La vie avec un chien au Canada

Un chien allongé au bord d'un lac à côté de son maitre

Malgré des conditions climatiques difficiles, le Canada est globalement un pays où il fait généralement bon vivre pour les chiens. Cela semble d’ailleurs être de plus en plus le cas, car toutes sortes d’études indiquent que les Canadiens se préoccupent de manière croissante du bien-être de leur compagnon.

Les meilleures villes où vivre avec un chien au Canada

Vue de la baie de Toronto

En 2022, la compagnie d’assurance Luko a commandé une étude comparant 50 villes réputées « dog-friendly » du monde entier.


Pour chaque ville, cette étude prend en compte des critères aussi divers que notamment les lieux acceptant les chiens ou qui leur sont dédiés (hôtels et restaurants, parcs, magasins vendant des produits pour chiens…), le coût de revient total d’un chien, le nombre de chiens par habitant, le prix des amendes pour les personnes ne ramassant pas les déjections de leur animal, le nombre de chiens abandonnés par an…


Trois villes canadiennes figuraient parmi les 50 étudiées : Toronto, Montréal et Vancouver. La première s’est hissée à la 9ème place, avec une note globale de 88,67 sur 100. Montréal a été classée quant à elle 16ème (87,03 sur 100) et Vancouver 23ème (84,62 sur 100).


Si toutes trois sont donc plutôt bien notées, il reste des progrès à faire. Par exemple, aucune n’atteint un score supérieur à 80 points pour le critère du nombre de restaurants accessibles aux chiens. Toronto est en outre mal évaluée (76,28 sur 100) en ce qui concerne le ramassage des déjections canines, et Montréal n’obtient que 73,04 points pour ce qui est de la sévérité des amendes en cas de non ramassage de ces dernières.

Le coût annuel moyen d’un chien au Canada

Une femme tenant un Caniche dans ses bras et en train de payer un achat dans une animalerie

En 2022, le site de mise en relation Rover, spécialisé dans la garde et la promenade de chiens, a mené une étude visant à déterminer le coût moyen qu’un chien représente à l’année. 84% des répondants ont affirmé dépenser plus de 600 dollars canadiens par an (soit 50 dollars par mois) pour leur chien.


Ce budget annuel dépend de nombreux facteurs, à commencer par la race. Par exemple, alors que les propriétaires de Bouledogue Français, de Caniche, de Shih Tzu et de Yorkshire Terrier disent généralement dépenser entre 50 et 100 dollars par mois pour leur animal, ce montant dépasse les 150 dollars chez ceux qui possèdent un Berger Allemand.


Pour autant, contrairement aux idées reçues, il n’existe pas systématiquement une corrélation entre le gabarit d’un chien et les sommes qu’on lui consacre – y compris pour le nourrir. Certes, les plus gros chiens consomment des quantités de nourriture plus conséquentes, mais les aliments premium ont le vent en poupe, tout particulièrement auprès des propriétaires de petits chiens. Ces derniers n’hésitent donc pas à mettre la main au portefeuille, au point parfois de dépenser davantage pour l’alimentation de leur compagnon que les propriétaires de chiens plus grands qui eux se contentent de produits standard.


En tout cas, quelle que soit la race choisie, les sommes en jeu restent sensiblement inférieures à celles que représente un enfant. Un maître sur 10 interrogé par Rover affirme d’ailleurs avoir choisi d’avoir un chien plutôt qu’un enfant pour des raisons de coût.

Le marché des aliments pour chiens au Canada

Un marché en pleine croissance

Un Labrador allongé dans un salon, derrière un bol de croquettes vert

D’après l’Analyse sectorielle sur les tendances des aliments pour animaux de compagnie au Canada réalisée par le ministère de l’Agriculture canadien, les ventes d’aliments pour chiens dans le pays représentaient en 2020 un marché de 2,77 milliards de dollars canadiens.


