Un chien qui aboie beaucoup peut être gênant pour sa famille, mais aussi pour son entourage : il est fréquent que des aboiements intempestifs nuisent aux relations de voisinage. Pour y mettre fin, certains propriétaires sont tentés d’avoir recours à l’utilisation d’un collier anti-aboiements, souvent présenté par les vendeurs comme une solution miracle et parfaitement inoffensive pour l’animal.
Pourtant, dans le même temps, nombreux sont les comportementalistes qui déconseillent fortement cette méthode pour faire cesser les aboiements de son chien.
Qu’en est-il réellement ? Les colliers anti-aboiements sont-ils efficaces ? Ont-ils un impact sur la santé physique ou mentale de l’animal ?
Un collier anti-aboiement ressemble à un collier pour chien classique, si ce n’est qu’il est muni d’un petit boîtier et d’un microphone ou d’un capteur de vibration des cordes vocales. C’est lui qui permet de détecter à tout moment si le chien est en train d’aboyer. Le cas échéant, le boîtier déclenche une sanction, qui induit généralement une sensation désagréable pour l’animal au niveau de son cou (choc électrique, vibrations, ultrasons, etc.). Sur certains modèles, l'on peut aussi déclencher la sanction soi-même à distance en appuyant sur une petite télécommande.
Le collier anti-aboiement fonctionne donc sur le principe de la punition positive, le but étant que l’animal cesse de lui-même d’aboyer par crainte de recevoir une nouvelle sanction. Il est surtout utilisé dans le cas d’un chien qui aboie beaucoup lorsque son maître est absent, au point de gêner le voisinage. Les résultats peuvent être très rapides, puisqu’en quelques semaines - voire quelques jours - la plupart des toutous cessent d’aboyer d’eux-mêmes quand ils portent ce collier. Dès lors que c’est le cas, il devient même possible de le leur faire porter sans le mettre en marche, car l’effet dissuasif est devenu suffisamment efficace pour qu’ils réfrènent d’eux-mêmes leurs vocalises.
Les premiers colliers anti-aboiement sont apparus au début des années 60 aux Etats-Unis. Dès les années 80, certaines autorités du pays commencèrent à mettre en garde contre leurs dangers pour la santé du chien. Cela ne les empêcha pas de continuer à se démocratiser dans le pays, en particulier durant les années 90, grâce au développement des micro-processeurs et à l’augmentation de la durée de vie des batteries.
Ils se répandirent également à l’étranger, au point qu’ils sont aujourd’hui utilisés dans de nombreux pays occidentaux, dont la France, la Belgique et le Canada. Par exemple, une enquête menée auprès de 1251 propriétaires de chiens vivant en France, intitulée « Questionnaire survey on the use of different e-collar types in France in everyday life with a view to providing recommendations for possible future regulations » et publiée en 2018 dans le Journal of Vetenary Behavior, conclut que près de 26% d’entre eux avaient déjà eu recours au moins une fois à un collier électrique pour tâcher de canaliser les aboiements de leur animal de compagnie.
Pourtant, dans le même temps, les spécialistes du comportement canin remettent de plus en plus en cause leur utilisation, arguant qu’ils ne traitent que les symptômes (à savoir les aboiements) et non leurs causes.
Il existe différents types de colliers anti-aboiements : constitués d’un collier et d’un boîtier qui renferme le mécanisme, fonctionnant avec des piles ou une batterie rechargeable, ils reposent globalement tous sur le même principe, se différenciant simplement par la nature de la sanction envers le chien bruyant.
Certains modèles combinent même plusieurs types de sanctions différents. Par exemple, il n’est pas rare de trouver un collier anti-aboiement qui peut émettre à la fois des bips, des vibrations et un choc électrique.
En outre, les dispositifs les plus haut de gamme peuvent même être équipés d’une télécommande, ce qui permet au maître de les activer à plusieurs dizaines voire centaines de mètres de distance.
Par ailleurs, contrairement aux colliers pour chien « normaux », il n’existe généralement qu’une seule taille, car tous les modèles sont adaptables. Par contre, certains sont trop lourds pour être utilisés sur des individus de très petite taille (moins de 3 kg).
Un collier anti-aboiement électrique émet une décharge électrique ou une stimulation électrostatique au niveau du cou du chien lorsque celui-ci se met à aboyer, dans le but de le faire cesser. Il s’agit du type de colliers le plus critiqué par les vétérinaires et les associations de protection animale, puisque son fonctionnement repose sur le fait d’infliger une (faible) douleur.
