L'hygroma du coude est une inflammation de la bourse séreuse (c'est-à-dire l'enveloppe de tissus entourant la pointe de l'os) située au niveau du coude. Elle concerne essentiellement les chiens de grande taille, les chiens à poil court, les individus âgés et les très jeunes chiots dont la bourse séreuse du coude n'est pas encore bien formée. Toutefois, nul n'est à l'abri, car n'importe quel individu peut théoriquement en être atteint.
La bourse séreuse située à la pointe du coude a une fonction de protection : grâce au liquide visqueux qu'elle contient, elle facilite le glissement de la peau autour de l'os lorsque la patte est pliée.
Lorsqu'un traumatisme important (par exemple un choc violent au niveau de l'articulation) ou de petits traumatismes qui se répètent dans le temps (par exemple le fait de s'allonger sur des surfaces très dures, comme du carrelage ou du bitume) se produisent, l'organisme tente de protéger l'articulation en augmentant la quantité de liquide visqueux présent dans la bourse séreuse. Une excroissance se forme alors à l'arrière du coude : c'est ce que l'on appelle l'hygroma.
L'hygroma du coude du chien prend la forme d'un oedème (c'est-à-dire une excroissance remplie de liquide) généralement de couleur rouge, même si la peau peut être bleutée comme dans le cas d'un hématome.
L'hygroma a tendance à grossir avec le temps : il augmente de taille au fur et à mesure que le coude est sollicité. Sa vitesse d'apparition dépend de l'ampleur du traumatisme qui en est à l'origine : plus ce dernier est important, plus l'oedème apparaît rapidement. À l'inverse, il peut se résorber spontanément si sa cause disparaît.
Dans l'ensemble, un hygroma du coude n'est pas spécialement douloureux pour le chien, en particulier s'il est encore de petite taille ; en revanche, il peut s'infecter, attaquer l'articulation et donc devenir problématique. Dans tous les cas, il est peu esthétique et entrave généralement les mouvements de la patte concernée.
Le traitement de l'hygroma du coude dépend du stade où il en est : naturellement, plus il est récent, moins le traitement à mettre en place est contraignant.
Tant que l'hygroma est encore petit et n'est pas infecté, il est assez facile de stopper son évolution, voire de le résorber. Pour cela, il suffit par exemple d'appliquer un rembourrage (du coton, une compresse, un tissu...) au niveau du coude et de le maintenir en place à l'aide d'un bandage : cela permet de protéger l'articulation des chocs et d'aider à l'évacuation du liquide que la bourse séreuse contient. La résorption est assez longue (souvent plusieurs semaines), mais la guérison se fait généralement sans laisser de séquelle. Des anti-inflammatoires peuvent éventuellement être prescrits si besoin.
Dans le cas où l'hygroma est de taille conséquente et/ou se complique d'une infection bactérienne, une intervention chirurgicale s'avère nécessaire. Le vétérinaire plante alors une aiguille fine dans l'oedème afin de drainer le liquide qu'il contient et ainsi le "dégonfler". Il détermine également si des anti-inflammatoires et/ou des antibiotiques pour chien doivent être utilisés en complément de l'opération.
Dans les deux cas, la disparition de l'oedème n'empêche aucunement un nouvel hygroma d'apparaître à l'avenir.
S'il n'est pas possible de prévenir totalement les hygromas du coude, il est assez facile de limiter le risque qu'un chien en développe un.
Pour cela, il faut veiller à ne pas le faire coucher sur un sol dur : carrelage, béton, bois dur, bitume... Le meilleur moyen de préserver ses articulations est qu'il ait pour habitude de s'allonger sur un tapis, une couverture, de la moquette, voire de lui acheter un panier. D'ailleurs, cela permet plus généralement de réduire le risque de toutes sortes de problèmes articulaires du chien, et pas uniquement l'hygroma du coude.
Il convient aussi de vérifier régulièrement l'état de ses pattes (par exemple à l'occasion de sa séance de toilettage hebdomadaire) afin de détecter rapidement toute éventuelle grosseur au niveau du coude. En effet, plus un hygroma est pris en charge tôt, plus il est facile de le guérir, et moins le risque de complications est élevé.