L’importation des animaux domestiques ou d’élevage au Canada est strictement encadrée. Pour savoir s’il est possible ou non d’importer un chien sur le territoire canadien, il faut prendre en considération plusieurs critères qui concernent sa nature et sa santé, mais aussi l’usage auquel il est destiné, qui peut être autre que celui de simple compagnon de vie.
On ne décide donc pas du jour au lendemain de faire venir un chien au Canada : cela demande un temps de préparation.
Peut-on faire entrer n’importe quel chien au Canada ? Quelles sont les modalités d’entrée d’un chien au Canada ? Quelles démarches faut-il entreprendre, et quel budget prévoir ? Comment s’assurer que le processus soit le moins risqué et éprouvant possible pour l’animal ?
L’importation d’un chien au Canada ne s’improvise pas. C’est une démarche longue et parfois complexe, qui demande de bien se renseigner, de disposer de différents documents administratifs et de respecter aussi bien les règles fixées par le pays que celles édictées par la compagnie de transport choisie.
L’animal lui-même ne sort pas forcément indemne du processus, car sa santé physique comme mentale peut être impactée. En effet, au stress du transport peuvent s’ajouter des difficultés à s'habituer à son nouveau milieu et au climat local (en particulier s'il s'agit d'un chien qui craint le froid) et/ou des restrictions locales susceptibles d’impacter sa qualité de vie.
Dans ces conditions, il semble inopportun de recommander d’emmener son chien avec soi au Canada pour de simples vacances, surtout si le trajet doit s’effectuer en avion. Mieux vaut trouver une solution pour le faire garder dans l’intervalle, a fortiori s’il est du genre casanier ou facilement angoissé.
Il en va bien sûr autrement pour un déménagement ou pour un professionnel du secteur faisant élevage ou commerce d’animaux domestiques, mais il faut faire preuve d’une certaine minutie pour ne pas se perdre dans la myriade de conditions à remplir et choses à vérifier.
Fort heureusement, le Canada a mis à disposition du public un Système Automatisé de Référence à l'Importation (SARI), qui permet de visualiser en quelques clics l’ensemble des conditions et des documents à remplir afin d‘importer un chien dans le pays. Même si cela ne prend bien sûr pas en compte les contraintes éventuelles fixées par les autorités locales du lieu de destination ainsi que les règles de la compagnie de transport, cet outil facilite grandement les choses pour qui veut permettre à son compagnon de poser ses coussinets sur les neiges blanches du pays à la feuille d’érable.
Qu’on envisage un déménagement au Canada, de simples vacances, un retour au pays après avoir séjourné à l’étranger ou une importation dans un but commercial, la situation est la même aux yeux de la loi canadienne : tous ces cas de figure sont assimilés à une importation d’un animal domestique. Et en l’espèce, ce n’est pas la durée du séjour du nouvel arrivant qui importe, mais l’usage auquel il est destiné.
La loi canadienne reconnaît plus précisément trois cas de figure : l'importation à des fins personnelles, l'importation à des fins commerciales, et l'importation à des fins d'assistance.
L’importation à des fins personnelles concerne tout animal qu’un particulier souhaite faire entrer au Canada en provenance d’un pays étranger pour qu’il lui tienne compagnie, que ledit animal ait ou non été stérilisé.
Le cas le plus commun est celui d’une personne désirant adopter un représentant d’une race introuvable dans son pays – par exemple un Mastiff Tibétain ou un Shar-Peï, qui sont des races de chien rares dans le pays, et dont il est bien difficile de trouver des élevages sur place.
L’importation à des fins personnelles concerne également tout citoyen canadien qui rentre au pays après un séjour à l’étranger avec son animal, que ledit séjour ait duré une poignée de jour ou des années. Un Canadien n’est donc pas dispensé des formalités à effectuer lorsqu’il rentre chez lui après une absence, aussi courte fût-elle.
L’importation à des fins commerciales concerne avant tout les éleveurs qui voient la demande augmenter pour une race dont ils ne disposent pas de beaucoup de spécimens, et qui souhaitent donc en faire parvenir de l’étranger.
