La punition est un acte visant à corriger son chien lorsqu'il adopte un comportement que vous jugez inacceptable. Ainsi, quand il fait des bêtises, vous le réprimandez pour qu’il comprenne que c’est mal et qu’il ne les refasse plus.
La punition doit toujours être donnée dans le respect de l'animal : il n’est pas question de lui infliger une grande souffrance en le frappant ou en lui criant dessus sans raison. En tant que maître, vous devez savoir qu’il faut suivre une certaine logique lorsque vous punissez votre chien.
En punissant votre chien, et en cherchant à inhiber des comportements gênants du chien, vous génèrez des tensions, des frustrations et des incompréhensions chez votre animal. Souvent perdu dans cet environnement stressant, le chien cherchera à se libérer de ces tensions en adoptant divers comportements gênants, que vous serez une nouvelle fois tenté de gérer, provoquant d'autres tensions et incompréhensions : le cercle vicieux se met doucement en place. La relation entre vous et votre chien aura ainsi tendance à se dégrader, la confiance réciproque étant de plus en plus mise à mal.
C'est donc en comprenant les motivations de votre chien, le pourquoi de ces comportements, que les difficultés seront pour vous plus faciles à gérer, et que les punitions seront également bien plus ciblées... et efficaces.
Vous allez sûrement répondre que c’est pour le corriger, et c’est bien vrai. Mais la punition chez le chien va au-delà de cette notion de correction. Il faut tout d’abord être conscient que le chien a certains comportements naturels qu’il peut être difficile pour un propriétaire d’accepter. C’est le cas par exemple quand le chien fait des trous dans le jardin, quand il est joyeux et qu’il saute partout, ou encore lorsqu’il se met à déchiqueter un tuyau, un coussin ou un tapis. Ce que vous souhaitez qu’il apprenne n’est pas inné chez lui : il vous faudra le lui enseigner.
La punition est un des moyens efficaces pour y parvenir, et fait partie intégrante de tout programme d'éducation canine. Cependant, plus la motivation du chien à réaliser l'action entraînant la sanction est grande (par exemple, courir après un chat, chaparder de la nourriture...), moins la punition aura d'effets. Elle doit tout de même être exceptionnelle, sous peine de voir la relation maître-chien détériorée et l'anxiété de l'animal s'accroître.
Une première raison de punir son chien peut être de chercher à éradiquer définitivement un comportement gênant. Par exemple, vous pouvez le punir pour qu’il arrête définitivement de creuser dans le jardin.
Un second cas de figure est de punir son chien pour qu’il ne fasse pas une chose en compagnie de tel ou tel individu, tout en le lui permettant quand il est avec ses amis ou d’autres personnes.
Enfin, un dernier cas de figure est de faire comprendre au chien qu'un comportement donné est autorisé uniquement dans telle ou telle circonstance. Dans ce cas, le comportement peut être admis, mais sous condition. Par exemple, vous pouvez passer par une punition pour qu’il ne saute pas quand il n’est pas encore l’heure de jouer. Dans cet exemple, il peut sauter, mais uniquement quand il joue. Cela dit, dans ce genre de situation, le renforcement peut être plus approprié que la punition.
En tout état de cause, il faut donc définir clairement ses objectifs avant d'utiliser la bonne technique pour punir son chien en fonction du contexte.
Une punition est un geste éducatif, pas un défouloir. Alors, malgré l'énervement, le maître ne doit pas s'acharner sur le chien. Il faut punir :
Dans tous les cas, il ne faut pas punir le chien trop fort : il pourrait se sentir agressé et avoir une réponse d'auto-défense, prenant par exemple la forme d'une morsure. Par contre, si le chien se réfugie auprès du maître après la punition, ce dernier se doit de l'ignorer pour que la punition garde toute son efficacité.
Si la punition est bien calibrée, le mauvais comportement du chien va disparaître petit à petit, voire immédiatement. Si la punition ne supprime pas le mauvais comportement, alors elle peut être jugée mal proportionnée.
L’efficacité de la punition dépend largement de vous et de votre persévérance à poursuivre les efforts indispensables pour faire appliquer les règles que vous fixez. Voici quelques règles importantes à respecter quand il est question de punir son chien :
Il faut punir systématiquement le chien lorsqu'il fait une bêtise ou qu'il a un comportement inapproprié. Si ce n'est pas le cas, le maître renforce involontairement le comportement du chien.
