Le chien n'est pas appelé meilleur ami de l'Homme pour rien. En plus d'être un compagnon idéal pour les adultes, il sait l'être aussi pour les plus petits, devenant à la fois confident et ami. Pour autant, ce n'est pas parce que l'enfant est adorable et le chien doux qu'il n'y a pas besoin de s'informer pour anticiper les soucis qui pourraient potentiellement venir troubler la quiétude du foyer.
En effet, la cohabitation et la communication entre l'homme et le chien ne sont pas innées : elles s'apprennent. Le chien de la maison doit accepter la présence de l'enfant, alors que de son côté, l'enfant doit comprendre comment se comporter avec un chien.
Le chien est le premier animal domestiqué par l'Homme, et est ainsi mêlé depuis bien longtemps à l'espèce humaine. Certains pensent même que la cohabitation a commencé dès la Préhistoire, par l'offrande à des enfants de jeunes louveteaux qui n'avaient pas encore ouvert les yeux.
De fait, la présence d'un chien est extrêmement bénéfique pour les enfants qui vivent à son contact. Le chien est un merveilleux compagnon à qui l'enfant peut tout confier, même ses secrets les plus intimes, sans crainte d'être trahi. En effet, l'animal l'accepte tel qu'il est et l'accueille avec enthousiasme quoi qu'il ait fait, même s'il a eu par exemple de très mauvais résultats scolaires. Il le console dans les moments difficiles de l'existence, et il lui donne également le sens des responsabilités.
En communiquant avec un membre d'une autre espèce, l'enfant, surtout s'il a moins de trois ans, est amené à moduler ses réactions, à donner moins d'importance aux mots et à privilégier le langage gestuel, adoptant une communication non verbale avec le chien, en particulier à travers des gestes et stimulations tactiles mutuelles vers certaines zones du corps. Par ricochet, ceci va faciliter ses relations avec ses semblables. La présence de l'animal lui donne un sentiment de sécurité et modifie la perception des situations auxquelles il se trouve confronté.
Ces bienfaits se trouvent encore amplifiés si l'enfant souffre de troubles, qu'ils soient physiques ou psychiques.
Au demeurant, le chien, par sa seule présence et l'intérêt commun qu'il crée, contribue également à faire diminuer les tensions familiales et aide à maintenir le contact entre les membres de la famille, surtout lorsque cette dernière vit une situation de crise.
Si la présence d'un chien peut s'avérer très distrayante pour un enfant, il ne faut pas perdre de vue pour autant que le chien n'est pas un jouet. C'est un canidé, c'est-à-dire un prédateur d'une autre espèce, qui, au fil des siècles, a adapté son mode de vie grégaire à celui des êtres humains. De ce fait, faire cohabiter un enfant avec un chien n'est pas sans risques, et ce quelle que soit la race du chien, son âge ou son sexe.
Il est difficile de disposer de statistiques exactes, car les personnes blessées par un chien ne se rendent pas forcément chez le médecin ou aux urgences. Toutefois, selon une enquête réalisée entre 2004 et 2006 dans les urgences françaises des hôpitaux participant à l'EPAC (Enquête Permanente sur les Accidents de la vie Courante) sur 2061 morsures de chien, 903 (soit environ 45%) concernaient des enfants de moins de 15 ans, dont presque la moitié avaient moins de 5 ans.
Par ailleurs, dans le cadre d'une enquête conduite par l'Institut de veille sanitaire (InVS) français en collaboration avec l'association des vétérinaires comportementalistes Zoopsy auprès de quelques centres hospitaliers, le médecin généraliste Docteur Filiatre montre que, sur la base de 206 cas d'agressions, les enfants les plus mordus sont des garçons entre 2 et 4 ans, et que les chiens responsables sont plutôt des mâles (70% des cas), généralement âgés de moins de 4 ans. Cela n'est guère illogique, puisque c'est à cet âge-là que les jeunes mâles cherchent à s'affirmer dans le groupe.
Malheureusement, les morsures de chien sont d'autant plus graves que l'enfant est jeune, et elles peuvent laisser des séquelles aussi bien physiques que psychologiques, surtout lorsqu'on sait que les enfants sont principalement mordus au niveau du visage et du cou. L'animal n'a pourtant pas de préférence pour ces endroits là, il ne choisit pas à l'avance où il va planter ses crocs : il mord simplement à sa hauteur. Or, les enfants, souvent petits et/ou accroupis face à lui, sont précisément à sa hauteur.