Elle englobe :
Il est possible d’importer un chien afin qu’il offre son assistance au quotidien à un particulier ou via des interventions opérées par une association spécialisée (par exemple au sein d’hôpitaux, maisons de retraite, écoles, etc.).
Les chiens d’assistance sont des animaux certifiés par une organisation reconnue par le Canada et utilisés pour aider des personnes atteintes de troubles médicaux tels que l’autisme, l’épilepsie, l’agoraphobie, la mobilité réduite, le stress post-traumatique, la surdité ou encore la cécité.
Si la plupart des pays restreignent l’entrée des chiens sur leur territoire (en interdisant par exemple certaines races, ou en fixant un seuil au nombre d’individus qu’une personne peut importer), le Canada est relativement indulgent en la matière, puisque sa seule exigence à ce jour est que l’animal doit avoir plus de 8 semaines à son arrivée sur le sol national. Il n’existe pas d’autre limitation particulière à l’échelle du pays.
Cela étant, le Canada étant un état fédéral, chaque province jouit d’une certaine autonomie politique qui lui permet de légiférer sur cette question à l’échelle de son territoire. Il peut ainsi exister au niveau provincial des Législations visant des Races Particulières (LRP), qui peuvent restreindre l’accès, la circulation ou encore l’élevage de certains types de chiens.
À ce jour, seul l’Ontario a pris une mesure dans ce sens : depuis 2006, il est interdit d’y importer des chiens de races Staffordshire Bull Terrier, American Staffordshire Terrier, American Pit Bull Terrier ou « tout autre chien qui leur ressemble », selon les termes de la loi. Cette dernière mention donne le pouvoir aux autorités de limiter l’accès à des chiens croisés qui présenteraient des caractéristiques morphologiques similaires à celle des races précédemment nommées.
Elle est d’autant plus utile qu’à ce jour, le Pitbull n’est pas officiellement reconnu par le Club Canin Canadien (CCC) : il n’existe donc pas de standard en vigueur pour en définir précisément les caractéristiques morphologiques. Par conséquent, sans cette disposition, il aurait été assez facile pour un maître d’arguer que son chien n’est pas un véritable Pitbull, puisque par définition cette race « n’existe » pas…
Quoi qu’il en soit, dans le cadre d’une importation, cette LRP prévoit que la charge de la preuve est à fournir par la personne souhaitant faire venir un chien de l’étranger : en cas de doute, ce n’est pas aux autorités de prouver que l’animal rentre bien dans le périmètre des chiens interdits, mais à elle de prouver qu’il n’en fait pas partie.
Dans le cas où le chien est autorisé à entrer au Canada, son maître doit se charger d’un certain nombre de formalités non seulement en amont, mais aussi le jour J.
L’importation à des fins personnelles est le cas le plus courant, et celui qui s’applique à la plupart des chiens entrant au Canada.
Toute personne souhaitant faire entrer un chien au Canada doit pouvoir prouver que celui-ci est immunisé contre la rage. Cette disposition vise à s’assurer non seulement qu’il est indemne de cette terrible zoonose (maladie que le chien peut transmettre à l’Homme), mais qu’en plus il ne pourrait pas être contaminé une fois sur place – la rage est en effet toujours présente au Canada, une poignée de cas étant recensés chaque année chez le chien, et jusqu’à plusieurs centaines toutes espèces confondues.
En cas de non-respect de cette formalité, le chien est vacciné d’office lors de son passage à la douane, et ce aux frais de son propriétaire. Le tarif de la vaccination contre la rage est de 55 dollars canadiens hors taxes pour le premier chien, et ensuite de 30 dollars canadiens hors taxes pour chacun des suivants s’il y en a plusieurs.
