Bande dessinée belge créée en 1959 par le Belge Jean Roba (1930-2006), Boule & Bill doit attendre plus de 50 ans avant d’avoir les honneurs d’une adaptation cinématographique. C’est chose faite en 2013, sous la direction des réalisateurs français Alexandre Charlot et Franck Magnier (né en 1966). Ceux-ci décident pour l’occasion de se pencher sur la première rencontre entre Boule, le petit garçon à la chevelure rousse, et Bill, son compagnon Cocker Spaniel Anglais.
Autant dire que le film s’autorise une certaine liberté, puisque ce sujet n’est abordé nulle part dans la bande dessinée : suivant le modèle des comic-strips américains, celle-ci ne donne que très peu d’informations sur la vie et le passé de ses personnages.
Les réalisateurs s’inspirent aussi de la vie de l’illustre dessinateur. En effet, alors que dans la bande dessinée les personnages n’ont pas de nom de famille, ils deviennent dans le film le dessinateur lui-même et sa famille. Et tout comme Jean Roba, c’est en étant témoin de l’amitié entre son fils et son chien que le père de Boule, incarné à l’écran par l’acteur français Frank Dubosc (né en 1963), a l’idée de créer une bande dessinée sur eux.
Contrairement à d’autres adaptations de bandes dessinées, Bill n’est pas représenté en images de synthèse, mais incarné par un véritable acteur canin. C’est Funky, un Cocker Spaniel Anglais né en 2010 et recueilli dans un refuge de la Société Protectrice des Animaux (SPA), qui est choisi pour le rôle par Fauna Films, un centre de dressage d’animaux de cinéma basé en France. Manuel Senra, le dresseur ayant découvert, adopté et formé Funky, reconnaît tout de même en avoir bavé en déclarant à son sujet que « il était lunatique, il avait besoin de jouer, il ne demandait qu'à apprendre. Il n'était pas facile à mettre entre toutes les mains. »
L’expérience s’avère toutefois concluante : quatre ans plus tard, en 2017, Funky rempile pour la suite du film, sobrement baptisée Boule et Bill 2. Tout comme le premier opus, celle-ci reprend de nombreux gags tirés de la bande dessinée de Jean Roba, sans se baser sur un tome en particulier. Toutefois, alors que le premier film remporte un grand succès auprès du public, on ne peut pas en dire autant de sa suite : elle constitue au contraire un échec commercial.