Comme beaucoup d'animaux, le chien possède des ongles, qui lui permettent notamment de creuser efficacement le sol, faciliter ses déplacements, et protéger ses pattes et ses coussinets.
On imagine toutefois mal que des ongles en mauvais état peuvent avoir des répercussions sur le reste de l'organisme. Et pourtant, pour avoir un chien en bonne santé, il est important d'en prendre soin.
Pour quelles raisons doit-on tailler les ongles de son chien ? À quelle fréquence les ongles doivent-ils être coupés, et comment procéder ? Le dégriffage peut-il être une solution ?
Comme chez l'Homme, les ongles du chien poussent en continu et s'usent plus ou moins vite en fonction de leur degré d'utilisation. Chez un animal peu actif, il n'est pas rare qu'ils deviennent très longs, puisqu'ils s'usent très peu. Or, lorsqu'ils commencent à toucher le sol, cela peut avoir plusieurs conséquences néfastes sur la santé du chien :
Par ailleurs, en coupant les ongles de son chien à intervalle régulier, on empêche la partie vivante de s'étendre dans la partie cornée. Il faut en effet savoir que chez les chiens aux ongles longs, la partie vivante peut grandir et aller beaucoup plus loin que chez leurs congénères, ce qui rend la manipulation et la coupe des ongles plus douloureuses et plus compliquées. En conséquence, il n'est pas facile de remédier à des griffes trop longues depuis trop longtemps, car le moindre contact peut provoquer une douleur chez le chien.
Pour éviter de tomber dans ce double cercle vicieux, il est recommandé de couper les ongles de son chien chaque fois que nécessaire, plutôt que d'effectuer seulement une grosse coupe occasionnelle.
Il importe de surveiller les ongles de son chien afin qu'ils ne deviennent pas trop longs.
Généralement, dès lors qu'ils dépassent les coussinets et touchent le sol, ou qu'une griffe est tordue (elle part sur un côté), on considère qu'il faut les tailler. Chez les chiens d'appartement ou peu actifs, cela se produit en moyenne toutes les quatre à six semaines. Chez les races de chiens sportives et qui se dépensent beaucoup, la coupe des ongles est rarement nécessaire, mais il faut tout de même contrôler leur état au moins une fois par mois, au cas où.
Il faut traiter en même temps les ongles des ergots qui, même s'ils posent moins de problème que les autres du fait de leur position, peuvent tout de même se casser et provoquer des infections s'ils deviennent trop longs.
Les ongles des chiens sont bien plus épais et solides que nos ongles à nous, même dans le cas de petits chiens : il ne saurait donc être question d'utiliser un coupe-ongle pour humain ou même une paire de ciseaux pour procéder à cet exercice délicat.
Heureusement, il existe des coupe-ongles ou coupe-griffes adaptés pour les chiens : on peut s'en procurer dans un salon de toilettage, en animalerie, chez certains vétérinaires et même en grandes surfaces. On trouve deux types de coupe-ongles pour chien : le type "guillotine" qui, comme son nom l'indique, possède une lame tranchante, et le type "pince" qui écrase l'ongle avant de le sectionner. Si les deux sont utilisables quel que soit le chien, le type "guillotine" est tout de même recommandé, car il présente moins de risque d'abîmer l'ongle, et la sensation est moins désagréable pour le chien. Dans les deux cas, le prix se situe entre 5 et 15 euros.
Si l'on n'est pas très à l'aise avec un coupe-ongles, ou si l'on a peur de faire mal à son chien en coupant trop court, on peut opter pour une lime à griffe électrique. Les modèles proposent souvent plusieurs vitesses de rotation et peuvent s'adapter à différentes tailles d'ongles. Ils sont toutefois un peu plus chers que les coupe-griffes classiques, puisqu'il faut plutôt compter entre 20 et 40 euros.
Qu'on se le dise : couper les ongles de son chien est loin d'être un acte aussi simple et anodin que de couper ses propres ongles. De manière générale, les pattes et les coussinets sont des zones sensibles pour lui, et il n'aime pas beaucoup que quelqu'un (même son maître) les manipule. Il faut donc agir prudemment pour éviter de le stresser et/ou de provoquer une réaction agressive.
Avant toute chose, il convient de s'assurer que les pattes du chien sont bien propres.
