Il est de notoriété publique que la plupart des chiens sont gourmands, et qu’ils disent rarement non lorsqu’on leur propose de la nourriture - a fortiori s’il s’agit d’aliments qu’ils apprécient, comme de la viande ou du poisson.
De là à en quémander, il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent pas à franchir... Souvent jugée mignonne et inoffensive, cette manie est pourtant plus problématique qu’il n’y paraît de prime abord : mieux vaut donc y mettre un terme le plus tôt possible.
Quelles raisons peuvent conduire un chien à quémander de la nourriture, que ce soit quand on est à table ou à un autre moment ? Est-ce problématique de répondre favorablement à de telles demandes ? Comment faire cesser ce comportement ?
Qu’un chien qui a faim fasse savoir à son maître que l’heure du repas a sonné - quand on le nourrit à heures à peu près fixes - et qu’il a hâte de recevoir sa gamelle n’a pas grand-chose de problématique ni de surprenant.
En revanche, qu’il se manifeste entre ses repas pour obtenir un petit quelque chose supplémentaire (généralement avec un regard tout triste et implorant) n’est pas une attitude normale. C’est dans ces situation-là que l’on peut dire qu'il mendie - ou quémande - de la nourriture.
Il peut s’agir de croquettes supplémentaires ou d’un petit supplément de pâtée, mais le plus souvent, c’est la nourriture de ses maîtres qui l’intéresse : viande, bout de gras, poisson, restes de carcasse, fromage, glace, sucrerie...
Quand on s’interroge sur ce qui pousse un chien à réclamer de la nourriture, la première explication qui vient en tête est qu’il a sans doute un petit creux.
Dans la réalité, les choses sont souvent un peu plus complexes que cela - d'ailleurs, il peut très bien arriver qu'il mendie alors qu'il vient juste de finir son repas. Il peut aussi le faire par simple gourmandise, mais aussi avec des motivations n'ayant rien à voir avec la nourriture elle-même : par exemple une volonté de recevoir de l’attention ou de s’affirmer comme chef de la meute familiale.
Contrairement à un chat, qui lui mange de toutes petites portions tout au long de la journée, un chien se nourrit un peu comme un humain : il fait généralement un ou deux gros repas par jour, et digère le reste du temps. Il faut dire qu’il possède un estomac assez volumineux, qui lui permet d’engloutir de grandes quantités de nourriture en une seule fois - ce qui n’est pas le cas d'un petit félin.
Fonctionner ainsi n'est en rien problématique, dès lors que les quantités de nourriture qu'il ingère correspondent bien à ses besoins et que les repas sont bien espacés. Dans le cas contraire, il est tout à fait susceptible d'avoir régulièrement faim entre deux repas, et de quémander de la nourriture afin d'y remédier.
Une autre explication courante du comportement d'un chien qui demande de la nourriture est tout simplement la gourmandise. En effet, le meilleur ami de l'Homme aime généralement manger, même s’il n’a pas faim. En général, il raffole de la viande, des poissons, de la charcuterie, du fromage ou encore des plats sucrés.
Tous ces aliments sont à ses yeux bien plus appétissants que des croquettes (le type d'aliment pour chien le plus utilisé de nos jours) ou même que de la pâtée. Par conséquent, s'il est nourri de cette façon, il y a des chances que la cause de son attitude soit simplement la gourmandise. C’est en tout cas souvent pour cette raison qu'un chien commence à réclamer et prend cette mauvaise habitude, dont il ne se départit pas si aisément ensuite.
Il peut cela dit aussi réclamer par gourmandise s'il est nourri au BARF et donc reçoit chaque jour une grande quantité de viande et/ou de poisson, mais c'est tout de même moins probable.
Il n’y a pas que la nourriture qu'un chien apprécie : il aime aussi d’obtenir l’attention de son maître, a fortiori s’il est un tant soit peu affectueux. Réclamer à manger peut ainsi être simplement un moyen d’attirer le regard sur lui, ne serait-ce que quelques instants.
N’importe quel chien peut se conduire de la sorte, mais les chances que cela se produise sont plus élevées s’il ne reçoit habituellement pas l’attention dont il a besoin pour être heureux et se sentir bien dans son foyer. Un animal qui se sent seul et délaissé toute la journée est ainsi susceptible de recourir à ce type de stratagème pour se faire entendre.