Il est principalement utilisé pour les chiens adultes et de grande taille, et est fortement déconseillé pour les individus vieux et/ou qui présentent des troubles cardiaques, ainsi que pour les femelles gestantes. Il n’est pas du tout adapté aux plus petites races de chien, comme le Yorkshire ou le Chihuahua, car il est trop lourd pour leur cou fragile et délicat.
Lorsque le chien se met à aboyer, le collier commence normalement par émettre un bip en guise d’avertissement, et ce n’est que si l’aboiement continue qu’une décharge est envoyée. L’objectif est en fait de l’habituer à arrêter d’aboyer dès que le bip retentit, ce qui lui permet d’éviter la sanction.
La plupart des colliers électriques laissent la possibilité au maître de régler l’intensité de la décharge. Plus ils proposent d’options de réglage, plus ils permettent de déterminer de façon précise le niveau des chocs électriques. Ce dernier peut être soit fixe et déterminé par le maître, soit commencer faiblement et aller crescendo, jusqu’au moment où le chien arrête d’aboyer. Cette dernière solution évite de lui infliger inutilement une douleur importante si une faible décharge suffit d’emblée à calmer ses aboiements.
En tout état de cause, la majorité des colliers incorporent une protection qui met fin aux stimulations électriques s'il continue d’aboyer sans discontinuer.
La plupart des modèles permettent aussi de désactiver les chocs électriques : dans ce cas, un aboiement déclenche seulement le bip servant habituellement d’avertissement avant sanction.
Comme son nom l’indique, un collier anti-aboiements à vibrations (ou collier vibreur) émet une vibration lorsque le chien aboie. Cette sensation particulière au niveau de son cou le surprend et l’incite à arrêter, sans pour autant lui faire mal, contrairement à un collier électrique.
Il permet généralement de choisir l’intensité de la vibration initiale. Si l’appareil détecte qu’elle reste sans effet, l’intensité des vibrations augmente graduellement, tant que les aboiements continuent. A l’instar du collier électrique, il dispose toutefois d’une protection consistant à mettre fin aux vibrations si les aboiements se prolongent durablement.
Par ailleurs, à l’instar des colliers électriques, certains colliers à vibration fonctionnent avec un avertissement sonore, l’objectif étant alors que l'animal finisse par cesser d’aboyer dès ce dernier. Sur les modèles permettant également de désactiver les vibrations, cela implique que la seule sanction peut être le simple son servant normalement d’avertissement.
Le principal inconvénient de ce type de collier est que tous les chiens ne présentent pas la même sensibilité aux vibrations : là où elles s’avèrent particulièrement efficaces sur certains, d’autres en revanche s’y habituent plus ou moins rapidement. Ils peuvent donc finir par ne plus y faire attention et se remettre à aboyer comme avant. Le collier vibreur est surtout utile pour les chiens âgés ou de manière plus générale fragiles, pour qui le collier électrique est contre-indiqué car trop violent.
Un collier anti-aboiements à bip fonctionne de la même façon que le collier électrique, à l’exception du fait qu’il n’inflige pas de décharge : il se contente d’émettre de petits bips lorsque le chien aboie. Celui-ci, surpris par cet étrange bruit aigu, cesse aussitôt son comportement et redevient silencieux.
Le collier à bips présente l’avantage de n’émettre que des sons : il n’y a donc pas d’action physique exercée sur le corps de l’animal. Pour cette raison, il est moins violent que le collier électrique ou le collier vibreur… mais aussi potentiellement moins efficace, puisque la sanction est relativement peu dissuasive. En outre, il est même purement et simplement inadapté pour un animal qui souffre d’une mauvaise audition (ce qui est souvent le cas des chiens âgés), puisqu’il y a alors de grandes chances qu’il n’entende tout simplement pas les bips.
Il a en outre pour inconvénient d’être relativement agaçant tant pour l'intéressé que pour son maître, dès lors qu'il se trouve souvent à proximité de son compagnon, car il doit alors lui aussi supporter ces bips à répétition.
Il peut en revanche être utilisé à la place d’un collier électrique ou d’un collier vibreur, une fois que l’animal a appris à se taire sitôt que retentit l’avertissement sonore. Cela dit, dans la mesure où beaucoup de modèles électriques ou à vibrations offrent au maître la possibilité de désactiver la punition physique et de ne laisser que les bips d’avertissement, autant investir d’emblée dans un produit disposant d’une telle fonctionnalité : cela évite d’avoir à acheter séparément un collier à bips une fois que le chien est conditionné à cesser d’aboyer lorsqu’il entend le son.
