L’avortement de la chienne

L’avortement de la chienne

Comme pour l’Homme, il est tout à fait possible de faire avorter une chienne, c’est-à-dire d’interrompre volontairement la gestation de la chienne. Le maître peut notamment décider de cet arrêt de la gestation lorsque la portée n’est pas désirée ou que la mise bas de la chienne présente un danger pour sa vie et/ou celles des petits.


Quelle que soit la raison pour faire avorter sa chienne, il faut intervenir le plus tôt possible afin de garantir une meilleure prise en charge par le vétérinaire et d’éviter des problèmes pour l’animal sur le long terme.

Dans quels cas faire avorter sa chienne ?

Dans quels cas faire avorter sa chienne ?

Il n’est pas rare pour les propriétaires, lors des chaleurs de la chienne, d'être confrontés à une saillie non désirée. Les mâles pouvant sentir une femelle en chaleur à plusieurs dizaines de mètres à la ronde, surveiller son animal au cours de ces périodes est important pour éviter tout accouplement, dès lors que le maître ne souhaite pas accueillir une portée de chiots. En effet, si un chien mâle échappant lui aussi à toute vigilance a fécondé la chienne, cette dernière se retrouvera sûrement enceinte. Il revient donc au maître de prendre les mesures qui s’imposent.

 

Plus largement différentes situations peuvent rendre l’avortement de la chienne nécessaire :

L’avortement d’une portée non désirée

L’avortement d’une portée non désirée

Selon la race, une femelle peut mettre bas jusqu’à douze chiots par portée... Le record du nombre de chiots dans une portée s'élève même à 24 !

 

Face à une chienne gestante, le maître se doit de se demander s’il est en mesure d’accueillir et prendre soin d’autant de bébés chiens. D’autant que même si la saillie est accidentelle et qu’il prévoit de donner tout ou partie des chiots, cela ne doit pas dans l’idéal avoir lieu avant que ces derniers ne soient sevrés, vers l’âge de 2 mois. Au-delà de la capacité à trouver effectivement des personnes pour recueillir les chiots, se pose la question de la capacité du maître à les accueillir en attendant qu’ils soient donnés, en particulier s’il vit dans un logement étroit et/ou comportant de nombreuses sources potentielles de dangers pour les nouveaux-nés.

 

Voir naître chez soi une portée de chiots peut sembler très beau en théorie, et tourner au cauchemar dans la pratique. S’il y a de grandes chances que ce soit le cas, l’interruption de la gestation est une solution à envisager sérieusement.

L’avortement d'une chienne pour des raisons de santé

L’avortement d'une chienne pour des raisons de santé

Si la chienne est en mauvaise santé, donner naissance à des chiots peut être dangereux, à la fois pour elle et pour ces derniers. Le fait que la chienne souffre d’une maladie quelconque ou d’une malformation peut ainsi amener le vétérinaire à préconiser un avortement.

 

À noter également que plus elle est âgée, plus la gestation de la chienne risque d’être compliquée. Certes, la ménopause n’existe pas chez le chien, et une chienne peut tomber enceinte même à un âge très avancé, mais cela n’est guère souhaitable, étant donné que c’est éprouvant à plus d’un titre. Mieux vaut éviter de faire se reproduire une chienne âgée.

 

Enfin, une chienne présentant un ou plusieurs vices rédhibitoires héréditaires (dysplasie de la hanche, atrophie rétinienne...) ne doit pas se reproduire, au risque de mettre au monde des chiots héritant de telles maladies lourdes et souvent rapidement fatales.

 

En tout état de cause, avant de faire saillir sa chienne, il convient de prendre conseil auprès de son vétérinaire, qui fera un bilan complet de la santé de l’animal et donnera ou non son feu vert.