En 2016, ce montant atteignait « seulement » 2,17 milliards : il a donc connu entre ces deux dates une croissance annuelle moyenne d’un peu plus de 6 %. Celle-ci est largement supérieure à celle de la population canine : selon une enquête de l’Institut Canadien de la Santé Animale (ICSA) menée en 2020, le nombre de chiens au Canada est en effet passé de 7,6 millions en 2016 à 7,7 millions en 2020, soit un taux de croissance annuel moyen de seulement 0,3%.


Tant la nourriture sèche (croquettes…) que la nourriture humide (pâtée…) sont orientées à la hausse. La première domine toutefois largement le marché : en 2020, elle représentait 2,07 milliards de dollars canadiens de ventes (soit environ 74% du total), contre un peu moins de 200 millions pour la seconde (environ 7% du total). Sa croissance est en outre plus dynamique : elle était de 6,2% par an en moyenne entre 2016 et 2020, contre 3,7% pour la nourriture humide.


Selon une étude de Mordor Intelligence, la progression du secteur de l’alimentation canine devrait se prolonger : son taux de croissance annuel moyen entre 2022 et 2027 est attendu à 6,8%.


Il représente en outre à lui seul près des deux tiers du marché de l’alimentation pour animaux de compagnie toutes espèces confondues, qui pèse en tout un peu plus de 4,2 milliards. Autrement dit, la population féline du pays est certes plus importante que la population canine, mais les propriétaires de chiens dépensent nettement plus pour nourrir leur compagnon que ceux qui possèdent un chat – ce qui n’est guère surprenant, compte tenu de la différence de gabarit.

Les principaux acteurs du marché

Des sacs de croquettes pour chien empilés sur une étagère dans un supermarché

Le marché canadien du petfood est dominé par deux entreprises : le Suisse Nestlé, qui possède notamment la marque Purina, et l’Américain Mars, présent entre autres à travers ses marques Iams, Cesar et Pedigree.


Cette dernière est d’ailleurs le leader du secteur, avec des ventes au détail chiffrées à 260 millions de dollars en 2020 : en valeur, cela représente une part de marché de 7,7%.


Toutefois, le marché canadien est moins concentré que celui d’autres pays : à eux deux, Nestlé et Mars en représentaient en 2020 à peine un peu moins de 30%, contre environ 70% au Royaume-Uni par exemple la même année.


Selon l’Analyse sectorielle sur les tendances des aliments pour animaux de compagnie au Canada réalisée par le ministère de l’Agriculture canadien, ils sont d’ailleurs au coude-à-coude, puisqu'en 2020 leurs parts de marché respectives atteignaient 17,8% et 17,7%.


Toutefois, ces deux géants de l’agroalimentaire doivent faire face à une concurrence de plus en plus exacerbée, de la part tant de marques spécialisées dans l’alimentation naturelle et biologique pour animaux domestiques (comme Blue Buffalo, Hill’s Science Diet, Nutro, Natural Balance, Merrick et Greenis), que d’autres ayant un positionnement plus généraliste – à l’image par exemple de Petcurean Pet Foods. Parmi ces acteurs qui tirent le mieux leur épingle du jeu, ce dernier est d’ailleurs celui qui a vu sa part de marché croître le plus fortement entre 2016 et 2020.

L’essor de la vente d’aliments de qualité supérieure

Une femme nourrissant un chien avec de la nourriture sèche dans le salon de sa maison

À l’instar de ce que l’on constate dans de nombreux autres pays, les Canadiens propriétaires d’un chien se préoccupent de plus en plus de la santé de ce dernier. D'ailleurs, 86% d’entre eux le considèrent comme un membre à part entière de la famille.


Dès lors, pas question de lui faire avaler n’importe quoi : les maîtres n’hésitent pas à dépenser davantage qu’autrefois pour tâcher de lui offrir une alimentation de qualité.


On constate ainsi une évolution des comportements : ils privilégient désormais les aliments dits « de qualité supérieure », c’est-à-dire biologiques, naturels, plus sains, plus savoureux, produits localement... Autrement dit, ils adoptent la même attitude que vis-à-vis de leur propre alimentation, avec à la clef une montée en gamme du marché.