Un collier anti-aboiements à enregistrement sonore fonctionne comme un collier à bips, à l’exception du fait qu’au lieu d’émettre des petits bruits aigus, il diffuse un message pré-enregistré par le maître dans lequel il ordonne au chien de se taire. Evidemment, cela suppose que ce dernier ait d’abord appris l’ordre en question, comme « Stop ! » ou « Silence ! ».
Comme les colliers à bips, ce type de dispositif n’est pas douloureux ni gênant pour le chien. Son principal inconvénient est que la voix enregistrée peut être source de confusion pour lui, car il entend son maître sans être en mesure de le voir, ni sentir son odeur. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’il n’a pas la même efficacité qu’un ordre donné en personne.
Le collier à enregistrement de la voix n’est donc recommandé que pour les individus qui obéissent parfaitement aux ordres donnés par leur maître. À défaut, il y a peu de chances qu’il fasse montre d’une grande efficacité…
Le collier anti-aboiements à la citronnelle est équipé d’un spray qui envoie un jet de citronnelle vers le museau. Utilisée d’ailleurs comme répulsif, la citronnelle est une odeur qu’il n’apprécie généralement pas, et possède donc un fort effet dissuasif…
Ce type de colliers a l’avantage de ne pas impliquer la moindre douleur pour l’animal, mais est loin d’être parfait. En effet, il présente l’inconvénient de le désorienter, puisque par définition l’odeur – c’est-à-dire la sanction - ne disparaît pas immédiatement après la fin des aboiements, contrairement aux autres dispositifs. Il peut donc ne pas faire le lien entre son attitude et la sanction qu’il vient de recevoir. En outre, les chiens les plus intelligents parviennent souvent à en comprendre le fonctionnement et à en déjouer les pièges. Par exemple, ils peuvent reculer juste après avoir aboyé, pour éviter de recevoir le jet de citronnelle dans leur truffe.
De fait, le collier à citronnelle de plus en plus supplanté par le collier électrique, en particulier pour les races de grande taille, qui semblent y être moins réceptives. Il reste néanmoins populaire auprès des maîtres possédant des petits chiens, et constitue une bonne alternative pour ceux pour qui le collier électrique peut constituer un danger (individus âgés ou fragiles, femelles en gestation, etc.).
Le collier anti-aboiements à ultrasons émet, comme son nom l’indique, un signal ultrason, c’est-à-dire un son de très haute fréquence que seul le chien peut entendre et qui est désagréable pour lui. En effet, les chiens entendent bien mieux que les humains : ils sont en mesure de percevoir des sons dont la fréquence est supérieure à 20.000 hertz, ce qui est impossible pour leurs maîtres.
Cela dit, certains modèles de qualité médiocre émettent des sons insuffisamment aigus, au point d’être audibles pour un humain ; cela peut évidemment être très agaçant pour les personnes à proximité.
Par ailleurs, tous les individus ne réagissent pas de la même façon face à ce son très aigu : certains ont tendance à se taire en l’entendant, mais d’autres se sentent menacés… et aboient donc encore plus fort ! D’autres encore – en particulier les plus âgés - peuvent ne pas du tout réagir, tout simplement parce qu’ils ne l’entendent pas. En effet, la capacité à entendre les fréquences élevées diminue drastiquement avec l’âge, contrairement aux sons plus graves. Le collier à ultrasons est donc plutôt adapté pour les jeunes chiens, dont l’ouïe est particulièrement développée.
Le prix d’un collier anti-aboiements est très variable : les moins chers coûtent une dizaine d’euros seulement, tandis que les plus onéreux peuvent revenir à plus de 200 euros. Tout dépend de la qualité du produit et des matériaux utilisés, ainsi que des fonctionnalités proposées. Par exemple, un collier à bips coûte moins cher qu’un modèle permettant à la fois des bips, des vibrations et des décharges électriques.
Pour le bien-être du chien, il est important de choisir un modèle qui propose plusieurs niveaux d’intensité, en particulier s’il s’agit d’un collier électrique : même si c’est plus cher qu’un produit d’entrée de gamme, cela évite de lui infliger un désagrément plus fort que nécessaire.
Les modèles les plus onéreux sont équipés d’une télécommande qui permet au maître d’activer lui-même la sanction à plus de 300 mètres de distance. Ce peut être utile si on dispose d’un très grand terrain et qu’on ne souhaite pas que le chien soit systématiquement incité à ne pas aboyer, par exemple s’il joue le rôle de gardien.