Il faut agir immédiatement quand votre chien fait une bêtise, de sorte qu'il puisse faire le lien entre le comportement et la sanction. La punition doit surprendre le chien, tout en respectant son intégrité physique. Attendre 5, 10 ou 15 secondes change beaucoup de choses. Il retiendra bien plus la leçon si vous agissez immédiatement. Par ailleurs, la punition doit être brève.
Chaque membre de la famille doit aller dans le même sens et punir de la même manière le chien qui a commis une erreur. Si l'un est plus acerbe que l'autre, il risque d'engendrer de la peur chez le chien. Au contraire, s'il est plus permissif ou doux dans sa punition, le chien prend petit à petit le pouvoir dans la relation, et finit par dominer cette personne. Chaque membre de la famille doit être rangé derrière le maître et être sur la même longueur d'onde.
Une punition, pour qu'elle fonctionne, doit être perçue négativement, mais ce qui est désagréable ou douloureux pour un chien ne l'est pas forcément pour un autre. C’est votre chien, vous devez le connaître. Est-ce qu’un geste (comme un doigt levé) simple suffit, ou faut-il un peu plus de sévérité ?
En tout état de cause, le stimulus disruptif doit être vraiment désagréable pour le chien. Si une punition se révèle trop faible, elle n'aura aucun effet, et le comportement indésirable n'en sera que renforcé. En effet, le chien, considérant qu'on lui porte de l'attention, réitèrera l'action.
À l'inverse, une punition trop forte pourra être perçue comme une menace voire une attaque (même si elle n'est pas obligatoirement violente), mettre votre chien en position de défense et renforcer son anxiété.
À vous donc de bien placer le curseur, de trouver le bon équilibre et donc de donner une punition juste, pour que vous puissiez maintenir une relation de confiance avec lui. L'intensité du stimulus doit être suffisant pour éliminer le mauvais comportement, sans pour autant provoquer de la peur, de l'excitation ou une éventuelle montée d'agressivité.
Le chien fautif est enfermé seul dans une pièce fermée. Pour ce faire, une fois la bêtise réalisée, le maître s'insurge avec l'ordre « Non ! », attrape le chien et le met dans une pièce. Une fois calmé, après une dizaine de minutes en règle générale, la porte est rouverte sans rien dire. La punition est terminée, une nouvelle page s'ouvre.
C'est le principe d'une punition négative, qui engendre la disparition d'un élément favorable.
Par contre, cet isolement ne doit pas durer trop longtemps, car le chien enfermé développe beaucoup de frustrations. Pour s'en libérer, il risque de devenir hyperactif, d'aboyer et de tout détruire.
Une tape sur le derrière n'a jamais tué personne, et peut se justifier si la bêtise est vraiment grosse. Attention toutefois, il ne faut bien sûr pas frapper pour faire mal.
Le coup peut être porté avec la main : le chien fait très bien la différence entre la main qui caresse et celle qui punit (comme il la fait entre la gueule qui mord et celle qui lèche).
Certains accessoires comme le collier étrangleur, les divers colliers anti-aboiements ou les clôtures électriques reposent sur le principe de la punition corporelle.
La technique la plus efficace pour punir son chien est de modifier de manière désagréable l'environnement de l'animal, de façon à mettre fin rapidement au comportement non souhaité.
Après quoi, il est proposé au chien d'accomplir une action qui, elle, sera récompensée.
Une bouteille pleine de gravier peut être envoyée derrière le chien. Le bruit va le distraire de son action. L'utilisation d'un pistolet à eau est aussi possible pour le détourner de son occupation. Enfin, si le chien s'apprête à attaquer, un parapluie automatique peut permettre de le surprendre.
Dans ce cas, ne pas faire de long discours, un « Non ! » qui claque, ou « Vilain chien ! » (ou autre mot) fera l'affaire. Essayez d'avoir une voix la plus grave possible, se rapprochant d'un grognement.
L'ordre vocal doit être appuyé à l'aide d'une posture : sourcils froncés, corps en avant. Attention par contre à ne pas se pencher au-dessus du chien ! En effet, cette posture a pour but de montrer au chien la dominance du maître, plus qu'elle ne punit. Le chien pourrait prendre cela comme une agression.
