Même si l'on s'efforce d'avoir un cadre de vie à peu près fixe, des changements plus ou moins importants sont inévitables : déménagement, mise en couple ou au contraire séparation, arrivée d'un bébé, adoption d'un animal, absence imprévue...
Or, si l'on partage son quotidien avec un chien, ils ont aussi des répercussions sur lui et sur sa routine. Il est donc utile de savoir dans quelle mesure il est capable de s'y adapter, et ce qu'on peut faire pour éviter qu'il ne soit trop perturbé.
Dans quelle mesure un chien est-il capable de s'adapter aux changements, et de quels facteurs sa capacité d'adaptation dépend-elle ? De façon générale, quels sont les types de changements les plus faciles à accepter pour lui, et au contraire ceux qui sont les plus difficiles ? Comment peut-on l'aider ?
Un des traits communs à tous les êtres vivants est leur capacité à s'adapter à leur milieu de vie. C'est même souvent une question de survie : ceux qui ne possèdent pas une capacité d'adaptation suffisante finissent généralement par disparaître, remplacés par plus performants qu'eux.
Ainsi, tant les animaux que les végétaux opèrent en permanence de nombreux changements, parce que leur environnement le nécessite.
Cette adaptation prend globalement deux formes : l'adaptation physique d'une part, l'adaptation comportementale d'autre part.
L'adaptation physique est ce qui conduit une espèce à développer des particularités morphologiques et physiologiques lui permettant d'être plus à même de survivre dans son environnement : un pelage permettant de passer plus facilement inaperçu, une morphologie plus adaptée à la chasse, un système rénal plus performant pour économiser l'eau dans un climat désertique, etc.
L'adaptation physique se fait plutôt sur le long terme, même si des mutations génétiques spontanées sont susceptibles d'accélérer le processus en faisant apparaître rapidement des individus parfois radicalement différents du reste de l'espèce (par exemple des panthères noires parmi les panthères normales).
Contrairement à l'adaptation physique, l'adaptation comportementale peut se faire de manière relativement rapide.
Elle concerne des domaines assez variés : la recherche de nourriture, le mode de vie, la reproduction... Ainsi, elle permet par exemple à un prédateur de se tourner vers d'autres types de proies si celles dont il se nourrit d'habitude se font soudainement plus rares, de s'adapter à une concurrence qui s'installe sur son territoire, ou encore de changer de type d'habitat si l'environnement actuel devient brusquement inhospitalier voire carrément hostile.
La suite du propos porte uniquement sur l'adaptation comportementale du chien, et sa capacité à plus ou moins bien gérer les changements de routine au quotidien.
La capacité d'un animal à s'adapter sur le plan psychologique dépend de facteurs nombreux et assez variés, parmi lesquels :
Même si chaque espèce possèdent des capacités d'adaptation, toutes ne sont pas à égalité : certaines comme le renard sont assez résilientes face au changement, tandis que d'autres comme le chat sont connues pour être nettement plus routinières et mal accepter ce qui perturbe leurs habitudes.
Dans l'ensemble, les canidés figurent plutôt dans le haut du classement. Ils sont moins attachés à leur territoire que les félins, capables d'élaborer des stratégies sophistiquées pour la chasse, et disposent d'une grande intelligence qui les aide à bien comprendre leur environnement.
Même parmi les canidés, le chien tire très bien son épingle du jeu : un temps d'adaptation plus ou moins long est nécessaire, mais il est capable de s'accommoder de toutes sortes de changements plus ou moins importants. Il doit en bonne partie cela à sa domestication par l'être humain, qui l'a rendu beaucoup plus souple psychologiquement que son ancêtre le loup.
Les chiens ont la capacité de s’adapter à toutes sortes de situations nouvelles : partager leur foyer avec de nouveaux animaux ou humains, s'installer dans un nouveau lieu de vie, changer de trajet durant les promenades, recevoir une nouvelle alimentation, s'approprier de nouveaux jouets... font partie des nombreuses choses qu'ils sont parfaitement à même de gérer, pour peur qu'on leur donne du temps.
Toutefois, certains types de changements sont pour eux globalement plus faciles à accepter que d'autres.
Parmi les types de changements normalement faciles à gérer pour un chien, on peut citer :
Pour autant, même si ces changements sont généralement bien acceptés, il ne faut pas croire que le chien ne les remarque pas ou qu'ils ne l'affectent pas. Simplement, le stress occasionné est assez réduit et de courte durée, car son cadre de vie et sa routine quotidienne ne sont que faiblement chamboulés.