Selon les modèles, un collier anti-aboiements peut fonctionner avec une batterie rechargeable sur secteur ou des piles spéciales (par exemple de type RFA-67). Dans tous les cas, l’autonomie du dispositif a une incidence sur son prix.
Cette dernière peut toutefois se dégrader plus ou moins rapidement sous l’effet des intempéries. Même les modèles d’entrée de gamme sont supposés être un tant soit peu résistants, mais il y a de grandes chances qu’un collier un peu plus dispendieux les supporte mieux. Si l'animal est appelé à porter souvent son collier anti-aboiements à l’extérieur et que le climat local est assez pluvieux, mieux vaut s’assurer d’investir dans un produit certifié waterproof.
Enfin, dans le cas des colliers à la citronnelle, il faut ajouter au prix d’achat le coût des recharges, qui reviennent en moyenne à une dizaine d’euros pour 300 pulvérisations.
Le collier anti-aboiements est un outil qui peut être utile et efficace dans certains cas… à condition qu’il soit bien utilisé. En effet, dans la mesure où il fonctionne sur le principe de la punition positive, il présente les mêmes inconvénients et les mêmes limites que cette dernière : si la sanction n’est pas correctement dosée, tant en termes d’intensité qu’en termes d’occurrence, elle peut être inefficace, voire entraîner des effets pires que le problème initial.
Pour commencer, il ne faut pas utiliser un collier anti-aboiement sur un chiot de moins de 10 mois, ni sur un très petit chien, quel que soit son âge. En effet, bon nombre de ces colliers sont trop grands pour les plus petits gabarits : ils peuvent constituer un danger pour eux, par exemple s’ils tentent de les enlever et se coincent les pattes dedans. Ils peuvent aussi être trop lourds à porter pour les chiens les plus légers.
Un autre point crucial est de ne pas utiliser de collier anti-aboiements dans un foyer comptant plusieurs chiens. En effet, le collier pourrait détecter les aboiements d’un congénère se trouvant à proximité, si bien qu’un individu pourrait être « sanctionné » alors qu’il n’est pas à l’origine du bruit intempestif. Cette limite du dispositif implique aussi qu’il doit être retiré ou désactivé lorsque l'animal est susceptible de rencontrer des congénères, voire de se mettre à jouer avec eux. C’est le cas par exemple lors d’une promenade dans un lieu où évoluent de nombreux autres chiens.
Il faut en faire de même dans un lieu bruyant (par exemple à proximité d’une route très passante), car le collier peut parfois « se tromper » et croire à tort que le chien aboie. En effet, même si le dispositif est en théorie censé reconnaître le bruit d’un aboiement, dans la pratique il peut arriver qu’il le confonde avec un autre son d’une intensité similaire. Le problème se pose généralement de manière accrue avec les modèles d’entrée de gamme. Dans le doute, mieux vaut utiliser un collier anti-aboiements seulement à l’intérieur de la maison, dans le jardin, ou lors de promenades dans des endroits calmes.
Par ailleurs, pour éviter les accidents, il convient de régulièrement vérifier le bon fonctionnement du collier anti-aboiement en scrutant l’état de la peau et du poil au niveau du cou, en particulier s’il s’agit d’un modèle électrique : en effet, il arrive parfois que des animaux se fassent brûler à cause d’un collier défaillant. Et bien évidemment, il faut s’abstenir de raser les poils au niveau du cou, à l’inverse de ce que certains maîtres peu scrupuleux font dans le but d’accroître l’effet de la décharge émise par le collier…
Il est également nécessaire de veiller à ce que les piles ou la batterie du collier ne soient pas déchargées, et que la recharge contienne suffisamment de citronnelle dans le cas des modèles émettant de la citronnelle. En effet, si parfois la sanction ne se déclenche pas alors que le chien est en train d’aboyer, c’est pour lui un message contradictoire.
Enfin, il faut savoir que certains individus restent insensibles à leur collier anti-aboiements ou s’habituent rapidement à la sanction, ce qui le rend inefficace. Il peut alors être nécessaire d’opter pour un autre type de modèle, voire pour une méthode alternative.
Même si leur utilisation est désormais relativement répandue dans les pays occidentaux, les colliers anti-aboiement sont remis en question par de plus en plus de vétérinaires et de comportementalistes canins. Les colliers électriques sont d’ailleurs tout simplement interdits dans plusieurs pays tels que la Suisse, l’Autriche et les pays scandinaves, car ils contreviennent à leur réglementation sur le bien-être animal.
