La Fédération Cynologique Internationale (FCI), organisme en charge de la définition des caractéristiques des races de chiens, en reconnaît pas moins d'environ 350. Pour autant, nul besoin d'être un cynophile concerné pour constater l'extraordinaire diversité d'apparences qui existe dans l'univers canin.
Si tout oppose par exemple l'immense Dogue Allemand et le minuscule Shih Tzu en terme de dimensions, les différences morphologiques entre races ne se limitent pas à la taille, loin de là...
Voici donc une petite présentation des différents types morphologiques qui existent chez le chien, ainsi que quelques exemples de races appartenant à chacun d'entre eux.
De nombreuses possibilités existent afin de classer les races de chiens.
Les scientifiques les ont tout d'abord classées en fonction de la forme du corps. Puis la forme du crâne a été un deuxième critère permettant de différencier les morphologies canines. Enfin, le profil de la tête est le dernier critère utilisé par les scientifiques pour classer les races.
Pierre Mégnin, vétérinaire français du XIXe siècle, a proposé sa propre classification des races en fonction des caractéristiques du corps et de la tête. Cette classification est devenue la référence afin de savoir dans quelle catégorie ranger une race.
La classification des races de chiens en fonction de leur corps est celle qui vient immédiatement à l'esprit pour ranger les diverses races. On dénombre alors trois types de chiens : bréviligne, médioligne et longiligne.
Les chiens entrant dans le type bréviligne (ou brachymorphe) sont trapus, avec un stop très marqué et une ligne de chanfrein plus courte que celle du front.
Les molosses sont l'exemple le plus représentatif des chiens de type bréviligne. On peut citer également le Pékinois et le Bouledogue Français, par exemple.
Avec leurs formes équilibrées, un stop marqué ainsi que des lignes de chanfrein et de front égales et parallèles, les chiens de type médioligne sont nombreux.
On peut citer par exemple le Berger de Brie, le Malinois et l'Epagneul Breton.
Les chiens de longiligne ont des formes étirées et sveltes, les pattes souvent longues, un stop peu prononcé et une ligne de chanfrein très longue.
C'est dans cette catégorie que sont classés les terriers comme par exemple le Border Terrier et le Terrier Australien, ainsi qu'un certain nombre de chiens de berger comme le Colley.
La classification des races de chiens en fonction de la forme du crâne de l'animal conduit à établir trois catégories : dolichocéphale, mésocéphale et brachycéphale.
Les chiens de type dolichocéphale ont une tête fine et allongée. Ce n'est pas étonnant, puisque « dolichocéphale » signifie en grec « crâne long ».
Ce type est le plus proche de celui des canidés sauvages, notamment le loup, ancêtre du chien. Pourtant, aujourd'hui, ce n'est plus le type comportant le plus grand nombre de races - un exemple parmi tant d'autres que la domestication a modifié l'apparence de nos compagnons.
Parmi les exemples de races au museau allongé, on peut citer le Dobermann et le Lévrier Afghan. Ce sont d'ailleurs des chiens considérés comme proches du loup.
Pour les chiens de type mésocéphale, la largeur et la longueur de la tête sont de taille moyenne. D'ailleurs, « mésocéphale » signifie en grec « crâne moyen ».
Cela correspond à la majorité des chiens, environ 75%, comme le Labrador ou le Berger Allemand. Pourtant, le loup et les autres canidés ont un museau allongé et ressemblent davantage au type dolichocéphale : la domestication aurait donc conduit à une réduction de la taille du museau - peut-être pour des questions esthétiques.
Chez les chiens de type brachycéphale, la tête est courte, mais large. D'ailleurs, « brachycéphale » signifie en grec « crâne court ».
De tels chiens sont connus pour être davantage exposés à certains risques, notamment des difficultés respiratoires, une moins bonne tolérance à la chaleur, et une grande sensibilité à la chaleur. Ceci est la conséquence de leur nez court et de leurs voies respiratoires atrophiées. D'ailleurs, nombre d'entre eux ont une espérance de vie plus faible que leurs congénères de gabarit similaire.
