Le chien est bien souvent un membre à part entière de la famille. C'est pourquoi, lorsqu'on part en voyage, on se pose forcément la question de savoir si on l'emmène avec soi, y compris lorsque cela implique une traversée en mer. Après tout, il est bien possible de faire prendre l'avion à son chien ou d'emmener son chien dans le train, alors pourquoi les transports maritimes feraient-ils exception ?
Bien sûr, le fait de posséder un animal de compagnie peut rallonger les démarches et augmenter le coût du voyage. Mais il n'en demeure pas moins qu'avec un peu d'organisation, en choisissant une compagnie maritime adaptée et en s'y prenant suffisamment en avance, il peut être faisable de prendre le bateau avec son chien, que ce soit pour une croisière au long cours ou pour une simple traversée en ferry.
Prendre le bateau avec son chien n'est pas chose impossible, mais cela dépend bien souvent du bon vouloir de chaque compagnie maritime et du type de trajet réalisé (croisière ou traversée en ferry). En effet, à défaut de réglementation nationale, chaque entreprise est libre d'appliquer ses propres restrictions. Il revient donc au maître de se renseigner sur le règlement avant de faire sa réservation.
Aujourd'hui, nombreuses sont les compagnies de ferry qui autorisent les chiens à bord pour réaliser des traversées d'un point A à un point B. C'est le cas par exemple de Corsica Ferries, Corsica Linea (ex-SNCM), Brittany Ferries, Irish Ferries, DFDS, P&O Ferries et la Société des Traversiers du Québec, qui acceptent toutes la présence d'animaux sur leurs navires. Les modalités et les tarifs varient toutefois d'une société à l'autre et peuvent dépendre du trajet concerné.
En revanche, partir en croisière avec son chien relève aujourd'hui d'une mission quasi impossible, puisque la quasi-totalité des compagnies opérant des paquebots de croisière s'oppose à la présence d'animaux à bord. Cela vaut aussi pour les chiens pour personnes aveugles, qui sont encore trop rarement tolérés.
Les raisons évoquées sont multiples :
Quelques rares compagnies comme Cunard Line font exception en acceptant la présence de chiens, mais il faut alors réserver plusieurs mois à l'avance pour être sûr d'avoir une place. Il faut aussi être prêt à mettre la main au portefeuille, car le prix d'un billet pour chien est souvent presque aussi cher que pour un humain.
Les compagnies maritimes peuvent décider d'interdire certaines races de chiens à bord, le plus souvent parce qu'elles les jugent dangereuses.
Par exemple, en France, la plupart des compagnies refuse les chiens de première catégorie, qui sont considérés comme pouvant représenter un danger. Ainsi, les chiens sans pedigree ressemblant à des American Staffordshire Terriers, à des Mastiffs ou à des Tosa Inu ne sont généralement pas admis à bord.
Pour des questions d'hygiène, les compagnies maritimes peuvent faire le choix d'imposer certains vaccins. Par exemple, celui contre la rage est souvent demandé pour voyager en bateau.
Parfois, un délai de plusieurs jours - voire plusieurs semaines - peut être requis entre l'injection et le jour du départ, a fortiori lorsqu'on prend le bateau pour se rendre dans un pays étranger. À titre d'exemple, le délai requis concernant la rage est généralement de 21 jours. Autant dire qu'il ne faut pas attendre le dernier moment pour se renseigner sur cette question.
Par ailleurs, des antiparasitaires contre les puces, tiques et autres parasites sont le plus souvent obligatoires pour faire voyager son chien dans un espace dédié à la gente canine, tel qu'un chenil.
Lorsqu'on souhaite voyager en bateau avec son chien, certains documents officiels peuvent être réclamés par la compagnie maritime, et ce même si la traversée n'est pas internationale. Ces papiers ont pour but d'attester de la validité des traitements requis pour voyager et de connaître le numéro d'identification du chien, obligatoire si celui-ci doit voyager avec des congénères.
Dans l'Union Européenne et dans quelques autres pays comme la Suisse, le document de rigueur est le passeport européen pour animaux de compagnie. Il contient toutes les informations relatives à la santé du chien et à son identification, et est même obligatoire lorsqu'on souhaite se rendre dans un autre pays. Il coûte une dizaine d'euros et est délivré par un vétérinaire après identification et vaccination du chien contre la rage.
