Même si le chien et l'être humain ont des régimes alimentaires sensiblement différents, leur appareil digestif est assez similaire : on retrouve par exemple les mêmes organes (oesophage, estomac...) placés dans le même ordre. Cela explique en bonne partie qu'un certain nombre de maladies digestives existent chez les deux espèces. C'est le cas notamment de la MICI, ou Maladie Inflammatoire Chronique de l'Intestin.
En quoi consiste exactement cette pathologie ? Quels sont ses symptômes ? Comment peut-on la traiter ? Quelle est l'espérance de vie d'un chien qui en est atteint ?
La Maladie Inflammatoire Chronique de l'Intestin (MICI) est comme son nom l'indique une inflammation chronique (c'est-à-dire de longue durée et ayant tendance à s'aggraver avec le temps) touchant l'appareil digestif, en particulier les intestins. On parle parfois aussi d'entéropathie chronique, « entéro » signifiant « intestin » en grec.
Elle n'est pas évidente à diagnostiquer, car les symptômes qu'elle occasionne sont communs à un grand nombre de problèmes digestifs. De plus, elle se traduit par une alternance de phases aigües et de phases asymptomatiques : il est donc difficile de se rendre compte qu'il s'agit en fait de la même maladie qui dure au fil du temps.
La MICI touche différentes espèces, parmi lesquelles l'Homme, mais aussi le chat ainsi que le chien.
Bien que l'on parle de MICI en général, il en existe en fait deux différentes, qui se distinguent essentiellement par la localisation de l'inflammation.
Ainsi, chez le chien comme chez l'humain, les deux types de MICI sont :
Elles ont toutefois beaucoup de caractéristiques communes (notamment la plupart des symptômes), et se traitent globalement de la même façon. Pour cette raison, il est courant de parler de MICI sans davantage de précision.
La MICI est causée par un dysfonctionnement du système immunitaire intestinal.
Plus précisément, elle résulte du fait que des globules blancs colonisent et attaquent la paroi digestive, ce qui entraîne son ulcération (c'est-à-dire l'apparition d'une lésion profonde). Il se produit en réaction un épaississement de la paroi lésée, qui devient ainsi moins perméable aux nutriments. Cela perturbe la digestion et cause toutes sortes de troubles - notamment sur le plan digestif.
Le mécanisme à l'origine de l'apparition d'une MICI est encore mal compris à ce jour, aussi bien chez le chien que chez l'humain. Toutefois, elle est vraisemblablement liée à une dégradation de la flore intestinale. En effet, plusieurs études - dont celle intitulée « Molecular-phylogenetic characterization of microbial communities imbalances in the small intestine of dogs with inflammatory bowel disease » et publiée en 2008 dans la revue FEMS Microbiology Ecology - ont montré que la composition de la flore intestinale des chiens atteints de MICI est différente de celle de leurs congénères en bonne santé.
Le mauvais état de la flore intestinale pourrait lui-même résulter d'une combinaison de différents facteurs : génétiques (certaines races comme le Braque de Weimar ou le Basenji semblent prédisposées), alimentaires (régime déséquilibré, consommation d'additifs alimentaires...) et/ou environnementaux (pollution, exposition à des métaux lourds et/ou des nanoparticules, traitement antibiotique prolongé...).
Même si elle peut survenir n'importe quand (y compris très jeune), la MICI se déclenche généralement chez le chien quand il est adulte mais pas encore âgé.
Il est toutefois rarement évident de la repérer dès son apparition, car les symptômes présents disparaissent pendant des périodes plus ou moins longues : cela peut donner l'impression qu'il s'agit en fait de différentes maladies qui se succèdent au fil des années : gastro, indigestion, intoxication alimentaire, colique, gastrite...
Quoi qu'il en soit, la MICI est une maladie chronique : cela signifie qu'elle dure dans le temps et a même tendance à s'aggraver. Son évolution est toutefois très lente (généralement de longues années) et très variable d'un individu à l'autre.
L'une des particularités de la MICI est qu'il s'agit d'une maladie chronique qui évolue par crises de quelques jours à quelques semaines appelées poussées, entrecoupées de phases asymptomatiques.
