«Depuis l'entrée en vigueur de la loi (en 2005), le Québec a assisté à l'arrivée massive de pit-bulls et de mélanges de pit-bull», affirme Ashley Adam, spécialiste en dressage et comportement canin.
Par exemple, pour empêcher leur destruction, la société pour la protection des animaux de Peterborough a décidé d'envoyer sept chiots de type pit-bull à la SPCA de l'Ouest du Québec, où ils seront offerts pour adoption.
Chiens saisis
Ces chiens ont récemment été saisis à l'issue d'une enquête concernant leur bien-être. Le propriétaire a été accusé en vertu de la Loi sur la responsabilité des propriétaires de chiens de l'Ontario ainsi que de règlements municipaux.
Debra Rossetti, qui est responsable d'un réseau de secours pour animaux à Montréal, a constaté une nette augmentation du nombre de pit-bulls de race pure et issus de mélanges qui sont envoyés de l'Ontario au Québec depuis l'interdiction.
D'après elle, les amateurs d'animaux de la province ont réagi en adoptant les chiens en grand nombre, mais ce n'est tout de même pas suffisant pour que les refuges et organismes parviennent à gérer provenant de l'Ontario et des usines à chiots du Québec.
Mme Adam souligne que la plupart des gens ne sont pas au courant du fait qu'il y a un an, un juge de la Cour supérieure a statué que la définition du pit- bull terrier utilisée dans la loi était inconstitutionnelle. Par conséquent, plusieurs mélanges de pit-bull ont cessé d'être assujettis à l'interdiction.
Chiens croisés
Au cours des deux derniers mois, comme plus de gens sont devenus conscients du fait que les restrictions sur les chiens issus de races croisées avaient été relâchées, K-911 a pu trouver un foyer en Ontario à trois chiens issus d'un mélange de pit-bull.
Aucun pit-bull de race pure n'a franchi les portes de K-911, selon Mme Adam, mais plusieurs chiens issus d'un mélange de pit-bull ont été accueillis, en particulier immédiatement après l'interdiction.
L'augmentation du nombre de pit-bulls et mélanges de pit-bull envoyés à des refuges et organismes de secours ontariens était due en grande partie à l'inquiétude des gens quant au fait de posséder un de ces chiens en vertu de la nouvelle loi.
Euthanasie
Mme Adam dit qu'elle a eu vent de cas où des refuges ont dû euthanasier des litières complètes de pit-bulls parce qu'ils n'arrivaient pas à leur trouver un foyer d'adoption à cause de l'interdiction.
Selon Mme Adam, certains amateurs de pit-bulls ont mis sur pied des opérations clandestines de secours en Ontario, malgré l'interdiction.
Les chiens ne sont pas annoncés sur un site Web ontarien, ou s'ils le sont, l'endroit indiqué est quelque part au Québec.
Les acheteurs potentiels sont soumis à un examen rigoureux avant d'être mis en contact avec les secours pour animaux, assure Mme Adam.
Le Québec est devenu un véritable dépotoir pour pit-bulls alors que les refuges pour animaux de l'Ontario essaient d'offrir à ces chiens prohibés une chance d'être adoptés. C'est du moins ce qu'affirme l'une des fondatrices de K-911 Rescue, un refuge pour animaux de Manotick, en Ontario.
