La santé du Chesapeake Bay Retriever : espérance de vie, maladies, conseils...

Espérance de vie du Chesapeake Bay Retriever

Le Chesapeake Bay Retriever bénéficie en général d’une santé robuste. Son espérance de vie se situe entre 10 et 12 ans, ce qui le place dans la moyenne des races de même gabarit.

Article détaillé : L'espérance de vie du chien

Résistance du Chesapeake Bay Retriever au froid et à la chaleur

Résistance du Chesapeake Bay Retriever au froid et à la chaleur

Doté d’un pelage imperméable, le Chesapeake ne craint pas la pluie et préfère le froid à la chaleur, ce qui n’est pas étonnant quand on sait qu’il fut développé à l’origine pour chasser dans les eaux glaciales de la baie de Chesapeake (Maryland, États-Unis).

 

Cependant, il s’adapte aussi très bien à un climat tempéré - voire chaud, s’il a la possibilité de se baigner souvent pour se rafraîchir.

Maladies du Chesapeake Bay Retriever

Bien que le Retriever de la Baie de Chesapeake soit globalement robuste, il est, comme tous les chiens, davantage prédisposé à certaines maladies. Il est utile de les connaître, notamment pour les prévenir lorsque cela est possible et/ou pour en déceler les premiers symptômes et faire alors en sorte qu'il soit pris en charge le plus tôt possible.

 

Les maladies articulaires

 

  • la dysplasie de la hanche, une malformation articulaire qui concerne surtout les races moyennes à grandes. Elle est souvent bilatérale, et peut être favorisée par une prédisposition héréditaire. La tête du fémur ne tient pas bien en place dans son logement, ce qui entraîne douleurs, boiteries, difficultés à bouger, et souvent de l’arthrose quand le chien vieillit. Prise en charge très tôt, elle peut être guérie via une intervention chirurgicale. À défaut, des traitements médicamenteux ou chirurgicaux permettent d’atténuer les symptômes, et parfois de les faire disparaître complètement ;

  • la dysplasie du coude, un autre problème articulaire qui touche particulièrement les races de taille moyenne à grande et dont l’apparition peut être favorisée par une prédisposition héréditaire, mais qui lui se situe au niveau du coude. Comme la dysplasie de la hanche, elle entraîne des douleurs, des boiteries, des difficultés à bouger, ainsi que l’apparition d’arthrose quand le chien prend de l’âge. Si le problème est décelé très tôt, une intervention chirurgicale permet de la guérir. Dans le cas contraire, divers traitements médicamenteux ou chirurgicaux permettent au moins d’atténuer les symptômes, voire de les faire disparaître ;

  • l’ostéochondrose de l’épaule, qui consiste en un épaississement progressif du cartilage articulaire et touche les chiens en période de croissance. Elle est bilatérale dans la moitié des cas, et affecte majoritairement les mâles. Son origine reste incertaine : des microtraumatismes répétés sur l’articulation sont probablement une des causes possibles, mais un caractère héréditaire est fortement suspecté, notamment chez les grandes races. Elle se manifeste par une gêne dans les mouvements, une boiterie, et dans de nombreux cas une inflammation importante de l’articulation. On peut la traiter via une intervention chirurgicale qui consiste à enlever le cartilage, et ensuite à laisser l’espace se combler naturellement ou à greffer du cartilage prélevé sur le genou ou du cartilage synthétique. Le pronostic de guérison dépend de la zone atteinte, de l’étendue des lésions et de l’âge de l’animal, mais une prise en charge précoce offre de meilleures chances de réussite ;

  • l’énostose (ou panostéite éosinophilique), une atteinte de la moelle osseuse qui affecte surtout les os longs des pattes pendant la croissance du chien (entre 5 et 15 mois), et qui touche surtout les mâles des races moyennes à grandes. On ne connaît pas son origine exacte, mais un caractère héréditaire est fortement suspecté. Elle entraîne abattement, fièvre, douleurs, boiteries et parfois même incapacité à se lever. Plusieurs zones peuvent être atteintes en même temps, et les symptômes peuvent se manifester tantôt dans une patte, tantôt dans l’autre. Toutefois, elle est auto-limitante : on constate une régression spontanée de la maladie dans les 12 à 18 mois qui suivent le diagnostic, sans séquelle à long terme. En attendant, le repos et la prise d’anti-inflammatoires permettent d’atténuer les douleurs de l’animal ;