Ainsi, d'autres études tendent à montrer que ces agressions ont lieu au cours des jeux et que, dans la majorité des cas, l'agresseur est le chien de la famille. En effet, d'après une étude dans le département des Hautes-Alpes, sur 35 cas de morsures de chien, l'animal était connu de la victime dans 68% des cas.
En outre, il faut savoir qu'en France, on déplore en moyenne deux morsures de chien mortelles par an, tous âges confondus.
Tout d'abord, l'enfant peut-être perçu comme l'un des chiots de la meute. En effet, le chien a tendance à agir envers les enfants de la famille comme il le ferait envers les chiots de sa meute. Lorsque ces derniers dépassent les bornes, l'adulte n'hésite pas à les discipliner : il les grogne, se lance sur eux, les aplatit au sol et saisit leur museau entre ses mâchoires tout en serrant un peu. Aussitôt, le chiot se soumet en se jetant sur le dos ; cette attitude de soumission a pour corollaire l'arrêt immédiat de la punition.
Le chien peut agir de même avec l'enfant lorsque ce dernier fait quelque chose qu'il n'aime pas. Selon que le chien est dominant ou dominé, il peut considérer l'enfant différemment. Un chien dominé accepte beaucoup des enfants, mais n'est pas forcément un bon protecteur. Un chien dominant est probablement un excellent protecteur en empêchant, par exemple, le petit d'aller là où il y a du danger (rue, escalier, rivière…), mais il manifeste plus son autorité sur l'enfant, souvent pour la bonne cause. Ainsi, il n'accepte pas que l'enfant fasse preuve d'autorité envers lui puisqu'il considère lui être supérieur dans la hiérarchie de la famille-meute. On imagine comment un chien peut faire valoir sa prédominance : bousculade, coups de patte, coup de dents... c'est comme cela qu'il s'impose et se fait normalement respecter dans une meute.
De plus, certains gestes amicaux d'un enfant peuvent être interprétés comme des menaces par le canidé : fixer le chien, lui poser la main sur la tête ou le garrot, ou bien encore le serrer contre soi ne sont que quelques exemples de gestes susceptibles d'être mal perçus. Une étude a également mis en évidence que plus l'enfant est jeune, plus il a tendance à se montrer agressif envers l'animal (généralement sans s'en rendre compte), et qu'il se montre d'autant plus agressif qu'il s'agit d'un chien de petite taille et/ou d'un jeune chien.
La morsure inhibée, qui ne fait aucun mal au chiot, peut causer en revanche des dégâts très importants à l'enfant. Le risque est d'autant plus grand que ce dernier, loin de se soumettre comme le fait le chiot, se met alors à crier et à gesticuler, ce qui peut amener le chien à renforcer sa prise.
Le problème est que les enfants n'ont pas la capacité d'interpréter les signaux d'avertissement du chien qui désire qu'une situation cesse. Un chien prévient avant d'être agressif, mais encore faut-il que le destinataire humain du message soit à même de le comprendre. Dans une situation angoissante, le chien stressé commence ainsi à tourner la tête, à fuir le regard de l'enfant, à passer sa langue plusieurs fois sur sa truffe, à grogner doucement : il met ainsi l'enfant en garde. Mais comme celui-ci ne comprend pas et continue de jouer avec lui, le chien réagit comme il le ferait avec un autre chien : soit grogner plus fort, soit mordre. Le chien a prévenu une fois, deux fois, mais l'enfant n'a pas compris, n'a pas cessé ; l'animal l'a alors réprimandé par une morsure, comme il l'aurait fait avec un congénère.
Un chien peut également mordre un enfant par peur : cela arrive principalement lorsque la socialisation du chiot envers les humains en général et les enfants en particulier n'a pas été menée correctement
Dans les écoles, pour sensibiliser les enfants aux comportements canins et ainsi éviter les risques de morsures de chiens, de plus en plus d'initiatives sont mises en place. En effet, la prévention reste la meilleure des chances pour éviter les accidents qui, dans les cas les plus graves, mènent malheureusement à l'euthanasie du chien en cause (qui est le plus souvent le chien de la famille, ou un chien de l'environnement proche), comme le demandent la loi et la pression sociale.