Selon le ministère de l’Agriculture, celle-ci s’explique notamment par la popularité croissante des petits chiens, auxquels les propriétaires sont davantage susceptibles de donner de la nourriture de qualité supérieure. C’est d’ailleurs ce qui explique que même si les quantités qu’ils consomment sont plus faibles, le budget consacré à leur alimentation n’est pas forcément inférieur à celui de leurs congénères de plus grande taille – au contraire.


Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, les ventes de nourriture sèche de qualité supérieure ont crû entre 2016 et 2020 trois fois plus vite que celles de nourriture sèche dite « bon marché » : 7,2% de croissance annuelle moyenne pour la première, contre 2,4% pour la seconde.


On observe également un écart important des taux de croissance concernant la nourriture humide : celle de qualité supérieure a vu ses ventes progresser de 4,9% par an en moyenne entre 2016 et 2020, contre 2,3% pour celle d’entrée de gamme.


C’est cependant le segment des friandises pour chiens qui a connu la plus forte croissance, avec un taux de croissance annuel moyen de 7,7% sur la même période.

Le nombre de magasins d’accessoires et aliments pour chiens et animaux domestiques

Façade d'un magasin PetSmart

Selon une étude de marché d’Ibisworld, le Canada comptait en 2022 près de 2500 magasins d’accessoires et d’aliments pour chiens et autres animaux domestiques, contre 2000 au début des années 2010. Leur nombre aurait donc crû de 25% en une décennie. L’immense majorité d’entre eux se situent dans trois provinces : l’Ontario (environ 40% des magasins), le Québec (environ 30%) et la Colombie-Britannique (environ 20%).


Cette multiplication du nombre de points de vente n’est pas une surprise, car le secteur est porteur : en moyenne, son chiffre d’affaires a connu entre 2018 et 2022 une croissance annuelle de 2,8%.


Celle-ci s’explique principalement par une augmentation du volume de vente des accessoires et des jouets, ainsi que par la popularité croissante des aliments dits « de qualité supérieure » - vendus à un tarif plus élevé.


Le marché est dominé par PetSmart, une entreprise américaine également présente aux États-Unis et à Puerto Rico, qui possède plus de 1650 magasins dans le monde - dont environ 150 au Canada.


Son principal concurrent en Amérique du Nord est PetCo, qui s’est implanté au Canada en 2018 via un partenariat avec Canadian Tire. Il ne possède pas de point de vente en propre dans le pays, mais les consommateurs canadiens peuvent retrouver ses produits dans ces magasins partenaires.


Il existe aussi quelques chaînes régionales comme Petland, un acteur principalement implanté dans l’ouest du pays et qui compte une quarantaine de magasins.


Enfin, les boutiques indépendantes tentent également de tirer leur épingle du jeu, par exemple en se spécialisant dans les produits haut de gamme ou artisanaux.

La croissance du marché du toilettage et de la garde de chiens

Une femme en train de toiletter un Caniche

Les vendeurs d’aliments et d’accessoires pour chien ne sont pas les seuls à profiter de l’intérêt croissant des Canadiens pour le bien-être de leur compagnon : le secteur du toilettage et de la garde d’animaux domestiques progresse lui aussi. Selon des statistiques du cabinet d’études Ibisworld, il a connu entre 2018 et 2023 une croissance annuelle moyenne de 3,8%, et représentait en 2022 un chiffre d’affaires estimé à 837 millions de dollars canadiens.


Par ailleurs, les chiffres officiels de Statistiques Canada indiquent qu’il compterait actuellement autour de 4700 entreprises.


La croissance du secteur de la garde de chien s’expliquerait en partie par le fait que les Canadiens voyagent davantage à l’étranger que par le passé. Or, on est alors davantage enclin à faire garder son chien plutôt qu’à l’emmener avec soi en avion.

Dernière modification : 02/16/2024.