Pollinisatrice par excellence, l'abeille est un petit insecte volant appartenant à l'ordre des hyménoptères - au même titre notamment que la guêpe, le frelon ou la fourmi. Il en existe plus de 20.000 espèces à travers le monde, parmi lesquelles figure le bourdon - qui est donc en fait une abeille, et non un animal distinct.
Contrairement à ce que l'on croit souvent, seule une minorité des abeilles vivent en colonies et produisent du miel. Par contre, toutes se nourrissent du nectar des fleurs.
Un autre point commun de ces différentes espèces est leur capacité de piquer pour se défendre. De nombreux humains sont ainsi victimes chaque année de piqûres d'abeilles, mais les représentants de la gent canine ne sont pas non plus épargnés.
Il est donc utile de connaître les situations à risques pour un chien, d'être capable de remarquer qu'il s'est fait piquer et de savoir comment il convient alors de réagir.
Comme la guêpe ou le frelon, l'abeille est dotée d'un dard, situé à l'extrémité de son abdomen. Elle s'en sert pour se défendre contre ce qu'elle considère être une menace - notamment un prédateur.
Ce dard est lui-même relié à une glande à venin : en cas de piqûre, il injecte des toxines dans l'organisme de sa victime, à travers la peau. Cela cause immédiatement une vive douleur au niveau de la zone touchée. Néanmoins, cette piqûre reste la plupart du temps passagère et sans gravité ; elle vise en fait surtout à faire fuir l'animal menaçant.
Toutefois, une piqûre d'abeille peut s'avérer dangereuse - voire mortelle - pour un chien si elle touche son appareil respiratoire (gueule, cou...), s'il est allergique au venin et/ou s'il se fait piquer à plusieurs reprises. Une prise en charge d'urgence chez un vétérinaire est alors nécessaire pour éviter une potentielle catastrophe.
Par ailleurs, il existe dans tous les cas un risque d'infection au niveau de la lésion causée par la piqûre, quand bien même cette dernière en soi n'a rien de grave.
Un chien n'est pas un prédateur d'abeilles - pas plus d'ailleurs qu'un humain. Néanmoins, s'il essaie d'en attraper une qui vole à proximité (que ce soit par jeu ou par instinct de prédation), il risque de se faire piquer en représailles. Par ailleurs, le petit insecte peut trouver cet animal menaçant et chercher à s'en protéger, s'il s'approche un peu trop d'elle ou de sa ruche, ou s'il lui marche accidentellement dessus.
Les abeilles vivant en colonie sont plus dangereuses que les solitaires : non seulement elles ont tendance à piquer plus facilement, mais en plus elles libèrent des phéromones lorsqu'elles se sentent menacées afin d'appeler le reste de la ruche à la rescousse.
Néanmoins, quelle que soit la situation, le risque de piqûre d'abeille existe surtout du printemps à l'automne. En effet, elles hibernent dans un abri pendant la saison froide : les chances d'en croiser une en hiver sont donc très faibles.
Contrairement au cas d'un chien mordu par un serpent, une piqûre d'abeille isolée est rarement grave pour un représentant de la gent canine - comme d'ailleurs pour un humain. En effet, une plus faible quantité de venin est injectée, et de toute façon celui-ci a normalement un effet moins néfaste sur l'organisme.
Par contre, elle peut être dangereuse si le chien est allergique au venin, s'il se fait piquer au niveau de la gueule ou du cou, ou encore en cas de piqûres multiples.
Lorsqu'un chien se fait piquer par une abeille une seule fois et n'est pas allergique au venin, les principaux symptômes qui apparaissent sont une vive douleur, une rougeur locale, un gonflement de la zone atteinte, ainsi que parfois des démangeaisons et/ou une induration (c'est-à-dire un durcissement local de la peau).
En l'absence de complications, ces symptômes durent généralement quelques heures, avant de finalement s'atténuer puis disparaître.
Toutefois, si la piqûre survient au niveau de la gueule ou du cou, le gonflement occasionné est susceptible d'engendrer des difficultés à respirer, voire une détresse respiratoire. La situation est alors bien plus grave, et une prise en charge adéquate s'impose.
