Le Welsh Corgi Pembroke est plus connu et répandu un peu partout dans le monde que le Welsh Corgi Cardigan. Cela s’explique sans doute notamment par le fait qu’il a un caractère un peu plus amical, qu’il est un peu plus silencieux et que son gabarit est un peu plus modeste – ces qualités le rendent d’ailleurs parfaitement adapté aux zones urbaines.
La visibilité que la reine Elizabeth II (1926-2022) lui offrit tout au long de son règne n’est sans doute pas non plus étrangère à son succès, tant en Grande-Bretagne qu’ailleurs.
Prisé à l’origine comme chien de berger, le Welsh Corgi Pembroke a gagné en renom comme animal de compagnie tout au long de la seconde moitié du 20ème siècle, grâce notamment à la notoriété que la reine Elizabeth II (1926-2022) lui a offerte. Ceci n’est d’ailleurs sans doute pas étranger au fait qu’il est sensiblement plus répandu que le Cardigan.
En outre, sa popularité explose depuis 2014. Ainsi, le nombre de naissances annuelles enregistrées auprès du Kennel Club, l’organisme cynologique de référence en Grande-Bretagne, est passé d’environ 300 à 350 vers la fin des années 2000 et au début des années 2010 à environ 800 au tournant des années 2020. Le Pembroke se situait alors légèrement au-delà de la 40ème place au classement, sur un peu plus de 200 races reconnues.
Il faut dire qu’une loi de 2007 interdisant de couper la queue des chiens (toutes races confondues) avait considérablement nui à sa popularité : alors qu’au cours des années précédant cette loi environ 500 spécimens étaient enregistrés chaque année (il figurait alors autour de la 65ème position), ce nombre avait ensuite été divisé par deux en moins de dix ans. C’est ce qui amena en 2014 le Kennel Club à le classer parmi les « races autochtones menacées » - au même titre d’ailleurs que le Cardigan.
L’effet ne s’est manifestement pas fait attendre, et a accru encore plus l’écart qui sépare les deux races : le Cardigan se situe en effet un peu au-delà de la 100ème place au classement, avec autour de 130 naissances annuelles.
Le Welsh Corgi Pembroke est également parvenu à se faire une place en France, et comme au Royaume-Uni il voit même sa popularité exploser.
Les premiers enregistrements au Livre des Origines Français (LOF) remontent à 1969, avec une petite vingtaine d’individus recensés. Cependant, à cette époque, les chiffres de la Société Centrale Canine (SCC) mêlaient Cardigan et Pembroke. En tout état de cause, ils demeuraient modestes, ne dépassant quasiment jamais la cinquantaine d'enregistrements annuels – principalement des Pembroke. À partir de 1985, les chiffres devinrent dissociés, ce qui permet de mieux suivre les trajectoires respectives des deux races.
À part quelques accidents de parcours, le Pembroke se situait entre 50 et 100 naissances par an entre 1985 et 2006, la moyenne étant de l’ordre de 80 (contre une quinzaine seulement pour le Cardigan). En 2007, le cap de la centaine fut franchi pour la première fois, et la race poursuivit sa progression au cours des années suivantes, avec autour de 100 à 150 naissances annuelles jusqu’en 2014.
Comme au Royaume-Uni, cette année marqua un tournant : non seulement le nombre d’enregistrements de Welsh Corgi Pembroke au LOF franchit le seuil des 200, mais il se mit alors à exploser, au point de tripler en cinq ans seulement. Au début des années 2020, il dépassait même le millier : la race se situait alors un peu au-delà de la 40ème place au classement, sur un total d’un peu moins de 400 races reconnues.
Le Cardigan vit lui aussi sa popularité augmenter tout au long de cette période. Toutefois, avec environ 200 naissances par an à l’aube des années 2020 (contre autour de quatre fois moins avant 2014), il reste loin derrière - et se situe d'ailleurs plutôt aux environs de la 120ème place.
Le Pembroke n’est pas très populaire en Suisse, même si sa population augmente fortement depuis 2018. Ainsi, alors qu’un peu moins de 250 spécimens étaient enregistrés dans la base de données nationale Amicus au cours des années précédentes, ils étaient plus de 400 fin 2021.
L‘écart avec le Cardigan est d’ailleurs beaucoup plus resserré que dans d’autres pays, puisqu’on comptait fin 2021 un peu plus de 250 représentants de ce dernier, qui a vu lui aussi sa population s’accroître.
L’un comme l’autre n’en restent pas moins situés très loin dans le classement : autour de la 130ème place pour le Pembroke (sur environ 450 races), et de la 150ème pour le Cardigan.
