Beaucoup de races de chiens sont victimes de clichés quant à leurs caractères supposés, aussi bien positifs que négatifs. Par exemple, « Les Labradors sont gentils », ou à l'inverse « Les Rottweilers sont méchants », sont des affirmations souvent entendues.
Certes, la race d'un chien peut influer sur ses besoins et son comportement, mais d'autres paramètres entrent en ligne de compte pour déterminer son caractère, même si les préjugés ont la vie dure !
Chaque animal possède certaines aptitudes innées issues de sa lignée. Si ses ancêtres ont été habitués à utiliser certaines capacités (de chasse, de défense, de garde de troupeaux…), elles seront probablement latentes chez le chiot. Autrement dit, il possédera un bagage génétique favorable pour la mise en pratique de ce potentiel.
Il apparaît dès lors facile de penser qu'un chien doit reproduire la spécialité de ses ancêtres, et donc qu'un Berger Allemand doit faire du mordant, qu'un Border Collie doit garder les moutons, qu'un ratier doit partir à la chasse, qu'un Dobermann est parfait pour le gardiennage...
Pour autant, est-ce nécessairement le mieux pour lui ? En effet, si les standards physiques d'une race sont importants pour son homogénéité, le fait d'appartenir à une race donnée ne saurait déterminer le rôle à attribuer à un chien. Il peut parfaitement ne pas aimer ce que l'on attend de lui.
Nos croyances influent beaucoup sur notre comportement, et, a fortiori, sur celui du chien.
Par exemple, tout impressionnant qu'il soit, le Rottweiler est à la base un chien paisible. Pourtant, le maître pourrait à la longue modifier ce trait de caractère en étant trop dur de peur de se faire dominer.
A l'inverse, il se trouve que bien des morsures de chien sont à attribuer à des Labradors. En effet, la croyance en leur gentillesse amène à leur faire endurer beaucoup de jeux d'enfants ou de caresses, estimant qu'ils s'en accommoderont sans broncher. Ils supportent donc un stress que l'on ne devine pas suffisamment et qui peut les contraindre à mordre pour se défendre, si leurs avertissements sont ignorés.
Par ailleurs, quelle que soit la race, le risque existe que ce soit le maître qui conduise le chien à effectuer une action qu'il souhaitait précisément éviter, par exemple en lui transmettant son inquiétude. Ainsi, raccourcir la laisse du chien ne fait souvent qu'entraîner anxiété et aboiements intempestifs de la part de ce dernier, conduisant le maître à perdre le contrôle qu'il voulait en fait renforcer.
L'humain a besoin de se rassurer en identifiant et en catégorisant clairement les éléments, dans un ordre qu'il détermine auparavant. La classification des chiens en différents groupes fait partie de cette logique.
Pourtant, dès lors qu'on se penche sur le caractère d'un chien, il est important de considérer chaque individu comme une entité à part entière, et pas seulement comme un membre de telle ou telle race.
En effet, le patrimoine génétique a une réelle influence sur le comportement du chien, mais il est loin d'être le seul responsable de ce qu'il développe au fil du temps, notamment lors des premières années de sa vie. De fait, tout le vécu qu'il aura connu depuis sa naissance contribuera à forger son caractère et fera qu'il ne sera jamais le même que son frère, son père ou son cousin.
Les situations négatives, douloureuses, voire anxiogènes, laissent des souvenirs qu'il est plus ou moins facile de gommer. Mais il n'y a pas que les traumatismes qui tracent un profil émotionnel particulier : les bonnes expériences aussi, heureusement. Par exemple, si un chiot a eu l'opportunité de fréquenter d'autres espèces et des enfants en bas âge, il sera plus enclin à accepter un nouveau venu dans la famille que si, au contraire, il n'en a jamais connu.
De fait, il n'est pas rare de constater chez des individus d'une même race, voire d'une même portée, des différences de caractère plus ou moins prononcées.
Il peut être déstabilisant, pour des maîtres qui ont eu plusieurs chiens d'une même race ayant un caractère assez proche, de se trouver soudain face à une "exception", par comparaison avec ce qu'ils avaient connu jusque-là. En réalité, il s'agit simplement d'une autre individualité, d'un animal qui a son caractère particulier, ce dernier pouvant ne pas correspondre tout à fait aux traits observés généralement dans la race.
On comprend mieux dès lors qu'il est important de considérer chaque individu comme une entité à part entière et de prendre en compte son histoire et ses sentiments.
Choisir une race de chien est extrêmement important, non pas tant pour son caractère, mais surtout pour ses besoins et ses attentes. Autrement dit, il est nécessaire de savoir si la race envisagée pourra s'adapter ou non à votre style de vie. Un Labrador par exemple ira plus volontiers se baigner qu'un Chow Chow, mais restera beaucoup moins facilement tout seul. Il est également bien utile de connaître la capacité de sociabilisation, autant avec d'autres races qu'avec d'autres espèces. Par exemple, opter pour une race de chiens de chasse n'est pas forcément le choix le plus judicieux pour un foyer comptant d'autres animaux, tels que des rongeurs et/ou des chats.
La race est donc un paramètre à prendre en compte pour assurer le bonheur de votre futur compagnon et de l'ensemble des membres de la famille, mais ne saurait suffire, dans la mesure où elle ne garantit rien concernant le caractère futur de l'animal.
Le pedigree d'un chien ne fait pas tout ! Façonné par ses gênes tout autant que par les expériences vécues, chaque chien est un être vivant, sensible, qui a des émotions, une histoire, un passé, et par conséquent un caractère propre.
Pour aider à effectuer un choix éclairé, des spécialistes ont établi différents tests de caractère d'un chiot permettent de cerner le tempérament qu'il aura une fois adulte.