Chez le chien comme chez l'humain, les organes et tissus ont une place bien précise : le cerveau est à l'intérieur du crâne, le coeur sur le côté gauche, le tube digestif dans l'abdomen, etc. Cela explique pourquoi, même si l'apparence et la morphologie peuvent varier d'un individu à l'autre, leur organisme est finalement très semblable.
Il arrive toutefois qu'un ou plusieurs organes ne soient pas exactement à l'endroit où ils sont supposés être, et qu'ils empiètent au moins en partie sur un autre endroit du corps. C'est notamment le cas lors d'une hernie. En fonction de la zone touchée, les conséquences peuvent être plus ou moins graves pour la santé.
Voici donc une rapide présentation des types de hernies les plus courants chez le chien, ainsi que quelques conseils pour les reconnaître et les traiter.
La hernie est un terme médical désignant le fait que tout ou partie d'un organe s'est déplacé hors de la cavité qui est censée le contenir normalement. Ce déplacement se fait à l'occasion d'une faiblesse ou d'une malformation de la cavité en question, qui ne constitue plus un rempart infranchissable pour l'organe situé à l'intérieur. Il peut être présent dès la naissance, ou apparaître en cours de vie.
La hernie est presque toujours problématique, quelle que soit sa localisation. Elle entraîne en effet le plus souvent des douleurs, une gêne et/ou un mauvais fonction de l'organe touché. Elle n'est toutefois pas forcément grave : tout dépend à quel point l'organe est sorti de sa cavité et dans quelle mesure cela l'empêche de jouer correctement son rôle.
Comme chez l'humain, il existe différents types de hernie chez le chien, en fonction notamment de l'organe concerné et donc de sa localisation. On trouve ainsi les formes suivantes :
Type de hernie | Localisation |
---|---|
Hernie diaphragmatique | Diaphragme |
Hernie discale | Colonne vertébrale |
Hernie hiatale | Estomac |
Hernie inguinale | Aine |
Hernie ombilicale | Nombril |
Hernie périnéale | Rectum |
Chez le chien, ce sont les formes discale et ombilicale que l'on rencontre le plus couramment.
Aussi appelée intervertébrale, la hernie discale touche comme son nom l'indique le disque de cartilage situé entre deux vertèbres. Ce dernier, au lieu d'être situé dans le prolongement des vertèbres, se déplace hors de la colonne et comprime les racines nerveuses et/ou la moelle épinière. Cela entraîne des douleurs, des difficultés à se déplacer, voire une paralysie dans les cas graves. En théorie, elle peut toucher n'importe quelles vertèbres. Dans la pratique, elle touche souvent les cervicales ou les lombaires : on parle alors respectivement de hernie cervicale ou de hernie lombaire.
La hernie discale survient généralement à la suite d'un accident ou d'une blessure au niveau du dos. Elle est plus fréquente chez certaines races au corps allongé comme le Teckel, en raison de leur dos plus fragile que celui de leurs congénères. Elle peut toutefois survenir chez n'importe quel individu de n'importe quelle race.
Si la hernie discale est détectée très tôt, elle peut éventuellement être traitée avec des anti-inflammatoires et du repos strict pendant quelques semaines. Dans le cas inverse, il faut obligatoirement en passer par une opération chirurgicale pour décomprimer la moelle épinière et restaurer le disque intervertébral endommagé. Toutefois, les dégâts sur les nerfs sont potentiellement irréversibles, en particulier si la prise en charge est tardive : le chien peut alors ne jamais retrouver une motricité normale, malgré le succès de l'opération.
Comme son nom l'indique, la hernie ombilicale se situe au niveau du nombril (l'ombilic dans le langage médical), sur le ventre du chien. Elle peut être héréditaire, notamment chez l'Airedale Terrier, le Braque de Weimar et le Pékinois.