Toutefois, dans la majorité des pays, tous les types de colliers anti-aboiements restent pour l’instant autorisés. C’est le cas notamment en France et en Belgique.
Il en va de même au Québec, mais peut-être plus pour très longtemps. En effet, l’article 26 du Règlement sur la sécurité et le bien-être des chats et des chiens publié en 2019 stipule que « le collier de l’animal ne doit pas gêner sa respiration ni lui occasionner de la douleur ou des blessures ».
Si le collier anti-aboiements suscite autant de débats et d’interrogations un peu partout dans le monde, c’est parce qu’il présente plusieurs défauts majeurs.
Tout d’abord, il est nécessaire de comprendre que les aboiements, mêmes s’ils peuvent être désagréables pour l’humain, n’ont rien d’anormaux pour un chien. Il s’agit pour lui d’un moyen de communication essentiel, notamment avec ses congénères. Ils font partie de son langage à lui.
De nombreux chiens ont même été incités pendant des siècles à aboyer, et sélectionnés en fonction de cette aptitude, que ce soit pour signaler leur position (dans le cas des chiens de chasse, comme le Beagle ou le Basset Hound) ou alerter leur maître d’un danger potentiel (dans le cas des chiens d’alerte et chiens de garde, comme le Pinscher Nain ou le Dobermann). En plus de prévenir sa famille, les aboiements sont aussi un des principaux moyens dont dispose un chien utilisé comme gardien pour dissuader les intrus et ainsi remplir sa mission de défendre les siens et son territoire.
Pour toutes ces raisons, se voir infliger une sanction lors d’un aboiement a tôt fait d’être incompréhensible aux yeux d’un chien, car pour lui, son attitude est on ne peut plus normale.
C’est évidemment encore pire si le dispositif dysfonctionne, c’est-à-dire s’il le punit à tort alors qu’il n’a rien fait. Cela peut se produire si c’est un congénère situé à proximité qui est responsable de l’aboiement, ou si le collier est induit en erreur par des bruits de l’environnement, comme le passage d’un véhicule.
Un collier anti-aboiement peut rendre agressif un chien d’ordinaire calme, ou accentuer l’agressivité d’un chien qui l’était déjà. En effet, s’il reçoit une punition désagréable à chaque fois qu’il aboie du fait de la présence d’un voisin, d’un inconnu ou d’un autre animal, il peut finir par associer ces « intrus » à sa gêne, et donc les considérer comme une menace. Cela peut entraîner des accidents parfois graves, comme des risques de morsures.
La situation est d’autant plus dangereuse que l’aboiement a une vertu dissuasive : le chien l’utilise comme un avertissement avant de passer à l’attaque. Si, du fait de son collier, il n’ose plus aboyer du tout en cas de menace réelle ou supposée, il peut être tenté de se dispenser de mise en garde et de passer directement à l’attaque. Faire porter un collier anti-aboiements à son chien augmente donc le risque d’accidents et de blessures.
Bien que souvent présentés comme inoffensifs, les colliers anti-aboiement peuvent nuire à la santé du chien.
C’est le cas en particulier de ceux qui, à l’instar des modèles électriques, reposent sur le fait d’infliger une douleur à plusieurs reprises. Un collier électrique peut aussi brûler son cou s’il est porté de manière prolongée, trop serré ou dans une zone comportant peu de poils.
Quant aux modèles qui intègrent un spray à la citronnelle, ils peuvent aussi rendre le chien malade. En effet, certains individus ne supportent pas cette odeur particulièrement forte, qui peut les faire vomir.
Les colliers à ultrasons peuvent pour leur part le mettre dans un état léthargique.
Enfin, quel que soit le type de modèle employé, le recours au collier anti-aboiements est une possible source de stress chez le chien. C’est ce qu’a conclu en 2004 l'étude intitulée « Training dogs with help of the shock collar: short and long term behavioural effects » et publiée dans la revue Applied Animal Behaviour Science : les chiens qui portaient un collier à impulsion électrique durant leur dressage présentaient pendant plusieurs mois des symptômes de peur et de douleur.
Si un collier anti-aboiement peut dans certains cas contraindre le chien au silence, il ne résout nullement le problème sous-jacent. Or, un chien peut aboyer pour tout un tas de raisons, qu’il ne faut pas ignorer et balayer d’un revers de main, au risque dans certains cas de nuire à son intégrité physique ou psychologique.