  • la rupture des ligaments croisés, un problème articulaire assez fréquent chez le Chesapeake, notamment chez les sujets stérilisés. Elle survient lorsque les ligaments croisés, qui servent à stabiliser l’articulation du genou, s’affaiblissent et se cassent. Ceci provoque des douleurs, une boiterie progressive ainsi que l’apparition d’arthrose précoce. Elle peut être due à un traumatisme, mais dans la grande majorité des cas (80%), elle est maladive : la rupture se produit lors d’une activité habituelle du chien. Les causes de cette maladie restent inconnues, mais il existe plusieurs solutions chirurgicales, comme la pose d’une prothèse ou l’ostéotomie du tibia.

 

Les maladies neurologiques

 

  • la myélopathie dégénérative, une maladie neurologique liée à la dégénérescence des fibres nerveuses de la moelle épinière. D'origine héréditaire, elle se traduit d’abord par une démarche perturbée, puis évolue progressivement vers une paralysie : d’abord des pattes postérieures, puis des pattes antérieures, et enfin de l’ensemble du corps. Il n’existe pas de traitement, et l’issue est généralement l'euthanasie de l'animal ;

  • l’épilepsie, une maladie chronique du système nerveux souvent d’origine héréditaire. Elle se traduit par des crises convulsives parfois impressionnantes. On ne peut la guérir, mais il existe des traitements qui permettent de réduire la fréquence et l’intensité des crises, voire d’empêcher qu’elles ne surviennent.

 

Les maladies oculaires

 

  • l’atrophie progressive de la rétine de type APR-PRCD, une maladie d’origine héréditaire qui se caractérise par une dégénérescence incurable des bâtonnets et des cônes, les cellules rétiniennes permettant la vision. Elle se déclare généralement vers l’âge de 2 ans et est le plus souvent bilatérale, c’est-à-dire qu’elle touche les deux yeux. Le chien commence par perdre progressivement la vision nocturne, puis la vision diurne, et la cécité complète survient vers 7-8 ans ;

  • la dysplasie rétinienne (ou dysplasie de la rétine), qui chez le Chesapeake est le plus souvent d’origine héréditaire, et qui correspond à un développement anormal de la rétine. Cette dernière forme alors des plis, ce qui perturbe la vision et peut conduire à la cécité dans les cas les plus graves, c’est-à-dire lorsqu’elle s’est décollée. Cette affection n’est pas guérissable, mais elle est non évolutive, et le chien utilise ses autres sens pour compenser ;

  • les kystes de l’iris, c’est-à-dire l’apparition sur ce dernier d’une ou plusieurs masses de taille variable. Parfois d’origine héréditaire, cette affection peut toucher les deux yeux mais n’entraîne pas systématiquement une perturbation de la vision. Il arrive cependant que ces kystes se détachent et flottent dans la chambre antérieure, c’est-à-dire l’espace rempli d’humeur aqueuse qui se trouve entre l’iris et la surface interne de la cornée. S’ils sont gros ou nombreux, ils peuvent être gênants : il faut alors les traiter au laser ou les retirer chirurgicalement ;

  • la cataracte, qui est une opacification du cristallin touchant en général les chiens âgés, mais qui est souvent héréditaire et nettement plus précoce chez le Chesapeake Bay Retriever : elle apparaît entre 6 mois et 2 ans. Cependant, la forme la plus courante n’évolue que lentement, et conduit rarement à la cécité totale. En outre, elle est guérissable via une intervention chirurgicale.

 

Les maladies cutanées

 

  • l’alopécie du chien adulte, qui se caractérise par une perte de poils sur la nuque, le corps, les flancs, l’arrière des cuisses et/ou le périnée. Contrairement aux autres formes d’alopécie, celle-ci n’est pas d’origine hormonale. Ses causes sont encore mal connues, et il ne semble pas y avoir pour le moment de traitement spécifique ;

  • les infections de l’oreille, et particulièrement les otites externes, qui touchent souvent les chiens aux oreilles tombantes comme le Chesapeake. En effet, les saletés et l’humidité ont tendance à s’y accumuler. Il est d’autant plus concerné qu’il ne perd jamais une occasion de faire trempette.