Dans un tel cas de figure, mendier de la nourriture n'est pas la seule option dont il dispose : il peut aussi par exemple adopter un comportement destructeur et s’en prendre à des meubles (fauteuil, panier...) ou des objets (chaussures, jouets...), ou encore émettre toutes sortes de vocalises : aboiements intempestifs, gémissements...
Dans une meute de chiens, les repas se déroulent selon un ordre bien précis : les individus dominants mangent en premier, puis ceux qui se situent juste en-dessous, et ainsi de suite jusqu’aux moins bien placés (c’est-à-dire les dominés). Dans la meute que constitue la famille, le maître occupe le rôle de dominant et doit donc se nourrir en premier ; son compagnon lui doit attendre son tour, puisqu'il est censé être le dominé.
S'il se met alors à réclamer de la nourriture, ce peut être le signe qu'il cherche à accéder à un rang plus élevé dans la hiérarchie, voire qu'il considère qu'il l'a déjà : manger en même temps que son maître (même en petite quantité) revient en effet à avoir le même rang que ce dernier, c’est-à-dire celui de chef de meute. C'est un comportement présent chez toutes les races sans distinction mais que l'on retrouve tout de même plus couramment chez les races de chiens dominants, comme l'Akita Inu.
Lorsque ce comportement a effectivement une visée hiérarchique, il s’accompagne généralement d’autres problèmes de comportement : le chien fait volontairement durer ses repas en mangeant très lentement, il prend possession du canapé ou du lit et devient agressif si l’on tente de l’en déloger, il refuse de rendre un jouet qu’on lui a lancé (par exemple une balle ou un frisbee), etc. C’est le cas le plus difficile à gérer, car il va au-delà d’un simple caprice lié à la nourriture...
En théorie, un chien peut réclamer à n’importe quel moment. Dans la pratique, il le fait souvent lorsque ses propriétaires sont en train de manipuler de la nourriture et/ou de manger. En quelque sorte, comme le dit l'adage, « l’occasion fait le larron ».
Ainsi, les situations où ce comportement est le plus susceptible d'apparaître sont :
D'ailleurs, le chien ne se limite généralement pas à une seule occasion : s’il quémande, il y a des chances qu’il le fasse aussi bien pendant les repas que lors de leur préparation ainsi que des moments de grignotage - a fortiori s’il a l’habitude que l’on réponde favorablement à ses demandes.
Tout dépend néanmoins de la raison pour laquelle il mendie. En particulier, si c’est parce que ses repas sont trop espacés, il a alors faim toujours vers la même heure et quémande donc globalement à ce moment-là, sans nécessairement le faire le reste du temps.
Le fait qu’un chien quémande à manger peut sembler mignon, ou tout du moins amusant - en particulier s'il prend une expression attendrissante pour parvenir à ses fins.
Dans la réalité, ce comportement peut vite problématique pour tout le monde : il est gênant pour le maître, susceptible de nuire à la relation entre les deux protagonistes, et risque d'avoir des conséquences sur la santé de l'animal si celui-ci obtient trop souvent satisfaction.
Comme pour un humain et contrairement à un chat, le grignotage n’est pas un comportement alimentaire recommandé pour un chien.
Tout d'abord, en plus de rendre plus difficile le suivi des portions qu’il ingère au quotidien, il risque de déséquilibrer son régime alimentaire et d'entraîner un surpoids. En effet, il est difficile de connaître exactement l'apport nutritionnel que ce surplus représente, afin d'ajuster les rations données lors de ses repas pour en tenir compte. Au demeurant, la nourriture qui lui est offerte lorsqu’il réclame est rarement aussi diététique que son alimentation habituelle.
En plus de cela, grignoter perturbe son transit intestinal : contrairement à celui d'un chat, l'appareil digestif d'un chien n’est pas fait pour ingurgiter des petites doses de nourriture tout au long de la journée. S'il est un peu fragile, cette mauvaise habitude risque de se traduire par divers troubles digestifs : des flatulences, des selles molles, des diarrhées...
Enfin, le grignotage est globalement mauvais pour les dents, et augmente le risque de carie. En effet, manger - et même simplement mâcher - modifie le niveau d’acidité de la salive, rendant celle-ci moins apte à prémunir les dents des caries qui pourraient s’y former. Certes, un chien est généralement moins sujet aux caries qu'un humain ; néanmoins, il n’est pas totalement à l’abri pour autant, a fortiori en cas de mauvaises habitudes alimentaires.