En effet, il peut exprimer à travers ses aboiements des émotions très différentes : sa peur, son ennui, sa volonté de jouer, son anxiété lorsque son maître est absent... Il arrive aussi qu'il cherche tout simplement à établir un contact avec son maître, d’autres humains ou même des congénères. Il peut également s’agir pour lui d’un moyen de témoigner d’une souffrance physique, liée à une blessure ou une maladie : ainsi, un chien qui souffre d’une hernie discale a tendance à aboyer lorsque son maître ou toute autre personne s’approche de lui, pour partager sa douleur et sa volonté de ne pas être touché. Enfin, des aboiements persistants peuvent être révélateurs d’un problème de surdité.
Dans tous ces cas, l’utilisation d’un collier anti-aboiements ne permet qu’une seule chose : lutter contre les symptômes sans régler le problème initial, à savoir la cause de l’aboiement en elle-même. Si le chien est en souffrance physique ou émotionnelle, le recours à un tel dispositif ne fait qu’empirer la situation, en ajoutant du stress au tourment initial.
Avant de décider de lui poser un collier anti-aboiements sans parfois trop se poser de questions, il est donc préférable de s’interroger sur les raisons qui poussent son chien à aboyer, et de se demander comment il serait possible de s’attaquer plutôt aux racines du problème. En cas de doute, il est ne faut pas hésiter à le faire examiner par un vétérinaire ou demander conseil à un comportementaliste canin.
Si le collier anti-aboiement est décrié, c’est aussi en partie parce qu’il existe des alternatives moins problématiques et qui ont fait leurs preuves.
Tout d’abord, une bonne socialisation du chiot peut éviter bien des problèmes d’aboiements intempestifs par la suite, en évitant qu’il ne soit craintif. Cela passe par des interactions régulières avec des humains, des congénères et toutes autres sortes d’animaux, mais aussi à travers la découverte régulière de nouvelles odeurs, nouveaux sons et nouveaux environnements. Plus un chien a été habitué à un grand nombre de situations et à être confronté à l’inconnu, moins il est susceptible d’être inquiet de tout – or l’anxiété est une des principales raisons pouvant pousser un chien à aboyer. Ces confrontations lui permettent aussi de mieux faire la distinction entre les situations pour lesquelles il est nécessaire d’aboyer et les autres.
Au demeurant, il est bon de rappeler que, dans ce domaine comme dans d’autres, l’éducation est déterminante. Dès son arrivée dans le foyer, il est possible de lui apprendre à réfréner ses aboiements. C’est important pour assurer une relation harmonieuse avec sa famille tout au long de sa vie, en particulier s’il fait partie des races de chien qui aboient le plus. Il ne faut donc pas par exemple l’encourager à réagir bruyamment lorsqu’un visiteur arrive, ou du moins faire en sorte qu’il s’interrompe systématiquement dès lors qu’il voit que ce dernier est accueilli par son maître. De la même façon, il ne saurait être question de répondre favorablement à toute demande (de nourriture, de promenade…) formulée en aboyant, car cela l’amènerait à intégrer le fait qu’on peut obtenir ce qu’on souhaite en faisant entendre de la voix. Mieux vaut alors l’ignorer, pour qu’il finisse par comprendre qu’aboyer n’est pas la bonne méthode pour parvenir à ses fins, et au contraire amène son maître à se détourner de lui.
En tout état de cause, le meilleur moyen de faire cesser des aboiements intempestifs est d’en identifier la cause et de la résoudre. Si le chien aboie parce qu’il s’ennuie, de nouveaux jouets et davantage d’activités avec son maître (promenades, jeux, sports canins…) sont bien plus efficaces pour régler le problème que l’utilisation d’un collier anti-aboiement. De même, s’il aboie lorsqu’il est laissé longtemps seul à la maison, recourir aux services d’un pet-sitter ou d’une pension, demander à un proche de le distraire pendant la journée voire emmener son chien à son travail si les conditions le permettent, sont autant de moyens efficaces pour briser sa solitude et mettre fin à son mal-être. Au besoin, l’éclairage d’un comportementaliste canin peut s’avérer utile pour savoir pourquoi un chien aboie.
