Vassieux-en-Vercors (Drôme) Des chiens de Nicolas Vanier accusés de croquer les brebis

03/06/2012

“J’appelle ça un carnage !” Serge Gémard, éleveur de brebis à Vassieux-en-Vercors, est écœuré. Vendredi matin, au quartier du Chaumat, deux chiens de traîneau se sont introduits dans sa bergerie, et ont mortellement attaqué plusieurs de ses bêtes.

Le bilan est lourd pour l’éleveur, qui a perdu cinq agneaux et six brebis, huit autres étant également blessées. Pour lui, il n’y a pas de doute, les chiens qui ont décimé une partie de son troupeau viennent du camp de l’explorateur Nicolas Vanier, installé à moins de 2 kilomètres, sur le plateau. Serge Gémard a donc déposé une plainte, avant-hier, auprès de la gendarmerie de La Chapelle-en-Vercors.

Les deux chiens abattus sur le champ
Le massacre a choqué l’éleveur. Quand il est arrivé dans la bergerie, c’était la panique totale : plusieurs bêtes égorgées gisaient déjà sur le sol, certaines agonisaient, et les autres tentaient d’échapper à la mort.

Après être allé chercher un fusil de chasse, Serge Gémard n’a pas hésité, abattant sur le champ les deux chiens voraces. “Je ne pouvais pas faire autrement”, explique le berger, “car l’an dernier, quatre de mes brebis avaient déjà été attaquées par un chien, que j’avais réussi à faire fuir. J’avais bien prévenu : cela fait 30 ans que j’élève des bêtes, et ceux qui tiennent à leurs chiens n’ont qu’à bien les garder.”

Dépêchés sur place, les gendarmes et un vétérinaire procédaient alors à l’identification des chiens de traîneau, qui portaient une puce électronique, et auraient découvert qu’ils appartenaient bien au camp Nicolas Vanier.

Au camp Vanier, on est “désolé”
Inauguré le 3 février 2011 par la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, le camp écolo de l’explorateur est loin de faire l’unanimité dans le cœur des habitants du plateau du Vercors. Certains remettant en cause la sécurité autour des enclos.

“Tout est complètement aux normes, et même au-delà”, assure Erwan Mairy, gérant de la structure, et associé de Nicolas Vanier. “Nous avons 45 chiens de race dans un enclos électrifié de plus d’1 hectare, avec trois personnes pour s’en occuper. Malheureusement, les deux chiens (nommés “Vercors” et “Vassieux”, Ndlr) ont réussi à s’échapper en creusant un tunnel sous un box en bois. Nous en sommes désolés, et allons tout faire pour que cela n’arrive plus jamais. Car nous aussi avons perdu gros : l’un des deux chiens abattus était le futur leader de la meute”.

Pour Serge Gémard, le préjudice doit être réparé, et lui veut être “sûr de pouvoir travailler dans la sérénité” à l’avenir. Ce qui est sûr également, c’est que les éleveurs se passeraient bien de gérer des éventuels problèmes de chiens, alors qu’à quelques jours du début de la transhumance, l’ombre du loup commence à planer sur le Vercors.