Le chariot pour chien handicapé : avantages, choix, prix...

Un chien handicapé équipé d'un chariot

On l'oublie souvent, mais il n'y a pas que les humains qui peuvent être handicapés : les chiens aussi. Les causses possibles sont diverses : une malformation, une maladie, un accident... La mobilité de l'animal est alors plus ou moins fortement réduite - tout dépend notamment du ou des membre(s) touché(s).


Lorsque c'est l'arrière-train qui est concerné, on peut envisager de recourir à un chariot - l'équivalent d'un fauteuil roulant pour les chiens, en quelque sorte.


Dans quels cas cet accessoire s'avère t-il pertinent ? Comment choisir un chariot pour chien handicapé, et quel budget faut-il prévoir ? Comment y habituer son compagnon ?

Qu'est-ce qu'un chariot pour chien handicapé ?

Un chien noir et feu équipé d'un fauteuil roulant

Un chariot pour chien handicapé désigne, comme son nom l'indique, un dispositif permettant à un chien paralysé au niveau des pattes arrière - voire de tout l'arrière-train - de retrouver une mobilité quasiment normale.

 

Il est généralement constitué d'un cadre en aluminium, de plusieurs sangles à attacher à divers endroits du corps, ainsi que de deux grandes roues à l'arrière qui ont vocation à « remplacer » les pattes dysfonctionnelles. Il ne s'agit toutefois pas d'une prothèse pour chien : les pattes sont toujours présentes, même si elles ne fonctionnent plus.

 

Il est parfois appelé « fauteuil roulant pour chien », par analogie avec ce qui se fait pour l'humain. Toutefois, l'animal n'est pas assis mais debout : la seule différence est que ses pattes arrière sont maintenues légèrement au-dessus du sol avec des sortes de sangle, pour qu'elles ne traînent pas au sol et ne gênent pas la marche.

Dans quels cas un chien a-t-il besoin d'un fauteuil roulant ?

Différentes raisons peuvent faire qu'un chien se retrouve paralysé ou immobilisé au niveau de l'arrière-train de manière provisoire ou définitive. Dans un cas comme dans l'autre, un fauteuil roulant a toutes les chances de lui être utile.

Un handicap définitif

Un petit chien en fauteuil est heureux dans un parc

Que ce soit par exemple du fait d'un accident, d'une malformation, d'une maladie dégénérative comme l'arthrose ou encore simplement du vieillissement, il peut arriver qu'un chien ne retrouve jamais l'usage de ses pattes arrière, ni même bien souvent de son arrière-train. Autrement dit, le handicap est définitif.

 

Ne pouvant plus marcher, l'animal perd toute autonomie. Sans l'aide de son maître, il ne peut plus rien faire. Il y a cela dit des chances qu'il tente malgré tout de se déplacer en rampant, mais ce n'est pas une bonne chose : non seulement c'est limité, mais en plus les frottements entraînent à terme des lésions. Il faut donc le transporter soi-même d'un lieu de vie à l'autre : la gamelle, l'emplacement pour faire les besoins, le panier...

 

Or, ce qui peut s’envisager dans le cas d'un petit chien de quelques kilos l'est beaucoup moins avec un autre qui affiche 30 ou 40 kg sur la balance, voire est impossible avec un gros chien de 50 kg ou plus. L'animal reste donc immobile le plus clair de son temps, ce qui cause d’autres problèmes de santé : douleurs, escarres, atrophie musculaire, problèmes veineux, surpoids, dépression, etc.

 

Tout ceci explique que jusqu'à il y encore peu, un handicap définitif de l'arrière-train entraînait presque toujours l'euthanasie de l'animal, du fait de la difficulté à gérer cette situation faute de solutions adaptées. La mise au point de fauteuils roulants pour chien a changé la donne : un tel objet ne permet certes pas à l'intéressé de retrouver une démarche normale, mais lui offre au moins une mobilité satisfaisante pour continuer à vivre dans de bonnes conditions.

Un handicap temporaire

Un grand chien avec un fauteuil roulant se tient debout dans un parc

Même si ce n'est pas le cas le plus courant, un chien peut être handicapé au niveau des pattes arrière de manière seulement temporaire : il finit alors par retrouver une mobilité normale au terme de plusieurs mois. Cela se produit généralement à la suite d'un accident ou d'une opération chirurgicale.

