Berger Belge Malinois

Il n'existe pas de variété de Malinois. C'est même en fait l'inverse, puisque ce chien est lui-même considéré par la plupart des organismes canins de référence comme la variété à poil court et fauve charbonné du Berger Belge. Les autres variétés sont :

• le Laekenois, variété à poil dur ;
• le Groenendael, variété à poil long et noir ;
• le Tervueren, variété à poil long et non noir.

Les mariages entre individus de différentes variétés sont interdits par les standards, sauf dérogation spéciale accordée par la commission d'élevage nationale compétente.

Le Berger Belge Malinois, que l'on appelle aussi couramment Malinois en abrégé, est l'un des quatre Bergers Belges reconnus à l'heure actuelle, avec le Laekenois, le Tervueren et le Groenendael. Ces quatre chiens sont généralement considérés comme les variétés d'une race unique, le Berger Belge, mais certains organismes comme l'American Kennel Club (AKC) les considèrent plutôt comme des races différentes.

Bien que très populaire dans le monde occidental, le Malinois n'est pas une race très ancienne. En effet, jusqu'à la fin du 19ème siècle, il existait une grande disparité physique au sein des chiens de berger belges, malgré des aptitudes et des caractères communs : certains avaient les poils longs et d'autres courts, certains étaient entièrement noirs et d'autres plutôt fauves ou gris... C'est seulement en 1892 que le premier standard du Berger Belge fut rédigé : il fut l'oeuvre d'un professeur de l'Ecole Vétérinaire de Belgique du nom d'Adolphe Reul, qui décida de clarifier le patrimoine génétique alors relativement confus des chiens de berger de l'époque. Il créa à Bruxelles la même année le Club du Chien de Berger Belge, puis rédigea des standards différenciés pour chaque "type" de chiens alors identifié, incitant les éleveurs à créer des élevages distincts pour chacun d'entre eux.

Il fallut ensuite attendre 1901 pour que les premiers Bergers Belges soient enregistrés dans les Livre des Origines de la Société Royale de Saint-Hubert (LOSH), organisme canin de référence en Belgique. Les années qui suivirent furent consacrées à l'amélioration de la race et à la distinction et la fixation des différents types. Finalement, en 1909, la variété Malinois fut enfin créée comme étant le Berger Belge à poil court et à pelage fauve charbonné. Elle fut nommée en référence à la région de Malines, lieu originel de son élevage, au centre de la Belgique.

Très rapidement, le Malinois se fit remarquer par ses aptitudes hors pair lors des épreuves de ring canin, tout comme le Groenendael (le Berger Belge noir à poil long) et loin devant toutes les autres races européennes de l'époque. Il s'illustra ensuite comme chien soldat lors de la Première Guerre mondiale, où il joua le rôle de messager, patrouilleur ou encore secouriste. Mais ce fut au cours de la Grande Dépression (1929-1939) qu'il devint véritablement populaire auprès du grand public européen, popularité qui ne s'est depuis jamais démentie.

Il a été reconnu comme variété du Berger Belge par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) en 1956, en même temps que les trois autres variétés. L'American Kennel Club lui a emboîté le pas en 1959, mais en le considérant comme une race à part entière. L'United Kennel Club (UKC) américan et le Canadian Kennel Club (CKC) l'ont reconnu à leur tour, mais suivant les recommandations de la FCI, ils considèrent tous deux le Malinois comme une simple variété du Berger Belge.

De nos jours, le Malinois remporte la médaille d'or des races de chiens les plus populaires en France avec plus de 9.000 enregistrements annuels au Livre des Origines Français (LOF) en 2018 et 2019. Aux Etats-Unis, il est le plus répandu des chiens de Bergers Belges, se situant de manière aux alentours de la 60ème place sur un peu moins de 200 : à titre de comparaison, le Tervueren et le Groenendael sont respectivement à la 110ème et la 120ème places, et le Laekenois n'est même pas présent dans le classement.

Le Malinois est également, avec le Berger Allemand, un des chiens les plus présents au sein des forces armées, notamment en Europe et aux États-Unis.