Un enfant est bien souvent inconscient des risques qu'il encoure en présence d'un chien, qu'il s'agisse d'un chien de petite taille ou d'un chien de grande taille, car l'enthousiasme et l'excitation sont plus forts que tout. Ainsi, dans les initiatives mises en place au sein des établissements scolaires, on donne souvent deux exemples de situation aux enfants, tout en leur apprenant quelle attitude adopter :
Durant ces formations dans les écoles, les intervenants montrent des films aux enfants et utilisent un chien en peluche afin de les préparer, surtout ceux ayant une appréhension, à la suite de l'intervention : l'arrivée d'un vrai chien. Il est évident que les chiens qui participent à ces formations préventives dans les écoles sont équilibrés, résistants au stress, et que ce sont des chiens qui aiment le contact avec les enfants.
Pour autant, ces interventions scolaires sont inutiles si les parents n'inculquent pas avec une certaine rigueur une éducation toute en prudence et en respect envers les animaux. Il est effectivement important d'apprendre aux enfants le respect du chien, de ses besoins et de sa réalité, et ce dès le plus jeune âge. Par exemple, un enfant en bas âge, qui découvre son environnement avec beaucoup de curiosité, est quelquefois malheureusement encouragé par l'absence de réactions de ses parents à avoir des gestes déplacés envers l'animal. En effet, il confond aisément le chien avec un jouet, se mettant à le pourchasser partout dans la maison, ou bien à avoir des gestes un peu trop brusques envers lui. Il est essentiel d'apprendre aux enfants à ne jamais forcer un chien à faire quelque chose que manifestement il rechigne à faire. L'enfant doit comprendre que le chien n'est pas un jouet.
En outre, un enfant doit savoir se contrôler face à un chien. En particulier, les bruits et cris, même enthousiastes, risquent de terrifier l'animal.
Bien évidemment, les parents ne doivent pas non plus laisser un enfant faire du mal à un chien, par exemple en lui tirant les poils, en le frappant ou en lui marchant sur les pattes ou la queue, en pensant ou espérant simplement que l'animal ne se défende pas. De même, il ne doivent pas laisser l'enfant chevaucher le chien, car cela peut être douloureux pour lui, mais être également perçu comme une attitude de dominance que le chien peut ne pas accepter. Dans le cas d'un chiot, les parents doivent apprendre à l'enfant à tenir l'animal sans lui faire mal et à ne surtout pas le saisir par la patte ou le laisser tomber.
Par ailleurs, l'enfant, qui peut être brutal dans ses manifestations de tendresse, doit apprendre à distribuer des câlins en douceur. Au demeurant, si ces comportements correspondent chez l'être humain à une marque d'affection, les embrassades ou les bisous peuvent être interprétés par le chien comme une agression. En effet, même si les chiens sont tactiles, qu'ils se poussent du museau ou se lèchent, le baiser est humain. L'enfant doit donc pratiquer les caresses ou les bisous avec modération.
Une fois l'enfant devenu adolescent - surtout les jeunes garçons, avec les modifications hormonales que cette période de la vie implique -, il risque de vouloir remplacer les séances câlins et jeux par des moments où il aura tendance à vouloir imposer son autorité plutôt brusquement, en donnant des ordres, en testant les réactions de son compagnon à quatre pattes, voire même en lui donnant des coups.
Si le chien est agacé, il cherchera à se soustraire à ces situations en s'éloignant dans un endroit plus tranquille, alors que l'enfant, ne comprenant pas la signification de ce retrait, cherchera à le suivre. Il est donc important, pour éviter que le chien ne se sente de plus en plus menacé et qu'il finisse par mordre pour se faire comprendre, d'aménager pour votre animal un espace inaccessible et/ou interdit à l'enfant ou à l'adolescent. En particulier, les chiens aiment les dessous de meubles, et les considèrent souvent comme un territoire personnel. L'enfant ne doit donc pas s'y glisser.
En outre, il est essentiel d'apprendre à un enfant qu'il ne faut pas déranger le chien qui dort dans son panier ou sa niche ou qui est attaché, car il risque d'avoir une réaction de défense par instinct de survie. De plus, la nourriture pour le chien est sacrée. L'enfant ne doit pas par exemple s'amuser à retirer la gamelle du chien une fois qu'elle est servie, car aux yeux de l'animal, c'est un acte hostile et incompréhensible.