Dans les pays dans lesquels ce passeport n'est pas délivré, il est possible de le remplacer par un certificat international rédigé par un vétérinaire officiel, c'est-à-dire qui soit reconnu à l'échelle nationale, voire internationale si le trajet en bateau conduit à changer de pays. Ce document doit comporter les mêmes informations que le passeport, c'est-à-dire les données relatives à l'identification, à la vaccination et aux traitements antiparasitaires administrés à l'animal.
Enfin, comme tout passager, le chien doit disposer d'un billet, que le maître doit présenter au moment d'embarquer sur le bateau pour prouver qu'il a bien payé la place de son compagnon. Les chiens d'assistance pour personnes handicapées et les chiens guides d'aveugles peuvent généralement voyager gratuitement, mais il est alors nécessaire de présenter au personnel le certificat de formation correspondant.
Les chiens d'assistance, lorsqu'ils sont acceptés à bord, sont automatiquement autorisés à rester auprès de leur maître. Mais c'est la seule exception aujourd'hui en vigueur : tous les autres animaux doivent se plier aux règles fixées par la compagnie concernant les conditions de voyage. Celles-ci peuvent varier grandement en fonction du trajet et de la présence ou non de certains équipements à bord du navire.
Dans la mesure où de plus en plus de personnes souhaitent embarquer avec leur chien, nombreuses sont les compagnies maritimes qui ont aménagé des chenils sur leurs bateaux. Ces espaces dédiés permettent de faire voyager les animaux dans de bonnes conditions d'hygiène et de sécurité. Brittany Ferries, Corsica Linea et Irish Ferries font partie des entreprises qui proposent ce type de chenils sur certains de leurs bateaux.
L'inconvénient est que le chien ne peut pas passer la traversée en compagnie de son maître, et que des formalités supplémentaires sont généralement requises (identification par puce électronique et traitements antiparasitaires, notamment). En outre, le nombre de places disponibles étant limité, il peut être nécessaire de réserver plusieurs mois à l'avance. Enfin, le chien peut mal supporter l'idée de voyager dans un espace qui lui est inconnu, en compagnie de congénères qui ne sont sans doute pas plus sereins que lui.
Certaines compagnies peuvent proposer ou imposer aux maîtres de laisser leur chien dans leur véhicule, dans la soute du bateau. Cette option est de loin la moins chère, mais c'est aussi la moins confortable pour l'animal, qui se retrouve seul dans un espace confiné. En outre, comme il reste enfermé dans le véhicule, le risque de coup de chaleur du chien est réel, particulièrement lorsque les températures sont élevées.
Les quelques compagnies qui proposent ou imposent au chien de rester dans la soute (à l'instar par exemple de P&O Ferries) disposent généralement de cales ventilées ou climatisées, de manière justement à limiter ce risque. Malgré tout, mieux vaut laisser les fenêtres de la voiture entrouvertes, prévoir une gamelle d'eau pour qu'il puisse se désaltérer et descendre de temps en temps s'assurer qu'il se porte bien, si bien sûr il est possible d'avoir accès à la soute après le départ.
Certaines compagnies maritimes comme Corsica Ferries, Brittany Ferries, DFDS ou la Société des Traversées du Québec peuvent permettre au chien de rester aux côtés de son maître sur certains de leurs bateaux. Cette option est la plus agréable pour lui, car il ne se retrouve pas seul et est même en mesure de se dégourdir les pattes.
Il peut toutefois exister des restrictions, comme le fait de lui interdire l'accès à certains espaces ou le fait de devoir réserver une cabine spécialement amenagée pour accueillir des animaux. Certaines compagnies imposent aussi de mettre une muselière à son chien ou du moins de le tenir en laisse, pour éviter les accidents avec les autres passagers ou animaux.
Lorsque sa présence est acceptée à bord, il faut tout de même acheter un billet pour son chien, comme on le fait pour soi-même. La réservation est normalement obligatoire : pas question d'espérer embarquer sans avoir acheté au préalable une place pour son toutou ! Les seuls à en être exemptés sont les chiens d'assistance pour handicapés et les chiens guides d'aveugles, qui peuvent voyager gratuitement et auprès de leur maître.
Le prix d'un billet de ferry pour chien varie selon la compagnie, le trajet effectué, la partie du navire dans laquelle il voyage (soute, chenil, cabine spéciale, etc.) et parfois aussi sa taille. Par exemple :
Dans le cas d'une croisière autorisée aux chiens, la place peut atteindre plusieurs centaines d'euros et représenter un véritable budget.