Contrairement à une guêpe ou un frelon, une abeille ne peut piquer qu'une seule fois. En effet, lorsqu'elle pique, son dard cranté se détache de son corps et reste enfoncé dans la peau de sa victime, tout comme la glande à venin à laquelle il est relié ainsi qu'une partie de son abdomen. Cela cause d'ailleurs sa mort dans les heures qui suivent.
Néanmoins, cela ne signifie pas qu'un chien ne peut se faire piquer plusieurs fois : comme un humain, il est susceptible d'être attaqué par plusieurs abeilles en même temps. C'est particulièrement susceptible de se produire s'il s'approche d'une ruche, car il risque alors d'être perçu comme une menace par l'ensemble de la colonie - et non seulement par une abeille isolée.
En cas de piqûres multiples, la quantité de venin injectée dans son organisme est plus importante - au point qu'elle peut aller jusqu'à causer une intoxication. Le cas échéant, la réaction locale est généralement plus intense que lors d'une piqûre isolée, et d'autres symptômes sont susceptibles d'apparaître en quelques minutes à quelques heures : nausées, vomissements, diarrhée, hypotension, voire des convulsions ou un malaise.
Le nombre de piqûres problématique est difficile à définir dans l'absolu, car il dépend de chaque animal - et en particulier de son gabarit. Par précaution, mieux vaut considérer la situation comme potentiellement grave dès deux ou trois piqûres.
Comme un humain, un chien peut être allergique au venin d'abeille. Le cas échéant, une piqûre est généralement plus grave que s'il ne l'est pas.
Des symptômes apparaissent alors dans les heures qui suivent la piqûre, voire en seulement quelques minutes. Ils ressemblent beaucoup à ceux de piqûres multiples : problèmes cutanés étendus (rougeur, démangeaisons, gonflement, etc.), diarrhée, nausées, vomissements, chute de tension, malaise...
Dans les cas extrêmes, un gonflement brutal des voies respiratoires (gueule, trachée, gorge...) peut survenir et causer une détresse respiratoire. Il s'agit alors d'une urgence vitale.
Il convient au passage de souligner qu'un chien allergique au venin des abeilles ne l'est pas forcément à celui des guêpes, et inversement. Cela étant, il existe des individus qui sont allergiques à l'un et à l'autre.
Si un chien se fait piquer par une abeille en dehors d'une zone problématique (la gueule ou le cou) et n'est pas allergique au venin de cet animal, il n'y a pas lieu de paniquer : il s'agit d'une piqûre bénigne.
En revanche, en cas de piqûres multiples, d'une piqûre au niveau de la gueule ou du cou, ou encore si le chien est allergique au venin d'abeille, la situation est bien plus grave.
Quoi qu'il en soit, il convient de se montrer prudent en manipulant l'animal, car la douleur causée par la(es) piqûre(s) peut le conduire à mordre. L'idéal est alors de lui mettre une muselière, ou à défaut lui attacher la gueule avec une ceinture ou une corde - là encore en veillant à ne pas se faire mordre.
Certains gestes permettent de réduire la douleur d'un chien victime d'une piqûre bénigne d'abeille et de faciliter sa guérison.
La première chose à faire est de retirer le dard resté planté dans la peau. Le mieux pour cela est de racler la zone piquée à l'aide d'un objet non tranchant, comme une carte bancaire, le bord extérieur d'un couteau, ou éventuellement un ongle. Mieux vaut éviter en revanche d'utiliser une pince à épiler, qui risquerait d'écraser la poche à venin encore présente dans la peau et donc d'augmenter la quantité de toxine injectée.
Une fois que cela est fait, un bon moyen pour soulager la douleur de l'animal est d'approcher une source de chaleur de la zone piquée : un briquet, une allumette, une cigarette... En effet, le venin perd de sa toxicité lorsqu'il est exposé à la chaleur. Si ce n'est pas possible, on peut à l'inverse appliquer du froid (compresse froide, glaçon...) : cela contribue aussi à réduire la douleur, dans une moindre mesure. Mieux vaut toutefois envelopper alors la substance froide dans un mouchoir ou un tissu, car un contact direct avec la peau pourrait causer une brûlure locale et donc aggraver la situation.