 

Les autres maladies

 

  • le mélanome cutané, un cancer (souvent à métastases) qui se déclare généralement vers l’âge de 9 ans. Des masses fermes et parfois pigmentées se forment alors dans l’épaisseur de la peau (le derme). Quand elles sont situées dans la bouche, au niveau des doigts ou à la jonction entre la peau et une muqueuse, ces tumeurs sont souvent malignes et agressives. Le traitement consiste à les extraire chirurgicalement ; quand ce n’est pas possible ou pas suffisant, on procède à des séances de radiothérapie. Il existe aussi un vaccin thérapeutique qui permet de limiter les métastases ;

  • la dilatation-torsion de l’estomac, fréquente chez les races moyennes à grandes. Elle correspond au fait que l’estomac se replie sur lui-même, bloquant l’évacuation des gaz et empêchant le sang de circuler normalement dans la zone. Sans une intervention vétérinaire rapide, l’issue est fatale ;

  • la maladie de Von Willebrand, un trouble de la coagulation sanguine d’origine héréditaire. Les symptômes sont des saignements spontanés (truffe, gencives…) abondants en cas de blessure, ainsi que la présence de sang dans les urines et les selles. La maladie elle-même ne peut être guérie, mais des traitements permettent de limiter les symptômes.

Risques liés à la chasse chez le Chesapeake Bay Retriever

S’il est utilisé pour la chasse, le Chesapeake Bay Retriever est davantage exposé à certains risques, que ce soit en milieu aquatique ou sur la terre ferme.

 

En premier lieu, bien qu’il soit un nageur émérite, il n’est pas à l’abri de se noyer, par exemple s’il se fait surprendre par un courant trop fort. Même s’il ne se noie pas, des roches affleurantes peuvent le blesser.

 

Par ailleurs, s’il plonge après une longue exposition au soleil et/ou dans une eau très froide, il peut aussi être victime d’une hydrocution : ce risque est nettement moins prononcé chez le chien que chez l’Homme, mais il existe.

 

La chasse sur la terre ferme n’est pas non plus sans dangers. Pour commencer, il peut facilement se blesser au niveau des pattes, des coussinets et de la queue, d’autant qu’il est très déterminé et ne recule généralement devant rien lorsqu’il a senti une piste ou qu’il est à la recherche d’une prise pour la rapporter à son maître : pierres, ronces et autres buissons épineux ne l’arrêtent pas. Cette activité implique également un risque accru que des parasites ou des épillets s’invitent sur son pelage.

 

En outre, il peut s’empoisonner ou contracter une maladie transmise par une bête sauvage. Comme il est spécialisé dans le gibier à plumes, le risque de transmission directe par un animal est réduit. Néanmoins, celle-ci peut parfaitement se faire de manière indirecte, par exemple s’il boit dans une mare contaminée par de l'urine ou des déjections d'animaux sauvages.

 

On peut toutefois réduire une partie des risques liés à la chasse – et plus généralement aux activités extérieures - en veillant à ce qu’il soit systématiquement à jour de ses traitements antiparasitaires et de ses rappels de vaccins (contre la rage, la leptospirose, la leishmaniose, la maladie de Lyme…).

Risque d'obésité du Chesapeake Bay Retriever

Bien que le Chesapeake Bay Retriever soit très énergique, il peut prendre facilement de l’embonpoint, par exemple s’il n’a pas son content d’exercice ou s’il est particulièrement gourmand.

 

Il est donc indispensable de suivre régulièrement sa courbe de poids, en le pesant au moins une fois par mois.

 

Si on constate une augmentation qui se confirme - voire s’accentue – la fois suivante, il faut en parler à un vétérinaire. En effet, seul ce dernier est à même de déterminer de manière fiable si le problème est d’ordre médical (maladie, effet d’un médicament…) ou alimentaire (nourriture trop riche, ou donnée en trop grande quantité).