Le grignotage en lui-même est problématique, mais c’est encore pire s’il conduit à donner à son chien des aliments destinés aux humains : fromage, charcuterie, bout de viande, chips, gâteau...
En effet, même s'ils sont alléchants à ses yeux, ils ne sont généralement pas du tout adaptés à son régime alimentaire car ils sont trop gras, trop sucrés et/ou trop salés pour lui. S'il absorbe une quantité anormalement élevée de gras et/ou de sucre, il risque de développer du surpoids - voire de devenir obèse. Dans le cas du sel, il existe carrément un risque d'intoxication voire de décès, en particulier pour un chiot ou une race de petite taille.
En outre, non contente d’être souvent inadaptée pour eux, la nourriture des humains contient toutes sortes d’aliments toxiques pour les chiens. C'est le cas par exemple du chocolat, mais aussi du café, de l’oignon, de l’ail, du poireau, de l’alcool, de certains fruits comme le raisin ou la framboise, du xylitol (un édulcorant présent dans les bonbons, confiseries et plats sucrés), etc. Autrement dit, en voulant lui faire plaisir et cédant à sa demande, on risque en fait de lui causer du tort et l’envoyer tout droit aux urgences vétérinaires...
On ne s'en rend pas forcément compte au début, mais dès lors qu'on commence à céder face à un animal qui quémande, on risque fort d'entrer dans un véritable cercle vicieux dont il est ensuite bien difficile de sortir.
En effet, un chien apprend essentiellement par association et répétition, c’est-à-dire qu’il mémorise et reproduit les comportements qui lui procurent quelque chose de positif. S’il constate que son attitude porte ses fruits et lui permet effectivement d'obtenir la nourriture (ou l'attention) qu’il convoitait, il y a de fortes chances qu’il recommence la fois suivante. À terme, il risque de finir par réclamer en permanence, ce qui a toutes les chances d'être particulièrement pénible.
La question de ne plus céder finit ainsi généralement par se poser à un moment ou un autre. Mais il est alors souvent déjà trop tard, et l'intéressé ne l'entend pas vraiment de cette oreille. Il ne comprend pas pourquoi on lui refuse soudain quelque chose qu’on lui a accordé jusqu’à présent, ce qui ne manque pas de lui causer du stress. Il peut même devenir agressif quand on le repousse, en particulier s’il se considère comme le chef de la famille. On peut le voir alors gratter la table ou la jambe de son maître, voler de la nourriture directement dans l’assiette, aboyer bruyamment, grogner, s’en prendre à des objets (chaussons, coussin, journaux...), etc. Il faut alors beaucoup de patience et de savoir-faire - voire l'expertise d'un comportementaliste professionnel - pour lui faire perdre cette vilaine habitude et retrouver une situation normale.
Un autre aspect auquel on ne pense pas forcément si on donne quelque chose à son compagnon lorsqu'il quémande est le risque qu'il se mette à faire des caprices.
En effet, un chien très malin comprend alors rapidement que quémander est un bon moyen d'obtenir une nourriture qui lui plaît davantage que celle qu'on lui donne habituellement. Il peut ainsi finir par faire semblant de bouder sa gamelle, sachant très bien qu’en réclamant un peu il parviendra à obtenir à la place des choses qui trouvent nettement plus grâce à ses yeux : viande, charcuterie, poisson...
Dans l’ensemble, ce sont souvent les petits chiens comme le Yorkshire qui se conduisent de cette façon, mais n’importe quel représentant de la gent canine peu satisfait du contenu de sa gamelle est susceptible se comporter ainsi.
Avoir un chien qui réclame de la nourriture - que ce soit ponctuellement ou fréquemment - est pénible, mais n’est pas une fatalité : différentes initiatives permettent de diminuer ce comportement, voire de le faire cesser.
La première chose à faire est de s’assurer qu’il est nourri correctement, et donc que son attitude n’est pas motivée par le fait d'être sous-alimenté. Si ce n’est pas le cas, il faut travailler sur le plan comportemental pour tâcher de régler le problème - quitte à se faire aider d’un comportementaliste canin en cas de difficultés.
Si un chien mendie souvent de la nourriture, c’est peut-être simplement parce qu’il a faim et a besoin d’un petit encas pour tenir jusqu’au repas suivant. Il faut donc commencer par s’assurer que ses besoins alimentaires sont bel et bien comblés, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Le mieux est de se faire aider d’un vétérinaire disposant de connaissances solides dans tout ce qui a trait à la nutrition des chiens.