Enfin, une fois que le chien semble avoir moins mal (généralement après quelques dizaines de minutes), il convient de laver la plaie avec de l'eau et du savon, puis de la désinfecter avec un désinfectant spécialement conçu pour la gent canine : on réduit ainsi le risque d'infection. Mieux vaut en revanche éviter d'utiliser un désinfectant fait pour les humains, car il est susceptible de contenir des substances dangereuses pour les chiens.
Si au bout de quelques heures l'état de l'animal ne semble pas s'améliorer, ou si d'autres symptômes apparaissent, mieux vaut appeler un vétérinaire sans attendre, pour avoir l'avis d'un professionnel.
Si un chien fait une réaction allergique au venin d'abeille, se fait piquer au niveau de la gueule ou du cou, ou souffre de multiples piqûres, il convient de réagir sans attendre. En effet, son pronostic vital est susceptible d'être engagé.
Le premier réflexe à avoir est de lui retirer son collier, s'il en porte un : cela réduit un peu le risque de détresse respiratoire si sa gueule et/ou son cou se mettent à gonfler.
Il faut ensuite appeler un vétérinaire sans attendre (ou à défaut un centre antipoison pour animaux) et lui décrire la situation, afin d'avoir son avis. S'il considère que la situation est effectivement grave, il demande normalement à ce qu'on lui amène l'animal le plus vite possible, en vue de mettre en place un traitement adapté.
Dans la mesure où les abeilles sont présentes partout dans l'environnement, il est difficile de protéger totalement son chien contre le risque de piqûre. Le garder en intérieur pendant la belle saison pourrait certes limiter drastiquement le risque, mais ce n'est évidemment pas une solution envisageable tant cela serait dommageable pour son bien-être. Quelques mesures simples aident toutefois à réduire les chances qu'il se fasse piquer. Elles sont d'autant plus utiles dans le cas d'un chien allergique au venin des abeilles, compte tenu des risques qui pèsent sur lui en cas de piqûre.
En premier lieu, si l'on possède un jardin, mieux vaut évidemment s'abstenir d'y installer une ruche, ou a minima entourer cette dernière d'une clôture assez large pour empêcher l'animal de s'en approcher.
Si l'on repère un essaim d'abeilles dans le jardin ou à proximité (par exemple dans une souche d'arbre ou sur une branche), il convient de contacter un apiculteur local : ce dernier devrait être ravi de le récupérer pour agrandir son élevage.
Par ailleurs, si l'on possède des fleurs chez soi - a fortiori des fleurs qui attirent naturellement les abeilles, comme la lavande, la menthe ou la sauge -, mieux vaut que l'animal s'en tienne à distance. Au besoin, on peut par exemple installer une clôture temporaire tout autour le temps de la floraison.
Ces différentes précautions permettent de réduire le risque de piqûre, mais il est impossible de l'éliminer totalement. Dans le cas d'un chien allergique au venin d'abeille, cela peut évidemment être assez angoissant : il faut donc redoubler de vigilance pour éviter un drame. Néanmoins, il est possible de lui faire suivre un processus de désensibilisation mis en place par un vétérinaire. Il s'agit d'un traitement qui prend plusieurs années et qui est plutôt coûteux (d'autant qu'il est peu pris en charge par les assurances santé pour animaux), mais qui s'avère globalement efficace sur le long terme pour limiter la gravité des symptômes d'allergie en cas de piqûre.
L'abeille est un petit insecte présent partout dans notre environnement. Que ce soit envers les humains ou envers les chiens, elle est globalement pacifique - en tout cas plus que la guêpe ou le frelon. Néanmoins, elle est susceptible de piquer si elle ressent une menace.
Une piqûre reste la plupart du temps bénigne, même si elle est douloureuse. Il arrive toutefois qu'elle soit grave, notamment si le chien est allergique au venin, s'il se fait piquer de nombreuses fois, ou si la zone touchée est sa gueule ou son cou. Il est alors conseillé de contacter un vétérinaire dans les plus brefs délais pour évaluer la gravité de la situation.
Le risque de piqûre ne doit toutefois pas faire oublier l'utilité des abeilles sur le plan écologique, ni les vertus du miel pour les chiens - en tout cas en théorie. Il serait en effet efficace pour soulager la toux, lutter contre les microbes, soulager une inflammation...