Tout maître le sait : ce n’est pas toujours une partie de plaisir de promener son chien pour qu’il fasse ses besoins et de parcourir les mêmes pâtés de maison jour après jour.
Alors, quitte à affronter les intempéries ou de grands dénivelés, pourquoi ne pas quitter sa zone de confort et partir en randonnée avec son chien ?
La cani-rando est une randonnée pédestre lors de laquelle l’humain est harnaché à un chien qu’il guide par la voix. Le chien est attaché à sa ceinture par une ligne de trait et profite de la nature autant que son maître derrière lui. Cette activité est adaptée aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Elle est généralement proposée par les mushers, c’est-à-dire les conducteurs de chiens de traîneau.
La cani-rando est un exercice sportif. Les mushers entraînent donc plutôt des chiens qui sont physiquement endurants, comme les Groenlandais ou encore les Huskies. Néanmoins, ces races ne sont pas les seules adaptées pour faire de la cani-rando ; tous les chiens peuvent la pratiquer, tant qu’ils sont en bonne condition physique. En tout état de cause, le choix de la randonnée (longueur, dénivelé...) peut être adapté pour tenir compte de l'état de forme de l'animal.
Par ailleurs, si la montagne est le lieu où elle est le plus populaire, on peut également pratiquer la cani-rando en plaine, par exemple en forêt. Cela la rend accessible à un public élargi, par exemple de plus jeunes enfants ou des personnes un peu plus âgées.
Une randonnée est idéale lorsqu’un chien a besoin de se dépenser. En plus de lui faire faire de l’exercice, cela lui permet de développer ses sens, notamment son flair, en partant à la découverte de nouvelles odeurs. En effet, l’utilisation de l’odorat du chien est pour lui un excellent moyen de dépenser des calories.
En ce qui concerne le maître, la cani-rando est également synonyme d’exercice physique. Grâce à la présence du chien, elle est plutôt perçue comme un instant de plaisir et non comme un poids ou un effort. La traction que le chien opère sur le corps du maître en avançant plus rapidement devant lui rend l’ascension d’une forte montée bien plus facile que s’il était seul.
La cani-rando possède également un aspect éducatif, en permettant une meilleure connaissance et anticipation du comportement canin et en offrant l'occasion de mieux comprendre son chien. Quel que soit le terrain, ces randonnées sont donc idéales pour développer une relation de complicité avec son animal. Elles permettent au maître et à son chien de développer un lien de confiance et d’établir une hiérarchie similaire à celle que l’on retrouve dans les meutes de chiens.
C’est d’autant plus important qu'un chien a besoin de hiérarchie pour s’épanouir : un rapport dominé/dominant est nécessaire non seulement pour l’éduquer, mais ensuite à tout moment pour qu'il sache où est sa place au sein de la famille et qu’il vive sereinement. La présence humaine ne suffit pas au bien-être du chien, d’où son besoin d’être au milieu de ses congénères pour apprendre à se sociabiliser.
Avant de partir en cani-rando, il ne faut surtout pas négliger son équipement ou celui de son chien.
Étant donné que l’animal a tendance à tirer, qu’il ne contrôle pas sa force et qu’il est devant, il est préférable d’investir dans un harnais pour chien de bonne qualité. En effet, une laisse classique risquerait de l’étrangler, tandis que les harnais bon marché, pour leur part, cassent trop facilement. Il vaut donc mieux investir dans le même type de harnais que ceux utilisés par les pratiquants du cani-cross, qui courent attachés à leur chien. Ces harnais sont constitués d’une traction qui évite au chien de se blesser et qui s’adapte à sa morphologie.
Il est également préférable d’avoir une laisse avec amortisseur incorporé, attachée au baudrier que porte le maître. En effet, même si ce dernier guide son animal pendant toute la randonnée, il n’est pas inhabituel que le chien accélère et augmente l’intensité de sa marche, favorisant les chocs.
Pour le reste, l’équipement à prévoir ne diffère pas vraiment de celui d’une randonnée « classique » : des chaussures adéquates, une tenue adaptée à la météo, une lampe frontale au cas où la nuit arrive et un bon sac à dos, comportant notamment une trousse de secours, tant pour le maître que pour le chien.
Enfin, la randonnée étant synonyme d’efforts physiques pour les deux partenaires, il ne faut pas oublier d’emporter suffisamment d’eau pour chacun d'eux, ainsi que des encas pour reprendre des forces lorsque la fatigue se fait sentir.
En fonction de la durée de la randonnée, il est conseillé, pour l’humain comme pour le chien, de faire des pauses afin de reprendre des forces. Cependant, si l’animal est alors lâché en liberté, il faut faire attention à ce qu’il ne s’éloigne pas trop et qu’il soit attentif aux ordres. En cas de doute quant au rappel, mieux vaut le garder attaché près de soi, car certains chiens pourraient saisir cette occasion pour fuguer, tandis que d'autres pourraient s’aventurer trop près des animaux sauvages. Par exemple, les vaches apprécient peu qu’un chien vienne renifler trop près d’elles ; elles risquent de réagir trop brusquement et de le blesser.
La rencontre importune avec un autre animal, comme par exemple un lapin, peut encourager le chien à tirer davantage sur la laisse. Cela peut également arriver lors de certaines descentes, pendant lesquelles il a tendance à accélérer. Les mushers conseillent dans ces cas-là de se mettre en position de sécurité, c’est-à-dire en position assise, les fesses touchant presque le sol. Les jambes fléchies et le poids du corps en arrière permettent une meilleure adhérence au sol.
Au contraire, s’il s’arrête subitement, rien ne sert de tirer. Les éducateurs recommandent d‘avancer tout en soulevant le chien, la main sur leur thorax, ou en soulevant les pattes arrière pour le forcer à utiliser celles de devant. Le but est de lui faire comprendre que la laisse est synonyme de mouvement. Si cela ne marche pas, le maître peut se mettre devant et jouer avec son chien pour l'inciter à avancer en même temps que lui.
Par ailleurs, comme un accident est vite arrivé et que même un simple coussinet abîmé peut être très douloureux pour lui, il est judicieux de toujours avoir sur soi une trousse de secours pour chien.
Lorsque la moindre faiblesse ou un problème d’articulation se fait sentir, il vaut mieux éviter les randonnées avec de gros dénivelés afin de prévenir tout risque de blessure, car la cani-rando doit être avant tout un moment de partage et de plaisir. Il est donc déconseillé de partir en randonnée avec des jeunes de moins de dix mois, la croissance des chiots n’étant alors pas complètement terminée.
Enfin, au même titre qu'une femelle en gestation ne doit pas faire d’efforts trop violents mais tout de même conserver une activité physique, les chiens âgés, eux, peuvent développer des problèmes de santé comme de l’arthrose ou encore des problèmes respiratoires. Il vaut donc mieux parcourir de petites distances et favoriser des terrains plats plutôt que des chemins sinueux.
Au-delà d’être une excellente occasion pour le chien comme pour son maître de faire de l’exercice, la cani-rando leur permet de renforcer leur complicité et leur compréhension mutuelle. C’est une alternative ludique à la promenade quotidienne plus classique, qui peut notamment s’avérer particulièrement bénéfique pour les enfants. Ils y découvrent comment fonctionne une meute, mais également comment communiquer avec un chien.