L'histoire du Samoyède

La genèse du Samoyède

Faisant partie des races les plus anciennes, le Samoyède (prononcer « Samayed ») possède très certainement une ascendance commune avec le Malamute d’Alaska et le Husky Sibérien. En revanche, le loup ne fait pas partie de ses proches ancêtres.

 

C'est un chien de travail utilisé depuis environ 2000 ans avant notre ère par le peuple samoyède. Ce dernier vit au nord-ouest de la Sibérie, dans l’actuelle Russie, et plus précisément dans la péninsule de Taimyr. Historiquement, ses membres étaient des nomades éleveurs de rennes. Ils étaient grandement aidés par leurs chiens, qui rassemblaient et guidaient le bétail, tiraient des traîneaux et tenaient chaud à leurs maîtres durant la nuit. Ils étaient aussi utilisés pour la chasse d’animaux en tous genre (y compris l’ours polaire) et protégeaient leurs propriétaires contre les prédateurs. En outre, leur poil était utilisé pour créer des vêtements chauds permettant une excellente isolation. En somme, ils étaient totalement indispensables à la survie de ce peuple, l’aidant au quotidien pour des tâches très variées.

 

Selon certains historiens, leur viande était également parfois consommée lors des périodes les plus difficiles. Il s’agirait là toutefois d’événements très rares. En effet, déjà à cette époque, le Samoyède était extrêmement proche de l’Homme, jouant par exemple souvent avec les enfants lorsqu’il ne travaillait pas et devant même parfois les surveiller, ce qui explique d’ailleurs qu’encore aujourd’hui il soit si sociable.

 

Le peuple samoyède et ses chiens furent chassés par d’autres tribus, ce qui les amena à fuir plus au nord. Une légende raconte qu’ils arrivèrent alors à la lisière du monde, dans des terres glacées et enneigées, et qu’ils décidèrent de s’y installer.

La diffusion internationale du Samoyède

Une star des expéditions polaires

Le Samoyède prit la lumière à partir de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, lorsqu’un certain nombre de membres du peuple samoyède quittèrent la Sibérie et se lancèrent dans des expéditions polaires, emmenant avec eux leurs fidèles compagnons.

 

Des explorateurs étrangers ne manquèrent pas de le remarquer et de l’adopter à leur tour, si bien qu’il participa à de nombreuses explorations tant en Arctique qu’en Antarctique. Ce fut le cas par exemple lors de la première grande traversée du Groenland dirigée en 1888 par le norvégien Fridjof Nansen, aux côtés de l’anglo-irlandais Ernest Shackleton durant ses explorations de l’Antarctique, ou encore au service du norvégien Roald Amundsen lorsque ce dernier fut le premier homme à atteindre le Pôle Sud, en 1911.

 

La diffusion du Samoyède en Europe

Le premier Samoyède à être arrivé au Royaume-Uni se nommait Antarctic Buck. Il fut apporté d’Australie au tout début du 20ème siècle par l’explorateur Robert Scott. Ce dernier l’avait trouvé au zoo de Sydney, où il avait été laissé après une ou plusieurs expéditions en Antarctique - notamment aux côtés de l’explorateur norvégien Carsten Borchgrevink.

 

Peu de temps après, le zoologique britannique Ernest Kilburn Scott, qui avait passé trois mois avec les tribus samoyèdes, ramena avec lui au pays un chiot mâle noir nommé Sabarka, puis fit importer une femelle crème appelée Withey Petchora, et peu de temps après un mâle blanc baptisé Musti. Il fut à l’origine du premier standard de la race, rédigé en 1909.

 

C'est également dès cette époque que celle-ci fut reconnue par l'organisme cynologique officiel du pays, le prestigieux et influent Kennel Club.

 

La reine britannique Alexandra (1844-1925), épouse d’Edouard VII, fit rapidement partie des plus célèbres admiratrices du Samoyède, et œuvra grandement pour sa diffusion hors de ses terres d’origine, au point que cette dernière généralement mise au crédit de Ernest Kilburn Scott et de la reine. En effet, les chiens qu’ils importèrent et élevèrent sont considérés comme membres fondateurs des lignées occidentales et sont présents dans l’arbre généalogique de bon nombre de représentants de la race. Ainsi, depuis le Royaume-Uni, la race se diffusa en Europe, puis dans le monde entier.

 

Toutefois, le premier Samoyède français ne vint pas de Grande-Bretagne, mais de Russie. Il fut en effet rapporté du front russe par un officier français au lendemain de la première Guerre mondiale. Il ne laissa pas indifférent, puisque plusieurs élevages firent alors leur apparition. Néanmoins, comme pour de nombreuses autres races, la Seconde Guerre mondiale marqua un coup d’arrêt au développement du Samoyède. La situation se rétablit dans les années 50 grâce à des passionnés motivés à reprendre le travail d’élevage, qui fondèrent alors la Réunion d’Amateurs du Samoyède et Chiens Nordiques. Cette dernière devint par la suite le Club Français des Chiens Nordiques (CFCN).

 

La diffusion du Samoyède aux États-Unis

Aux États-Unis, le premier Samoyède vint directement de Russie, puisqu’il fut envoyé en 1906 par le grand-duc Nicolas. La race fut d’ailleurs reconnue dès cette année-là par l’American Kennel Club (AKC).

 

Ses performances durant les courses de chiens de traineau et expéditions ainsi que sa personnalité joviale conquirent les Américains. En 1923, un club de race fut créé, le Samoyed Club of America. Quatre ans plus tard, en 1927, l’autre organisme canin majeur du pays, le United Kennel Club (UKC), la reconnut à son tour.

 

Par la suite, elle vit sa popularité augmenter fortement au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.

La reconnaissance du Samoyède par les organismes officiels

Le Samoyède posa les pattes en Grande-Bretagne et aux États-Unis dès les premières années du 20ème siècle et reçut à chaque fois un accueil positif, puisque dans les deux cas il fut reconnu très rapidement par l'organisme cynologique de référence du pays - respectivement le Kennel Club (KC) et l'American Kennel Club (AKC).

 

Bien qu'il ne tarda pas ensuite à se diffuser dans d'autres contrées, particulièrement en Europe, il fallut attendre 1959 pour que la Fédération Cynologique Internationale (FCI) le reconnaisse à son tour. Il s'agit là d'une étape majeure, dans la mesure où les organismes nationaux de plus d'une centaine de pays en sont membres - c'est le cas notamment de ceux de la France (la Société Centrale Canine), la Belgique (la Société Royale Saint Hubert) et la Suisse (la Société Cynologique Suisse).

 

À l'instar par exemple du Club Canin Canadien (CCC), ceux qui ne font pas partie de la FCI lui octroient également leur bénédiction, si bien qu'aujourd'hui la race est reconnue par l’ensemble des grandes institutions du monde entier.