Le chiot a normalement passé les premières semaines de sa vie en compagnie de sa mère et de ses frères et soeurs chez un éleveur canin, entouré d'autres êtres-vivants, qu'ils soient animaux ou humains. Il en va de même quand il arrive dans son nouveau foyer, étant alors le centre de toute l'attention. De toute sa courte vie, il n'a ainsi jamais réellement eu à faire face à la solitude.
Malheureusement, ses nouveaux maîtres ne sont pas toujours auprès de lui comme pouvaient l'être sa mère ou les chiots de son âge. Il lui faut donc apprendre à rester seul et sage durant leur absence.
À partir de huit semaines environ, la mère commence à sociabiliser les chiots. C'est la raison pour laquelle il est conseillé de ne pas les séparer avant l'âge de trois mois, de façon à ce que le chiot ait appris les "règles de société". C'est aussi à partir de ce moment qu'elle commence à éloigner peu à peu ses petits d'elle. D'abord pour dormir, puis de plus en plus pour les pousser à une autonomie plus complète.
Ainsi, tout chiot enlevé trop tôt à sa mère risque de connaitre des problèmes de comportement, comme être atteint d'anxiété de séparation du chien.
Dès l'arrivée du chiot à la maison, les maîtres démontrent probablement qu'ils sont heureux d'accueillir ce nouvel arrivant avec toute l'affection dont ils sont capables, d'autant que le jeune animal a lui aussi beaucoup d'amour à donner. Qu'il provienne d'un refuge pour animaux ou d'un élevage de chien, celui-ci vient de quitter tous ses repères, et les maîtres, le trouvant plus qu'attendrissant, ont envie de le cajoler tout le temps où ils sont à la maison.
Le problème principal dans le fait de lui accorder l'exclusivité de leur attention est qu'une fois qu'ils s'absentent, les maîtres laissent un vide anxiogène.
Il faut donc que ses nouveaux maîtres l'habituent à un nouveau mode de vie et à leurs absences régulières, en le poussant eux aussi, comme sa mère avait commencé à le faire, vers une plus grande autonomie : garder une petite distance, tout en contrôlant leurs débordements d'affection, est la base d'une émancipation correcte de l'animal.
Un chiot est capable d'apprendre une multitude de choses dès l'âge de deux mois. Mais pour que cela réussisse, il est nécessaire que son éducation suive une trame. Par exemple, apprendre la propreté au chiot est facile de façon naturelle pendant les deux premiers mois de son arrivée à la maison, mais sera beaucoup plus difficile à lui faire acquérir vers 5 ou 6 mois. Pour le même mécanisme, il faudra alors employer d'autres méthodes.
Il en va de même pour l'apprentissage de l'autonomie. Plus tôt on apprend à un chiot à rester seul de manière progressive, plus vite il assimile les départs de ses maîtres comme étant naturels, et apprend à mieux les supporter.
En effet, l'absence de ses maîtres peut être pour un tout jeune chiot une expérience déstabilisante. Il risque alors d'exprimer son désarroi par de nombreuses vocalises, en portant atteinte à son environnement, voire à lui-même, ou en faisant ses besoins partout dans la maison quand il se retrouve tout seul. Il ne s'agit en aucun cas de vengeance, mais bien d'expression de son mal-être : lui qui est la plupart du temps très sollicité, se retrouve d'un coup livré à lui-même.
Pour corriger cette peur, et pour qu'il accepte sa solitude temporaire, voici quelques conseils à suivre :
Le chiot nouvellement arrivé dans le foyer s'attache souvent à une personne qu'il suit partout, avec qui il veut jouer ou faire des câlins. Il faut donc le repousser, sans brusquerie bien sûr, et décider vous-même du moment où il vous plaira de jouer ou de câliner. Il faut également éviter de se laisser suivre partout dans la maison, en lui interdisant l'accès à certaines pièces par exemple. C'est toujours au maître de provoquer le contact. Il ne s'agit en aucun cas d'arrêter de lui montrer de l'attachement, mais bien de l'aider à grandir, de lui donner un peu d'indépendance, pour qu'il accède à la maturité plus sereinement.