Si beaucoup de changements ne posent pas de gros problèmes à un chien, d'autres en revanche sont beaucoup plus difficiles à accepter pour lui. C'est surtout le cas de ceux qui modifient sensiblement son cadre de vie et sa routine, et donc qu'il est plus compliqué d'ignorer.
On peut citer notamment :
Néanmoins, tous les chiens ne réagissent pas de la même façon, en fonction de leur caractère et de leur expérience : par exemple, certains peuvent bien vivre une arrivée dans le foyer et accepter plus difficilement une absence soudaine, et d'autres l'inverse.
Un chien est tout à fait capable de faire face aux changements auxquels il est confronté. Toutefois, quand les personnes autour de lui changent, quand ses habitudes sont perturbées, quand son environnement est modifié et quand ses repères spatio-temporels sont chamboulés, il peut être perturbé et même stressé. Il développe alors divers problèmes psychologiques et /ou physiologiques qui témoignent de son état.
Un chien qui vit mal un changement dans son quotidien est susceptible de développer différents problèmes mentaux - en particulier de l'inquiétude, du stress, de l'anxiété, voire même de l'angoisse dans les cas sévères.
Si la situation perdure et qu'il ne parvient pas à s'habituer à sa nouvelle routine, il peut même finir par tomber en dépression, voire se laisser mourir. Ce n'est donc pas un problème à prendre à la légère. Toutefois, ce cas extrême reste rare.
Un chien qui a du mal à s'adapter à un changement développe bien souvent des troubles comportementaux, qui permettent de comprendre que quelque chose ne lui convient pas.
Ainsi, il peut par exemple se montrer moins réactif et enjoué, voire apathique, ou au contraire surexcité et suivre son maître partout ou le solliciter en permanence. La malpropreté, les vocalises (aboiements, grognements, gémissements...), les léchages compulsifs et les destructions font également partie des signes courants d'un stress psychologique.
Si la situation perdure, des problèmes plus graves risquent de survenir, comme des fugues ou de l'agressivité - y compris potentiellement envers les membres de sa famille.
Lorsqu'un chien souffre d'un changement, cela ne se traduit pas forcément seulement sur le plan psychologique et/ou comportemental : un impact physique est également possible.
Par exemple, il peut avoir du mal à s'alimenter ou au contraire devenir vorace, voire même se mettre à manger n'importe quoi. Une perte de poils est également une conséquence courante du stress, que ce dernier soit d'ailleurs causé par un changement ou tout autre chose.
Dans un cas comme dans l'autre, c'est lié au fait que l'anxiété occasionne des dérèglements hormonaux, qui rejaillissent sur l'appétit et la pousse des poils. En effet, tous deux sont gérés par des hormones.
Certains chiens sont plus sensibles que d'autres aux changements qui affectent leur quotidien. Différents facteurs expliquent ces différentes de capacité d'adaptation d'un individu à l'autre : les principaux sont sa race, son âge et sa socialisation.
Tout chien est capable de gérer des changements même importants dans sa routine, mais les représentants de certaines races ont naturellement plus de facilités que d'autres en la matière.
En effet, ils font preuve d'une grande intelligence et d'une souplesse d'esprit qui leur permettent de bien vivre les changements de routine - voire même de les apprécier, car ils peuvent à défaut être sujets à l'ennui. Le Cursinu et le Pumi sont deux exemples de chiens connus pour leur grande capacité d'adaptation.
À l'inverse, d'autres comme le Chien Courant d'Estonie ou le Landseer ne se sentent rassurés et en confiance que s'ils évoluent dans un cadre à peu près fixe, au moins pour ce qui concerne les aspects les plus importants de leur quotidien : les heures de départ et de retour de leur maître, celles des promenade et des repas, etc.
Par ailleurs, certains chiens comme le Sloughi ou le Berger Croate qui ont du mal à s'attacher à plus d'un maître, et qui vivraient donc très mal un changement de propriétaire, le décès de ce dernier, ou pire encore un abandon.
À l'instar de ce qu'on observe également chez l'Homme et les autres animaux, l'âge joue aussi un rôle dans la capacité d'adaptation d'un chien au changement.