En général, le meilleur moyen de prouver cette immunité contre la rage est de présenter à la douane un certificat de vaccination qui en atteste. Pour être recevable, ce document doit :
Si le chien provient de l’Union européenne, le passeport européen pour animaux de compagnie peut faire office de certificat de vaccination, à condition qu’il contienne a minima les mêmes informations. Ce document, également délivré par un vétérinaire, coûte en moyenne entre 5 et 15 euros selon les praticiens. Il est obligatoire pour tout citoyen de l’Union Européenne souhaitant pouvoir y réentrer par la suite avec son chien, si jamais le séjour au Canada n’est que temporaire.
Tout chien âgé de moins de 3 mois est exempté d’un tel certificat de vaccination. Cela étant, le maître doit être en mesure de fournir une preuve de son âge si cela le lui est demandé. Il peut par exemple s’agir d’un certificat zoosanitaire établi par un vétérinaire officiel dans les 72 heures précédant l’arrivée au Canada.
À défaut de certificat de vaccination et de passeport européen, un simple certificat vétérinaire peut être toléré si le chien provient d’un pays reconnu indemne de la rage. Ce document doit :
Toutefois, le nombre de pays reconnus par les autorités canadiennes comme étant indemnes de la rage – et donc pour lesquels un tel certificat suffit - dépasse à peine la vingtaine. C’est notamment le cas de l’Australie, de l’Irlande, du Royaume-Uni ou de la Suède ; en revanche, la Belgique, la France et la Suisse n'en font pas partie.
Il est tout à fait possible de faire entrer un chien seul au Canada (c’est-à-dire sans son propriétaire), du moment qu’il respecte l’âge minimal de 8 semaines et qu’il est accompagné d’une preuve qu’il est vacciné contre la rage (dès lors qu’il a plus de 3 mois), ou d’un simple certificat vétérinaire s’il provient d’un pays indemne de la rage.
Dans le cas où il a moins de 8 mois, il doit toutefois disposer également d’un certificat de santé. Pour être valide, celui-ci doit :
Quel que soit le cas de figure, l’agence des services frontaliers du Canada prélève des frais d’inspection pour chaque chien arrivant dans le pays.
Le tarif est de 30 dollars canadiens (hors taxes) pour le premier chien, et ensuite de 5 dollars canadiens (hors taxes) pour chacun des suivants, s’ils sont plusieurs.
Pour importer un chien à des fins commerciales au Canada, les formalités et frais applicables à l’importation pour usage personnel trouvent à s’appliquer, mais quelques règles supplémentaires doivent être respectées.
Ainsi, il faut également prévoir en amont l’obtention d’un permis d’importation. La démarche peut se faire par internet via le portail « Mon ACIA », en remplissant le formulaire CFIA/ACIA 5860 relatif à l’importation des animaux domestiques. Il est recommandé de faire la demande de ce permis au moins 30 jours avant l’importation prévue, pour être assuré de recevoir l’autorisation dans les délais.
Par ailleurs, l’identification du chien par puce électronique est également obligatoire s’il a moins de 8 mois au moment où il entre sur le territoire.
En outre, s’il est destiné à l’adoption ou à un organisme de protection des animaux, il doit obligatoirement provenir d’un chenil enregistré et approuvé par le Canada.
Enfin, les chiens qui résident habituellement au Canada et rentrent au pays après avoir participé à un concours, une exposition canine ou un essai clinique sont soumis à des restrictions supplémentaires. Ils doivent avoir séjourné à l’étranger moins de 60 jours, être accompagnés d’un résident canadien s’ils ont moins de 8 mois, et être en possession d’un certificat de vaccination contre la rage valide s’ils ont plus de 3 mois, ainsi que d’une preuve de l’activité à laquelle ils ont participé.
Tout propriétaire de chien d’assistance est dispensé de l’ensemble des formalités précédemment listées lors de son arrivée au Canada, à condition qu’il accompagne son animal pendant le voyage et qu’il dispose d’un document attestant que son compagnon est bel et bien un animal d’assistance certifié par une organisation reconnue par le Canada.
Si jamais le maître choisit de faire voyager son chien seul ou s'il le fait accompagner d’une autre personne que lui-même, il est d’office considéré comme importé à des fins commerciales, quelle que soit la formation qu’il a reçue et l’usage auquel il est destiné. Il faut alors suivre la même procédure que pour l’importation commerciale.