 

Dans ce cas-là, la question de l'euthanasie ne se pose pas : il faut simplement attendre la guérison complète - au terme généralement d'une phase de rééducation plus ou moins longue - pour qu'il retrouve l'usage de ses membres et sa mobilité passée.

 

Dans l'intervalle, un fauteuil roulant pour chien peut s'avérer fort utile pour lui permettre de se déplacer pendant sa convalescence, a fortiori si celle-ci est longue. Il a même des chances de l'aider à se rétablir plus vite, car il sollicite ses pattes avant et limite l'atrophie musculaire au niveau de l'arrière-train, conséquence quasiment inévitable en cas d'immobilité prolongée. D'ailleurs, le chariot lui est utile

Que permet un chariot pour chien handicapé ?

Un chien avec un fauteuil roulant se promène dans un parc

Lorsqu'un chien est équipé d'un fauteuil roulant, il retrouve une mobilité qu'il avait perdue - voire dans certains cas qu'il n'avait jamais eue.

 

Ainsi, il devient capable de se déplacer dans de bonnes conditions, et même dans une certaine mesure de courir. Cela lui demande certes un peu plus d'efforts au niveau des pattes avant - d'où le fait qu'il finit alors souvent par avoir la partie antérieure du corps plus musclée que l'arrière -, mais c'est toujours mieux que d'être contraint de rester couché dans son panier en permanence faute de pouvoir se déplacer librement. Il est même possible d'y attacher une laisse, pour faire des promenades à l'extérieur du domicile.

 

Pour autant, un fauteuil roulant ne lui permet évidemment pas d'avoir la même mobilité que s'il n'était pas handicapé. Par exemple, il peut franchir quelques petites marches, mais un monter ou descendre un escalier lui est impossible : un tel accessoire s'utilise surtout sur un sol globalement plat (ou en légère pente) et dépourvu d'obstacles. Il ne peut pas non plus vraiment bondir ni sauter, faute de pouvoir prendre appui sur ses pattes arrière.

Les deux types de fauteuils roulants pour chien

Il existe deux types de chariots pour chien handicapé : les chariots classiques et les chariots de rééducation. Ils n'ont pas exactement le même usage et ne sont pas destinés aux mêmes cas.

Le chariot classique

Un chien noir est équipé d'un fauteuil roulant pour se déplacer

Un chariot classique est composé d’un cadre, de sangles et de deux roues, qui soutiennent juste les pattes paralysées pour éviter qu'elles ne touchent terre : le chien peut ainsi se déplacer en utilisant ses deux pattes avant.

 

Certains modèles gardent les pattes postérieures attachées à l'aide généralement de sangles fixées aux roues, et les maintiennent statiques. D'autres les laissent bouger plutôt que de les garder fixes : ainsi, elles sont mieux irriguées par la circulation sanguine, ce qui limite l’atrophie musculaire et les problèmes connexes à la paralysie.

 

Un fauteuil roulant classique n'est pas donné : les premiers prix se situent aux alentours de 150 euros, et la moyenne atteint plutôt 250 à 300 euros. Les modèles les plus sophistiqués valent même facilement 400 voire 500 euros.

Le chariot de rééducation

Un petit chien court dans un parc avec un chariot pour handicapé

Un chariot de rééducation est conçu pour aider le chien à remarcher, dès lors que cela est possible.

 

Le principe de fonctionnement est à la fois ingénieux et simple : ses pattes arrière sont fixées sur des pédales qui l'aident à faire travailler ses muscles, et ainsi à s’entraîner à la marche. Si par la suite il retrouve effectivement une partie de ses facultés et peut à nouveau marcher sur ses quatre pattes, ces pédales sont ôtées et des roues le soutiennent et l’assistent dans ses déplacements.

 

Un chariot de rééducation est généralement plus cher qu'un chariot classique : il faut compter au moins 1000 euros, voire davantage. Une option à envisager est de le louer auprès d'une association ou d'un centre spécialisé : si la rééducation est supposée ne durer que quelques mois, cela évite de dépenser une forte somme pour une courte période.

Comment choisir un fauteuil roulant pour chien ?

Pour choisir un fauteuil roulant pour un chien handicapé, la taille est un critère primordial : un modèle trop grand ou au contraire trop petit risque en effet d'être inutilisable. D'autres facteurs sont importants, notamment le poids de l'animal et les attaches. En revanche, certains critères comme la couleur ou la qualité des roues sont plus secondaires.

