Donner des os à un chien : bienfaits, quantité, dangers...

Dans la nature, les chiens sont des carnivores : pour être en bonne santé, ils se nourrissent en grande majorité de viande et d'autres produits animaux. Parmi ces derniers figurent notamment les os, qu'ils rongent et finissent par avaler : il s'agit d'ailleurs de la principale source de calcium pour les chiens à l'état sauvage.

Il n'est donc pas surprenant qu'ils adorent les os, et refusent rarement d'en manger si on leur en propose. Ils apprécient en fait autant leur goût - en particulier s'il reste des morceaux de viande accrochés dessus - que le fait de les ronger, qui est pour eux une véritable distraction. Le principal obstacle potentiel est une dentition en mauvais état, qui empêche de mâchonner correctement ; autrement dit, ce n'est pas une question de ne pas aimer les os, mais d'avoir du mal à les ronger.

Cela dit, les chiens domestiques n'ont plus vraiment besoin d'en manger. En effet, les aliments industriels (croquettes, pâtée...) contiennent normalement tous les nutriments dont ils ont besoin pour être en bonne santé - notamment du calcium. Pour autant, ils continuent d'en raffoler.

Dans l'ensemble, les os ne manquent pas de bienfaits pour la santé d'un chien. Ils contiennent en effet une grande quantité de minéraux intéressants (calcium, phosphore...), mais aussi des lipides, des protéines, des vitamines, etc. Tout ces éléments sont bénéfiques pour lui - comme ils le sont d'ailleurs pour un humain.

De fait, les os ne sont pas problématiques en soi, au contraire. Il est donc possible d'en donner à son animal, que ce soit pour lui faire plaisir ou pour le nourrir dans le cas d'une alimentation maison - par exemple si on choisit de nourrir son chien au BARF.

Toutefois, ils ne conviennent pas aux individus ayant une mâchoire et/ou des gencives fragile(s) ou en mauvais état, car ils risquent de les abîmer. Mieux vaut donc ne pas leur en donner du tout. Concrètement, cela concerne globalement les chiots, les vieux chiens, ainsi que ceux ayant des dents fissurées, cassées, cariées... En cas de doute, le mieux est de poser la question au vétérinaire : il est le mieux placé pour savoir ce qu'il en est.

Même si les os sont intéressants pour un chien sur le plan nutritionnel, ils peuvent dans certains cas s'avérer dangereux pour lui.

Tout d'abord, si sa mâchoire est fragile et/ou abîmée, ils risquent de dégrader - voire casser - ses dents.

Par ailleurs, ils présentent différents dangers s'ils sont mal choisis :

• ils risquent de causer un étouffement dès lors qu'ils sont suffisamment petits pour être gobés mais suffisamment gros pour rester coincés dans la gorge ;
• ils peuvent abîmer voire perforer l'appareil digestif s'ils sont pointus ou coupants.

En outre, ils sont susceptibles de représenter un apport excessif en nutriments, notamment en calcium et phosphore, avec tout ce que cela implique comme risque pour la santé : calcification des organes, déformation du squelette...

Par conséquent, même si un chien a une mâchoire suffisamment robuste et en bon état pour en manger, il ne faut pas lui donner n'importe quel type d'os, et il convient de modérer les quantités.

S'il est vrai que les os ne manquent pas de bienfaits pour un représentant de la gent canine, il l'est tout autant que certains présentent moins de risques que d'autres pour sa santé. Ce sont donc eux qu'il faut privilégier.

Les os qui conviennent le mieux à un chien sont les gros os de boeuf, de bison ou d'agneau : épaule, fémur, tibia... Ils sont en effet suffisamment larges et durs pour ne pas s'effriter facilement et pour qu'il ne soit pas tenté de les gober.

Les os à moelle (notamment de boeuf ou de veau) conviennent généralement aussi. Ils sont toutefois plutôt à éviter s'il est en surpoids, car la moelle contient beaucoup de lipides - c'est-à-dire de graisses.

Les autres os issus de ces animaux sont moins conseillés, car ils sont généralement petits et/ou friables : cela les rend davantage susceptibles de causer une blessure ou un étouffement.