Elle est le plus souvent causée par une mauvaise fermeture de la paroi musculaire à l'endroit où passait le cordon ombilical lorsque l'animal était dans le ventre de sa mère. Ce trou musculaire peut laisser passer de la graisse abdominale ou parfois des intestins. Cela se traduit par une grosseur plus ou moins importante, présente le plus souvent dès la naissance ou dans les jours qui suivent.
Sa gravité dépend des organes touchés. Si jamais elle ne contient que de la graisse, elle ne présente pas vraiment de caractère d'urgence. Le vétérinaire conseille alors généralement de patienter jusqu'au jour de la stérilisation de l'animal, afin de profiter de l'anesthésie pour refermer le nombril et faire ainsi une pierre deux coups.
En revanche, elle est susceptible d'être dangereuse si les intestins sont écrasés dans la hernie, car ils ne peuvent alors plus jouer correctement leur rôle. Dans ce cas précis, une intervention le plus vite possible est recommandée.
Les parois du rectum sont normalement maintenues en place notamment grâce à certains muscles présents autour de cet organe. Lorsque ces muscles ne jouent plus correctement leur rôle, le rectum est dévié et peut se dilater, entraînant parfois avec lui de la graisse abdominale, la prostate ou la vessie. C'est ce que l'on appelle une hernie périnéale.
Cette dernière se traduit essentiellement par un gonflement indolore à côté de l'anus, dans la région du périnée. Le plus souvent, elle gêne le transit intestinal (en particulier la défécation) et s'accompagne donc de phases de constipation et/ou d'incontinence fécale régulières. Lorsque la vessie est incluse dans la hernie périnéale, le chien peut alors avoir du mal à uriner voire être dans l'impossibilité de le faire : il s'agit donc d'un cas d'urgence.
Les chiens mâles non stérilisés âgés de 5 à 7 ans sont prédisposés à cette affection, notamment parce que leur prostate plus volumineuse exerce une pression sur les muscles et parois du rectum. Le traitement est chirurgical : le vétérinaire récupère un morceau de muscle interne pour reconstituer la paroi censée maintenir les organes en place. Il en profite pour remettre ces derniers à la bonne position, et les « fixe » pour que ceux-ci restent au bon endroit.
La hernie inguinale correspond au passage de graisses et/ou d'organes abdominaux à travers les anneaux inguinaux. Il s'agit d'orifices servant notamment à laisser descendre les testicules chez les chiots mâles et abritant divers vaisseaux sanguins et ligaments chez les deux sexes.
Cette hernie concerne surtout les chiennes adultes non stérilisées. Elle peut toutefois aussi survenir chez les mâles, même si c'est rare : elle est alors généralement congénitale chez eux, apparaissant surtout chez les chiots Westie ou Pékinois dont les testicules tardent à descendre complètement.
La hernie inguinale prend la forme d'une masse molle et non douloureuse se situant à la jonction entre la face interne de la cuisse et l'abdomen. Le plus souvent, c'est de la graisse qui se retrouve prise dedans : la hernie est alors généralement peu grave et se traite facilement avec une petite intervention chirurgicale. Elle est toutefois nettement plus grave si c'est un morceau d'intestin ou d'utérus qui se coince, car ces organes peuvent alors ne plus fonctionner correctement. Le cas échéant, une opération en urgence est alors requise pour les remettre en place et refermer la paroi.
La hernie diaphragmatique consiste en une brèche au niveau du diaphragme (l'organe jouant un rôle important dans la respiration et séparant le thorax de l'abdomen) par laquelle s'engouffrent les intestins, parfois accompagnés d'une partie du foie. Ces organes « débordent » alors dans le thorax et écrasent plus ou moins fortement les poumons, ce qui engendre des difficultés respiratoires et des douleurs importantes chez le chien atteint.
La hernie diaphragmatique est quasiment toujours d'origine traumatique (c'est-à-dire causée par un choc ou un coup), et n'est presque jamais congénitale. Elle nécessite une réparation chirurgicale du diaphragme le plus vite possible, car en l'absence de traitement, elle s'avère souvent mortelle à plus ou moins court terme.