 

Un chien atteint d’une paralysie totale et irréversible est susceptible d'utiliser le même chariot toute sa vie. En effet, cet accessoire n’a pas de durée de vie limitée, à condition de l’entretenir régulièrement - un peu comme un vélo, en somme.

La taille

Un chien Hovawart avec un chariot pour handicapé marche dans un parc

Un fauteuil roulant pour chien est généralement fait sur mesure, afin de s'adapter au mieux à la morphologie de chaque animal.

 

Il existe toutefois des modèles qui peuvent s’adapter à tous les chiens, grâce à un système de sangles autour des membres atteints ou de la taille. Un des plus récents et performants est le chariot Kerdog, mis au point par une équipe de spécialistes (vétérinaires, chirurgiens, neurologues...) et en partenariat avec Alforme, le centre de rééducation implanté dans l’École Vétérinaire de Maisons-Alfort.

 

Pour s'y retrouver dans les différentes tailles disponibles, on trouve comme pour les vêtements ou les chaussures un système de lettres : XS, S, M, L ou encore XL sont les tailles les plus souvent proposées. Elles sont calculées sur la base de :

  • la hauteur du chien (la hauteur au garrot ou au niveau de l'aine) ;
  • la longueur du corps, depuis les épaules jusqu'à la base de la queue ;
  • la largeur de l'arrière-train, au niveau des hanches.

 

Tous les fabricants n'utilisent toutefois pas la même nomenclature pour leurs produits. Il est donc important de bien se renseigner sur le sujet, non sans avoir pris au préalable les mesures de son compagnon.

Le poids

Un petit chien dans un jardin avec un fauteuil roulant

En plus de sa taille, le poids du chien est un critère important pour choisir un fauteuil roulant adapté. En effet, cet objet peut être assez lourd, d'autant qu'il est généralement doté d'un cadre en aluminium : il faut donc s'assurer que l'animal est en mesure de le tracter sans problème et sans être encombré dans ses mouvements.

 

Pour un même modèle de chariot, plusieurs variantes sont donc généralement proposées en fonction du poids de l'animal. Naturellement, plus ce dernier est lourd, plus le chariot est solide, renforcé, et donc lourd lui aussi ; à l'inverse, plus le chien est léger, plus le fauteuil roulant et notamment son cadre doivent l'être aussi.

Les attaches

Les attaches

Tout chariot pour chien handicapé est doté de sangles et de systèmes d'attache, afin d'être bien fixé au corps de l'animal et ainsi de ne pas le gêner dans ses déplacements.

 

Il s'attache le plus souvent autour du poitrail, ainsi qu'autour du ventre en passant juste derrière les épaules : c'est la combinaison des deux qui le maintient bien en place et solidaire des mouvements. Il faut s'assurer que les sangles sont réglables, et a priori suffisamment solides pour durer longtemps.

 

Un deuxième système d'attache est présent également à l'arrière, pour maintenir les pattes au-dessus du sol et éviter qu'elles ne traînent par terre. Même si celles-ci sont paralysées à vie, de manière irréversible, l'idéal est d'opter pour un système de pédales auxquelles chacune est attachée. En effet, cela permet de leur faire reproduire un geste proche de celui exécuté lors de la marche, et donc de les faire travailler tout en limitant les problèmes de mauvaise circulation du sang et d'atrophie musculaire. Même dans le cas où il ne pourra jamais remarcher, c'est meilleur pour la santé de l'animal. L'inconvénient est qu'un tel modèle coûte bien plus cher.

Le prix d'un chariot pour chien handicapé

Un petit Shih Tzu avec un fauteuil roulant se promène sur une route

Un fauteuil roulant pour chien a un coût plutôt élevé : il faut compter entre 150 et 500 euros pour un chariot basique, et de 1500 à 2500 euros pour un chariot de rééducation. Dans les deux cas, le prix dépend surtout de la taille et du poids de l'animal : un même modèle peut facilement voir son prix varier du simple au double.

 

Un chariot de rééducation peut toutefois potentiellement être loué auprès d'un centre de rééducation, de certaines cliniques ou d’associations animales comme Artemis Handicap. Cela évite de devoir en acheter un et de payer le prix fort, pour une utilisation seulement temporaire. Il faut généralement compter environ 100 euros / mois pour louer un tel chariot.

