L'histoire du Petit Basset Griffon Vendéen

La genèse du Petit Basset Griffon Vendéen

Le Petit Basset Griffon Vendéen est un chien originaire de Vendée, un département situé sur le littoral de l’ouest de la France. Il descend du Grand Griffon Vendéen, qui y vit le jour au 16ème siècle. Ce territoire n’était pas des plus faciles pour la chasse : les broussailles régnaient, les terrains étaient rocheux et la végétation pourvue de nombreuses épines et ronces. Il fallait donc un chien coriace et déterminé, à la fois endurant et doté d’une bonne dose de courage : des qualités que regroupait parfaitement le Grand Griffon Vendéen.

 

Si l’un de ses ancêtres principaux est bien ce dernier, le Petit Basset Griffon Vendéen partage également une grande partie de son histoire avec le Briquet Griffon Vendéen, mais aussi et surtout le Grand Basset Griffon Vendéen. Le premier est le fruit d’efforts entrepris à la fin du 19ème siècle par le comte d’Elva, grand passionné du type vendéen, qui travailla à la sélection de sujets légèrement plus petits que le Grand Griffon Vendéen.

 

Par la suite, un autre éleveur français nommé Paul Dezamy se mit en tête de créer des vendéens de type basset, de façon à les spécialiser sur la chasse au gibier de petite taille. Son initiative fut couronnée de succès et donna naissance au Basset Griffon Vendéen, particulièrement apte à pister le lièvre, le gibier à plumes, mais aussi le sanglier. Il en établit un standard de race qu’il déposa en 1907, en même temps qu’il créa le Club du Griffon Vendéen, qui existe toujours de nos jours et couvre les quatre races d’origines vendéennes.

 

La nouvelle race ainsi créée se caractérisait toutefois par une certaine diversité en termes de taille. Paul Dezamy affina alors son travail de sélection, après avoir établi que la hauteur au garrot idéale pour chasser le lièvre était de 43 cm. Il se concentra donc sur les individus les plus grands, et ce fut ainsi que commença la sélection du futur Grand Basset Griffon Vendéen. Néanmoins, il continua d’exister en parallèle au sein de la race des individus plus petits. En 1950, soit au bout de presque un demi-siècle, on finit par considérer qu’il s’agit non pas de deux variétés d’une seule et unique race, mais bien de deux races distinctes. Autrement dit, c’est à cette date que remonte la distinction entre d’un côté le Grand Basset Griffon Vendéen, et de l’autre le Petit Basset Griffon Vendéen.

 

Néanmoins, une certaine ambiguïté continua d’exister pendant une vingtaine d’années, dans la mesure où les croisements entre Petits et Grands Bassets Griffon Vendéens restaient autorisés. Ce n’est pas qu’à partir de 1975 qu’ils furent interdits. Il faut dire en effet que les éleveurs avaient fini par constater, au fil du temps et des reproductions, que les morphologies des deux chiens étaient trop différentes pour obtenir des croisements pertinents : certains chiots naissaient puis grandissaient avec des pattes bien trop courtes par rapport à leur poids et leur morphologie d’ensemble. En effet, ils héritaient des pattes de petite taille du Grand Basset Griffon Vendéen tout en ayant un poids équivalent à celui du Grand, ce qui avait des répercussions négatives sur leurs performances à la chasse.

 

Abel Dézamy, éleveur et gendre de Paul Dezamy, fait partie de ceux qui firent ce constat, et s’intéressa plus particulièrement à la sélection du Petit Basset Griffon Vendéen. Son travail permit de rendre la morphologie de la race plus harmonieuse.

Le gros travail de sélection effectué par Abel Dézamy permit sans aucun doute au Petit Basset Griffon Vendéen de devenir un chien parfaitement performant et fonctionnel pour la chasse. C’est d’ailleurs ce que soutient l’écrivain et passionné de chasse Paul Daubigné dans l’un de ses ouvrages, en affirmant que le Petit Basset Griffon Vendéen « n’est plus un petit vendéen par simple réduction de la hauteur, mais un petit basset réduit harmonieusement dans ses proportions et son volume, et naturellement pourvu de toutes les qualités morales que présuppose la passion de la chasse. »

La diffusion du Petit Basset Griffon Vendéen dans son pays d'origine

Si le Petit Basset Griffon Vendéen est originaire de Vendée, ses qualités de chasseur lui ont permis de se répandre dans toute la France. De ce fait, on le trouve aujourd’hui dans tout l’Hexagone. 

La diffusion internationale du Petit Basset Griffon Vendéen

Le Petit Basset Griffon Vendéen fut introduit en Amérique du Nord dans les années 80, avec souvent un rôle différent de celui qu’il occupait dans son pays d’origine. En effet, alors qu’il avait à l’origine été développé pour la chasse, c’est surtout en tant que chien de compagnie qu’il gagna en popularité aux États-Unis.

 

Un club de race dédié, le Petit Basset Griffon Vendéen Club of America, fut fondé en 1984, et la race fut présentée pour la première fois en 1992 au prestigieux Westminster Kennel Club Show (une des plus prestigieuses expositions canines mondiales, qui se tient chaque année à New York).

 

Elle est également présente au Canada et reconnue par l’organisme local de référence, le Club Canin Canadien (CCC).

La reconnaissance du Petit Basset Griffon Vendéen par les organismes officiels

La Fédération Cynologique Internationale (FCI), qui chapeaute les organismes nationaux d’une centaine de pays dont la France, la Belgique et la Suisse, reconnut le Petit Basset Griffon Vendéen en 1976, quelques années après le Grand Basset Griffon Vendéen, qui fut accepté en 1967.

 

Au Royaume-Uni, les choses eurent lieu dans l’ordre inverse : le Kennel Club (KC) reconnut le Petit en 1979, tandis que le Grand dut attendre 1990.

 

Aux Etats-Unis, un club de race fut fondé en 1984, à l’occasion de l’American Kennel Club Centennial Dog Show, c’est-à-dire d’une exposition canine organisée à l’occasion du centenaire de l’AKC. Celui-ci attendit toutefois 1991 pour reconnaître la race. Le United Kennel Club (UKC), un des autres organismes cynologiques de référence du pays, lui emboîta le pas en 1992.

 

La race est également acceptée par le Club Canin Canadien (CCC), ainsi que dans de nombreux pays parfois très éloignés de ses terres d’origine. Elle est ainsi reconnue par exemple par l’organisme cynophile de référence en Afrique du Sud, la Kennel Union of Southern Africa (KUSA), ou encore celui de l’Australie, l’Australian National Kennel Council (ANKC).