Le Club Canin Canadien (CCC) recense une trentaine d’éleveurs de Pembroke dans le pays, contre une dizaine pour le Cardigan. Le Pembroke est donc le plus populaire des Corgis, sans pour autant être une race très répandue.
Le Welsh Corgi Pembroke est bien implanté aux États-Unis. En outre, comme en Grande-Bretagne et dans d’autres pays, on y constate une forte hausse de sa popularité depuis le milieu des années 2010.
Ainsi, alors qu’il se situait jusqu’alors entre la 20ème et la 25ème position (sur environ 200) au classement des races établi par l’American Kennel Club (AKC) en fonction du nombre d’enregistrements annuels auprès de l’organisme, il n’a cessé ensuite de gagner des places, au point même de s’inviter dans le Top 10 à la toute fin de la décennie.
En plus de la Grande-Bretagne, la France et la Suisse, le Pembroke est également de plus en plus populaire dans plusieurs pays d’Europe.
C’est le cas notamment en Allemagne, puisque le nombre de naissances enregistrées par le Verband für das Deutsche Hundewesen (VDH) a été multiplié par dix entre 2006 et le début des années 2020, au point de dépasser les 200. Cela demeure néanmoins modeste dans l’absolu : d’ailleurs, le Pembroke ne se situe guère mieux qu’aux environs de la 70ème place au classement des races, sur un total d’environ 300. Avec autour d’une centaine d’enregistrements par an, le Cardigan est nettement distancé ; il se classe aux alentours de la 120ème place.
En Italie, la race a connu une forte augmentation de sa popularité tout au long des années 2010, et même une explosion à partir de 2019. Ainsi, alors qu’on comptait à peine une centaine d’enregistrements annuels auprès de l’Ente Nazionale della Cinofilia Italiana (ENCI) au début de la période, leur nombre dépassait les 600 à l’aube des années 2020.
L’exemple de l’Espagne montre toutefois que le Pembroke se fait nettement plus discret dans certains pays. Ainsi, au cours de la deuxième moitié des années 2010, on ne comptait guère plus qu’une cinquantaine d’inscriptions annuelles auprès de la Real Sociedad Canina de España (RSCE). Cela marque certes une hausse par rapport à la première moitié de la décennie, mais le chiffre demeure modeste dans l’absolu. Le Cardigan n’est d’ailleurs pas très loin derrière.
Le Welsh Corgi Pembroke a essaimé très loin de ses terres natales, y compris dans des contrées où le climat est très éloigné du temps froid et humide du pays de Galles.
C’est le cas par exemple en Australie, et pour le coup sa popularité n’y date pas d’hier. En effet, au milieu des années 80, on comptabilisait près de 2000 enregistrements annuels de représentants de la race auprès de l’Australian National Kennel Council (ANKC), au point d’ailleurs qu’elle se situait aux environs de la 15ème place au classement. Le Cardigan jouissait lui aussi d’une certaine popularité, avec autour de 250 inscriptions par an. Toutefois, ces chiffres n’ont fait ensuite que dégringoler jusqu’à un point bas atteint en 2011 : cette année-là, à peine un peu plus de 300 Pembrokes furent enregistrés auprès de l’ANKC. Ils se sont ensuite redressés, puisqu'au tournant des années 2020 le nombre d’enregistrements annuels avait doublé. Il restait toutefois très éloigné de celui d’autrefois, si bien d’ailleurs que la race ne se situait alors plus qu’aux alentours de la 30ème place au classement. Le Cardigan fait montre d’une plus grande stabilité, avec depuis le début des années 2000 une moyenne assez stable de 100 naissances par an.
Pour continuer sur les pays chauds, on peut noter que le Pembroke est également présent en Afrique du Sud, avec tout au long des années 2010 entre 50 et 100 enregistrements par an auprès de la Kennel Union of Southern Africa (KUSA). Le Cardigan pour sa part s'y fait nettement plus discret, au point que certaines années aucun spécimen n’est enregistré auprès de l’organisme.
Enfin, un des pays où le Pembroke est le plus populaire historiquement est le Japon. Au début des années 2000, plus de 30.000 spécimens étaient enregistrés chaque année auprès du Japan Kennel Club (JKC), si bien qu’il se situait à la 4ème place au classement – et monta même sur la troisième marche du podium en 2002. Néanmoins, l'exemple du Japon permet de confirmer que la popularité du Pembroke n’est pas en hausse partout : au contraire, elle n’a eu de cesse de dégringoler depuis. Au tournant des années 2020, on ne comptait plus qu’environ 4500 naissances par an, si bien qu’il avait dégringolé aux alentours de la 15ème place. Malgré cette baisse, l’archipel demeure l’un des endroits où ce chien tire le mieux son épingle du jeu.