Les symptômes les plus communément observés lors d'une crise sont des douleurs abdominales, des vomissements, des flatulences, une diarrhée contenant parfois du mucus ou du sang, et/ou une baisse d'appétit. Dans le cas d'une RCH (rectocolite hémorragique), il n'est pas rare de constater que les muqueuses rouges et saignant facilement dans la région péri-anale. Ces signes durent en général quelques jours à quelques semaines, avant de disparaître.
En effet, chaque crise est suivie d'une phase dite de rémission, pendant laquelle aucun symptôme n'est présent : cela peut faire croire à une guérison. Or, il n'en est rien : une nouvelle phase de crise finit immanquablement par se produire plusieurs jours, semaines voire mois plus tard, avec des symptômes identiques ou différents de ceux observés les fois précédentes.
Ils ont toutefois tendance à aller crescendo. En effet, même s'il arrive que la maladie reste à un stade peu avancé, le cas le plus courant est qu'elle s'aggrave avec le temps. Des symptômes plus sévères sont alors susceptibles d'apparaître au fur et à mesure des mois et des années, du fait notamment de carences nutritionnelles multiples : un amaigrissement notable, un état de dénutrition avancé, une dégradation de l'état du pelage, une fatigue importante, de la fièvre, une ascite (présence de liquide dans l'abdomen), une pâleur des muqueuses... Dans les cas extrêmes, l'animal peut même finir par décéder, au terme de longues années de symptômes de plus en plus lourds.
Comme il n'existe pas vraiment de symptômes caractéristiques de la MICI, cette maladie est difficile à diagnostiquer - même par un vétérinaire. Toutes sortes d'examens sont généralement nécessaires pour parvenir à la bonne conclusion.
Le vétérinaire commence tout d'abord par exclure les autres maladies susceptibles de causer des symptômes similaires : gastroentérite, tumeur digestive, vers parasitaires, gastrite... Il réalise pour cela différents examens : une prise de sang, une analyse de la composition des selles, une échographie abdominale...
S'il ne trouve rien de suspect, il réalise une endoscopie ou une coloscopie. Cette intervention effectuée sous anesthésie générale consiste à insérer un tube doté d'une caméra dans la bouche ou l'anus, pour observer l'état du tube digestif. Si le professionnel détecte alors des lésions suspectes, il réalise alors plusieurs petits prélèvements de la paroi digestive. Par la suite, l'analyse de ces prélèvements permet d'examiner au microscope la nature des lésions : s'il y a une quantité anormale de globules blancs, le diagnostic de la MICI est confirmé.
Chez le chien comme chez l'humain, la MICI ne se guérit pas : un individu qui en est atteint le reste donc à vie, avec le plus souvent des symptômes qui s'aggravent au fil du temps. Cela ne signifie toutefois pas qu'il est impossible d'agir. En effet, différents traitements aident à soulager l'inflammation et donc les symptômes qui en résultent, permettant à l'animal malade de conserver une qualité de vie acceptable.
En général, le vétérinaire propose une modification de l'alimentation, pour favoriser la restauration de la flore intestinale, faciliter la digestion et éviter la dénutrition. Cela implique notamment d'exclure les aliments les plus indigestes (notamment les céréales, que les chiens digèrent mal), de limiter les additifs (conservateurs, colorants...) et d'utiliser des probiotiques et/ou des compléments alimentaires.
Si cela ne suffit pas pour soulager les symptômes, il prescrit aussi des anti-inflammatoires et/ou des immunomodulateurs, qui aident à réguler l'action des défenses immunitaires.
Enfin, si ce n'est toujours pas suffisant, d'autres médicaments peuvent être conseillés pour protéger l'appareil digestif : des anti-vomissements, des protecteurs gastriques, etc.
Tout cela doit s'accompagner d'un suivi régulier chez le vétérinaire, afin de surveiller l'évolution de l'état du tube digestif, s'assurer qu'il n'y a pas de carence alimentaire et suivre les éventuels effets secondaires des médicaments administrés. Le professionnel est ainsi rapidement en mesure d'adapter l'alimentation et/ou le traitement si cela s'avère nécessaire.
Tous ces soins s'avèrent globalement efficaces, et ils le sont d'autant plus qu'ils sont mis en place tôt. Par contre, ils reviennent cher sur la durée - d'autant que toutes les assurances santé pour animaux ne prennent pas forcément en charge ce type de dépenses. Le mieux à faire pour tenter de limiter les frais est de réaliser un comparatif des assurances pour son chien ou chat, afin de trouver la meilleure formule pour répondre aux besoins de ce dernier.