Par exemple :
Pour que le recours au renforcement positif (qui est à la base de l'éducation canine positive) fonctionne, la récompense doit vraiment être intéressante aux yeux du chien.
Parmi les récompenses les plus appréciées des chiens, la récompense alimentaire est celle qui remporte tous les suffrages : morceau de fromage, friandise, etc. Le docteur Dehasse, vétérinaire comportementaliste, préconise même de garder le chien à jeun dans les cas de chiens "difficiles" ou très ancrés dans leurs mauvais comportements, afin que la récompense alimentaire n'en ait que plus d'attraction.
Enfin, comme pour le clicker training, la récompense doit être systématique au début, puis devenir aléatoire par la suite (mais surtout pas disparaître), de façon à entretenir l'intérêt du chien.
Pour être efficace, une punition doit être perçue comme négative. Il est évident qu’elle entraîne toujours une certaine souffrance émotionnelle et/ou physique pour le chien. À vous donc de faire en sorte qu'elle se situe à un niveau bien dosé, en évitant certaines erreurs.
Il y a différents degrés de punitions pour punir son chien, mais il y a aussi des erreurs à ne pas commettre :
En règle générale, il est déconseillé d'appeler son chien pour le punir. En effet, il risque d'associer par la suite son nom à quelque chose de négatif, et du coup d'être moins à l'écoute de son nom.
On ne punit pas le chien, mais son comportement indésirable !
Punir son chien, ce n’est pas le taper avec un balai, lui mettre un coup de pied dans le ventre, lui administrer une fessée ou encore le frapper à coup de journal, comme cela est conseillé par certaines personnes. Que ce soit avec un journal ou tout autre objet, le chien n'est pas à même de comprendre cette "punition". La seule chose que vous pourrez lui transmettre en étant violent, c’est la peur, la soumission et l'agressivité. Il n’apprendra rien de ce que vous lui aurez fait. Il le refera sûrement, et il vous faudra ensuite avoir recours de nouveau à la violence pour l’arrêter.
C'est un cercle infernal, d'autant qu'une seule expérience défavorable peut ensuite provoquer la crainte et une réaction du chien devant les moindres signaux annonciateurs de l’agacement ou de la colère du maître. En effet, il est souvent conclu que le chien "sait qu’il a mal fait", alors qu’il réagit simplement aux attitudes, même les moindres, qu’il a observées précédemment.
La contrainte physique est à proscrire lorsqu'il s'agit de donner une punition efficace à son chien. À l'instar de ce que les chiens font entre eux, l'Homme peut être tenté de plaquer son chien qui, ayant fait une bêtise, se retrouve ainsi soumis par son maître.
Malheureusement, cette transposition est fort maladroite. Lors d'interactions entre congénères, le chien choisit d'être plaqué, pour montrer à l'autre qu'il s'incline. C'est un choix, et non quelque chose de subi, qui représente un signal d'apaisement par lequel il invite son congénère à apaiser les tensions plutôt que de se battre.
Or, lorsque le maître plaque son compagnon, le chien ne perçoit pas ce comportement comme une réponse, mais comme une contrainte sur lui. De plus, entre chiens, de nombreux signaux de communication sont émis dont ils ont parfaitement conscience, mais que l'Homme ne peut pas reproduire.
Au final, plaquer son chien a tendance à provoquer chez ce dernier une réponse comportementale propre à son espèce, à savoir agressivité et morsures.
Il est important d'arrêter la punition dès l'apparition d'attitudes émotionnelles chez votre chien, du type soumission ou signaux d'apaisement.
S'il s'écrase au sol, se met sur le dos, se baisse et détourne la tête, vous devez comprendre qu'il accepte la punition et est conscient d'avoir mal agi. Un tel signal revient à dire « OK, j'ai compris, je me rends ». Si vous persistez dans la punition, vous risquez d'accroître son agressivité.
Au demeurant, si le chien détourne le regard, la tête, voire même fait demi-tour et s'éloigne, cela ne veut en aucun cas signifier qu'il vous ignore ou se fiche de votre réaction, mais au contraire qu'il cherche à désamorcer le conflit. Ce signal est souvent l'objet d'erreurs d'interprétation de la part des maîtres.