Si le Berger Belge Malinois fait partie des races de chiens les plus populaires en France, ce n'est pas par hasard : il s'agit d'un compagnon intelligent, qui aime son maître, toujours volontaire, et qui excelle dans de nombreuses disciplines. Ce qu'il apprécie surtout, c'est se sentir utile : il aime apprendre de nouveaux tours et remplir les missions qu'on lui confie. Sa grande intelligence, sa docilité et sa capacité de concentration en font le chien de travail par excellence : berger, secouriste, gardien, chien soldat ou encore chien renifleur sont quelques-uns des nombreux métiers dans lesquels il excelle.

Le Malinois est également très protecteur envers sa famille, à laquelle il est très attaché. Dévoué, loyal et courageux, il ne s'enfuit pas face au danger et a au contraire une propension naturelle à s'interposer pour protéger son maître de toute menace. Son instinct territorial et sa méfiance naturelle envers les étrangers peuvent même le conduire à défendre excessivement ses humains contre les personnes extérieures au foyer, qu'il peut percevoir comme des menaces. Une socialisation et une éducation appropriée permettent généralement de régler ce problème et d'en faire un chien équilibré, aux réactions mesurées en toutes circonstances.

De plus, il aime la compagnie des enfants, envers lesquels il se montre à la fois patient et très protecteur. Il peut toutefois avoir une tendance naturelle à mordre et à pincer (y compris pour jouer), ce qui implique de ne jamais laisser le laisser seul avec des jeunes - comme tout autre chien d'ailleurs. La cohabitation avec un congénère de la même taille que lui ne pose généralement pas de problème. En revanche, il a conservé son instinct de prédation, qui le pousse à courir après les animaux plus petits que lui, tels que les rongeurs, les chats et même les chiens de petite taille. Il est donc préférable de s'assurer que sa socialisation a été bien menée, si on souhaite le faire cohabiter avec d'autres animaux.

Par ailleurs, le Berger Malinois est un chien très actif et plein d'énergie, qui ne se contente d'une petite promenade par jour. Il a un grand besoin de se dépenser, sous peine de développer rapidement des troubles du comportement, comme par exemple un comportement destructeur. Par conséquent, sans être impossible, une vie en appartement est fortement déconseillée pour lui.

Pour autant, il ne peut être question non plus de le laisser toute la journée seul dans un jardin, aussi grand soit-il : en effet, ce chien supporte mal la solitude et pourrait développer des troubles du comportement s'il est laissé seul trop souvent. Sa famille doit se montrer disponible pour passer chaque jour du temps avec lui, faire des activités et partager des moments de complicité. En résumé, le Malinois est avant tout une race recommandée pour un maître sportif, qui aime le grand air, les balades, le sport et les activités en extérieur, et qui peut en faire profiter son chien en l'emmenant avec lui. Personnes sédentaires, pantouflardes ou souvent absentes : mieux vaut s'abstenir !

Il existe deux types de lignées de Bergers Malinois :

• les lignées de travail, qui sélectionnent des chiens pour leur aptitude au travail (garde, pistage, défense, etc.). De tels individus doivent être canalisés dès leur plus jeune âge, car ils débordent généralement d'énergie ;
• les lignées de beauté, qui les sélectionnent sur des critères esthétiques. Ces chiens ont des besoins en exercice un peu moins marqué que les premiers.

Le Malinois a été sélectionné sur de nombreuses générations pour ses capacités d'apprentissage, ce qui en fait aujourd'hui le plus docile des Bergers Belges. De plus, il aime plaire à son maître et lui être utile, ce qui facilite son éducation. Pour autant, il n'est pas aussi malléable qu'un Berger Allemand, et peut se montrer espiègle, voire un peu têtu. Son maître doit donc se montrer ferme dans son éducation, mais jamais violent, pour éviter de se faire mener la vie dure. Comme ce chien a besoin d'échanges et de complicité, le bouder quand il désobéit est une méthode très efficace pour lui faire comprendre ce que l'on attend de lui.