Aux yeux de la loi canadienne, le statut de la personne souhaitant faire entrer un chien sur le territoire est neutre. Qu’il s'agisse d'un citoyen canadien, d'un simple voyageur, d'un importateur, d'un immigrant ou d'une personne en transit au Canada, les critères d’importations d’un chien et les procédures à effectuer dans ce but sont donc identiques.
Dans le cadre d’un séjour temporaire ou d’une immigration, il faut bien entendu se renseigner au préalable sur le type de visa ou d’autorisation d’entrée au Canada qu’il convient de demander, mais ces procédures ne changent rien quant au fait d’emmener un animal avec soi.
Les citoyens français, suisses et belges sont exemptés de visa si le voyage s’effectue pour du tourisme, mais doivent présenter une demande d’Autorisation de Voyage Electronique (AVE) s’ils entrent dans le pays par avion ou par bateau. L'AVE pour le Canada coûte 7 dollars canadiens par personne. Cette autorisation n’est en revanche pas nécessaire si l’entrée s’effectue depuis les États-Unis par la frontière terrestre.
Une fois les formalités effectuées, il reste à se pencher sur le trajet lui-même. Pour des raisons pratiques, beaucoup de chiens arrivent au Canada par avion, mais aucun moyen de transport n’est imposé : libre à chaque maître de choisir l’option qui lui convient tant en termes d’organisation que sur le plan financier.
L’avion est bien souvent le moyen le plus simple de faire venir un chien au Canada, a fortiori s’il provient d’un pays lointain. Les compagnies aériennes ne manquent pas, et la quasi-totalité accepte la présence d’animaux à bord… sous certaines conditions. Par exemple, certains chiens sont purement et simplement interdits à bord de certaines compagnies.
Les compagnies aériennes ont toute liberté pour interdire l’accès à certains chiens qu’elles considèrent comme potentiellement dangereux.
Par exemple, Air France, Corsair et beaucoup d’autres acteurs refusent systématiquement les Staffordshire Terriers, Pitbulls, Mastiffs et tout autre chien ayant une morphologie similaire.
Air Transat impose des restrictions importantes. Elle refuse en effet la plupart des chiens de type mastiff (dont le Dogue Argentin, le Bandog, le Boerboel, le Fila Brasileiro, le Cane Corso, les Mastiff Napolitain, le Mastiff des Canaries et le Tosa Inu) et toutes les races de type pitbull (American Staffordshire Terrier, Staffordshire Bull Terrier et American Pit Bull Terrier). Elle interdit également l’accès à bord à l’Akita Inu, au Kangal, au Rottweiler, au Doberman ainsi qu’aux hybrides chiens-loups. Les individus issus d’un croisement avec l’une de ces races sont également interdits.
Air Canada est plus souple, car elle n’interdit pas certaines races en particulier à bord de ses avions. Toutefois, elle se réserve le droit de refuser l’accès aux chiens présentant un comportement agressif.
Ces interdictions sont propres à chaque compagnie, et sans rapport avec la législation canadienne ou celle de leur pays d’origine : la race peut très bien être autorisée au Canada ainsi que dans le pays de départ, tout en étant interdite d’embarquer. Il est donc primordial de bien se renseigner en amont, au moment d’effectuer la réservation du billet.
En plus de la race, la plupart des compagnies de transport aérien prennent également en considération d’autres critères avant d’accepter ou non la prise en charge d’un chien. C’est le cas en particulier de son âge, son sevrage et sa vaccination.
Par exemple, Air Canada, Air Transat, Lufthansa et Swiss exigent qu’il soit âgé d’au moins 12 semaines et complètement sevré. En revanche, aucune preuve de vaccination n’est exigée par ces compagnies.
Air France et KLM requièrent pour leur part que l’animal soit à jour de ses vaccins, mais acceptent les chiots dès l’âge de 10 semaines.