Cela dit, le problème peut ne pas se situer au niveau de ce qu'on lui donne à manger, mais plutôt du nombre de repas. C’est particulièrement vrai si on ne le nourrit qu’une fois par jour : il a bien plus de chances d'avoir faim par moments si la même quantité lui est fournie en un seul gros repas qu'en plusieurs petites rations espacées tout au long de la journée. Cela étant, contrairement à ce qui est souvent possible avec un chat, lui laisser sa nourriture librement accessible à tout moment ne serait pas une bonne idée : ce serait mauvais pour son régime ainsi que pour son tube digestif. En revanche, il est tout à fait possible - et recommandé - de répartir sa ration quotidienne en deux ou trois repas, au lieu de seulement un ou deux.
L'intervalle entre les repas a aussi de l'importance : mieux vaut faire en sorte que les rations soient équitablement réparties tout au long de la journée - si c'est possible. Le risque de petite fringale n'en sera que plus faible.
En procédant de la sorte, on limite les chances qu’il quémande, quand bien même son comportement est motivé par autre chose que la faim. En effet, un chien rassasié est dans tous les cas moins tenté de réclamer à manger. Du reste, ce n'est pas le seul intérêt : c’est mieux aussi pour son transit intestinal, et limite le risque de problèmes graves tels que la dilatation-torsion de l’estomac.
Il n’est pas toujours évident de consacrer à son animal toute l’attention qu’il demande ou qu’il mérite, en particulier lorsqu'on a un emploi du temps chargé : les occasions et/ou la motivation ont tôt fait de manquer. Or, que l'on soit ou non à même de les satisfaire, ses besoins en la matière restent les mêmes, et il est nécessaire qu'ils soient comblés pour qu'il puisse être heureux.
On tend parfois à l'oublier, mais il existe mille et une façons de lui consacrer de l’attention au quotidien : jouer avec lui, lui faire des câlins (si tant est qu'il apprécie cela, bien sûr), l’emmener en promenade, lui apprendre des tours, partager toutes sortes d'activités avec lui... Ce ne sont pas les options qui manquent pour le distraire et le rendre heureux.
Cela dit, tous les chiens n'ont pas le même besoin d’attention : certains sont très demandeurs, tandis que d’autres sont bien plus autonomes et savent s’occuper même s'ils se retrouvent seuls de longs moments - du moins dans une certaine limite. La race a une influence déterminante en la matière, mais ce n’est pas le seul critère. Quoi qu'il en soit, il faut consacrer à son animal suffisamment d'attention par rapport à ses besoins. En cas de doute concernant ces derniers, le mieux est de se tourner vers un vétérinaire ou un comportementaliste canin (ou l'éleveur auprès de qui il a été adopté, le cas échéant) pour y voir plus clair.
Quand bien même il est bien nourri et reçoit toute l’attention nécessaire, il y a des chances qu’un chien réclame un jour ou l'autre un peu de nourriture, a fortiori s'il est un tantinet gourmand. Une règle importante pour lutter contre cette mauvaise habitude est de ne pas la laisser s'installer, ce qui suppose de ne jamais céder à ses demandes : quelle que soit la situation, il faut les ignorer.
Cela n’a rien d’évident, car il est susceptible de faire preuve d’une grande ingéniosité pour parvenir à ses fins. Visage triste, regard larmoyant, gémissement plaintif, petits coups de patte affectueux... : ce ne sont pas les moyens qui lui manquent pour faire craquer son maître et s’attirer ses bonnes grâces. À cela s’ajoute la culpabilité que celui-ci pourrait avoir d'éconduire et frustrer son compagnon, avec à la clef l’impression d’être un mauvais maître.
La bonne attitude à adopter est pourtant bel et bien de l'ignorer quand il se comporte de la sorte. En effet, ne pas répondre à ses sollicitations est le meilleur moyen de le dissuader de recommencer, et donc d'éviter qu'une mauvaise habitude ne s'installe - ou d'y mettre fin, si elle est déjà présenter. Il ne faut ni le gronder, ni lui parler, ni même le regarder, mais simplement faire comme s'il n'était pas là.
