Votre chien est stressé à l'idée d'aller chez le vétérinaire ? Il fuit sa cage, se cache sous un meuble et refuse de vous écouter, voire vous implore en gémissant ? Cela est dû au fait qu'il comprend parfaitement que la balade qui arrive ne sera pas seulement faite pour lui permettre de se dégourdir les pattes.
Avec ces quelques conseils, les visites chez le vétérinaire ne devraient plus provoquer d'angoisse exagérée chez votre chien, ce qui permettra au professionnel de lui dispenser les soins nécessaires dans les meilleures conditions.
Généralement, la visite chez le vétérinaire est une corvée dont le chien se passerait bien. Malheureusement, il est impossible de lui faire comprendre que tous ces soins déplaisants lui sont prodigués pour son plus grand bien...
Il faut reconnaître que c'est rarement un moment agréable pour lui : il est attaché, immobilisé sur une table, affublé d'une muselière. On le tâte, le remue dans tous les sens, lui fait des piqûres, lui met des produits ou des instruments dans ses orifices naturels, l'enduit de gels et de pommades. Un chien vit tous ces moments comme une atteinte à son intégrité physique, car ce qu'il déteste par-dessus tout, c'est d'être manipulé - a fortiori par des inconnus.
Par ailleurs, du fait de son extraordinaire odorat, il a tendance à mémoriser l'odeur bien particulière des cabinets vétérinaires, et il l'associe aux moments déplaisants qu'il y a vécus : un détartrage, une vaccination, une opération telle que la stérilisation, etc. De surcroît, ces visites chez le vétérinaire, même si elles sont à peu près régulières, sont trop espacées pour qu'il puisse finir par s'y habituer.
Enfin, le flair d'un chien lui permet de détecter la peur et/ou le stress des congénères qui l'ont précédé dans ces lieux, et qui ont laissé des phéromones lors de leur passage. C'est pourquoi il peut arriver que, alors que le trajet en voiture avec le chien s'était très bien déroulé, ce dernier se fige sur place dès qu'il franchit la porte du cabinet vétérinaire.
Certaines parties du corps, telles que les pattes, les oreilles ou la queue, peuvent être très sensibles chez les chiens. Or, ces zones sont immanquablement auscultées par un vétérinaire à intervalle régulier pour détecter d'éventuelles blessures, fractures, infections et autres troubles. Le maître lui-même doit d'ailleurs régulièrement entretenir les oreilles de son chien afin de prévenir l'apparition de certaines maladies telles que la gale auriculaire ou les otites. Pour que l'exercice se déroule au mieux, il est important de désensibiliser son chien en l'habituant dès son plus jeune âge à être manipulé.
Procédez à divers types de contact, allant du simple brossage du poil du chien aux caresses et aux malaxages, tout en alternant les positions : c'est une bonne occasion pour en même temps faire travailler à son chien les ordres de base (debout, assis et couché). Examinez les yeux, oreilles, pattes et coussinets, et pensez aussi à lui faire ouvrir la gueule et lui toucher les dents et les gencives : cela le rendra du même coup plus docile pour le brossage des dents du chien.
Pour ne pas le stresser ou lui faire mal, agissez toujours avec douceur et progressivement. Chaque fois qu'il se comporte sagement, récompensez-le par des caresses, des encouragements verbaux, et occasionnellement une friandise pour chien.
Une fois qu'il est bien habitué à être manipulé, vous pouvez réitérer l'exercice en le faisant préalablement monter sur une table, à l'instar de ce qui se passe réellement chez le vétérinaire. Si son poids est déjà conséquent, faites-vous aider pour ne pas risquer de lui faire mal. De la même façon que précédemment, manipulez-le avec douceur, et récompensez-le au fur et à mesure de sa docilité. Il associera rapidement ces exercices à un souvenir positif.
Comme souvent, plus la désensibilisation est commencée tôt, plus elle est efficace.
Même si votre compagnon n'appartient pas aux chiens catégorisés comme dangereux, le port d'une muselière est parfois requis lors d'une intervention délicate chez le vétérinaire, car la peur comme la douleur peuvent transformer le plus gentil des toutous en chien agressif.
Pour y habituer son chien, mieux vaut procéder de manière progressive, en commençant par la lui faire porter pendant une durée relativement courte, par exemple lors d'une promenade ou d'une séance de jeu avec son chien, ou même sans raison particulière. Chaque fois qu'il accepte d'être muselé sans faire d'histoire, félicitez-le et caressez-le. Ainsi, le chien n'associera pas l'accessoire à des moments forcément désagréables.
Un chien a tendance à apprendre par association et par habituation, en répétant une action un certain nombre de fois. Or, les visites chez le vétérinaire, même si elles sont à peu près régulières, sont trop espacées pour qu'il puisse s'y habituer. Pour démystifier l'exercice et le rendre aussi banal (ou presque) qu'une simple promenade, essayez de l'amener plus souvent à la clinique, sans nécessairement que ce soit pour une auscultation complète.