Enfin, que ce soit pour une traversée en ferry ou pour une croisière acceptant les chiens, au prix du billet pour l'animal viennent s'ajouter tous les frais annexes liés aux formalités administratives (vaccins, passeport, etc.) qui sont nécessaires pour qu'il soit autorisé à monter à bord.
Une fois que toutes les formalités ont été effectuées et que le billet du chien a été acheté, il ne reste plus qu'à faire ses valises et se préparer à embarquer. Quelques précautions s'imposent pour que le trajet se passe le mieux possible et qu'il garde un bon souvenir de son voyage sur les flots !
Le mal de mer du chien est un grand classique lors d'un voyage en bateau, en raison du tangage.
Ce phénomène peut provoquer de l'agitation, des nausées et des vomissements - conséquences qui ne sont évidemment agréables ni pour l'animal, ni pour les autres passagers... Il y est d'autant plus enclin s'il voyage dans un espace fermé (soute, chenil, etc.). Le risque est également plus prononcé sur un petit ferry que sur un gigantesque paquebot, plus stable et moins secoué par les vagues.
Pour éviter que le chien souffre du mal de mer, il est possible de prendre rendez-vous chez un vétérinaire quelques jours avant le départ, afin qu'il prescrive des tranquillisants ou des médicaments contre les nausées. Mieux vaut également ne pas trop nourrir son compagnon juste avant le voyage : un repas léger donné une dizaine d'heures avant le départ est idéal. En revanche, il doit toujours avoir de l'eau à disposition, et il faut même être attentif à ce qu'il boive pendant le trajet, afin d'éviter qu'il ne se déshydrate ou souffre d'hyperthermie. C'est tout particulièrement vrai pendant l'été, si la traversée se fait en plein soleil.
Pour un chien, une traversée en bateau peut être longue et ennuyeuse, en particulier s'il doit rester enfermé pendant le trajet. Il est donc préférable de prévoir dans ses valises de quoi rendre son voyage plus agréable. Cela inclut notamment sa gamelle d'eau pour pouvoir lui donner à boire, un ou deux jouets qu'il affectionne pour qu'il s'amuse, sa laisse et/ou sa muselière pour pouvoir le promener sur le pont si c'est autorisé, etc.
S'il a la possibilité de voyager avec son maître, une manière sympathique de tromper l'ennui peut être de faire une séance photo avec son chien afin de conserver de beaux souvenirs de ce moment passé ensemble dans un cadre si inhabituel pour lui. Nul doute que ces photos auront une place de choix dans un album photo en ligne réalisé à l'issue du périple.
S'il est prévu qu'il voyage dans une cage ou caisse de transport, par exemple dans le cas où il doit être placé en chenil, il faut s'assurer que celle-ci est suffisamment grande pour qu'il puisse se mettre debout et se tourner. Il convient en outre d'y mettre une couverture pour rendre l'endroit plus confortable, et de lui laisser son jouet préféré pour qu'il ait de quoi s'occuper pendant la traversée. Dans le cas où il doit rester dans le véhicule, il faut penser également à laisser les fenêtres ouvertes, afin d'éviter qu'il soit victime d'hyperthermie.
Enfin, il faut évidemment prévoir de quoi nettoyer ses bêtises si jamais il se soulage inopinément ou s'il est malade à bord. Les bateaux qui permettent aux chiens de sortir sur le pont prévoient généralement un emplacement pour leur permettre de faire leurs besoins, mais nul n'est à l'abri d'un accident...
S'il est quasiment impossible d'emmener son chien en croisière car ces dernières sont le plus souvent interdites aux animaux, il n'est va pas de même pour les ferries, qui se montrent en général bien plus souples. Ceci suppose toutefois bien sûr de respecter les règles et les consignes édictées par la compagnie maritime choisie. Les formalités administratives pouvant être longues et les places réservées aux animaux limitées, mieux vaut s'y prendre en avance pour ne pas risquer de mauvaise surprise.
Dans le cas où le trajet conduit à changer de pays, ces formalités viennent bien sûr s'ajouter à celles qu'il faut effectuer pour voyager avec son chien à l'étranger, avec parfois à la clef des restrictions rendant le projet irréalisable. En effet, hormis en Europe où les règles sont à peu près homogènes, chaque Etat est libre de réglementer à sa guise l'accès des animaux de compagnie à son territoire.
S'il n'est pas possible de voyager avec lui à bord d'un ferry ou d'un paquebot (par exemple parce qu'il appartient aux races qui ne sont généralement pas admises à bord), il est toujours possible de faire de la plaisance avec son chien afin de lui permettre de découvrir malgré tout les joies de la mer !