On compte pas moins de cinq adaptations cinématographiques de L’appel de la forêt (The Call of the Wild), le célèbre roman de Jack London (1876-1916) prenant place à l’époque de la ruée vers l’or dans les années 1890 et narrant les aventures de Buck, un Saint-Bernard volé à ses propriétaires et vendu comme chien de traîneau.
Néanmoins, seuls deux ont véritablement marqué les esprits : un film sorti en 1972 et réalisé par le Britannique Ken Annakin (1914-2009), avec Charlton Heston (1923-2008) dans le rôle-titre, ainsi qu’un autre paru en 2020, produit par les studios Disney et réalisé par l’Américain Chris Sanders (né en 1962), avec Harrison Ford (né en 1942) en vedette.
Toutefois, l’un comme l’autre sont plutôt mal reçus par la critique et le public.
Ainsi, dans son autobiographie parue en 1995 (In the Arena: An Autobiography), Charlton Heston se dit même si peu satisfait du résultat final du film de Annakin qu’il invite le public à ne pas le regarder.
Quant à la version de Chris Sanders, la critique salue la performance de Harrison Ford, mais le film est plombé par une utilisation abusive des effets numériques. En effet, pour jouer le rôle de Buck, la production a préféré recourir à… un être humain ! Ainsi, dans la majorité des scènes du film, c’est l’acteur et cascadeur américain Terry Notary (né en 1968) qui prête ses mouvements au Saint-Bernard via la technique de motion-capture, qui permet de retranscrire fidèlement des mouvements réels chez un personnage créé sur ordinateur. Seules quelques scènes sont tournées avec un véritable Saint-Bernard, Buckley, un chien découvert par la femme du réalisateur dans un refuge du Kansas.
Le recours massif aux effets numériques est néanmoins salué par les associations de protection des animaux, qui soulignent que la production a ainsi fait son possible pour éviter d’exposer un chien à des risques inutiles et à des situations stressantes. Quoi qu’il en soit, cette version édulcorée du roman de Jack London ne rencontre pas son public. Le film est un immense échec au box-office, et engendre une perte estimée entre 50 et 100 millions de dollars.