Contrairement aux épreuves de Poursuite à Vue sur Leurre, les courses de lévriers en cynodrome, aussi appelées racing, mettent seulement à l’épreuve la vitesse brute des chiens. Les règles sont donc bien plus simples que celles de la Poursuite à Vue sur Leurre (PVL), puisqu’il n’est pas question d’évaluation individuelle de chaque concurrent par un juge. Le gagnant est simplement le premier à atteindre la ligne d’arrivée.
Ces courses ont lieu sur une piste ovale en herbe ou en sable qui doit mesurer au minimum 5 mètres de largeur dans les lignes droites et 7 mètres dans les virages. La longueur de piste incluse dans le virage, qu’on nomme « rayon de courbure », doit s’étendre sur au moins 40 m. Les courbes sont dites « surélevées » si elles présentent une élévation de plus de 8 %. En outre, le sol doit être aéré sur un minimum de 5 cm, de manière à être souple et éviter ainsi tout danger pour les chiens.
Ces courses voient s’affronter 6 à 8 concurrents, qui sont tous de la même race. La plupart font concourir ensemble des mâles et des femelles stérilisés, mais il peut arriver qu’une course soit réservée uniquement à un sexe. Il peut aussi arriver qu’elle soit réservée à des individus « entiers », c’est-à-dire non stérilisés. En revanche, une chienne en chaleur ne peut jamais prendre part à une course de racing : cela serait trop déconcentrant pour ses adversaires mâles !
Les concurrents au départ sont marqués d’un dossard (ou casaque) à numéro de couleurs éclatantes, chacun portant un numéro et une couleur uniques, de manière à les rendre plus facilement reconnaissables pour les spectateurs. Afin de s’assurer qu’ils sont bien installés avant le départ et disposent de tout l’espace nécessaire pour bien s’élancer à la poursuite du leurre, les cages de départ mesurent au minimum 110 cm de long, 84 cm de haut et 28 cm de large, avec un intervalle d’au moins 10 cm entre elles. L’intérieur lisse et le sol non glissant et sans différence de niveau avec la piste limitent les risques de blessure. Les portes sont dépourvues de tout reflet et offrent aux chiens une bonne vue sur le leurre, tout en étant construites de façon à ne présenter aucun risque de blessure.
Les boîtes de départ doivent être placées de façon que les concurrents aient devant eux au moins 40 mètres de ligne droite. Les chiens sont muselés pour éviter toute confrontation et pour épargner le pauvre le lièvre-leurre sur rail des fougues des chasseurs nés lancés à ses trousses. Toujours placé sur la gauche de la piste il est traîné le long de la piste depuis un support en mouvement situé derrière la clôture intérieure. L’aire d’arrêt, située après la ligne d’arrivée, doit s’étendre sur 50 mètres minimum.
À l’appel du starter, qui annonce « Lévriers au départ de la course », chaque propriétaire et son chien se mettent derrière la case correspond au numéro du dossard. Puis, quand le starter annonce « En boîte », les propriétaires introduisent leur lévrier dans la boîte rapidement mais en douceur, prenant soin en particulier de ne pas coincer sa queue dans la porte. Le leurre est ensuite lancé de manière à prendre 30 à 40 mètres d’avance. Puis le slipper ouvre les portes des cages de manière parfaitement simultanée : cela donne le signal de départ aux lévriers, qui se ruent alors à la poursuite du leurre. Ce dernier doit rester tout au long de la course à une distance constante d’environ 20 mètres devant le concurrent de tête.
Durant la course, le propriétaire ne doit pas crier après son chien, car ceci pourrait l’inciter à revenir vers lui. Il est également interdit d’exciter les concurrents par quelque moyen que ce soit.
Une fois la course lancée, le maître se dirige vers la zone d’arrivée, de manière à récupérer son chien dès la fin de l’épreuve. Il l’emmène alors immédiatement en zone de repos, où il lui enlève la muselière et le laisse marcher et se détendre. Certains cynodromes comportent même un bassin d’eau dans lequel les concurrents peuvent se rafraîchir : ceci permet d’éviter les coups de chaleur des chiens, qui peuvent s’avérer fatals.
La longueur du parcours est calculée à un mètre de la corde, et le règlement international de la Fédération Cynologique Internationale prévoit une distance à parcourir située entre 250 et 500 mètres pour une course avec des lévriers de petite taille, entre 250 et 900 mètres pour des lévriers de grande taille. La longueur exacte applicable est donc fonction à la fois de la race en compétition et du pays où a lieu la course.
Les lévriers sont les races de chien les plus rapides, capable d’atteindre des vitesses de pointe dépassant les 60 km/h. Cela fait du racing le sport le plus rapide… mais aussi le plus court, puisqu’une course ne dure guère plus de 15 à 50 secondes, selon la longueur de la piste.
En France, tout maître souhaitant faire participer son chien à des courses sur cynodrome doit d’abord lui faire obtenir le Brevet d’Aptitude aux Courses (BAC). Ce dernier fonctionne sur le même principe que le Brevet de Poursuite à Vue sur leurre (BPV) pour la PVL, et est d’ailleurs réglementé et octroyé par les mêmes instances. Le principe d’évaluation est également le même.
L’épreuve se déroule en trois manches : une en solo et deux en équipe, avec à chaque fois un autre lévrier coureur. L’idéal est qu’un des deux soit plus rapide que lui, et l’autre moins rapide. Seules les aptitudes à poursuivre un leurre sans abandonner et à courir en groupe sans agressivité sont évaluées. Le chronomètre n’est pas pris en compte : le chien aura tout le temps par la suite d’améliorer ses performances.
Une fois le BAC obtenu, l’animal est autorisé à participer aux courses sur cynodrome nationales ainsi qu’aux épreuves internationales. Pour ce qui est du niveau international, les règles d’admission s’appliquent de manière identique au racing qu’au coursing PVL et sont abordées un peu plus loin.
En Belgique, les courses amicales sont organisées par la Commission Racing et Coursing en Belgique (CRCB) de la Société Royale Saint-Hubert, l’organisme canin de référence du pays. Les participants doivent détenir une licence de course attribuée par la CRCB.
En Suisse, c’est la Communauté d’Intérêts pour les Courses de Lévriers (CICL) qui gère les courses sur cynodromes. Les chiens participants doivent détenir une licence de coursing qui s’obtient dans les clubs régionaux de lévriers, sur le même principe que l’épreuve du BAC en France.
Au Québec, la pratique du racing est interdite.