Modérément toxique
Comme pour beaucoup d'autres plantes d'intérieur, le ficus n'est pas une espèce en particulier, mais un genre d'espèces d'arbustes et d'arbres : le genre Ficus. Il comprend à ce jour plus de 750 espèces différentes, possédant la particularité de produire des fleurs et des fruits de forme particulière. On trouve dans cette famille notamment le figuier commun (l'arbre qui donne la figue) et le caoutchouc (l'arbre traditionnellement utilisé pour obtenir la matière éponyme).
Diverses espèces de ficus sont couramment présentes dans les maisons : on peut citer notamment le Ficus benjamina, le Ficus lyrata, le Ficus robusta ou encore le Ficus elastica. Dans les jardins, c'est plutôt le figuier commun (Ficus carica) que l'on a des chances de trouver.
Enfin, l'appellation « ficus ginseng », que l'on trouve couramment dans le commerce, désigne en fait Ficus microcarpa, une espèce ayant la base du tronc et les racines très épaisses par rapport au reste de l'arbre. C'est d'ailleurs ce qui lui a valu d'être surnommé ainsi, en référence au ginseng qui possède des racines très développées. Il est généralement cultivé sous forme de bonsaï et gardé à l'intérieur des maisons ; il est, comme les autres ficus, toxique pour les chiens.
Quelle que soit l'espèce, le ficus présente un risque pour la santé de nos compagnons canins.
En effet, sa sève contient diverses substances fortement irritantes, notamment des euphorbones - qui sont d'ailleurs responsables aussi de la toxicité de l'euphorbe pour les chiens. Elle cause de fortes irritations pour les muqueuses, notamment celles de la bouche et de l'appareil digestif. Le ficus a d'ailleurs longtemps été utilisé comme purgatif, pour traiter certains problèmes digestifs chez l'humain.
Les feuilles contiennent elles aussi des substances dangereuses pour la santé : le chien peut donc s'empoisonner en mâchonnant ou en mangeant des feuilles.
Il est à noter que malgré la toxicité de la sève ou des feuilles du figuier commun, la figue est parfaitement comestible pour nos compagnons canins. Il est toutefois globalement déconseillé de leur en donner, car en plus d'être très sucrée et trop riche en fibres, elle est susceptible de causer des allergies en cas d'ingestion.
Quelle que soit l'espèce, l'intégralité du ficus est toxique : les feuilles, les tiges, les racines... C'est toutefois surtout la sève qui est dangereuse pour les animaux, soit en cas de contact avec des muqueuses, soit en cas d'ingestion.
Si la sève entre en contact avec une muqueuse - notamment la peau ou l'intérieur de la bouche -, il en résulte des irritations plus ou moins sévères mais qui restent heureusement généralement sans gravité. Toutefois, si jamais de la sève atterrit dans l'oeil, il en résulte des atteintes de la cornée pouvant altérer la vision voire être irréversibles.
En cas d'ingestion de tige ou de feuilles, divers problèmes digestifs sont susceptibles de survenir : une inflammation de la bouche, une salivation excessive, des troubles digestifs tels que des diarrhées, des vomissements, etc.
Heureusement, l'intoxication par du ficus est rarement grave chez le chien - contrairement notamment au chat, qui y est beaucoup plus sensible et peut souffrir de graves problèmes rénaux en cas d'ingestion.
Bien que le chien soit moins sensible que le chat au ficus, il faut tout de même réagir sans attendre si jamais on le voit manger des feuilles ou des tiges, ou si on le soupçonne d'en avoir ingéré.
En cas d'irritations à la suite d'un contact avec de la sève, il faut commencer par laver abondamment la zone touchée, pour la débarrasser des substances toxiques. Si jamais c'est la peau qui est atteinte, il suffit de la rincer avec de l'eau claire et propre. Même chose si la bouche est touchée, en faisant bien attention à ce qu'il n'en avale pas accidentellement. Si jamais c'est l'oeil qui est atteint, on peut le nettoyer avec du sérum physiologique conçu pour les chiens.
Dans tous les cas, il faut ensuite contacter un vétérinaire pour lui décrire la situation. Selon les cas, ce dernier peut demander à voir l'animal pour mettre en place un traitement symptomatique - notamment apaiser les problèmes digestifs qui résultent de l'intoxication. Si l'oeil a été touché, il en profite pour vérifier l'ampleur des dégâts.