Par ailleurs, il est possible de l’inciter à moins aboyer à travers des exercices et des encouragements. Par exemple, le fait de le récompenser d’une caresse ou d’une friandise pour chien lorsqu’il n’aboie pas dans une situation où il est habituellement enclin à le faire, et à l’inverse de lui retirer la récompense ou de détourner son attention de lui s’il se met à aboyer, est une méthode qui a fait ses preuves, car il fait rapidement le lien entre son attitude et la réaction de son maître. Cet apprentissage permet en outre une plus grande complicité entre les deux compères et favorise le bien-être de l’animal, contrairement à l’utilisation d’un collier électrique : c’est notamment ce qu’a souligné une étude américaine intitulée « The Welfare Consequences and Efficacy of Training Pet Dogs with Remote Electronic Training Collars in Comparison to Reward Based Training » publiée en 2014 dans la revue PLOS one.
Chaque situation est différente, et dans certains cas un maître peut être contraint de trouver très rapidement une solution pour mettre fin aux aboiements de son chien, par exemple pour ne pas détériorer ses relations avec son voisinage. Dans ce cas, un collier anti-aboiement peut s’avérer utile, mais il doit être utilisé de manière temporaire et en complément d’une approche plus éducative basée sur des exercices réunissant maître et animal.
Au demeurant, quelle que soit la situation, il est préférable de demander au préalable l’avis d’un vétérinaire et d’un comportementaliste canin, pour s’assurer qu’il n’existe pas de cause sous-jacente problématique qui nécessite un traitement spécifique.
Enfin, il ne faut pas oublier que si les aboiements peuvent agacer, ils ont aussi une utilité certaine – voire décisive – dans certaines situations. Un chien peut y avoir recours pour avertir son maître d’un danger, ou mettre en fuite de potentiels cambrioleurs. A tel point d’ailleurs qu’il existe désormais des systèmes d’alarme qui imitent les aboiements !
Bonjour,
Un élevage de chiens (40 animaux) s'est installé à 300 mètres de chez nous en pleine campagne.
Du fait des aboiements et hurlements de ces chiens notre vie et devenue impossible et nous ne pouvons plus profiter de l'extérieur et devons nous replier à l'intérieur de la maison pour ne plus les entendre.
selon votre article le collier anti aboiement présente un danger pour les chiens;qu'elles sont les autres solutions que vous préconisez ?Il faut en priorité préserver la santé humaine,et nous sommes vraiment très affectés par ces nuisances insupportables.
Merci de votre avis
Bien cordialement
Robert Bracco
ma chienne a un collier anti aboiement tout ce passait bien elle n'aboyait plus. mais le collier s'est déclenché deux fois sans aucune raison ma chienne a hurlé de douleur et a tremblé pendant une demi heure. c'est fini je ne lui mettrait pas jamais
Un grand Merci pour ce FORUM , en effet nous envisagions
à la suite de réprimande de voisins ce genre de collier
après avoir recherché et lu votre DOCUMENTATION , vous nous avez révélez ce que nous craignons Merci Beaucoup
Sérieusement il faut arrêter les raisonnements de m... du genre mon chien à besoin de s'exprimer, vous vivez en communauté si vous voulez que votre chien soit épanoui et puisse faire du bruit partez à la campagne et offrez lui du vert. Mais ne faites pas subir à d'autres des nuisances.
Le chien lui n'a rien demandé a personne vous l'avez mis là, mettez vous aussi à la place de vos voisins, un chien qui aboie à longueur de journée est insupportable.
"ne cédez pas à la haine humaine, de toute façon quand il n'y a plus de chien il y a toujours un autre motif de plainte. "
SI vous ne savez pas dresser votre animal, alors arrêtez d'en acheter.
Ma copine a travaillé à la SPA en tant que bénévole également et elle comprends qu'une utilisation intelligente de ce genre de système peut être bénéfique pour tout le monde.
Bonjour à tous, je vais être daccord avec tout vos dires. Mais je parcours cette page à la recherche d'une solution. Mon voisin a 8 chien de chasse dans un chenil bien fait sur son terrain et à une dizaine de mettre du mien. Ma chambre donne sur ce coté et ceux ci aboient régulièrement au plus tôt à 6h du matin quand les maitres partent au boulot ( donc ma nuit s'arrête à ce moment la) dès que l'on marche dans le jardin à n'importe quelle heure de la journée ( donc ont évite le jardin ) et le soir jusqu'à 22/23h environs. Après trois reprise je leurs ai demandé de trouver une solution car je n'ai pas envies de régler ma vie selon les humeurs des chiens malgré que j'ai grandis toujours en leurs compagnie. alors dans tout vos beau discourt quelqu'un à il une solution. Cordialement.
