L'éducation d'un Saint-Hubert

Le Saint-Hubert est-il facile à éduquer ?

Le Chien de Saint-Hubert est plutôt fait pour un maître expérimenté en matière d’éducation canine. En effet, tout affectueux qu’il est, il peut rapidement se montrer têtu et obstiné.

 

Il doit donc trouver face à lui une personne sachant faire preuve de fermeté, mais aussi de cohérence dans les instructions ; au contraire, il risquerait fort de prendre le dessus sur une personne débutante ou manquant de confiance en soi.

Comment éduquer un Saint-Hubert ?

Avec un entrainement approprié et cohérent, il est tout à fait possible de minimiser le côté obstiné et têtu qui caractérise tant le Saint-Hubert.

 

Toutefois, ce n'est certainement pas en étant impatient ou en ayant recours à la force, car cela ne mènerait nulle part : il est du genre à répondre alors par une grande passivité et une surdité aux demandes de son maître. S’il se sent trop brusqué car ce dernier est excessivement exigeant ou perd patience et s’énerve facilement, il a même des chances de se montrer réfractaire à tout type d’apprentissage et de s'en tenir à l’écart, en faisant tout pour éviter les interactions.

 

Il se comporte et apprend bien mieux entre les mains d'une personne faisant montre certes de fermeté, mais aussi de calme et de patience. Il est d'ailleurs aussi sensible aux compliments qu'il ne l'est aux corrections. Plutôt qu’une méthode d’éducation basée sur les punitions, mieux vaut donc opter pour le renforcement positif, qui consiste à récompenser les bons comportements (par des encouragements, des caresses ou des friandises) et ignorer les mauvais.

 

Il n'en reste pas moins vrai que satisfaire son maître n’est pas forcément une priorité pour lui, et qu'il peut très bien décider de ne pas obéir s’il estime qu’un exercice n’est pas intéressant ou ne lui apporte rien. Réussir l'éducation d'un Saint-Hubert suppose donc de savoir capter et conserver son attention et d'opter pour des séances courtes et variées, de façon à ne pas l’ennuyer. 

 

Néanmoins, il faut rester conscient que ce chien vit sous l’emprise de son odorat : il a tôt fait d'être obnubilé par une odeur, et oublie alors tout ce qui se trouve autour de lui. En de telles circonstances, il est assez vain d'espérer lui apprendre quoi que ce soit : si on ne parvient pas à obtenir son attention, mieux vaut reporter la séance d'éducation à plus tard.

À quel âge peut-on éduquer un Saint-Hubert ?

L'éducation d'un Bloodhound mérite d'être entamée dès ses 2 à 3 mois. En effet, non seulement c'est à cet âge-là qu'un chiot est le plus malléable et le plus apte à apprendre, mais son gabarit entre aussi en ligne de compte : il est alors beaucoup plus facile de le guider et l'orienter (en particulier s'il se montre un peu récalcitrant) qu'une fois qu'il se rapproche de - voire a atteint - son gabarit adulte.

 

Certes, il est alors trop jeune pour qu'on lui enseigne des choses complexes (par exemple la marche au pied), mais est déjà tout à fait capable de commencer à assimiler son nom, la propreté ou encore quelques ordres de base.

 

Pour autant, il n'est jamais trop tard : un chien est capable d'apprendre à tout âge, dès lors qu'on s'y prend correctement. Il faut simplement s'attendre à devoir faire preuve de davantage de patience, voire de sang-froid.

Socialisation du Saint-Hubert

Qu'un Saint-Hubert soit ou non destiné à être employé comme chasseur, son éducation doit inclure une période de socialisation entamée dès son plus jeune âge - la phase la plus cruciale se situe entre 2 et 3 mois.

 

Pour l'habituer à être à l’aise en toute situation, il faut le mettre en contact le plus fréquemment possible avec un maximum d’humains, de congénères et de représentants d’autres espèces, de façon à développer sa sociabilité. Il convient également de l’emmener dans des endroits divers et variés, le confronter au plus de stimuli (bruits, odeurs...) possibles et lui faire expérimenter de nombreuses situations différentes.

 

Entamé par l'éleveur, le travail de socialisation d'un chiot doit impérativement être poursuivi par ses maîtres : c'est déterminant pour en faire un compagnon équilibré en toute circonstance, et cela influence donc largement toute sa vie future - à commencer par la qualité de la relation avec les siens.