La hernie hiatale correspond au passage de la partie supérieure de l'estomac à travers le hiatus oesophagien, c'est-à-dire l'orifice au niveau duquel l'oesophage et l'estomac se rejoignent.
Chez l'humain, elle a plutôt tendance à survenir avec l'âge : en effet, les ligaments censés maintenir le hiatus en place perdent en efficacité avec les années, et l'estomac n'est plus correctement fermé. Ce n'est pas vraiment le cas chez le chien, chez qui elle est généralement congénitale - c'est-à-dire présente dès la naissance. Tous les individus peuvent être touchés, mais les chiens au nez écrasé y semblent prédisposés.
Quoi qu'il en soit, la hernie hiatale n'est pas évidente à détecter, car les symptômes - lorsqu'ils existent - sont plutôt discrets et peu spécifiques. Ces derniers sont essentiellement d'ordre digestif, avec des vomissements, une salivation excessive et/ou un reflux gastrique. Le diagnostic repose sur une radiographie et/ou une endoscopie (c'est-à-dire l'observation du haut de l'appareil digestif à l'aide d'une petite caméra que l'on insère depuis la gueule).
Contrairement aux autres hernies, la hernie hiatale se traite rarement avec une opération chirurgicale, car elle n'empêche généralement pas l'estomac et l'oesophage de fonctionner correctement. Des médicaments suffisent alors pour traiter les éventuels symptômes présents : vomissements, reflux gastrique... Toutefois, si la hernie est problématique et/ou si le traitement ne suffit pas pour apaiser les symptômes, une intervention peut être envisagée.
Sans grande surprise, les symptômes d'une hernie dépendent fortement de sa localisation.
Lorsqu'elle se situe au niveau du nombril, de l'aine ou du rectum, elle est facile à repérer, car elle prend alors la forme d'une grosseur plus ou moins importante et bien visible. Cette grosseur peut s'accompagner d'autres symptômes, en fonction des organes touchés - notamment des problèmes digestifs, mais pas uniquement.
Dans les autres cas en revanche, aucune masse n'est visible : ce sont donc les autres symptômes (reflux gastrique, constipation, difficultés respiratoires, démarche raide, paralysie...) qui peuvent aider à orienter le vétérinaire vers une hernie. Le diagnostic se confirme alors généralement avec une radiographie, qui permet de localiser cette dernière avec précision et de déterminer les organes et tissus touchés.
Chez le chien comme d'ailleurs chez l'humain, le traitement d'une hernie est quasiment toujours chirurgicale. Il vise en fait à replacer les organes et tissus au bon endroit, ainsi qu'à « reconstruire » la paroi problématique pour qu'elle ne laisse plus rien passer. Il se pratique sous une anesthésie générale plus ou moins profonde en fonction de la localisation de la hernie, et présente généralement un très bon taux de réussite - même s'il ne suffit pas forcément pour éviter les séquelles.
Dans quelques rares cas, notamment lors d'une hernie hiatale ou au tout début d'une hernie discale, un traitement médicamenteux peut suffire pour régler le problème et/ou soulager les symptômes. C'est toutefois davantage l'exception que la règle : la plupart du temps, une opération chirurgicale est inévitable pour traiter la hernie.
Le cas échéant, le coût correspondant est globalement élevé : il faut compter bien sûr les dépenses vétérinaires liées à l'intervention en elle-même, mais aussi celles liées à l'anesthésie, ainsi que celles correspondant aux différents examens en amont et/ou en aval de l'intervention. Au total, cela peut facilement coûter entre 500 et 2500 euros... Tout ou partie de ces dépenses sont toutefois généralement prises en charge par l'assurance santé du chien, si celui-ci est assuré.
j ai perdu mon petit shit zu a l age de 14 ans d une hernie discale et pourtant il était en pleine forme en une journée la maladie a fait du ravage malgrés piqure et traitement je n ia pas eu le temps de le faire opérer l hernie a éclaté c est monté au coeur ,il me manque j en pleure c est injuste