Comportement et obéissance du chien

Comportement et obéissance du chien

Nos chiens savent pertinemment ce qui nous fait plaisir, et savent identifier clairement notre colère et notre satisfaction, d’autant que certains personnes sont très expressives, n’hésitant pas à féliciter de la voix et à l’aide de récompenses.


On peut donc se demander ce qui pousse les chiens à se conformer aux demandes de l'Homme. Est-ce par plaisir ? Ou par plaisir de nous faire plaisir ? Les chiens se soumettent-ils à nos demandes, ou bien nous obéissent-ils ?

Quelle est la différence entre l’obéissance et la soumission du chien ?

Quelle est la différence entre l’obéissance et la soumission du chien ?

On peut parler d’obéissance canine lorsque le chien accepte de faire ce qu’on lui demande. Il consent à satisfaire la demande qui lui est faite. On parle de soumission lorsqu’il est contraint de faire ce que son maître veut.

 

Cette différence entre obéissance du chien et soumission peut-être constatée lors de séances d’éducation canine avec des méthodes coercitives. Quand certains chiens, une fois qu’ils se sont habitués aux règles ritualisées de l’obéissance dans un cadre précis, semblent y prendre du plaisir, d’autres tremblent de peur tout en se soumettant. Ils obéissent parce que l’obéissance est tranquillisante, et que désobéir provoque un stress.

 

L’obéissance n’a rien à voir avec la dominance : ce n’est pas parce que le chien obéit qu’il nous reconnaît comme son leader. Et la soumission n’induit pas le respect : le chien se conforme simplement à la demande parce qu’il a peur des conséquences éventuelles.

 

La présence d’un cadre est bien sûr sécurisante pour tout le monde, et la soumission à des règles est rassurante. Mais l’autoritarisme génère de l’anxiété et du stress, ce qui est malsain et ne donne pas de résultats probants dans la durée.

Comprendre les codes de communication du chien

Comprendre les codes de communication du chien

Peut-être avez-vous déjà entendu des réflexions disant que si un chien a peur, fait des bêtises ou mord, quelques séances d’éducation le calmeront.

 

Toutefois, lorsque l’on éduque un chien, on utilise souvent un conditionnement basé sur un système de récompense. On ne demande pas au chien de comprendre, mais d’obéir. Vouloir résoudre des problèmes de comportements canins par l’éducation, c’est oublier qu’il n’est pas possible de dresser un chien à comprendre : comprendre qu’il ne doit pas fuguer, qu’il ne doit pas avoir un comportement destructeur lorsqu’il est seul, qu’il ne doit pas être agressif avec des congénères ou des humains, ou encore qu’il ne doit pas avoir peur ni courir après les voitures.

 

Or, pour interagir avec les humains, les chiens développent des compétences supplémentaires par rapport à celles qu’ils utilisent avec les autres chiens. Ils accentuent notamment leurs habituels signaux de communication canins. Ils font ainsi preuve d’une adaptabilité exemplaire en cohabitant avec nous. Mais parfois, ils n’y parviennent pas. Ainsi, lorsqu’un chien produit ces comportements que les hommes jugent problématiques, c’est que quelque chose dans son environnement n’est pas clair pour lui. Peut-être qu’il ne trouve pas sa place, ou que ses propriétaires ne comprennent pas suffisamment les codes canins et le font ainsi vivre d’une façon qui lui est inconfortable. Peut-être sont-ils aussi incohérents dans leurs demandes.

 

Dans une telle situation, un comportementaliste pourra intervenir pour réorienter le regard de l’humain et lui faire prendre la mesure des contraintes qu’il impose à son animal. En effet, la plupart des comportements indésirables du chien sont le résultat de dysfonctionnements au sein de la relation maître/animal, et les seules techniques de conditionnement et d’éducation ne sont pas efficaces pour les solutionner. En revanche, si un propriétaire souhaite par exemple être secondé pour apprendre à son chien à marche sans tirer sur sa laisse, l’intervention d’un éducateur est parfaitement justifiée.