Cela dit, les os les plus dangereux sont ceux de volaille (poulet, dinde, canard...), de porc ou encore de lapin. En effet, ils sont globalement trop pointus et/ou friables - a fortiori s'ils sont cuits - et peuvent donc facilement blesser le chien pendant la mastication et/ou la digestion. Comme de surcroît ils sont généralement de petite taille, il pourrait être tenté de les gober, avec à la clef le risque de s'étouffer.

Si l'on souhaite donner un os à son chien, la question se pose de savoir s'il faut le donner cru, cuit, ou si les deux se valent.

Dans l'ensemble, les os cuits sont à éviter. En effet, la cuisson tend à les fragiliser, et notamment à les rendre friables et cassants. Ainsi, ils peuvent plus facilement se briser en petits morceaux pointus (que ce soit pendant la mastication ou pendant la digestion), et abîmer voire perforer les muqueuses de la gueule ou du tube digestif.

Par conséquent, les os crus sont à privilégier pour un chien : ils sont moins friables, et présentent donc moins de risques de le blesser. Par contre, ils peuvent être vecteurs de maladies s'ils n'ont pas été bien conservés, a fortiori s'il reste des morceaux de viande dessus. Il ne faut donc pas les laisser traîner à l'air libre, mais plutôt les conserver au réfrigérateur ou au congélateur lorsque l'animal ne les ronge pas : cela permet de limiter la prolifération de bactéries, et réduit donc le risque de maladies. Dès lors que cette condition est respectée, les os crus ne posent pas de réel problème - en tout cas ceux qui conviennent à un chien, à savoir surtout les gros os de boeuf, de bison et d'agneau.

La quantité d'os à donner à un chien est assez variable en fonction du cas de figure.

S'il s'agit de lui faire plaisir de temps en temps, l'idéal est de donner au maximum un gros os par semaine pour un chien de taille moyenne, et un os toutes les deux à trois semaines pour un petit chien. Mieux vaut ne pas dépasser ces quantités, car il reçoit déjà via son alimentation tous les nutriments dont il a besoin : les os constituent donc un excédent, qui peut vite devenir dangereux pour la santé. Par ailleurs, une option pour éviter qu'il ne sollicite excessivement ses dents est de lui retirer l'os après une courte durée (par exemple 15 à 30 minutes) puis de lui redonner le lendemain, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il l'ait fini.

Si par contre il s'agit de faire des os l'un des principaux ingrédients de son régime alimentaire (notamment dans le cadre d'une alimentation maison), les quantités doivent être nettement plus importantes. Par exemple, si on le nourrit au BARF, les os sont censés représenter environ 40% des apports caloriques de sa ration quotidienne - ce qui est évidemment considérable. Pour connaître de manière précise la quantité appropriée à lui donner, le mieux est de demander conseil à un vétérinaire ayant de bonnes connaissances en nutrition canine.

Même si un chien est capable de manger des os et qu'on a pris soin de les choisir de façon à limiter les accidents, le risque zéro n'existe pas : il y a toujours une possibilité qu'il s'étouffe en avalant un trop gros morceau. Par conséquent, il est important de surveiller son chien lorsqu'il ronge un os : cela permet d'intervenir rapidement au moindre signe d'étouffement (toux persistante, respiration sifflante et/ou difficile...).

Il faut également surveiller que l'os qu'il est en train de mâchouiller ne se brise pas en morceaux suffisamment petits pour qu'il soit tenté de les gober - avec donc le risque de s'étouffer. Ainsi, mieux vaut retirer tous les bouts plus petits que la longueur de son museau, et les jeter purement et simplement à la poubelle. Si l'os semble friable et se brise facilement, mieux vaut tout bonnement le jeter.

Enfin, si le morceau qu'on lui donne est imposant et/ou qu'il prend son temps, il a tôt fait de mettre plusieurs heures - voire plusieurs jours - pour le manger. Le mieux dans ce cas pour éviter qu'il ne sollicite trop ses dents est de le lui retirer au bout de quelques dizaines de minutes, et de ne le lui offrir à nouveau que le lendemain. Dans l'intervalle, il faut le placer au réfrigérateur, afin d'éviter la prolifération de bactéries. On peut répéter l'opération deux ou trois fois, mais pas plus : mieux vaut jeter un os ayant déjà trois ou quatre jours, car il s'abîme avec le temps et pourrait finir par provoquer une intoxication alimentaire.