Corsair fixe le seuil encore plus bas : dès 8 semaines, un chien peut voyager à bord de ses appareils. Elle se montre en revanche particulièrement exigeante sur les autres points, puisque l’animal doit avoir une micropuce, être vacciné contre la rage et disposer d’un certificat de bonne santé établi par un vétérinaire dans les 5 jours précédant le départ.
Si le chien est autorisé à bord, il peut selon les cas voyager aux côtés de son maître ou en soute.
Là encore, chaque compagnie aérienne définit ses propres règles, mais en général, seuls les animaux pesants moins d’une dizaine de kilos et placés dans une cage de transport sont tolérés en cabine. La seule exception concerne alors les chiens d’assistance, qui sont d’office autorisés à demeurer aux côtés de leur maître, et ce quel que soit leur gabarit. Cette politique est celle appliquée notamment par Air Canada, Air Transat et Corsair.
La société peut aussi, pour des questions de sécurité, interdire l’accès à la soute à certains chiens jugés trop fragiles ou pouvant avoir des problèmes de santé. Par exemple, Corsair et American Airlines n’autorisent pas les races de chiens brachycéphales en soute : elles ne peuvent voyager qu’en cabine, à condition que leurs dimensions soient suffisamment modestes pour que cela soit permis.
Enfin, Air Canada établit une liste de « chiens forts » qui doivent voyager dans des conteneurs renforcés en métal, en bois ou en matériau synthétique (et non en plastique), dès lors qu’ils ont plus de six mois. La porte de la caisse, également faite dans un de ces matériaux, doit être équipée d’une serrure sécurisée. Les races concernées sont le Berger du Caucase, le Karabash, le Pitbull, le Mastiff, le Rottweiler, les individus issus de croisements avec l’une de ces races ainsi que les hybrides chien-loup.
Au-delà des caractéristiques de l’animal lui-même, d’autres critères de restriction plus inattendus peuvent entrer en ligne de compte dans le fait de pouvoir ou non voyager en avion avec son chien vers le Canada. C’est le cas en particulier des conditions météorologiques.
Ainsi, American Airlines n’accepte d’embarquer des animaux que si la température au départ ou à l’arrivée de l’avion est comprise entre 7°C et 29°C. Une exception est toutefois prévue dans le cas où le thermomètre affiche moins de 7°C : si le propriétaire présente une déclaration d’un vétérinaire attestant des capacités d’acclimatation de son animal aux basses températures, celui-ci est en mesure d’embarquer.
De son côté, Air Canada n’accepte pas les chiens pesant moins de 4,5 kg en soute entre le 1er novembre et le 31 mars. Ils ne sont pas non plus admis en soute en dehors de cette période dès lors que la température extérieure est inférieure à 0°C. Sur certains appareils, cette règle s’applique même à tous les chiens, quel que soit leur gabarit. Sur d’autres encore, ils sont admis en soute mais la compagnie déconseille fortement d’y faire voyager son animal, car ladite soute n’est pas chauffée. À l’inverse, la compagnie refuse d’embarquer un chien (que ce soit en soute ou en cabine, et quel que soit son poids) lorsque la température extérieure est supérieure à 29,5°C. En été, mieux vaut donc éviter les heures les plus chaudes, et prévoir plutôt un vol tôt le matin ou tard le soir.
Quoi qu’il en soit, compte tenu du climat continental qui prédomine sur la majeure partie du territoire canadien, il est important de se renseigner sur ce type de restrictions avant de réserver son billet, pour ne pas avoir de mauvaise surprise le jour de l’embarquement.
Enfin, certaines compagnies refusent également d’embarquer des animaux de compagnie lors de certaines périodes de forte affluence, même si les conditions habituelles sont bien remplies. Par exemple, Air Canada n’accepte pas de chiens en soute sur ses vols entre le 15 décembre et le 12 janvier.
Dès lors que l’ensemble des conditions sont remplies pour voyager en avion avec son chien vers le Canada, il est nécessaire le faire enregistrer au moment d’acheter son billet puis de déposer ses bagages.
