Il n’est pas inhabituel d’apercevoir des chiens se promener avec une collerette autour du cou. Si cet accessoire médical n’est pas agréable à porter pour l’animal, il n’en est pas moins parfois indispensable pour le protéger.
Qu’est-ce qu’une collerette pour chien, et dans quels cas peut-il être pertinent d’y avoir recours ? Comment choisir et utiliser une collerette pour chien ?
Aussi appelée carcan, cône ou collier élisabéthain, la collerette vétérinaire est un accessoire de protection pour chien originaire d’Angleterre. Elle est également appelée collier élisabéthain, en référence aux fraises, ces cols de tissu formé de plis dissimulant le cou des femmes, inventées et très populaires durant le règne de la reine Elizabeth I, au 16ème siècle. Les premières collerettes pour chien sont apparues aux Etats-Unis à la fin des années 50.
Elle est utilisée de manière temporaire pour éviter qu’il ne se lèche ou ne gratte une plaie située sur le corps ou sur la tête. Ce faisant, elle permet d’éviter une infection, l’arrachement d’un pansement, l’ouverture de points de suture ou encore un retard de cicatrisation.
Il existe différents types de collerettes pour chiens, qui n’ont pas tous la même forme :
Qu'il soit transparent, coloré ou opaque, le cône en plastique est le type de collerette le plus efficace, puisqu’il isole complètement la tête du reste du corps.
Il est recommandé d’opter pour un modèle transparent, afin de limiter la gêne visuelle de l'animal.
A l'instar du cône en plastique, le cône en tissu semi-rigide offre une protection performante.
Bien qu’il compromette lui aussi la vision latérale du chien, il lui offre plus de souplesse pour ses mouvements et ses déplacements.
Sorte de boudin gonflable en tissu positionné autour du cou du chien, le collier-lune est un type de collerette présente l’avantage de résister particulièrement bien aux chocs, puisqu’il ne peut pas se casser.
Le port de la collerette est prescrit par le vétérinaire dans différents cas de figure :
La durée pendant laquelle le chien doit porter une collerette est définie par le vétérinaire. Elle est généralement comprise entre deux et trois semaines, ce qui correspond au temps nécessaire à la cicatrisation. Il est conseillé de ne pas l’enlever prématurément, afin d’éviter tout risque que l’animal ouvre et infecte sa plaie.
Si le maître souhaite prendre l’initiative de mettre une collerette à son chien, mieux vaut d’abord en référer au vétérinaire afin d’éviter tout port inutile de cet accessoire, qui entraîne une gêne réelle pour l'animal.
Quel que soit le type de collerette choisi, elle désoriente malheureusement souvent le chien, car elle bloque sa vision latérale, qui est naturellement très développée – beaucoup plus par exemple que chez l’Homme. Il a alors tendance à se tourner complètement au lieu de pivoter simplement la tête. Il est aussi contraint de lever cette dernière à de nombreuses reprises, y compris par exemple pour monter des escaliers.
En outre, il est possible que la collerette modifie la perception des sons, en particulier si elle est en forme de cône et en plastique.
Enfin, une collerette sous forme de cône l’empêche d’utiliser ses vibrisses (les poils se trouvant sur sa tête), qui en temps normal l’aident à percevoir son environnement.
Pour mettre une collerette à son chien, il faut l’enfiler autour de son museau puis la glisser autour du cou. Elle doit être maintenue suffisamment serrée pour qu’il ne puisse pas la retirer, mais il faut laisser un espace suffisant (environ deux doigts entre la base de la collerette et le cou) pour qu’il puisse respirer et se mouvoir correctement.
Les premières fois (voire systématiquement), il y a de fortes chances qu’il soit nerveux et ne se laisse pas faire. Lui parler d’une voix calme peut faciliter la procédure, de même que récompenser son chien avec des friandises ou des croquettes une fois l'accessoire positionné.
L’inconfort du port de la collerette associé à la possible douleur de l’opération ou de la plaie peut néanmoins perturber son comportement. Même un chien calme en temps normal peut alors devenir nerveux ou agressif, tout particulièrement durant les premières heures. Néanmoins, le chien est un animal doté d’une grande capacité d’adaptation, si bien que la plupart des individus finissent par s’habituer au port de la collerette en moins de 24 heures.