En effet, ses capacités cognitives ont tendance à diminuer avec le temps : la rapidité de traitement des données qui parviennent au cerveau par le biais des sens est amoindrie, et la faculté à développer de nouveaux comportements pour bien gérer les changements l'est tout autant - d'autant que toutes sortes d'habitudes sont alors bien ancrées. Ainsi, plus un animal vieillit, plus il devient routinier, et plus il vit mal les changements dans son quotidien.
Au contraire, pendant les premiers mois de la vie d'un chien, son cerveau est encore très malléable, et parfaitement capable d'apprendre de nouvelles choses. C'est d'ailleurs le meilleur moment pour le confronter à toutes sortes de situations et d'expériences (rencontre de congénères et de tous types d'humains, promenades dans des lieux variés, activités diverses...), afin précisément de l'entraîner à s'adapter à ce qui est nouveau pour lui.
Même si sa race et son âge ont une grande influence sur la capacité d'un chien à s'adapter aux changements, ils ne font pas tout. En particulier, la socialisation dont il a bénéficié étant petit joue elle aussi un rôle important.
En effet, c'est pendant cette période cruciale, entre l'âge de 2 et 3 mois (voire 4 mois pour certaines races), que le chiot découvre le sentiment de peur face à la nouveauté - en particulier face à un environnement, un humain ou un animal qui lui est inconnu. Il apprend alors à gérer cette peur, et notamment à faire la différence entre ce qui est simplement nouveau ou inhabituel et ce qui est réellement menaçant et problématique. C'est grâce à ce travail qu'il prend confiance en lui et devient un compagnon équilibré et bien dans ses pattes.
La réussite de la socialisation dépend de la variété et de l'intensité des stimuli auxquels il est alors confronté. Un chien qui est peu stimulé pendant cette période crucial développe une moins bonne faculté d'adaptation aux situations nouvelles. À l'inverse, s'il est très bien socialisé, il développe une forme de souplesse psychologique qui lui permet de mieux gérer les changements et les nouveautés une fois adulte.
Même si les représentants de la gent canine ont globalement de bonnes facultés d'adaptation, certains changements sont difficiles à accepter, en particulier pour ceux qui appartiennent à une race naturellement attachée à la routine.
Il est néanmoins possible de faciliter l'adaptation de son chien au changement en suivant certaines règles...
La première chose à faire pour éviter qu'un chien ait du mal à s'adapter au changement tout au long de sa vie est de bien le socialiser lorsqu'il est encore très jeune, en le confrontant à toutes sortes de stimuli et de situations. Ce travail fait partie intégrante de l'éducation d'un chiot et contribue grandement à en faire un adulte équilibré.
La phase la plus cruciale commence vers l'âge de deux mois et prend fin vers trois mois - éventuellement quatre pour certaines races. C'est donc pendant cette période qu'il faut l'exposer à toutes sortes de stimuli : bruits, odeurs, rencontres diverses, lieux différents, manipulations... L'exposition doit toutefois évidemment se faire de manière progressive, pour ne pas risquer de le traumatiser.
Pour qu'ils soient mieux acceptés, les changements doivent si possible être mis en place en douceur : cela permet au chien de s'y adapter progressivement.
Par exemple, si un nouvel animal doit intégrer le foyer, il est préférable d'organiser d'abord des rencontres dans un lieu neutre, c'est-à-dire en-dehors du domicile. De cette façon, le jour où le nouvel arrivant rejoint effectivement la famille, le chien est moins enclin à le voir comme un intrus venant « envahir » son territoire.
Le même type d'habituation progressive peut être réalisé à l'occasion de l'arrivée d'un nouvel humain : conjoint, bébé...
De la même façon, lors d'un déménagement, il est utile de lui faire visiter le nouveau logement en amont, afin que le changement soit moins « brutal ».
Dans certaines situations (par exemple le décès soudain de son propriétaire), il n'est évidemment pas vraiment possible d'agir progressivement. Néanmoins, lorsque ça l'est, il s'agit du meilleur moyen de faire en sorte que les choses se passent bien.
Si plusieurs changements (même mineurs) doivent survenir, il faut essayer dans la mesure du possible d'éviter qu'ils aient lieu tous en même temps, car le chien risquerait sinon d'être trop perturbé pour s'y adapter correctement.