Une bonne méthode consiste à l'éduquer par le jeu, car il aime partager des moments de complicité avec les membres de sa famille. De plus, il s'agit d'une race de chiens intelligente, qui comprend rapidement les ordres et aime être stimulée mentalement. Il est toutefois préférable d'alterner les exercices et de ne pas faire de séances trop répétitives, sous peine de finir par le lasser.

Dans le cas d'un chien de famille, il est important de lui apprendre à maîtriser son instinct de défenseur par une socialisation appropriée. En effet, il a une tendance naturelle à se méfier des inconnus, et même s'il n'est pas agressif, il peut vouloir empêcher les personnes extérieures au foyer de s'approcher de son maître en s'interposant. Il faut donc lui apprendre à gérer correctement ce type de situations en le faisant régulièrement rencontrer des étrangers, et ce le plus tôt possible.

De la même façon, en raison de son instinct de prédation qui le pousse à poursuivre tout ce qu'il assimile à une proie, la cohabitation avec des animaux de petite taille peut poser problème s'il n'a pas été habitué à leur présence dès son plus jeune âge. Une bonne socialisation doit donc être mise en place pour lui apprendre à cohabiter harmonieusement avec des individus plus petits.

Enfin, du fait de son passé de chien de berger, il a tendance à pincer les mollets de ceux qui l'entourent, en particulier des jeunes. Il faut donc corriger cette vilaine manie dès son arrivée dans le foyer, et lui faire comprendre que cette attitude est inacceptable. À défaut, il est préférable de ne pas le mettre en présence de jeunes enfants, qui pourraient être surpris et effrayés par cette attitude.

Le Malinois est un chien à la santé robuste, qui vit en moyenne entre 12 et 14 ans, ce qui est plutôt long comparé aux autres races de même taille. C'est une race de chiens rustique, qui s'accommode aussi bien des basses que des hautes températures.

Dans la mesure où sa sélection a été bien maîtrisée dès le début de son élevage, ce chien est sujet à peu de problèmes de santé. On note toutefois une prédisposition légère à quelques affections, telles que l'épilepsie, les allergies cutanées, ainsi que le pannus cornéen et l'atrophie progressive de la rétine, deux maladies oculaires qui peuvent à terme altérer la vision du chien. Il semble également plus réactif aux produits anesthésiants que d'autres races, avec un risque de complications et de décès plus élevé en cas d'anesthésie générale.

Dans la mesure où il s'agit d'une race de chiens de grande taille, il peut également être sujet au torsion dilatation de l'estomac, un syndrome très grave qui peut rapidement mettre en jeu son pronostic vital. Par contre, la dysplasie de la hanche et la dysplasie du coude sont moins fréquentes que chez d'autres races de taille comparable, même si le risque qu'il soit atteint n'est pas nul pour autant.

Le Berger Malinois est une race de chiens facile d'entretien. En effet, il n'est généralement pas nécessaire de brosser le pelage de son chien plus d'une fois par semaine, hormis en période de mue (au printemps et à l'automne), où un brossage tous les deux jours à l'aide d'une étrille est conseillé pour faciliter l'élimination des poils morts. Par ailleurs, il est conseillé de ne donner un bain à son chien que lorsque sa fourrure est vraiment sale, c'est-à-dire normalement pas plus de quelques fois par an.

Pour ce qui est des yeux, des oreilles et des coussinets, il est recommandé de les vérifier une fois par semaine, et si cela s'avère nécessaire, de les nettoyer à l'aide d'un produit adapté. L'état de ses ongles doit également être vérifié à cette occasion, pour s'assurer qu'ils ne sont pas trop longs et ne le gênent pas dans sa démarche. Cela étant, dans la mesure où il s'agit d'une race très active, l'usure naturelle est normalement suffisante : il est donc rarement nécessaire de les lui couper.

Enfin, pour prévenir les problèmes dentaires, il est important de brosser les dents de son chien au minimum une fois par semaine, et dans l'idéal une fois par jour.