Il est toutefois possible de la retirer lors de certaines occasions, comme par exemple le temps du repas ou pendant une promenade : étant occupé, il y a moins de risques qu’il se préoccupe de sa plaie, et cela lui procure un réel supplément de confort durant ces rares moments. Ces derniers doivent cependant être strictement surveillés, car il ne suffit que de quelques secondes pour qu'il lèche sa plaie et ne l’infecte, ou retire ses points de suture.
Porter une collerette étant peu agréable pour le chien, il est possible de rendre cette période un peu moins pénible pour lui en adaptant son environnement.
En particulier, il est recommandé d’ôter les obstacles qui se trouvent sur son chemin, non seulement afin qu’il puisse se déplacer sans se cogner de façon répétitive, mais aussi afin d’éviter qu’il ne renverse involontairement des objets.
Par ailleurs, la gamelle du chien (qu’il s’agisse de l’eau ou de la nourriture) a intérêt à être placée légèrement en hauteur, de sorte qu’il puisse y avoir accès sans assistance.
Quant au panier du chien, il vaut alors mieux qu’il soit placé éloigné du mur. En outre, pour qu’il puisse se reposer sans gêne, il est conseillé d’utiliser un panier plat ou un coussin, et non un panier à rebords ou fermé.
Sous réserve bien sûr que son état physique le permette, il n’est pas nécessaire en revanche de modifier ses habitudes de promenades, car ces dernières sont indispensables pour son bien-être et son équilibre physique comme mental. Il faut également continuer à jouer avec son chien, même si des ajustements peuvent être nécessaires en la matière. Il est par exemple déconseillé de lancer un jouet au-dessus de sa tête, car il pourrait avoir des difficultés à la lever et à la voir l'objet : mieux vaut lui lancer à la hauteur de ses yeux.
Par contre, il ne faut pas laisser un chien avec une collerette sortir sans surveillance, car il pourrait s’accrocher ou se blesser, par exemple dans des buissons ou des haies.
La collerette est souvent vendue par le vétérinaire qui la prescrit, mais il peut parfois simplement conseiller le maître sur le choix à effectuer, en fonction de la pathologie et de la taille de l’animal.
La collerette en plastique transparent est souvent le choix privilégié des propriétaires, car elle le protège sans faire barrière à sa vision, et est disponible à un prix abordable. Ce dernier dépend évidemment de sa taille, mais il faut généralement compter entre 4 et 10 euros.
Certains préfèrent cependant opter pour une collerette semi-rigide en tissu ou une collerette lune. En effet, une collerette semi-rigide en tissu est particulièrement résistante aux chocs, tandis qu’une collerette-lune présente l’avantage de ne pas perturber la vision du chien. Leurs prix se situe entre 12 et 40 euros selon les modèles.
Par contre, il est déconseillé de choisir une collerette lune pour une plaie située sur la tête, car l'animal pourrait parvenir à la toucher quand même, grâce à ses pattes arrière.
Dans tous les cas, choisir la bonne taille de collerette est assez important ; pour une protection efficace, elle doit dépasser le museau du chien. Avant d’acheter une collerette, il est donc nécessaire de mesurer la distance entre le cou et le museau, de façon à pouvoir choisir la taille adéquate.
Une même collerette peut être utilisée pour plusieurs chiens de même gabarit, à condition d’être lavée et désinfectée entre chacun, et à condition également que la pathologie ayant mené à la prescription ne soit pas contagieuse.
Enfin, dans le cas où elle est abîmée, il est conseillé de la changer pour assurer une bonne protection de l’animal et éviter qu’il se fasse mal avec.
Si le port d’une collerette présente moult contraintes et inconvénients pour le chien comme pour son maître, elle n’en demeure pas moins un accessoire de protection indispensable pour favoriser une bonne cicatrisation d’une plaie ou d’une blessure.
Son utilisation n’est heureusement que temporaire et le chien retrouvera rapidement ses habitudes une fois rétabli, sans conserver la moindre rancune envers son maître.