Faire la différence entre le comportement du chien et son obéissance : cas pratique

Faire la différence entre le comportement du chien et son obéissance : cas pratique

Prenons l’exemple de Téhène, jeune Terre-Neuve d’un an. Vivant à la maison comme un roi et bénéficiant de privilèges qui ne devraient pas être accordés aux chiens, il estimait probablement avoir le droit à un certain respect. Il était en effet habitué à obtenir de la nourriture n’importe quand et n’importe comment. Il se servait aussi dans la poubelle et menaçait toutes les personnes qui s’approchaient du réfrigérateur, à tel point qu’il fallait user de stratégies pour le faire sortir de la maison au moment des repas. Un jour où sa maitresse passait près de lui alors qu’il mangeait, il lui a attrapé la jambe et l’a mordue sévèrement.

 

Le vétérinaire consulté a indiqué que le meilleur moyen de régler le problème était de le dresser, afin de faire comprendre au chien qui est le maître. Téhène se retrouve alors sur un terrain de dressage, attaché à une laisse extrêmement courte et entravant ses mouvements, soumis aux hurlements de sa maîtresse qui exige de lui qu’il s’asseye et se couche immédiatement, et obéisse sans discuter.

 

Qu’a donc retenu Téhène de cette expérience ? Avec un peu d’anthropomorphisme, on peut imaginer que le chien pense que sa maîtresse n’est pas un leader, puisqu’elle a besoin de crier pour se faire obéir. Le chien obéit parce qu’il n’a pas le choix : il est attaché et ne peut s’enfuir. De plus, il se rend compte que, lorsqu’il s’assoit et se couche lorsque sa maîtresse le demande, il est récompensé d’une friandise. Il ne lui reste donc qu’à se soumettre pour éviter les cris et recevoir ses récompenses. Ainsi, après quelques leçons, Téhène ne tire plus sur la laisse, maîtrise les positions de base assis/couché/pas bouger, ainsi que le rappel. Mais une fois à la maison, pas de changement : gare à celui qui s’approche de sa gamelle, son canapé ou son frigo.

 

Certes, la maîtresse a appris à contrôler son chien, et c’est une bonne chose. Mais, en pratiquant des exercices d’obéissance, on ne s’est pas attaqué au vrai problème, on a juste masqué les causes réelles du malaise.

 

En faisant ensuite appel à un comportementaliste, la maîtresse a pu comprendre ce qui, dans la relation entre les humains et Téhène, mettait le chien dans un état de tension tel qu’il déclenchait de l’agressivité fulgurante à la moindre occasion. Et, par la suite, le comportementaliste a pu intervenir sur le comportement quotidien des humains pour réduire les attitudes gênantes.

Associer éducation et comportementalisme pour une meilleure obéissance du chien

Associer éducation et comportementalisme pour une meilleure obéissance du chien

Lorsque l’on se trouve dans une situation ou le chien ne connaît pas sa place dans la famille et s'y prend pour le leader, que ses maîtres n’arrivent pas à le gérer à la maison ou à l’extérieur, il peut s’avérer utile de coupler une thérapie comportementale avec des leçons d'éducation canine.

 

Le comportementaliste expliquera alors aux maîtres quelles sont les règles de base de la communication et du comportement des chiens, afin de rendre la situation familiale claire et compréhensible pour tout le monde. L’éducateur, quant à lui, apportera sa compétence pour la partie relevant de l’éducation à proprement parler, par exemple la maîtrise du chien lors d’une promenade ou dans les lieux publics.

 

Les métiers de comportementaliste et d’éducateur canin sont différents, mais peuvent ainsi être complémentaires dans certaines occasions. Chaque professionnel se doit de reconnaître ses compétences et les limites de ses interventions, face à des clients qui ne saisissent pas toujours la différence entre un comportementaliste et un éducateur. Dans un souci de clarté, mieux vaut ne pas confondre et mélanger les conseils.

Conclusion

Pour que l'obéissance et le comportement du chien soit optimaux, il est donc fondamental de comprendre le langage du chien, et de ne pas faire appel systématiquement à un éducateur. Car si le chien vit avec ses maîtres dans un contexte incohérent ou qui lui est incompréhensible parce que trop éloigné de son fonctionnement naturel, toutes les séances d’éducation ne changeront rien. Un comportementaliste sera plus apte à débloquer la situation, même si ces deux professionnels peuvent collaborer pour résoudre certains conflits.

Dernière modification : 09/01/2018.