L’avortement motivé par les dangers de la mise bas

L’avortement motivé par les dangers de la mise bas

La mise bas de la chienne présente souvent un danger lorsque le mâle est de grande taille et qu'elle est nettement plus petite. C’est d’ailleurs notamment pour cela que le croisement de certaines races est strictement interdit, du fait de la disproportion de taille entre les chiots et la mère. Non seulement les chiots peuvent avoir du mal à se développer à l’intérieur de cette dernière, mais en plus l’accouchement peut se révéler très compliqué et mettre en danger la vie de la chienne et de ses petits. Là encore, l’avortement peut être envisagé par le vétérinaire, voire s’avérer impératif.

Comment se déroule l’avortement d’une chienne ?

Comment se déroule l’avortement d’une chienne ?

Faire avorter sa chienne n’est pas à prendre à la légère, et la décision doit être dument discutée avec le vétérinaire en amont.

 

Dès lors que la gestation de la chienne est avérée ou fortement soupçonnée, il existe trois façons d’y mettre fin.

 

Néanmoins, quelle que soit la solution retenue, il est fort probable que le maître doive en supporter intégralement les coûts, même s’il a pris soin de souscrire une assurance santé pour son chien. En effet, les mutuelles et assurances ne prennent généralement pas en charge les frais liés à un avortement. Au cas où, il peut néanmoins être utile de vérifier ce qu’il en est exactement.

Une injection d’aglépristone

Une injection d’aglépristone

L’aglépristone est une stéroïde de synthèse, une molécule dont le principe est de contrer la progestérone produite par la chienne quand elle est enceinte, et donc de stopper le processus de gestation. Une injection d’aglépristone peut permettre de mettre fin à une gestation éventuelle avant même que celle-ci soit avérée. Elle doit intervenir au plus tard 45 jours après la saillie. Le vétérinaire réalise deux piqûres, à 24 heures d’intervalle.

 

Le procédé est sans danger et sans réelles conséquences – tout au plus quelques douleurs, sans gravité, que la chienne soit effectivement gestante ou non. Le prix de cette intervention se situe entre 100 et 200€ pour les deux piqûres, selon la race et le poids de l’animal.

Une injection de prostaglandine

Une injection de prostaglandine

La deuxième manière de faire avorter une chienne est une injection de prostaglandine. Cette hormone détruit le corps jaune, qui assure la production normale de progestérone durant la grossesse.

 

Toutefois, contrairement à l’injection d’aglépristone, il n’est possible d’avoir recours à ce procédé qu’une fois la gestation confirmée. On peut savoir si une chienne est gestante à partir de 21 jours après la saillie, grâce à une prise de sang ou une échographie. Le vétérinaire doit effectuer trois injections du produit réparties sur deux jours.

 

Pour assurer un meilleur suivi, la chienne reste généralement à la clinique vétérinaire pendant ce laps de temps, car l’injection provoque quelques troubles digestifs. Au demeurant, elle n’est pas conseillée si l’animal présente des soucis de santé, en particulier des problèmes cardiaques. Si des effets secondaires apparaissent suite aux injections, comme de l’hypersalivation ou une baisse du rythme cardiaque, le vétérinaire peut décider de garder la chienne un peu plus longtemps que les deux jours nécessaires aux injections.

 

Le coût des piqûres de prostaglandine se situe entre 190 et 250€. Le prix de l’hospitalisation est en supplément et varie, selon les établissements, de 30€ à 50€ par jour.

Une intervention chirurgicale

Une intervention chirurgicale

L’avortement d’une chienne peut également être effectué via une intervention chirurgicale. Plus invasive que les injections d’aglépristone ou de prostaglandine, cette méthode est aussi irréversible, puisqu’elle conduit à la stérilisation de la chienne. Elle évite en revanche les risques qu’impliquent parfois les injections, notamment les troubles digestifs et autres effets secondaires éventuels.

 

C’est aussi une solution plus coûteuse, puisqu’il faut compter entre 230€ et 500€, selon la chienne et la durée de l’intervention.

Quelles sont les séquelles et les conséquences de l’avortement chez la chienne ?

Quelles sont les séquelles et les conséquences de l’avortement chez la chienne ?