Le Malinois n'est pas très difficile concernant son alimentation. En général, il s'accommode très bien des aliments industriels classiques (croquettes, pâtée...). Il faut simplement s'assurer que sa ration lui apporte bien tous les nutriments dont il a besoin. De plus, dans la mesure où il s'agit d'une race sportive, ses besoins énergétiques et nutritionnels sont plus importants que ceux d'un chien de taille équivalente. En cas de doute, mieux vaut demander conseil à un vétérinaire.

Par ailleurs, pour limiter le risque de retournement de l'estomac, il est préférable de ne pas le nourrir en une seule fois. Mieux vaut au contraire diviser sa ration en deux repas, un le matin et un le soir, et s'assurer qu'il ne fait aucun effort physique important avant et surtout après chacun d'entre eux.

Enfin, comme pour tous les chiens, il doit avoir en permanence à sa disposition de l'eau claire et fraîche.

Le Berger Belge Malinois est véritablement le chien polyvalent par excellence.

Originellement utilisé comme chien de conduite de troupeau, comme son nom l'indique d'ailleurs, il a rapidement été remarqué pour ses incroyables capacités d'apprentissage, sa grande docilité, sa robustesse, son courage et bien sûr son remarquable flair. Il a donc très vite été utilisé dans l'armée pour transmettre des messages, monter la garde ou encore rechercher des blessés. Aujourd'hui encore, il s'agit de l'une des races les plus répandues dans les armées (Europe, Etats-Unis, Australie, Inde...). Il s'illustre d'ailleurs régulièrement par sa participation active sur le terrain de conflits armés ; on a ainsi pu le voir en action au sein de l'armée américaine en Iraq et en Afghanistan.

Il s'agit aussi d'une des races les plus appréciées par les forces de l'ordre : il est employé comme chien de recherche de drogue et d'explosifs, mais aussi comme chien policier d'assaut. Ainsi, en France, il est notamment présent aux côtés du GIGN et du RAID. Il aide également les secouristes dans la recherche de personnes disparues grâce à ses incroyables talents de pisteur.

Mais le Berger Malinois est avant tout un excellent sportif qui s'illustre en agility, en canicross , encore en obéissance.

Son instinct protecteur très marqué en fait de plus un excellent chien de garde, valeureux et toujours prompt à défendre sa famille, sans se montrer inutilement agressif pour autant.

Enfin, il fait partie des quelques races autorisées à pratiquer le mordant.

Le prix moyen d'un chiot Malinois se situe autour de 700 euros, qu'il s'agisse d'un mâle ou d'une femelle. Il existe toutefois de grands écarts de prix d'un individu à l'autre, puisqu'on peut acquérir certains chiots au prix de 500 euros et d'autres à quasiment 1000 euros.

Le record du monde de saut en longueur chez les chiens est détenu depuis 2012 par un Berger Belge Malinois prénommé Vhoebe, qui est parvenu à faire un bond de 9,47 mètres de distance, soit environ 50 centimètres de plus que le record équivalent chez les humains. Une sacrée prouesse, même pour un chien !

Dans un autre registre, un Berger Malinois nommé Cairo faisait partie de l'opération ayant abouti à la mort d'Oussama Ben Laden. Membre des U.S. Navy SEAL, force spéciale de la marine de guerre des États-Unis, il avait pour mission d'aider à sécuriser le périmètre de l'attaque et de rechercher de potentielles pièces secrètes. Chien d'assaut d'élite, équipé d'un gilet en kevlar, de lunettes à vision infrarouge et de caméras, il était capable de sentir des ennemis à plus de 3 kilomètres.

En France, Diesel, un Berger Belge mâle de 7 ans travaillant pour le RAID (unité d'élite de la Police nationale française), est mort en service le 18 novembre 2015 lors d'un assaut mené à Saint-Denis, consécutif aux attentats du 13 novembre. Il avait été envoyé en reconnaissance lors d'une accalmie après un échange de tirs. Son décès avait ému l'opinion publique.