Le prix dépend grandement de la compagnie, du vol effectué et du fait que le trajet se fasse en soute ou en cabine, mais il faut globalement compter entre 40 et 200 euros par animal et par trajet.
Il est possible de faire venir un chien au Canada par bateau.
Pour faire la traversée du Maine (États-Unis) jusqu’à la Nouvelle-Écosse, le « CAT » de la compagnie Bay Ferries accepte les animaux domestiques sans frais supplémentaires. Deux solutions s’offrent alors aux voyageurs : laisser leur chien dans leur véhicule ou le faire voyager dans le chenil prévu à cet effet. Si les températures extérieures sont très basses pendant la traversée, ce dernier peut toutefois être fermé pour ne pas mettre les animaux en danger.
Dans le cas où le chien effectue la traversée en restant dans le véhicule, il faut savoir que le pont des véhicules n’est pas accessible durant la traversée. Il n’est donc pas possible de rendre visite à son chien et s’assurer que tout se passe bien. Seuls les membres de l’équipage qui effectuent des rondes sur ce pont sont donc en mesure de constater un éventuel problème. Il est donc déconseillé d’opter pour cette option, à moins bien sûr que ce soit la seule possible.
À l’ouest du continent, BC ferries assure la liaison entre l’État de Washington (États-Unis) et la Colombie-Britannique. Le chien peut rester sur le pont prévu pour les animaux de compagnie aux côtés de son maître, ou effectuer la traversée installé dans le véhicule de la famille, comme sur le CAT. Là encore, le trajet est gratuit pour la gent canine.
Faire venir un chien au Canada en bateau depuis l’Europe s’avère en revanche nettement plus coûteux et plus compliqué, car il y a très peu de traversées directes qui acceptent les animaux.
Le célèbre paquebot Queen Mary II, qui effectue des voyages depuis l’Angleterre et la France vers les États-Unis, accepte bien les chiens à son bord en pension, mais il ne fait que très rarement escale à Halifax au Canada et débarque plutôt ses passagers à New York. Cela signifie donc que le trajet doit nécessairement se faire en deux temps pour entrer au Canada avec un chien.
Il est tout à fait possible de traverser la frontière entre les États-Unis et le Canada en voiture avec un chien.
C’est impossible en revanche en bus, à moins qu’il ne s’agisse d’un chien d’assistance. C’est en effet la seule exception prévue par les deux compagnies de bus qui passent la frontière, Megabus et Greyhound.
Quiconque envisagerait de voyager en train avec un chien des États-Unis vers le Canada doit chercher un autre moyen de transport, car c’est impossible. En effet, seule Amtrak assure des liaisons ferroviaires entre les deux pays, et elle n’accepte pas les chiens.
Là encore, une exception s’applique toutefois aux chiens d’assistance, les seuls admis à bord.
Il existe au Canada une multitude de réglementations locales relatives au meilleur ami de l’Homme. Certaines villes vont même jusqu’à limiter le nombre de chiens par personne ou par foyer. C’est le cas par exemple de Toronto, où cette limite est fixée à 3 chiens par personne.
Plus concrètement, les points à vérifier en particulier portent sur l'existence éventuelle de réglementation concernant certaines races, l'identification de l'animal ou encore l'existence d'une taxe locale.
Avant de devoir gérer concrètement l’arrivée d’un chien au Canada, il est important de se renseigner afin de s’assurer qu’il pourra mener une existence épanouissante dans son nouveau lieu de vie : certaines réglementations locales peuvent fortement remettre en cause le projet, ou du moins nécessiter de le repenser.
En effet, les villes canadiennes sont libres de prendre des LRP au niveau local pour encadrer de façon stricte la circulation de certaines races. C’est ce que font par exemple Montréal et Québec, qui imposent le port de la laisse et de la muselière dans l’espace public aux chiens de race Staffordshire Bull Terrier, American Staffordshire Terrier et American Pitbull Terrier. La présence des Pitbulls et des chiens à la morphologie similaire fait d’ailleurs l’objet de débats houleux dans ces villes, où les autorités ont par le passé déjà tenté de les interdire purement et simplement. Il n’est donc pas impossible que ces chiens puissent faire l’objet de nouvelles restrictions à l’avenir là ou ailleurs, ce qui implique que leur importation doit donc être envisagée avec prudence, même si elle reste pour l’instant parfaitement autorisée.