Au contraire, apprendre à un enfant à passer des moments calmes avec le chien, des moments de tendresses et de câlins, peut permettre qu'une vraie relation de confiance se tisse entre les deux. Pour éviter le moindre risque, ces moments doivent toujours être sous la surveillance des parents ou d'un adulte.
De façon générale, toutes les tentatives pédagogiques en milieu scolaire ne porteront leurs fruits que si les parents et les autres adultes présents autour des plus jeunes gardent une éducation ferme avec leur progéniture vis-à-vis des animaux de compagnie. C'est en premier lieu aux parents de sensibiliser leurs enfants pour qu'une relation saine se mette en place, basée sur le respect et la compréhension.
En outre, comme mentionné plus haut, les jeunes enfants étant incapables de repérer les signaux d'avertissement du chien, c'est le rôle des adultes que d'intervenir et de faire cesser toute situation dérangeante pour l'animal, et ainsi prévenir les accidents.
Il est primordial de rappeler qu'un chien et un enfant ne doivent jamais être laissés sans surveillance. En outre, il ne faut jamais laisser un enfant tout seul pour promener un chien, quel qu'il soit. Confier un chien à une personne dont l'animal n'accepterait pas l'autorité, ou faire promener des chiens par des enfants comme on peut le voir das certains refuges dirigés par des gens pleins de bonne volonté, est totalement inconscient. Dans un cas comme celui-ci, c'est la sécurité de tout le monde qui n'est pas assurée : celle de l'enfant (réaction agressive d'un chien devant l'autorité de l'enfant qu'il refusera), celle des êtres rencontrés (le chien s'échappe et provoque une bagarre avec un congénère ou un accident de la circulation), mais aussi celle du chien lui-même (collision avec un véhicule).
Par ailleurs, en rappelant aux enfants du foyer que le chien n'est pas un jouet, qu'il ne faut jamais le forcer à quoi que ce soit, qu'il a besoin de ses moments de tranquillité (en particulier lors de ses repas ou de ses moments de repos), et en sociabilisant correctement le chiot dès son arrivée à la maison, les situations les plus graves deviendront nettement moins probables, mais pas impossibles pour autant : le risque zéro n'existe pas.
Les parents doivent donc toujours être attentifs. Si par exemple le chien envoie des signaux d'apaisement indiquant qu'il en a assez de se faire tirer les oreilles ou qu'il souhaite être tranquille, il faut toujours demander à l'enfant de cesser et de respecter les besoins du chien. Bien évidemment, plus cela est fait de manière pédagogique, mieux c'est, l'idéal étant que l'enfant devienne petit à petit en mesure de déchiffrer lui-même le langage corporel du chien.
Par ailleurs, en cas de morsure, même bénigne, il y a risque d'infection, dès lors qu'il y a agression de la peau. En effet, contrairement à ce que certains ont tendance à croire, la flore buccale des chiens contient de nombreux vecteurs de risque. Ainsi, en cas de morsure, les parents doivent laver à grandes eaux la blessure de l'enfant, si possible avec du savon, puis appliquer un antiseptique sur la plaie. Par la suite, il est conseillé de faire une visite chez le médecin pour l'enfant et une visite chez le vétérinaire pour le chien.
Afin là aussi de réduire le risque d'accidents et de telles morsures, il est bon d'apprendre dès son plus jeune âge à un enfant qu'il faut toujours demander l'autorisation avant de caresser un chien croisé dans la rue ou qu'il ne connaît pas.
Nous avons un chiot depuis 3 semaines...il est adorable, fait ses nuits et pratiquement propre.. nous avons eu un maître chien qui est venue à la maison pour nous donner des p'tits trucs et surtout pour notre fils unique de 5 ans.
Le problème c'est que mon fils n'aime pas le chien, il ne veut pas jouer avec lui, il ne veut pas se faire sentir..finalement il l'aime quand il dort dans sa cage.... Ce n'est pas vivable..
Il voulait un chien et nous lui avions expliquer le concept d'un chien, surtout un chiot...
Par contre nous l'avons achètés aussi pour nous pas juste pour lui.
Les gens me disent de persistée, mais les gens ne vivent pas sous notre toit, et pour l'instant c'est infernal
Excellent article, et important !
le texte était suprer
cool
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