Par exemple, mieux vaut éviter de changer simultanément l'agencement du foyer, les horaires de sorties et de promenades, l'endroit où on lui donne sa nourriture ainsi que l'emplacement de son panier et/ou de ses jouets. S'il n'y a pas d'urgence, autant faire chaque changement l'un après l'autre, pour qu'il ait eu le temps de s'adapter à l'un avant de découvrir le suivant.
Et bien évidemment, s'il faut bousculer notablement son cadre de vie (par exemple un déménagement ou l'arrivée d'un nouveau membre dans le foyer), autant éviter d'en rajouter en changeant en même temps d'autres aspects de son quotidien.
Si le chien a parfois du mal à accepter certains changements, c'est aussi parce qu'il ne trouve plus ses repères et ne sait plus exactement où se trouve sa place dans le foyer. Il peut se retrouver perdu, se sentir négligé, ce qui génère du stress chez lui.
Une façon de le rassurer consiste à le distraire et lui consacrer beaucoup de temps, pour qu'il ne se sente pas délaissé, qu'il ne s'ennuie pas, et que le lien de confiance avec le maître perdure.
Par exemple, lors de l'arrivée d'un bébé ou d'un autre animal dans le foyer, on se laisse couramment accaparer par le nouveau venu, au point d'avoir moins de temps à lui consacrer à lui. Néanmoins, il faut tout de même faire l'effort de continuer à lui prêter attention, pour qu'il ne développe pas de jalousie : cela passe par des sorties, des jeux, des séances de caresses, et tout autre activité lui montrant qu'il fait toujours autant partie de la famille.
Plus un animal vieillit, plus ses capacités cognitives déclinent, et plus il devient routinier. Il ne saurait donc être question d'infliger à un vieux chien des changements du même ordre qu'à un chien adulte, car il a moins de chances de s'y faire facilement et est donc davantage enclin à mal les vivre.
En particulier, s'il faut modifier des choses dans sa routine, il est important de lui consacrer beaucoup de temps et de se montrer très patient avec lui. S'il faut par exemple déménager dans un autre logement, il est essentiel de le faire très progressivement et en plusieurs étapes, pour éviter de le perturber.
Quant aux changements qui peuvent être évités, il est effectivement préférable de s'en passer. Par exemple, vouloir apprendre à un chien à rester seul alors qu'il est âgé et a toujours vécu en compagnie d'un humain ou d'un autre animal n'est pas forcément une bonne idée. De la même façon, mieux vaut dans la mesure du possible lui épargner l'arrivée d'un nouvel être dans le foyer, un déménagement, un changement de maître...
Si on remarque que le chien vit mal tel ou tel changement dans son quotidien et ne parvient pas à s'y adapter, il est préférable de contacter un comportementaliste canin sans trop attendre. Ce dernier se charge alors d'étudier son comportement, de déterminer la cause du problème et de proposer des solutions pour tâcher d'y remédier.
Il est d'ailleurs possible de faire appel à un tel professionnel en amont d'un changement potentiellement problématique, afin de bénéficier de conseils personnalisés pour éviter que les choses se passent mal.
Plus généralement, l'aide d'un comportementaliste est surtout intéressante dans le cas d'un bouleversement important, que ce soit en amont ou en aval - par exemple l'arrivée d'un bébé ou un changement de maître. Dans le cas d'une modification plus limitée (lieu de promenade, type de nourriture...), ce n'est généralement pas nécessaire, sauf à posséder un compagnon vraiment très craintif ou sensible.
Chaque chien réagit différemment aux changements, en fonction notamment de ses caractéristiques intrinsèques (sa race, son âge...) et de ses expériences de vie passées, mais aussi bien sûr du type de changements dont il est question. Il n'en reste pas moins que tout chamboulement de son cadre de vie et de sa routine est susceptible de constituer une difficulté plus ou moins longue à surmonter. Pour autant, il n'y a pas d'âge pour éduquer un chien : à partir du moment où les choses sont faites en douceur, avec bienveillance et respect pour l'animal, les risques de blocage ne sont pas très élevés.
Certains cas sont tout de même plus délicats que d'autres : en particulier, un chien âgé et/ou qui supporte mal les changements doit être accompagné pour ne pas trop souffrir. En outre, que ce soit dans l'optique de préparer au mieux un changement majeur à venir ou en cas de difficultés suite à celui-ci, il ne faut pas hésiter à solliciter l'aide d'un comportementaliste.
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