Parmi les chiens de type brachycéphale, on peut citer par exemple le Pékinois, le Bulldog et le Boxer.
Pour la classification des races de chiens en fonction de la forme de leur tête, trois catégories ont été créées : rectiligne, convexiligne et concaviligne.
Chez le profil rectiligne, le front et le chanfrein sont parallèles, avec un stop très marqué.
Le Malinois et le Setter Gordon sont de bons exemples de chiens entrant dans cette catégorie.
Les chiens de profil convexiligne ont un stop effacé voire quasiment absent, un front plus ou moins convexe, avec un chanfrein abaissé dans son prolongement.
Le Bull Terrier et le Bedlington Terrier ont des têtes ayant un profil convexiligne.
Les chiens au profil concaviligne ont un stop très accentué, ainsi qu'une face plus ou moins refoulée et un crâne très bombé.
Le Boxer et le Bouledogue Américain sont de parfaits représentants de ce type de chiens.
Plutôt que de cibler un seul élément du corps, le vétérinaire Pierre Mégnin a décidé de regrouper les chiens en regardant l'ensemble « tête + corps ». Cela l'a conduit à distinguer quatre catégories : lupoïde, braccoïde, molossoïde, et graïoïde.
Même si elle n'est pas parfaite, cette classification est la plus utilisée aujourd'hui pour différencier les types de races de chiens.
Les chiens de type lupoïde ont la tête en forme de pyramide et des oreilles droites. Leur museau est étroit, allongé, les lèvres sont petites et tendues.
Leur morphologie évoque celle du loup, d'où le nom de type lupoïde. Le Malinois, le Husky Sibérien et le Blue Bay Shepherd sont quelques unes des races canines faisant partie de cet ensemble.
La catégorie braccoïde correspond aux chiens communément appelés braques. Ils sont généralement à poil ras et à oreilles pendantes. La tête est de forme prismatique. Le museau est aussi large à l'extrémité qu'à la base, et le front est caractérisé par une dépression. La queue est souvent écourtée. Les lèvres sont longues et flottantes, avec les supérieures dépassant sensiblement de la mâchoire inférieure.
Le Braque Français type Pyrénées et le Chien d'Arrêt Danois Ancestral sont de bons exemples de races de cette catégorie.
Plus couramment appelés molosses, les chiens de type molossoïde ont une tête et un corps massifs. Ils présentent un museau très court ainsi que de longues et épaisses lèvres. Leurs oreilles sont courtes et tombantes - sauf dans le cas du Bouledogue Français, qui présente des oreilles droites.
Le Mastiff et le Kangal (entre autres) sont classés dans la catégorie des chiens de type molossoïde.
Les chiens de type graïoïde regroupent les lévriers, avec leurs corps effilé et une poitrine particulièrement descendue. Cette morphologie est taillée pour la course. La tête est dite dolichocéphale longue : la largeur de la tête ne dépasse pas la moitié de sa longueur, mis à part pour le Whippet et le Petit Lévrier Italien.
L'Azawakh, le Barzoï et l'Irish Wolfhound sont des exemples de chiens appartenant au type graïoïde.
Les races de chiens peuvent être classées de différentes façons, selon que l'on se réfère à la forme de leur corps, de leur crâne, de leur tête, ou à l'ensemble de leur silhouette. C'est ce dernier critère qui fait désormais référence pour classer les races : on parle de classification de Pierre Mégnin.
Quel que soit le type auquel elle appartient, toute race possède ses propres points forts et ses faiblesses. Il n'y a donc pas véritablement de « bon » ou de « mauvais » choix, en tout cas si l'on se base uniquement sur ces classifications. Bien plus que le type morphologique, ce qui importe pour bien choisir un chien, c'est de connaître ses besoins (d'exercice, d'attention, d'espace...) et de s'assurer qu'on pourra les combler.