecines naturelles les mieux connues et les plus utilisées, elle ne doit jamais remplacer totalement la médecine classique.
En effet, quand bien même elle est effectivement en mesure de soigner certains problèmes de santé et d'aider à soulager certains symptômes, elle est rarement suffisante pour traiter les cas graves, comme les cancers ou les infections sévères. Tout maître souhaitant privilégier les médecines naturelles ne doit donc pas oublier qu'en dépit de leurs qualités indéniables, les plantes ne font pas de miracle et ne suffisent pas toujours.
Par conséquent, il ne faut pas rejeter la médecine classique en bloc en pensant pouvoir guérir son chien uniquement avec la phytothérapie : c'est possible dans certaines situations, mais c'est bien loin d'être toujours le cas.
Soigner son chien avec des plantes présente des avantages certains, que ce soit en complément de la médecine classique ou même à sa place dans les cas où cela est possible. Toutefois, la phytothérapie ne saurait remplacer les techniques de soins classiques, car elle n'est pas en mesure de traiter tous les problèmes de santé.
Pour éviter les mauvaises surprises et s'assurer de fournir à son animal le traitement le plus approprié, mieux vaut demander conseil à un vétérinaire formé à ces questions, et comme toujours proscrire l'automédication - en gardant en tête que naturel ne veut pas forcément dire inoffensif...
Merci pour ce joli article !
J'ai soigné les petites chiennes de ma mère avec une crème de ma composition - après coup de fil au vétérinaire - à base de bardane (je crée mes cosmétiques, produits pour la peau, l'arthrose et mes produits ménagers qui ne polluent pas et ne déclenchant pas d'allergies) qui avaient des irritations qui restaient de piqures de puces, ainsi qu'une petite plaie. Ma mère leur en passe en cas d'irritation ou de démangeaison, c'est très doux et cependant très efficace. Je leur ai également créé un shampooing.
J'ai également soulagé une sorte d'escare à ma petite chienne peu avant son décès avec de l'hydrolat d'achilée millefeuille, ça semblait la soulager un peu.
Enfin, il gèle très rarement dans notre région mais lorsque c'est arrivé, je craignais des brûlures pour les coussinets de ma chienne. Avant et après chaque sorties, je lui massait les coussinets avec des huiles végétales, pures, de très bonne qualité (utilisées pour mes cosmétiques); elle a apprécié le massage. Mais il est possible d'utiliser de la simple huile d'olive de votre cuisine (1ère pression à froid, c'est mieux).
Bonjour, Je suis nouvelle parmis vous. Je me suis inscrite pour avoir une petite information. Mon chien souffre...