Créée en 2005 par Nicolas Vanier et Henry Kam, bientôt rejoints par Dominique Grandjean, vétérinaire spécialiste des chiens de traîneau, La Grande Odyssée est une des plus importantes courses de traîneau européennes. L’objectif était d’organiser une épreuve adaptée au relief alpin plutôt que calquée sur le modèle des grandes courses américaines, avec donc des distances relativement courtes, mais un dénivelé plus important.
La Grande Odyssée Open représente un parcours de 385 kilomètres divisé en 10 étapes (dont une sur deux jours avec bivouac de nuit), réparties entre la France et la Suisse. Pendant les 10 jours que durent la compétition, les attelages évoluent entre 800 et 2 000 mètres d’altitude, avec un dénivelé positif de 13 000 mètres, ce qui en fait une des courses les plus difficiles et les plus techniques au monde. Le tracé exact diffère d’une année à l’autre, du fait notamment des conditions d’enneigement. Depuis les débuts de la compétition, 600 kilomètres de pistes ont ainsi été créées, 90% du parcours se trouvant hors des domaines skiables.
Chaque année en janvier, environ 25 mushers et 300 chiens venus de divers pays prennent le départ dans la vallée de la Haute-Maurienne, au rythme d’un équipage toutes les deux minutes. Ils concourent dans deux catégories différentes : l’Open et la Limited.
Dans la catégorie Open, chaque musher dispose d’un pool de 12 à 14 chiens, remplaçants compris. En effet, contrairement par exemple à l’Iditarod ou à la Yukon Quest, le règlement de La Grande Odyssée autorise les mushers à remplacer des chiens pendant la course, ce qui permet de laisser ceux qui sont fatigués se reposer, plutôt que d’affaiblir les performances de l'ensemble de l’attelage.
Au départ d’une étape, il en choisit donc entre 6 et 10, et il en faut au moins 5 attelés à l’arrivée. Les distances entre les étapes ont toutefois dû être revues récemment, du fait de l’enneigement insuffisant. On est ainsi passé d’étapes de 80-90 km par jour à environ 35-40 km par jour.
Dans la catégorie Limited, le pool de chaque musher est de 8 chiens. Il doit en sélectionner 5 ou 6 à chaque départ d’étape, et en rallier l’arrivée avec au minimum 4 attelés.
Les départs d’étape se font à la nuit tombée, car cela permet d’éviter les risques de coup de chaleur des chiens si les journées sont ensoleillées. En revanche, la dernière étape a systématiquement lieu de jour, de sorte qu’un maximum de spectateurs puissent assister au spectacle et à l’arrivée.
Entre 50 000 et 80 000 personnes se pressent ainsi chaque année pour encourager les équipages et profiter de ce spectacle unique. De nombreuses animations sont organisées aux arrivées d’étapes, ainsi qu’un podium pour le vainqueur du jour et le leader au classement général. D’ailleurs, un grand nombre de points d’accès sont accessibles au public le long du parcours, de façon à leur permettre de suivre de près les concurrents. Cette organisation n’est pas sans rappeler celle du Tour de France ; il y a la même volonté d’être une manifestation populaire.
Pour les concurrents et leurs chiens, la Grande Odyssée Savoie – Mont Blanc est nettement moins exigeante que d’autres courses prestigieuses comme l’Iditarod ou la Yukon Quest. Ainsi, le taux d’abandon tourne autour de 6% seulement.
Par ailleurs, d’autres épreuves sont également disputées en parallèle de la course :
Les frais d’inscription à la Grande Odyssée Savoie – Mont Blanc vont de 200 € pour les Trophées à 1 200 € pour l’Open et la Limited. Les gains pour l’équipage vainqueur sont de 6 000 € dans la catégorie Limited, et 36 000 € en Open.