Comme n'importe quelle autre, cette règle doit être appliquée de manière constante pour s'avérer efficace - à la fois dans le temps et d'une personne à l'autre. Du reste, le chien ne comprendrait pas qu’on cède à ses demandes à certains moments et qu’on les ignore à d’autres. Et si on laisse par exemple les enfants lui donner de la nourriture lorsqu'il réclame (tout en se gardant bien de le faire soi-même), il a tôt fait de comprendre vers qui se tourner pour parvenir à ses fins...
Dans le cas d'un chien qui se montre ingérable et continue à quémander sans cesse malgré les refus, une solution envisageable est de le faire systématiquement sortir de la pièce lorsqu'on manipule de la nourriture : la cuisine quand on est en train de préparer à manger, le salon pendant les repas, etc.
D'ailleurs, il est de manière générale préférable de ne pas manger en présence de son compagnon : cela évite non seulement de le tenter, mais aussi qu’il se précipite sur les éventuels morceaux de nourriture qui tomberaient au sol. En plus de cela, c’est une bonne façon de lui faire comprendre qu’il n’est pas le chef de famille, et donc d’instaurer plus facilement la hiérarchie dans le foyer.
Si on décide effectivement de l'éloigner pendant les repas voire en amont de ces derniers, le mieux est alors de le faire patienter dans une pièce calme - par exemple celle où se trouve son panier. On peut d'ailleurs lui laisser quelques jouets pour qu’il ait de quoi s’occuper en attendant.
Les bonnes pratiques qui précèdent sont les plus efficaces pour empêcher qu’un chien se mette à réclamer à manger ou mettre fin à cette habitude si elle est déjà installée.
Toutefois, dans ce dernier cas, elles ne suffisent pas toujours à régler le problème. En effet, si ce comportement est ancré en lui depuis longtemps, il n'est pas aisé de l'en départir, et il y a des chances que les résultats ne soient pas facilement au rendez-vous.
C’est encore plus vrai s'il se montre agressif lorsqu'on tente de ne pas céder à ses demandes, car il ne suffit alors pas de l’ignorer pour que les choses rentrent dans l’ordre. Dans une telle situation, le problème est généralement plus large qu'une simple question de nourriture : c’est la hiérarchie que l’on a mise en place (ou laissé se mettre en place), voire toute la relation que l’on a construite avec lui, qu’il faut alors revoir. Ce n’est évidemment pas une mince affaire, et une bonne dose de connaissances et de subtilité est généralement nécessaire : mal s’y prendre pourrait rendre la relation encore plus compliquée et conflictuelle, avec même à la clef un risque d'accident (morsure...).
Par conséquent, se tourner vers un comportementaliste canin a de grandes chances d'être plus approprié que de tenter de trouver une solution par soi-même. En plus de bénéficier d'un regard extérieur, un tel professionnel est un spécialiste de la psychologie du meilleur ami de l’Homme : il est donc le mieux à même de comprendre ce qui dysfonctionne dans la relation, et de proposer toutes sortes de solutions pour régler le problème.
Cela peut toutefois représenter une dépense non négligeable, puisqu'il faut généralement compter entre 50 et 100 euros pour la première séance (celle qui permet de bien identifier le problème), puis autour de 50 euros pour chacune des séances supplémentaires nécessaires à la mise en place de solutions adéquates et au suivi des progrès réalisés.
Le comportement d'un chien qui mendie à table, pendant la préparation des repas ou à n’importe quelle autre occasion peut sembler mignon, mais ne l’est en fait pas du tout. Si on cède à sa demande, il y a des chances qu’il recommence la fois suivante, et ainsi de suite jusqu’à ce que la situation devienne invivable.
Il est donc important d'empêcher que ce comportement ne devienne une habitude, ou d'y mettre fin au plus vite si on constate que celle-ci a commencé à s'installer - quitte à se faire aider par un comportementaliste.
Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne peut pas faire plaisir à son compagnon avec de la nourriture : il faut simplement respecter certaines conditions, afin d'éviter tout problème. En particulier, il doit s'agir de nourriture pour chien, et non destinée aux humains (par exemple des friandises spécialement conçues pour la gent canine), et on ne doit lui en offrir qu’à des occasions précises, par exemple pour le féliciter d’un bon comportement ou pour une fête.
En tout état de cause, céder à ses caprices ne serait bon pour personne : être un bon maître implique notamment de savoir se faire respecter de son animal et lui imposer des limites - cela vaut d'ailleurs pour la nourriture comme pour le reste.