Bonjour,
Je découvre sur ce site un sujet qui me tient à coeur en ce moment. En effet, pour avoir mis un collier anti-aboiement à mon chien (collier à électrodes), j'ai découvert l'horreur et le danger de ces colliers. En enlevant le collier vendredi soir, les électrodes sont sorties du cou en laissant d'énormes trous !! Je ne sais pas et ne saurait jamais ce qui s'est passé mais cela n'aurait jamais du arriver avec un produit vendu "sans danger" pour l'animal. Mon chien a aujourd'hui 7-8 agrafes et un traitement antibiotiques pour 10 jours. Je ne peux pas joindre la photo à ce message et c'est regrettable, vous auriez vu à quel point c'est impressionnant ! Si comme mon chien, le vôtre a été victime d'un de ces colliers, je vous invite à contacter la fondation brigitte bardot à laquelle j'ai transmis l'histoire de mon chien et la photographie des blessures. Merci
Bonjour, j ai moi meme acheté un collier anti-aboiements pour mon chien. En effet celui se mettait à aboyer systematiquement au moindre bruit et cela causait de graves desagrements pour mes voisins. Mais celui ci venait de la spa et d apres mon veterinaire VAndale avait un gros besoin de s exprimer. Le resultat a ete immediat on ne l a plus entendu mais son comportement a changé. Il n osait plus me faire la fete quand je rentrais de peur de prendre une decharge restait couché silencieux toute la journee. Je lui ai enlevé...pour ne plus jamais lui remettre. Aujourd hui Il nous a quitté et plus jamais je ne remettrai cet objet de souffrances à un autre chien. Merci pour votre article. Il devrait paraitre à plus grande echelle pour que les animaleries qui vendent ce genre de materiel arretent de le commercialiser.
Bonjour,
je suis bénévole dans un refuge SPA et nous voyons tous les jours des histoires de voisins qui conduisent à un abandon des chiens... ne cédez pas à la haine humaine, de toute façon quand il n'y a plus de chien il y a toujours un autre motif de plainte.
Méfiez-vous des cas d'empoisonnement, ne laissez pas vos animaux sans surveillance, dehors par exemple.
Au refuge pour réduire "le bruit" nous avons également été contraints de mettre des colliers anti-aboiement. Vous avez raison, c'est criminel d'utiliser des chocs électriques, et pourquoi ne pas punir ainsi les enfants tant qu'on y est... une bêtise une décharge... c'est stupide.
Avec les colliers normalement on ne peut rien vous imposer d'autre, c'est déjà bien assez embêtant pour vos chiens.
Bonne Journée
Je viens de lire votre article avec beaucoup d'intérêt : en effet, j'ai été contrainte par le maire de ma commune à imposer des colliers anti-aboiement à mes chiens sous prétexte qu'ils aboyaient trop. Or, j'ai des chiens depuis 20 ans, ceux que j'ai ont maintenant plus de 10 ans et c'est brusquement au bout de 10 ans que certains voisins se plaignent. Mes chiens ont du mal à supporter ces colliers, l'un d'eux a maintenant un souffle au coeur, mon vétérinaire est furieux, mais j'ai constaté qu'une voisine mal intentionnée s'amuse à les exciter volontairement pour les faire aboyer.
Je suis contre ces colliers : un animal bien éduqué n'aboie qu'au passage des gens, ce qui est le cas de mes chiens. En outre, ils n'aboient pour ainsi dire pas lorsque mes amis arrivent, car ils connaissent leur entourage.
Je vis à la campagne, mes chiens ont beaucoup de place dans le jardin pour courrir, mais que faire contre des voisins mal intentionnés qui ont décidé de pourrir la vie des autres ? J'ai des colliers qui envoient de la citronnelle sur le museau, mais je refuse toute pose de collier avec décharge électrique, le chien d'une de mes amies en a eu un et cela l'a blessé au cou !
Je suis de plus en plus inquiète pour les amis des animaux : à la campagne, les gens ne supportent plus rien, ni le chant du coq, ni un chien qui aboit, et pourtant, dans ma rue, une majorité de voisins a des chiens.
J'ai toujours eu des chiens et j'en aurai toujours : je suis à la campagne et personne ne peut m'en empêcher. Selon les gendarmes et mon vétérinaires, du fait du port de ces colliers, en principe, plus personne ne peut s'en prendre à mes chiens. Est-ce vrai ? Que puis-je faire pour défendre mes animaux ?
Bonne journée.
Sylvie Dupuy
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