Urines et fèces ont, chez l'Homme, un caractère malpropre, malodorant et désagréable. Or, pour le chien, ce sont d'importants vecteurs de communication. Punir son chien car il s'intéresse de trop près à l'urine et aux crottes de ses congénères, ou parce qu'il a effectué ses besoins à l'intérieur, peut paraître judicieux d'un point de vue humain, mais est incompris par l'animal.
De même, mettre le nez du chien dans ses propres déjections n'aura pas l'effet escompté. Au contraire, il sera totalement perdu, et des tensions avec le maître peuvent apparaître du fait de la contrainte physique lui étant appliquée.
Vous devez établir des limites et être clair en définissant correctement les comportements que vous ne souhaitez pas qu’il fasse. Si vous le grondez pour tout et n’importe quoi, comme un enfant, il sera perdu. Il ne comprendra plus ce qu’il doit ou ne doit pas faire.
Après avoir puni le chien et dès lors qu'il a cessé ce pour quoi il était réprimandé, il ne faut pas s'acharner, car il ne comprendrait pas, et pourrait même se retourner contre ses propriétaires pour sortir de cette situation de violence. Ainsi, dès que le chien cesse son mauvais comportement, il faut stopper la réprimande et le féliciter pour qu'il comprenne que lorsqu'il cesse, ses maîtres sont contents de lui.
Par exemple, si le maître rentre et voit son chien en train d'attraper une paire de chaussures, il doit lui dire « Non ! » fermement. Si le chien lâche et regarde son maître, tout penaud, il est inutile de continuer avec un long discours, car il ne comprendrait pas. Le chien n'a pas la notion de bêtise - qui est très humaine -, il vit dans le présent et a une mémoire associative. Dès qu'il lâche la chaussure, un « C'est bien » est suffisant ; il comprendra que le fait de ne plus avoir de chaussure dans la gueule est bien.
Une fois que la punition juste a été donnée, vous vous sentirez peut être triste d'avoir été aussi sévère avec votre chien. Vous serez tenté de lui offrir un peu de réconfort. Peut-être même aurez vous parfois envie de lui donner une petite friandise pour chien, afin qu'il retrouve la joie de vivre.
Cependant, il ne faut surtout pas céder à cette tentation. Réconforter ou récompenser son chien après une punition revient tout simplement à détruire tout ce que la punition venait de construire. Le chien va associer ces évènements positifs à sa bêtise et sera tenté de reproduire cet acte pour, de nouveau, avoir une récompense. Il faut résister !
Un chien a ses limites. Si vous exigez de lui une chose dont il n'est pas capable, c’est une perte de temps et d’énergie. Pire, il aura beaucoup de peine et perdra confiance en vous.
La punition est efficace si vous l’appliquez à une action répétitive. S'il s'agit d'un comportement occasionnel, votre chien aura du mal à assimiler, car l’intervalle entre la dernière bêtise et celle qu’il vient de faire est trop long.
Une punition doit être un programme continu, avoir une logique dans la durée, parce que vous désirez qu’il se maîtrise à long terme.
La correction du comportement d’un chien doit parfois passer par des punitions, et doit commencer dès son plus jeune âge, car il est plus réceptif à cette période.
Plus vous agissez tôt, plus il comprendra assez vite les bonnes habitudes qu’il doit avoir. Mais même s'il s’agit de votre compagnon, la punition ne doit pas uniquement refléter une envie que vos demandes soient satisfaites : elle doit aussi être un acte qui vise in fine à améliorer le bien-être du chien et l'harmonie de votre relation.
"La punition doit toujours être donnée dans le respect de l'animal : il n’est pas question de lui infliger une grande souffrance en le frappant ou en lui criant dessus sans raison. En tant que maître, vous devez savoir qu’il faut suivre une certaine logique lorsque vous punissez votre chien." Le problème c'est que c'est notre raison d'humain sans lien avec les comportements normaux chez lui... Bref cet article n'a pas de sens tout simplement à faire se faire déculpabiliser parce qu'on punit "pour les bonnes raisons" "gentillement" .... La punition c'est juste du défoulement. ET c'est prouvé scientifiquement que le renforcement positif est beaucoup plus efficace que la punition
Bonsoir à toutes et à tous, Nous avons adopté un chien il y a 3 semaines, il est propre, mais à mon retour du...
Quand et comment punir un chien ?Bonjour tout le monde, J’ai adopté il y a 1 mois un épagneul breton de 2 mois et demi. Je ne sais vraiment...