De nombreuses villes - et parfois même des provinces entières - exigent également que les propriétaires de chiens fassent enregistrer leurs animaux de compagnie à la mairie ou dans un bureau prévu à cet effet. C’est par exemple le cas de la province du Québec ainsi que des municipalités de Toronto et de Vancouver.
Chaque ville peut également exiger que les chiens portent une médaille d’identification et/ou soient pucés, afin de faciliter leur identification. Par exemple, Montréal impose depuis 2020 le micropuçage de tous les chiens de plus de six mois.
L’enregistrement d’un chien en mairie n’est pas gratuit. Les villes qui demandent à ce que les chiens soient déclarés facturent cette formalité, ce qui revient à en faire une taxe sur les chiens.
Celle-ci est exigible annuellement, et le « permis de garde » délivré n’est pas valable 12 mois, mais jusqu’au 31 décembre de l’année en cours. Cela signifie qu’en arrivant par exemple au Canada en septembre, il faut régler ces frais une première fois pour la période courant jusqu’à la fin de l’année calendaire, puis une seconde fois à partir de janvier pour la suivante.
Chaque ville est libre d’imposer les tarifs qu’elle désire, et il peut y avoir des différences importantes d’une municipalité à l’autre. Voici quelques exemples :
En règle générale, les chiens d’assistance font figure d’exceptions, puisque leur identification est gratuite.
Comme pour n’importe quel autre pays, l’importation d’un chien au Canada ne se résume pas à des formalités bureaucratiques et sanitaires réclamées par les services de douane : il faut aussi s’assurer de son bien-être pendant le transport.
En particulier, il est impératif de veiller à ce qu’il soit familiarisé avec sa cage ou son sac de transport. Si ce n’est pas le cas, il est indispensable de prendre le temps de l’y habituer en amont, par exemple en la plaçant dans son environnement de tous les jours et en l’incitant à l’utiliser. A ce moment-là comme pendant le trajet lui-même, y installer une couverture qu’il a l’habitude d’utiliser, un de ses jouets favoris ou encore un vêtement imprégné de l’odeur de son maître ne peut qu’aider à ce qu’il s’y sente bien et soit rassuré.
Par ailleurs, quel que soit le moyen de locomotion choisi, le stress et le mal des transports peuvent affecter la digestion et entraîner ballonnements, diarrhées et vomissements. Il est donc recommandé de lui éviter un repas trop copieux avant le départ, et de veiller en revanche à ce qu’il soit bien hydraté. Il existe d’ailleurs de nombreuses gourdes spécialement conçues pour les cages de transport, qui peuvent se fixer à celles-ci et permettre ainsi à l’animal d’épancher sa soif dès qu’il le souhaite. Le cas échéant, il faut simplement veiller à l’habituer à utiliser cet accessoire en amont du jour J.
Si le voyage s’effectue dans la soute d’un avion, la cage de transport est considérée comme un bagage et elle est prise en charge en tant que telle au moment de l’enregistrement. Il est fortement recommandé de l’étiqueter en faisant figurer le nom du propriétaire, un numéro de téléphone et l’adresse complète de destination. Par ailleurs, dans la mesure du possible, mieux vaut éviter les vols avec escale. L’expérience n’en est que moins éprouvante pour l’animal, et le risque que la cage soit égarée est réduit.
Dans le cas d’une entrée en voiture depuis les États-Unis, il est recommandé de l’installer dans une cage de transport, calée soit dans le coffre, soit au pied de la banquette arrière. Si elle peut sembler contraignante pour un chien déjà habitué à la voiture (a fortiori si habituellement il n’est pas enfermé), cette manière de faire garantit sa sécurité ainsi que celle des autres occupants du véhicule : le trajet long est généralement assez long, et donc le risque d’accident plus élevé que dans le cadre d’un petit déplacement du quotidien. Et puis, en voiture, rien n’empêche de faire des pauses fréquentes pour permettre au chien de sortir de sa cage et se dégourdir un peu les pattes.