Si ce n'est pas le cas, il faut prendre le temps de retirer toutes les saletés qui peuvent s'être agglutinées au niveau des poils et entre les coussinets, et bien nettoyer ensuite. Il sera alors plus simple de distinguer la partie vivante de l'ongle de la partie morte, et cela limitera aussi le risque d'infection en cas de saignement accidentel.
Afin de faciliter la coupe, il est nécessaire d'adopter une bonne position pour soi-même et pour le chien. L'idéal est de le maintenir pour éviter qu'il ne se débatte et s'agite, ce qui augmenterait le risque d'accidents. Pour un chien de petite taille, la meilleure option consiste à le prendre sur ses genoux.
En revanche, pour un très grand chien, mieux vaut le faire asseoir et l'immobiliser en lui passant un bras au-dessus du dos, ou carrément le faire coucher.
Quelle que soit sa taille, et en particulier si elle est un tant soit peu conséquente, il peut être nécessaire de se faire aider d'une autre personne si le chien s'agite : pendant que l'une le tient, l'autre lui coupe les ongles.
Pour ne pas blesser son chien en coupant ses ongles, il ne faut en aucun cas entailler la partie vive de l'ongle, et s'attaquer uniquement à la zone morte. Malheureusement, c'est plus facile à dire qu'à faire.
La partie vivante est de couleur rosée, du fait des vaisseaux sanguins qui la parcourent. Sur les chiens aux ongles clairs, la distinction se fait facilement, car cette couleur rose se voit par transparence à travers la partie cornée. En revanche, sur les ongles sombres ou noirs, la partie vivante est beaucoup plus difficile à repérer. On peut toutefois s'aider d'une petite lampe pour déceler la frontière entre les deux.
Pour s'assurer de ne pas commettre d'erreur, il est possible d'exercer avec la pince une légère pression sur l'ongle à l'endroit où l'on souhaite couper. Si la pince se situe au niveau de la partie vive, le chien sent alors la pression et a le réflexe de retirer sa patte. Si au contraire elle se situe au niveau de la partie morte, il ne sent rien et n'a donc aucune réaction : c'est le signal qu'il est possible de couper à cet endroit.
Dans le doute, mieux vaut éviter de couper trop court ou opter pour une lime à griffe, qui présente moins de risques de faire mal au chien.
Une fois qu'on est sûr de l'endroit où on peut couper, il n'y a plus qu'à !
Il est alors nécessaire de bien tenir la patte et de positionner la pince à l'horizontale, de manière à couper l'ongle parallèlement aux coussinets. En effet, il ne faut jamais couper de biais ou verticalement : cela détériore l'ongle, et il y a davantage de chance d'atteindre les nerfs et les vaisseaux sanguins.
Une fois l'exercice achevé, on n'oublie pas de le récompenser par des caresses, voire occasionnellement par une friandise, afin qu'il s'en souvienne comme d'un évènement positif.
Il arrive que la partie vive de l'ongle soit atteinte au moins de la coupe, malgré toutes les précautions prises. Un saignement peut alors se produire.
Pour stopper l'hémorragie du chien, on peut utiliser une compresse ou un coton imbibé d'eau froide, avec lequel on exerce une pression sur l'ongle pendant quelques minutes. On peut aussi utiliser une poudre ou un pansement hémostatique, c'est-à-dire conçu pour arrêter les hémorragies. Une fois le saignement stoppé, il ne faut pas oublier de désinfecter la plaie avec un produit antiseptique - si possible sans alcool, pour qu'il ne pique pas.
Dans la majorité des cas, un tel accident n'est pas grave. La douleur du chien disparaît après quelques instants, et la plaie cicatrise en quelques jours sans difficulté particulière. En revanche, si la partie vivante est franchement atteinte, la repousse de l'ongle peut être compromise, un risque d'infection existe, et des complications peuvent apparaître - en particulier une perte de sensibilité. Il est alors impératif de consulter un vétérinaire.
La coupe des ongles n'est pas très agréable pour le chien, qui n'aime pas particulièrement rester immobile pendant plusieurs minutes et voir quelqu'un lui toucher les pattes, les coussinets et les griffes. Et si par malheur, la première séances se passe mal (en particulier si le maître entaille accidentellement la partie vive), il y a fort à parier qu'il ne voudra pas retenter l'expérience de sitôt...