Dans la mesure où le mécanisme à l'origine de la MICI n'est pas encore bien compris à ce jour, il est difficile de la prévenir efficacement.
Cela étant, l'état de la flore intestinale semble jouer un rôle important dans l'apparition de la MICI. Par conséquent, le mieux à faire pour prévenir la maladie est de donner à son chien une alimentation de qualité. Par exemple, mieux vaut éviter les croquettes et pâtées premier prix, qui contiennent souvent des ingrédients pauvres sur le plan nutritionnel et/ou toutes sortes d'additifs plus ou moins néfastes pour la santé. Sans pour autant acheter des aliments très chers, l'idéal est a minima de s'assurer qu'ils sont composés d'ingrédients de qualité - en particulier de la viande et d'autres produits d'origine animale (os, poisson, huiles et graisses animales...).
En plus de cela, il est recommandé de veiller à toujours réaliser une transition de 7 à 10 jours lorsqu'on souhaite modifier l'alimentation de son chien. Cela permet de laisser le temps à son appareil digestif - et notamment à sa flore intestinale - de s'habituer progressivement aux nouveaux aliments. Ne pas le faire une fois a peu de chance d'avoir des conséquences majeures ; en revanche, si elle se répète dans le temps, cette absence de transition risque d'entraîner des diarrhées à répétition et une dégradation du microbiote.
Enfin, si jamais l'animal souffre régulièrement et sans raison apparente de diarrhées et/ou de vomissements, il est conseillé de ne pas tarder à se rendre chez un vétérinaire afin de tenter de tirer les choses au clair. En effet, s'il s'agit effectivement d'une MICI, la prise en charge a plus de chances d'être efficace si la maladie est encore peu avancée.
Même si les symptômes de la MICI peuvent paraître assez anodins de prime abord - d'autant qu'ils disparaissent spontanément pendant des périodes plus ou moins longues -, cette maladie évolutive n'est pas à prendre à la légère.
Son évolution est généralement très lente, sur plusieurs années. Si rien n'est fait, l'animal voit le plus souvent son état se dégrader peu à peu, et peut même finir par être très malade voire décéder. Certes, il arrive que la maladie se stabilise spontanément à un stade peu avancé, mais c'est loin d'être le cas le plus courant.
Par contre, si un traitement est mis en place, il permet en général de soulager largement les symptômes, de sorte que l'animal peut continuer à vivre à peu près normalement. De fait, l'espérance de vie d'un chien souffrant de MICI mais correctement traité est proche de celle d'un congénère en bonne santé, toutes choses égales par ailleurs.
La MICI (Maladie Inflammatoire Chronique de l'Intestin) est une pathologique qui évolue par phases et sur le long terme. Les symptômes paraissent au départ anodins (diarrhée, vomissements, flatulences...), d'autant qu'ils se manifestent seulement lors de certaines périodes. Par contre, si rien n'est fait, ils finissent bien souvent par devenir réellement problématiques, et le chien peut même décéder. Il n'est pas possible de la guérir, mais un changement d'alimentation et/ou un traitement médicamenteux permettent bien souvent de soulager les symptômes, au point que l'animal est en mesure de vivre à peu près normalement - et aussi longtemps que ses congénères non malades.
Même s'il ne s'agit vraisemblablement pas du seul facteur, la qualité de l'alimentation semble jouer un rôle important dans l'apparition ou non de la MICI - et même de toutes sortes de maladies en général. Il est donc important de connaître et respecter les principales règles bien pour nourrir son chien, et en particulier de choisir autant que faire se peut des aliments de qualité. Certes, cela implique bien souvent de dépenser davantage, mais si on réduit ce faisant le risque de maladies graves comme la MICI (qui nécessitent une prise en charge vétérinaire longue et onéreuse), ce n'est pas forcément un mauvais calcul - sans même parler de l'anxiété créée par le fait d'avoir un animal malade, et bien sûr de la qualité de vie de ce dernier.
Bj..et oui c est une maladie mortelle. Notre berger allemand en est mort.Malgré tout les soins apporter. Il nous manque terriblement. On est comme figé..abasourdi..le remps permettra de calmer ces douleurs.