Vous pouvez par exemple le faire peser à intervalle régulier : en plus de surveiller son poids de près et d'éviter tout risque de surpoids ou d'obésité du chien, ceci permet d'éviter qu'il n'associe la clinique aux piqûres des vaccins et à des manipulations diverses. De la même façon, si vous devez passer acheter certains médicaments ou produits chez votre vétérinaire (par exemple un collier anti-tiques pour chien), faites-vous accompagner de votre toutou. Le personnel de la clinique sera toujours ravi de l'accueillir et de le caresser, et il associera alors le lieu à un sentiment positif.
Une trop longue attente ou un excès d'émotivité pourrait générer un sentiment d'inconfort chez votre toutou, voire l'amener à se soulager inopinément, même s'il s'agit d'un chien propre en temps normal.
Pour éviter les accidents gênants, particulièrement fréquents si vous avez un chien stressé, donnez-lui l'occasion de se défouler avant le rendez-vous chez le vétérinaire. Par exemple, partir effectuer une longue promenade avec son chien lui permet non seulement de se dépenser, mais aussi de faire ses besoins et donc d'être plus à l'aise dans la salle d'attente. Jouer avec son chien ou faire du sport avec son chien en amont de la visite sont d'autres bons moyens de le mettre dans les meilleures dispositions avant cette dernière.
Prévoyez tout de même un temps de pause entre l'activité et la consultation, pour lui laisser le temps de récupérer. Il ne doit pas arriver chez le vétérinaire tout excité et avec un rythme cardiaque élevé.
Si la voiture et/ou la cage de transport du chien ne sont utilisées que pour le conduire chez le vétérinaire, il ne tardera pas à faire le lien entre les deux et pourrait même refuser d'y mettre les pattes, ne sachant que trop ce qui l'attend ensuite.
Pour éviter qu'elle ne soit systématiquement associée à un événement négatif, vous pouvez utiliser la cage du chien en intérieur : il est possible par exemple de la laisser près de son lieu de couchage ou de sa litière, pour qu'elle fasse partie de son environnement habituel. Vous pouvez également vous en servir comme accessoire de jeu et/ou d'éducation, en lui ordonnant successivement de rentrer dans la cage, y rester un moment et en sortir, et en le récompensant à chaque fois qu'il obéit. Vous avez d'ailleurs tout un intérêt à procéder de la même façon avec votre véhicule, pour de la même manière éviter le stress du chien en voiture. De cette façon, ni l'un ni l'autre ne susciteront d'inquiétude exagérée chez votre compagnon.
De fait, le processus d'habituation est exactement le même si le chien a le mal des transports. Par conséquent, l'intérêt de l'exercice est double : non seulement il sera moins stressé sur le chemin de la clinique vétérinaire, mais en plus de cela, il sera possible de voyager en voiture avec son chien l'esprit beaucoup plus tranquille.
Si aucune des solutions précédentes n'est parvenue à réduire le stress du chien et que chaque visite chez le vétérinaire est une épreuve, il est possible de lui fournir un traitement adéquat, destiné à le calmer.
Vous pouvez opter pour un traitement classique à base de tranquilisants, ou privilégier des solutions plus naturelles, comme l'homéopathie pour chien. Ces produits peuvent aider votre animal à mieux gérer ses émotions, mais l'anxiété du chien peut être telle qu'ils ne suffisent pas à régler le problème.
Dans tous les cas, parlez-en à un spécialiste avant de prendre votre décision : il vous indiquera le traitement le mieux adapté à votre animal.
Naturellement, un chien a tendance à être inquiet lors de ses premières visites chez le vétérinaire : il se trouve dans un lieu qu'il ne connaît pas, attend (parfois longtemps) en compagnie d'autres animaux inconnus souvent au moins aussi angoissés que lui, se fait manipuler par un étranger, subit des piqûres du fait des vaccins, etc. Pour ne pas renforcer son stress, évitez d'arriver trop longtemps avant l'heure du rendez-vous, car une attente prolongée dans la clinique du vétérinaire ne ferait que l'inquiéter davantage.
Si vous voyez votre animal s'agiter et lancer des coups d'oeil inquiets vers la porte de la salle de consultation, ne le caressez pas et ne le réconfortez pas par des mots gentils, car il en conclurait au contraire que son inquiétude est justifiée. Proposez-lui plutôt une occupation ou donnez-lui son jouet préféré : jouer avec son chien est en effet le meilleure façon de lui changer les idées et de lui éviter une montée de stress progressive à force de rester passif. Si pour une raison ou une autre il n'est pas possible de l'occuper par le jeu, contentez-vous de l'ignorer.
En tout état de cause, ne soyez pas stressé vous-même, car le chien perçoit les émotions exprimées par son maître. Restez calme et posé, si vous voulez avoir une chance que votre chien fasse de même !