Beaucoup de futurs maîtres s'interrogent sur le bon moment pour accueillir un chiot à la maison. Les vacances d'été et de Noël s'imposent souvent comme une réponse évidente. Or, il s'avère que ce n'est pas forcément le cas.
Y a t-il une période ou une saison idéale pour adopter un chien ?
Les chaleurs des chiennes ont généralement lieu deux fois par an, au début de l'automne et au milieu de l'hiver, même si ce n'est pas une loi absolue et si des chaleurs peuvent apparaître à d'autres périodes de l'année.
La durée de la gestation chez la chienne étant de deux mois, de nombreuses mises bas ont donc lieu au début de l'hiver et au printemps. Les chiots étant sevrés à partir de 6 ou 7 semaines, ils sont le plus souvent disponibles à l'adoption avant l'été. On trouve bien sûr des chiens à adopter le reste de l'année, mais le choix est de fait moins important.
Comme l'arrivée d'un chiot à la maison demande du temps et de l'organisation, la période idéale est le printemps, car elle laisse plusieurs mois à la famille pour préparer les vacances d'été. En effet, plus de la moitié des abandons ont lieu durant la période estivale, lorsque se pose la question de savoir quoi faire de son chien pendant les vacances.
Notons également que certains établissements ou campings n'acceptent pas les animaux, ou uniquement ceux à jour dans toutes leurs vaccinations. Or un chiot n'est à jour qu'à l'âge de 4 mois. Le même problème se pose en cas de voyage à l'étranger avec un chien : l'âge minimal généralement requis est de 3 mois. Il est donc important de bien anticiper ce qui va se passer dans les mois suivant l'adoption.
Enfin, pour gérer l'arrivée du chiot à la maison et l'habituer à son nouvel environnement, il n'est pas nécessaire d'y consacrer plus de quelques jours, le temps simplement de lui apprendre les règles de vie de la famille. En effet, si la présence du maître peut être utile au tout début, il ne faut pas pour autant l'habituer à une présence constante. Adopter le chiot au début d'un weekend, l'aider à passer en douceur l'étape cruciale de la première nuit à la maison, puis reprendre le travail le lundi est un juste milieu permettant à l'animal d'apprendre la solitude plus rapidement et donc facilement.
En général, pendant les vacances, toute la famille est réunie, chacun peut s'occuper du chiot et jouer avec lui toute la journée. Ses maîtres sont avec lui tous les jours pendant plusieurs semaines, en particulier s'il s'agit de la période des vacances d'été. Il est entouré de plein de monde du matin au soir, chouchouté, pris dans les bras... En outre, s'il fait beau, il est souvent dehors, ce qui est idéal pour apprendre au chiot la propreté. Pour le petit animal, c'est un paradis auquel il prend très vite goût, et chaque jour passé dans ces conditions vient d'ailleurs renforcer ce sentiment. Étant donné que c'est une situation très agréable pour le chiot, les maîtres pensent que tout va bien.
Mais, parce qu'il y a un mais, le chiot ne peut pas se douter que ce n'est pas la réalité qu'il connaîtra le reste de l'année. Ainsi, la période des vacances, de façon générale, n'est pas propice pour apprendre à un chiot à rester seul une fois que tous les membres de la famille ont repris leurs activités à l'extérieur. Pour le jeune animal, c'est un réel déchirement, et fatalement, c'est à ce moment-là que commencent les problèmes.
Sans le vouloir, les maîtres développent alors un stress dû à la culpabilité de laisser le chiot seul après tous ces jours passés avec lui, et c'est quelque chose que l'animal ressent.
Mettre à la disposition du chiot des jouets ou d'autres accessoires ne suffit alors pas pour le calmer. Ce qu'il veut, et dont il a besoin, c'est la présence de sa famille, des opportunités de socialisation avec des humains, et en particulier ses humains de référence : ses maîtres.
Le retour des maîtres à la maison est d'ailleurs souvent l'occasion de constater des dégâts plus ou moins importants. Ces dégâts causés par le chien dans la maison ne sont pas dus à un désir de vengeance, mais relèvent de l'anxiété de séparation du chien, c'est-à-dire simplement de son angoisse et sa panique à l'idée de se retrouver seul.
Tout le monde n'a pas la même disponibilité, mais il est impératif de dégager un peu de temps (3 ou 4 jours suffisent, inutile de prévoir davantage) pour habituer un chiot à rester seul, et cela quelle que soit la période de l'année à laquelle il est adopté. Cela permet de préparer plus tranquillement la séparation à venir, puisque le chiot bénéficie de la présence de ses propriétaires à la maison - et donc n'est pas angoissé -, tout en s'habituant doucement à ces moments de séparation. Ainsi, lorsque les nouveaux propriétaires reprendront le travail, la séparation se fera de façon beaucoup moins abrupte, et donc beaucoup plus sereine.
Il est recommandé que les maîtres prévoient ces journées d'adaptation dans leur agenda, et prennent des jours de congés si nécessaire. L'idéal est de pouvoir effectuer cette transition et appliquer cette méthode jusqu'au moment où le chiot a parfaitement assimilé que les absences de ses propriétaires sont tout à fait naturelles.
En effet, autant il n'est pas grave que le chiot n'ait pas encore assimilé tous les ordres de base, comme assis, couché, pas bouger (il sera toujours temps de les lui enseigner plus tard), autant apprendre au chiot à rester seul, avec douceur et patience, lui permet d'être serein lors des absences de ses propriétaires, mais aussi de garder confiance en eux - ce qui s'avère également indispensable pour réussir l'éducation du chiot. Et bien évidemment, cela permet également aux maîtres d'être moins stressés.
En tout état de cause, si les futurs propriétaires ne peuvent pas se permettre de bloquer quelques jours pour cette période d'adaptation, ils doivent savoir que cette phase de séparation doit être effectuée à un moment ou à un autre, quoi qu'il arrive. Par ailleurs, en cas d'adoption du chien durant une période de vacances, cette séparation peut prendre plus de temps ; il faudra être plus patient et tolérant envers lui, en ne sanctionnant pas ses éventuelles bêtises, au risque d'aggraver les choses.
Les premières semaines du chiot à la maison doivent lui permettre de se familiariser au rythme de vie habituel de la famille, qui n'est pas celui des vacances. Dès lors, on comprend mieux pourquoi il vaut mieux adopter un chiot hors période de vacances.
Si toutefois l'envie d'adopter ne concorde pas avec les périodes de naissance et de sevrage des chiots, les refuges sont saturés en toute saison de candidats à l'adoption qui n'attendent qu'une seule chose : un nouveau foyer.
Par ailleurs, même si animaleries et éleveurs professionnels constatent un pic de demandes lors des fêtes de fin d'année, il convient de rappeler ici qu'offrir un chien en cadeau à Noël n'est pas forcément une bonne idée.