La coupe est pourtant nécessaire chez les chiens dont les ongles ne s'usent pas assez de manière naturelle. Pour que l'exercice ne se transforme pas en corvée, il convient de prendre le temps d'habituer son chien dès le plus jeune âge : on commence par lui apprendre à donner la patte chaque fois qu'on le demande, puis on manipule ses doigts, ses coussinets et ses ongles à intervalle régulier, et enfin on le met en contact avec le coupe-ongle ou la lime électrique. Il ne faut alors pas oublier de le récompenser chaque fois qu'il se montre docile.
Plus cette désensibilisation est entamée tôt (le mieux étant de commencer lorsque le chiot découvre la peur, entre la 8ème et la 12ème semaine), plus elle est efficace. Elle peut aussi être pratiquée à l'âge adulte, par exemple après une séance traumatisante, ou bien tout simplement pour un chien qui jusqu'alors n'avait jamais eu besoin de se faire couper les ongles.
Lorsqu'un animal fait des dégâts à la maison, certains maîtres envisagent parfois de le faire dégriffer, c'est-à-dire de lui retirer les ongles ou les griffes par une intervention chirurgicale. Le dégriffage se pratique sous anesthésie générale et s'applique surtout aux griffes du chat. La question peut toutefois se poser aussi pour le chien, par exemple lorsque les ongles des ergots abîment le canapé ou le fauteuil.
Or, il faut savoir que le dégriffage est considéré juridiquement dans la plupart des pays d'Europe (dont la France, la Belgique et la Suisse) comme un acte de cruauté envers l'animal. Il y est donc interdit dans le cas général, et n'est autorisé que s'il existe un risque avéré de complication ou d'infection. De la même façon, l'ablation de l'ergot du chien est désormais interdit dans ces mêmes pays, sauf dans le cas où il est douloureux ou représente un handicap physique pour l'animal.
En revanche, au Canada et aux Etats-Unis, le dégriffage est une pratique légale et courante, puisque 25% des chats domestiques y sont dégriffés, d'après une étude intitulée « Assessment of claims of short- and long-term complications associated with onychectomy in cats » publiée en octobre 2001 dans la revue Journal of the American Veterinary Medical Association. L'ablation des ergots y est également permis dans certaines localités, malgré l'opposition farouche des associations locales de protection des animaux.
Il faut par ailleurs savoir que même si le dégriffage et l'ablation de l'ergot sont autorisés, ils peuvent provoquer une douleur persistante chez l'animal ainsi que des complications parfois graves, notamment en cas d'infection. Ils empêchent également de valider le pedigree de son chien, et du même coup de participer à des expositions canines.
Pour protéger ses meubles sans avoir besoin de recourir au dégriffage, il est possible d'opter pour des protège-griffes pour chien. Il s'agit en fait d'un accessoire en plastique, que l'on enfile sur chaque griffe. Cela permet de les protéger pour éviter qu'elles ne s'abîment, mais aussi de protéger les meubles et les sols des coups de pattes.
Les protège-griffes sont surtout utiles pour les chiens qui se grattent beaucoup, car ils pourraient sinon se faire mal et s'abîmer la peau. Cela dit, ils ne dispensent pas de la coupe des ongles, car ils n'empêchent pas ces derniers de pousser. Il faut donc les tailler à intervalles réguliers, faute de quoi les protège-griffes risquent de toute façon de tomber.
La coupe des ongles du chien, bien qu'essentielle chez les individus qui ne se dépensent pas beaucoup, est rarement une partie de plaisir pour le maître et pour son compagnon. Toutefois, en habituant son chien dès son plus jeune âge à l'exercice et en prenant quelques précautions pour ne pas le stresser ni lui faire mal, il est possible d'effectuer cette opération soi-même sans trop de difficultés.
Néanmoins, si l'on ne se sent malgré tout pas suffisamment à l'aise, on peut se tourner vers un toiletteur professionnel. La prestation ne dure que quelques minutes et coûte au maximum une dizaine d'euros. Elle est d'ailleurs généralement incluse par défaut dans les séances de toilettage du chien par un professionnel.
Bonjour à toutes et à tous, Mon bull terrier de 3 ans a de longues griffes. Dès qu'il se met à courir on...