Apprendre les règles à un Saint-Hubert

Vu la propension du Saint-Hubert à décider par lui-même ce qu'il convient ou non de faire en cas de flottement, mieux vaut être au clair justement sur les règles qu'on lui demande de respecter.

 

Autrement dit, dès avant son arrivée dans le foyer, les membres de la famille doivent s'être concertés et être parfaitement en phase quant à ce qui lui est permis et ce qui lui est interdit, pour ensuite être en mesure de faire appliquer le tout avec la fermeté qui s'impose. Un effort de pédagogie peut d'ailleurs s'avérer nécessaire auprès des plus jeunes, afin de leur faire comprendre que les règles ne sont pas faites pour opprimer l'animal, mais au contraire pour lui permettre de vivre heureux avec les siens. Du reste, un chien a besoin pour être équilibré de savoir ce qu'on attend de lui.

 

En plus d'être constantes d’une personne à l’autre, les règles doivent aussi l'être dans le temps : pas question par exemple que ce qui lui est permis un jour lui soit interdit un autre jour.

Que faut-il apprendre en priorité à un Saint-Hubert ?

Le Bloodhound a tendance à attraper et à mâcher tous les objets qu’il trouve intéressant et qu’il est en mesure d’atteindre, en particulier lorsqu'il est encore chiot. S’il convient de mettre hors de sa portée tous ceux qui sont de valeur ou pourraient être dangereux pour lui, cela n’est pas toujours possible, notamment hors de la maison. Il est donc également important de lui apprendre rapidement à lâcher tel ou tel objet qu’il commence à mettre dans sa gueule, ou même simplement à ne pas y toucher du tout. Pour y parvenir, encore faut-il toutefois lui proposer des alternatives, c’est-à-dire mettre à sa disposition des jouets spécialement destinés à être mâchouillés sans danger, de sorte qu’il ne se fasse les dents que sur ces derniers.

 

Certains représentants de la race se montrent d’ailleurs assez possessifs concernant leurs jouets ainsi que leur nourriture. Pour éviter toute agressivité malvenue, il convient de bien habituer son chien dès son plus jeune âge à se voir retirer ses jouets ou sa gamelle sans réagir de manière inopportune. Dans le même ordre d’idées, s’il vit avec un congénère ou un chat, il faut lui interdire de faire siens des objets spécifiques et de se montrer agressif lorsque son compagnon souhaite avoir accès à ces derniers.  

 

Par ailleurs, ce bon pisteur qu'est le Saint-Hubert aime marcher vite, et il est donc courant qu’il prenne la mauvaise habitude de tirer sur la laisse. Il ne faut donc pas attendre pour lui apprendre à marcher en laisse et à respecter la pression du collier, au risque de se faire tracter au cours des promenades - ce qui peut être assez fatiguant, voire parfois dangereux. C'est d'autant plus vrai qu'il est non seulement plus malléable et apte à apprendre quand il n'a encore que quelques mois, mais aussi plus facile à orienter et manipuler qu'une fois qu'il a grandi.

 

Par ailleurs, comme il adore exercer son flair, ce chien peut facilement se lancer sur une piste qui l'intéresse. Travailler le rappel est donc très important pour conserver un certain contrôle sur lui, et limiter le risque de situations dangereuses. Là aussi, cet apprentissage mérite d'être entamé le plus tôt possible : les choses n'en seront que plus faciles. Cela dit, même dans ce cas et avec un excellent apprentissage, il serait vain d'espérer une fiabilité totale : le risque existera toujours que son instinct de pisteur soit plus fort que les injonctions de son maître qui lui demande de revenir.

Comment un Saint-Hubert apprend-il à chasser ?

Si le Bloodhound peut être un compagnon de chasse idéal, encore faut-il pour cela le former dès son plus jeune âge.

 

Cela passe par un début d’apprentissage du pistage vers 6 mois – ce qui s’avère assez simple à lui inculquer, tant cela relève chez lui d’un comportement instinctif. À partir d’un an, il peut commencer à aller à la chasse notamment pour observer ses pairs : l’apprentissage par imitation des autres chiens s’avère particulièrement efficace dans le cadre de cette activité. Il faut toutefois garder en tête qu’il n’est pas encore un adulte, et doit donc être ménagé.

 

À 18 mois, il est normalement prêt pour chasser par lui-même et de manière autonome.