S’ils sont minimes et rares, il existe cependant quelques risques suite à l’avortement d’une chienne.

 

Ainsi, le fœtus peut ne pas avoir été totalement expulsé suite aux injections, et engendrer des complications, comme des hémorragies utérines ou une métrite, c’est-à-dire une inflammation de l’utérus. Néanmoins, cette situation est très rare : dans l’immense majorité des cas, le fœtus est correctement expulsé.

 

Par ailleurs, de façon générale, un avortement favorise des affections de l’utérus et des troubles digestifs qui peuvent constituer un danger pour la santé de l’animal. Une visite chez le vétérinaire une dizaine de jours après l’avortement est donc indispensable.

Jusqu’à quand peut-on faire avorter une chienne ?

Jusqu’à quand peut-on faire avorter une chienne ?

Si la chienne est gestante et que la portée n’est pas désirée, l’avortement doit intervenir le plus tôt possible. En règle générale, après 45 jours de gestation, l’interruption volontaire de gestation serait trop dangereuse pour être réalisée.

 

Malheureusement, alors que cette information pourrait dans certains cas faire pencher la balance quant au choix de faire ou non avorter sa chienne, il est difficile de savoir avant le 45ème jour de la gestation combien de chiots sont attendus. En effet, c’est seulement à partir de cette période qu’on peut commencer à apercevoir leurs squelettes lors d’une radiographie.

Comment choisir un vétérinaire pour l’avortement d’une chienne ?

Comment choisir un vétérinaire pour l’avortement d’une chienne ?

Il convient de préciser que seul un vétérinaire peut pratiquer une interruption volontaire de gestation d'une chienne. Pour le maître comme pour l'animal, mieux vaut évidemment privilégier un vétérinaire de confiance. Si le professionnel traitant habituellement l’animal est qualifié pour ce genre d’intervention, le choisir semble tout indiqué : la chienne le connaît et se sentira probablement plus en confiance que chez un parfait inconnu.

 

Certaines cliniques vétérinaires sont hautement qualifiées pour ce genre d’intervention et, si elles sont généralement plus chères, elles possèdent également plus de matériel, ce qui les rend mieux à même de réagir en cas de complications.

Comment éviter une saillie non désirée ?

Comment éviter une saillie non désirée ?

Une chienne en chaleur est susceptible de fuguer pour répondre à ses instincts reproducteurs, ou un mâle en rut peut très bien venir se faufiler dans le jardin... Si le maître ne souhaite pas ou n’est pas en mesure d’accueillir des chiots, augmenter la surveillance lors des chaleurs est donc indispensable. Il convient alors par exemple d’éviter de la laisser sortir seule dans un jardin non clôturé.

 

Si le maître n’a aucune intention de faire reproduire sa chienne ou que cette dernière présente une pathologie incompatible avec la gestation, faire stériliser sa chienne est hautement conseillé. Il convient d’ailleurs de rappeler que, contrairement aux idées reçues, une chienne n’a en aucun cas besoin de se reproduire dans sa vie pour être pleinement heureuse et épanouie.

 

Il existe aussi des contraceptifs pour chienne, sous forme d’injections d’hormones. Si cette solution a l’avantage de ne pas être définitive, y avoir recours de façon chronique (à chaque cycle) est fortement déconseillé, en raison du risque d’infections utérines.

Conclusion

Lorsqu’une saillie est accidentelle et non désirée ou non souhaitable, réagir vite est probablement la meilleure chose à faire. Emmener sa chienne chez le vétérinaire pour se faire conseiller est la première étape pour y voir plus clair.

 

En tout état de cause, si le maître ne souhaite pas la faire reproduire, stériliser sa chienne est une solution à envisager sérieusement pour éviter toute saillie non voulue, ainsi que toute complication éventuelle liée à un avortement.

 

Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que si la santé de la chienne est mise en danger par la gestation, l’avortement est sensiblement moins dangereux que la poursuite de la gestation puis la mise bas de la chienne.

Dernière modification : 07/14/2020.