Par ailleurs, si le trajet en direction du Canada est effectué en été, le climat peut être assez chaud. Le cas échéant, il faut veiller à ce que la température à l’intérieur du véhicule reste raisonnable et à ce que l'animal boive régulièrement, pour limiter les risques de déshydratation.
Une fois rendu, et même si on a de nombreux autres sujets à gérer, il est important de veiller à ce que les premiers jours du chien dans le pays se passent bien. En effet, il a non seulement toutes les chances d’être bien fatigué par ce moment angoissant que fut le trajet, mais aussi perturbé par ce brusque et radical changement d’environnement et/ou de climat.
À l’arrivée au Canada, si les effets du jet lag sont généralement moins fort sur un chien que sur un humain, il n’est pas non plus totalement immunisé. A la suite du voyage, il peut donc souffrir de maux de tête, de crampes, de fatigue et de déshydratation.
Il convient donc de surveiller son état de santé et de consulter un vétérinaire si les symptômes ne disparaissent pas dans les jours suivant le vol.
Dans la mesure où l’importation d’aliments pour animaux est interdite au Canada, il est important de vérifier en amont si la nourriture à laquelle le chien est habitué y est également disponible, et le cas échéant où se la procurer.
Si ce n’est pas le cas et qu’un changement d’alimentation est inévitable, celui-ci doit comme pour n’importe quel autre cas s’effectuer dans le cadre d’une transition progressive. Faute de pouvoir faire entrer l’ancienne alimentation dans le pays, celle-ci doit être réalisée en amont du voyage, afin de ne pas bousculer l’appareil digestif du chien dès son arrivée avec un changement soudain de nourriture.
Même à la campagne ou dans les zones où elle n’est pas obligatoire, les premières promenades doivent toujours s’effectuer en laisse, le temps que le chien puisse apprivoiser son nouvel environnement. Non seulement il pourrait facilement se perdre, mais le Canada est un pays où les dangers qui le guettent sont parfois bien différents de ceux qu’il a pu connaître jusqu’à présent.
Le problème se pose tout particulièrement pour les plus petits chiens, qui peuvent être des proies pour des animaux sauvages comme les putois, les ratons laveurs et autres lynx. Il est en effet relativement fréquent de croiser ce genre d’animaux, notamment à la tombée de la nuit - y compris en ville.
Il est également judicieux d’investir dans un collier GPS afin de maximiser les chances de retrouver son chien en cas de fugue. C’est évidemment tout particulièrement le cas s’il appartient à une race très encline à prendre la poudre d’escampette, voire s’il est déjà passé à l’acte. En tout état de cause, ces colliers sont adaptés à tous les types et gabarits de chiens. Si l’animal en possède déjà un, il n’est nullement nécessaire d’en acheter un nouveau : cet accessoire fonctionne partout dans le monde.
Faire venir un chien au Canada, que ce soit temporairement pour un simple voyage ou de manière plus longue, est loin d'être aussi simple que ce qu'on pourrait penser. D'abord, parce que les formalités exigées dépendent notamment du motif de l'importation. Ensuite, parce que même si techniquement aucun chien n'est interdit d'entrée dans le pays, d'éventuelles réglementations locales peuvent venir compliquer les choses. Enfin, parce qu'il peut être difficile de s'y retrouver dans les règles fixées par les compagnies aériennes, qu'elles concernent les caractéristiques de l'animal en lui-même, la date du trajet ou des impondérables comme... la température qu'il fait !
Si on ajoute à cela le fait que le voyage peut être stressant et épuisant pour l'intéressé, la question se pose de savoir si le jeu en vaut la chandelle, dans le cas où le séjour est supposé être court. En effet, il peut être préférable en fin de compte de trouver une solution pour faire garder son chien plutôt que de l'emmener avec soi.