 

À cela, il faut ajouter les autres frais : consultations chez le vétérinaire, examens, opération chirurgicale, hospitalisation, suivi vétérinaire, rééducation, etc. Tout cela peut facilement représenter plusieurs centaines voire milliers d'euros supplémentaires (en particulier si une opération est nécessaire). Les assurances santé pour animaux prennent généralement en charge une partie du coût correspondant.

Comment habituer un chien à se déplacer avec un chariot ?

Un petit chien blanc équipé d'un chariot pour handicapé

Acheter un chariot pour un chien handicapé est une très bonne chose, mais encore faut-il qu'ensuite il parvienne à l'utiliser correctement. En effet, se déplacer avec des roues n'est pas naturel pour lui : il faut donc lui apprendre à s'en servir. Cela prend toutefois peu de temps, car il comprend vite que cet objet lui permet de se déplacer.

 

Comme pour tout nouvel accessoire, on peut commencer par placer le chariot à proximité de lui et le laisser le renifler tranquillement, pour qu'il le découvre à son rythme. Il est ensuite possible de l'en équiper pour qu'il commence à l'utiliser. En général, il lui faut moins d'une journée pour comprendre qu'il peut marcher avec, et une à deux semaines pour être à l'aise.

 

Si l’animal a eu une longue période d’inactivité, il est possible qu'il souffre d'atrophie musculaire. Dans ce cas, ses pattes avant risquent d'être trop faibles pour qu'il soit en mesure de marcher normalement : il faut alors y aller très progressivement, pour laisser à ses muscles le temps de se renforcer. Cela implique notamment de lui laisser le fauteuil roulant seulement quelques minutes au départ, puis d'augmenter progressivement la durée jusqu'à ce qu'il n'ait plus de difficultés à s'en servir. Il faut généralement prévoir ainsi quelques semaines de mise en route, en fonction de l'état de ses muscles.

Les limites du chariot pour chien handicapé

Les limites du chariot pour chien handicapé

Même si ce n'est pas vraiment une prothèse, il faut être conscient qu’un fauteuil roulant reste un dispositif médical et non un banal accessoire.

 

Cet appareillage nécessite donc dans tous les cas un accompagnement ainsi qu'un suivi par un vétérinaire, et son utilisation doit se faire en parallèle d’une rééducation - en particulier si le handicap n'est que temporaire. En dehors de ces quelques contraintes, le chariot n’a pas vraiment d’inconvénient, le plus gros frein à son utilisation étant son prix élevé. C’est toutefois bien peu cela dit au regard des bénéfices qu'il procure.

 

Il faut tout de même savoir que la réussite dépend en grande partie de l'état d'esprit du chien : s'il est joyeux malgré son handicap, il est probable qu'il se serve très facilement du chariot. À l'inverse, s'il est déprimé ou apathique, il y a des chances qu'il n'ait de toute façon pas envie de se mouvoir, qu'il soit équipé ou non d'un fauteuil roulant. Il peut donc être nécessaire de lui redonner progressivement goût à la vie par des jeux, des caresses, de petits exercices..., en particulier s'il est dans l'incapacité de se mouvoir depuis longtemps.

 

Une option possible si l'on souhaite d'abord vérifier la capacité de son chien à s'accommoder d'un tel accessoire peut être d'en louer un : cela permet de faire un essai en conditions réelles, avant d'investir dans l'achat d'un fauteuil roulant.

Conclusion

Un fauteuil roulant est un accessoire très utile pour un chien handicapé au niveau de l'arrière-train, dans la mesure où il lui permet de se mouvoir. Il coûte certes cher à l'achat ou même à la location, mais c'est le prix à payer pour permettre à son compagnon de retrouver une vie quasiment normale. Au demeurant, si on l'entretient bien, il dure de nombreuses années - de sorte qu'il n'est normalement pas nécessaire de le remplacer par un nouveau.

 

Cela étant, vivre avec un chien handicapé ne se résume pas à l'équiper d'un chariot lui permettant de marcher. Il faut aussi revoir l'agencement du domicile pour faciliter ses déplacements et modifier certaines activités que l'on avait l'habitude de lui proposer voire de partager avec lui. En outre, un suivi spécial par un vétérinaire est généralement souhaitable, ce qui implique alors des dépenses supplémentaires - rien qui ne soit toutefois faisable pour le bonheur de son compagnon.

Par Aurélia A. - Dernière modification : 11/15/2022.