Fréquence : | Assez rare |
Gravité : | Importante |
Maladie génétique : | Non |
Traitement : | Atténuable par médicaments |
L'hypertension artérielle, souvent abrégée en hypertension, est un problème cardiovasculaire caractérisé comme son nom l'indique par une tension (c'est-à-dire une pression artérielle) trop élevée. En d'autres termes, la force exercée par le sang sur les parois des artères est trop importante par rapport à la normale.
Contrairement à ce qu'on constate chez l'être humain, l'hypertension est assez rare chez le chien. Il n'est toutefois pas impossible qu'elle soit en réalité sous-diagnostiquée, étant donné que des symptômes ne sont pas toujours présents.
Contrairement à ce que l'on observe chez l'être humain, l'hypertension artérielle est chez le chien quasiment toujours la conséquence d'autres problèmes de santé clairement identifiés.
Parmi les maladies susceptibles de causer une hypertension chez le meilleur ami de l'Homme, on peut citer en particulier :
Il en existe d'autres, mais celles-ci sont les plus fréquentes chez le chien.
Chez le chien comme chez l'Homme, l'hypertension n'est pas un problème bénin. En effet, elle peut avoir à terme des répercussions potentiellement graves sur différentes parties de l'organisme, même si cela ne se voit pas forcément tout de suite.
Ainsi, elle augmente notamment le risque de :
Les conséquences à plus ou moins brève échéance d'une hypertension sont donc loin d'être négligeables. C'est pourquoi il ne faut pas laisser traîner le problème si des symptômes se manifestent, et contacter un vétérinaire en cas de doute.
Les symptômes de l'hypertension chez le chien sont bien moins visibles que chez l'être humain : ils peuvent donc facilement passer inaperçus. Tout dépend en fait de sa gravité et des organes et tissus touchés.
Dans le cas où l'hypertension est suffisamment prononcée pour être visible, on constate généralement a minima des symptômes généraux tels qu'une léthargie, un état de faiblesse chronique, une intolérance à l'effort et/ou une respiration anormale. C'est d'ailleurs souvent ce qui attire l'attention et amène à consulter un vétérinaire.
Peuvent ensuite s'y ajouter, en fonction des organes et tissus impactés, d'autres signes cliniques tels que :
Comme chez l'être humain, le diagnostic de l'hypertension d'un chien repose notamment sur la mesure de sa tension artérielle.
Quelle que soit sa race, la tension artérielle d'un chien est considérée comme normale lorsqu'elle se situe en moyenne entre 95 et 135 mmHg (l'unité utilisée pour la mesurer) sur un cycle entier de battement de coeur, c'est-à-dire une contraction puis une dilatation. On considère ainsi qu'un chien souffre d'hypertension lorsque sa pression est supérieure à 160 mmHg, puisque c'est à partir de ce seuil que des problèmes de santé sont susceptibles d'apparaître. Entre 135 et 160 mmHg, la pression est certes plus élevée que la normale, mais ce n'est techniquement pas encore considéré comme de l'hypertension.
Toutefois, cette mesure est susceptible d'être biaisée, en particulier si l'animal est stressé lorsque le vétérinaire la réalise - ce qui est souvent le cas. En effet, le stress augmente la pression artérielle. Pour cette raison, le diagnostic d'hypertension n'est généralement posé qu'après plusieurs mesures réalisées à différentes occasions et/ou la mise en évidence de lésions des tissus, en particulier au niveau oculaire.
Dans le cas où une hypertension est effectivement diagnostiquée, le professionnel réalise d'autres examens afin de mettre en évidence la cause sous-jacente, si c'est possible.
Le traitement d'un chien souffrant d'hypertension recouvre deux aspects :
Chez le chien, l'hypertension est la plupart du temps la conséquence d'un autre problème de santé, comme l'obésité, le diabète ou encore l'hypothyroïdie. C'est donc cette cause sous-jacente qu'il faut chercher à traiter, afin de faire disparaître naturellement l'hypertension.
Par exemple :
Il arrive toutefois que la cause de l'hypertension ne soit pas soignable : c'est le cas par exemple de l'insuffisance rénale chronique. Dans ces cas-là, la seule action possible est de mettre en place un traitement destiné à faire baisser la tension du chien, pour limiter le risque de complications.
Un traitement pour faire baisser la tension d'un chien est utile lorsque :
Ce traitement est médicamenteux. Il existe à ce jour une dizaine de molécules efficaces pour la gent canine : le choix revient au vétérinaire, en fonction notamment de la cause de l'hypertension, de sa gravité, et des éventuelles autres maladies présentes. Toutefois, les molécules privilégiées chez le chien sont le bénazépril et l'énalapril : ce sont d'ailleurs celles qui sont généralement testées en premier, les autres étant utilisées si les premières sont mal tolérées ou dans le cas de certaines complications (notamment une insuffisance cardiaque ou rénale).
Quelles que soient les molécules employées, le traitement doit être pris dans la durée, et nécessite un suivi régulier chez un vétérinaire afin de mesurer son efficacité et la façon dont l'organisme le tolère. Ainsi, une visite est réalisée tous les 7 à 10 jours après sa mise en place (voire tous les quelques jours en cas d'hypertension sévère), puis tous les 1 à 4 mois une fois que la pression artérielle s'est stabilisée à un niveau acceptable (en général entre 110 et 140 mmHg).