 

En tout état de cause, il est essentiel de réagir rapidement, afin de ne pas entrer dans un cercle vicieux. En effet, un chien en surpoids devient moins actif, ce qui a pour effet d’amplifier la situation. Or l’obésité peut avoir de graves conséquences sur sa santé, que ce soit en aggravant des problèmes déjà existants ou en en faisant apparaître de nouveaux.

 

Il faut être d’autant plus vigilant avec un individu stérilisé, car la stérilisation accroît le risque d’embonpoint.

Causes de mortalité du Chesapeake Bay Retriever

D’après une étude de 2004 réalisée par le Kennel Club britannique et la British Small Animal Veterinary Association, la première cause de mortalité chez le Chesapeake Bay Retriever est la vieillesse, qui représentait 22% des 45 décès étudiés. Viennent ensuite le cancer (13%) et les accidents divers (11%). La première et la troisième cause confirment donc la bonne santé générale de ce chien.

Adopter un Chesapeake Bay Retriever en bonne santé

Bien que le Retriever de la Baie de Chesapeake jouisse en général d’une bonne santé, on ne peut que constater que la plupart des maladies auxquelles il est prédisposé ont ou peuvent avoir une origine héréditaire.

 

C’est pourquoi il est important de s’adresser à un éleveur sérieux quand on adopte un chiot de cette race. En effet, un professionnel responsable prend soin de faire effectuer des tests génétiques sur ses reproducteurs potentiels, afin d’écarter ceux qui sont susceptibles de transmettre une maladie héréditaire (la myélopathie dégénérative, l'atrophie progressive de la rétine de type APR-PRCD…). Il veille aussi à leur faire passer des examens radiographiques destinés à s’assurer qu’ils ne sont pas atteints de dysplasie de la hanche ou du coude.

 

Il doit bien sûr être en mesure de présenter les résultats de ces tests et examens, qu’ils aient été effectués sur les parents ou sur le petit, ainsi que le détail des vaccins reçus par le chiot et un certificat de bonne santé établi par un vétérinaire.

 

Par ailleurs, un éleveur digne de ce nom prend grand soin de ses chiots et met tout en œuvre pour les garder en bonne santé, notamment en leur offrant un suivi médical de qualité et un cadre de vie avec de bonnes conditions sanitaires.

Fragilité du Chesapeake Bay Retriever en période de croissance

Quelle que soit sa race, les os et les articulations d’un chiot sont particulièrement fragiles pendant sa période de croissance.

 

Par conséquent, il faut absolument lui éviter tout exercice intense ou prolongé (y compris par exemple les montées et descentes d’escaliers) tant qu’il n’a pas atteint sa taille adulte, c’est-à-dire vers l’âge de deux ans, ou du moins tant qu’il connaît des poussées de croissance rapides. Il pourrait non seulement se blesser, mais aussi développer des malformations ou des fragilités, avec potentiellement des conséquences à vie.

 

Le risque est d’autant plus réel – et la vigilance d’autant plus de mise - que le Chesapeake Bay Retriever est prédisposé à différents problèmes articulaires.

Maintenir un Chesapeake Bay Retriever en bonne santé

Le meilleur moyen pour garder son compagnon en forme est de faire réaliser régulièrement un bilan complet de sa santé par un vétérinaire : d’abord au rythme d’une fois par an, puis plus souvent lorsqu’il vieillit.

 

Outre le fait que cela permet de déceler rapidement un problème éventuel et le cas échéant d’y faire face dans les meilleures conditions, c’est aussi une bonne façon de ne pas oublier ses rappels de vaccins, indispensables pour le protéger de maladies dont certaines peuvent être fatales. C’est particulièrement important pour un chien comme le Chesapeake, qui passe beaucoup de temps dehors - surtout s’il est utilisé pour la chasse.

 

Il convient également de lui administrer tout au long de l’année les traitements antiparasitaires nécessaires, afin que là encore il soit protégé en permanence. Ceci vaut pour toutes les races, mais c’est encore plus crucial pour celles qui passent beaucoup de temps en extérieur, comme c’est le cas du Chesapeake.