Au moment du départ, le chiot peut-être tenté d'attirer votre attention en vous attendrissant (gémissement, yeux doux...). Pour éviter ces comportements, commencez par l'ignorer, au moins une demi-heure avant, afin de ne pas dramatiser l'instant de la séparation. Partir en douce, en évitant de se préparer devant lui, et sans câlin d'au revoir, aide à le quitter plus facilement. En particulier, si les préparatifs (maquillage, habillage…) l'excitent, procéder hors de sa vue est fortement conseillé.
Le silence dans la maison pourra renforcer son sentiment de solitude ou d'abandon. N'hésitez-pas à lui laisser un bruit de fond, comme la radio ou la télévision.
Au retour, faites de même. Ignorez-le et refusez de sa part les éventuels assauts de joie. Attendez une vingtaine de minutes avant de vous intéresser de nouveau à lui.
Si durant votre absence le chiot a commis une bêtise, ne le grondez pas. Il ne comprendrait pas, ayant déjà oublié ce qu'il a fait, son air honteux n'étant en réalité qu'un acte de soumission. Il associerait alors votre retour à la punition et se retrouverait perdu. Mieux vaut au contraire adopter une attitude plus positive, en ne cherchant pas tout de suite d'éventuels dégâts que le chiot aurait commis.
Ne réparez pas sa bêtise devant lui, ce serait un signe d'encouragement à recommencer, puisque cela a retenu votre intérêt.
Le chiot n'a pas la même notion de valeur - qu'elle soit matérielle ou sentimentale - que ses maîtres. Il est donc raisonnable de mettre hors de sa portée tous les objets précieux de la maison.
Lui laisser de quoi s'occuper, comme son jouet préféré ou un os à ronger, peut aussi lui permettre de mieux vivre sa solitude, et lui faire oublier l'absence de ses maîtres.
Vous pouvez également, les premiers temps (jusqu'à ses quatre mois environ), laisser au chiot un vêtement vous appartenant : votre odeur le rassurera.
De plus, il est conseillé aussi de ne pas laisser le chiot trop longtemps seul, et ce même s'il n'a pas la notion du temps (pour lui, quelques minutes ou quelques heures reviennent au même). Le chiot risquerait au bout d'un moment de faire des dégâts partout dans la maison, sa solitude lui pesant énormément.
Si, malgré cela, votre chiot continue de stresser lors des séparations, il sera utile de consulter un vétérinaire qui prescrira un produit apaisant, comme un diffuseur de phéromones. Il s'agit d'un produit semblable à celui secrété par la mère après la mise-bas et qui a pour but d'apaiser les chiots. Ce produit se vaporise dans la pièce où vous laissez le chiot.
Pour son bien, pour limiter sa détresse en l'absence de ses maîtres, et aussi pour lui signifier par leur comportement qu'ils ne sont pas à sa disposition, il faut en premier lieu que les maîtres se gèrent eux-mêmes, en ne cédant surtout pas à tout. Les comportements destructeurs du chien, les aboiements, les malpropretés sont généralement l'expression d'une grande détresse. Après tout, pour l'animal, ses maîtres sont ceux qui lui procurent bien-être et sécurité.
Si les maîtres anticipent en évitant la dépendance affective de s'installer, le chien est plus calme, apaisé, il a appris l'autonomie, et peut supporter sans grand stress de ne pas avoir son être de référence présent en permanence.
Il faut être d'autant plus vigilant à ce risque de dépendance affective que la taille du foyer est restreinte : en effet, il est plus difficile d'apprendre le détachement au chien quand celui-ci a un contact privilégié avec un seul individu.
Au final, un maître ne doit en aucun cas oublier qu'un chiot a besoin de lui et de son attention, mais aussi d'un peu de fermeté et de limites, tout comme un enfant en a besoin pour grandir correctement.
C'est souvent presque aussi difficile pour le maître que pour le chien ! Il est plus facile d'adopter un chien au printemps ou en automne que l'hiver.
Pour rendre le moment moins difficile, laissons de quoi s'occuper : objet à mordre, jouets ...
j'adore vos conseil merci pour votre aide
merci pour votre article mon petit chiot de 2 mois me suis partout et je ne savais comment réagir.c'est un amour mais trop c'est trop il fini par m'user.j'ai le sentiment que sans moi il est perdu
Bonjour à tous, J'ai un chiot bouledogue français depuis le fin octobre 2020, Ruben : il a maintenant presque 3...