La santé des chiens au Canada

Un vétérinaire posant les mains des deux côtés de la tête d'un chien

Selon une enquête de Packaged Facts menée en 2014 et reprise notamment dans une étude de marché publiée par le ministère de l’Agriculture de l’Alberta , 86% des Canadiens possédant un chien le considèrent comme un membre à part entière de leur famille.


La santé et le bien-être de leur compagnon sont donc au cœur des préoccupations de bien des maîtres : ils n’hésitent pas dès lors à investir beaucoup de temps et d’argent pour faire en sorte que leur animal puisse avoir une vie longue et en bonne santé.

Les visites chez le vétérinaire

Un chien en train de se faire examiner par une vétérinaire

D’après une enquête effectuée en 2022 par l’Institut Canadien de la Santé Animale (ICSA), 86% des Canadiens détenant un chien l’ont emmené chez le vétérinaire au moins une fois au cours de l’année. Ce chiffre était à peu près le même les années précédentes, et son niveau élevé témoigne de l’attention que la plupart des propriétaires accordent à la santé de leur animal.


Néanmoins, il est difficile d’espérer atteindre une couverture vétérinaire parfaite pour l’ensemble de la population canine du pays. En effet, le nombre d’animaux domestiques augmente chaque année : pas forcément du fait des chiens, mais plutôt des autres espèces – à commencer par les chats. Or, le nombre de vétérinaires – et plus largement de professionnels de la santé animale – n’évolue pas aussi vite. Ainsi, il devient de plus en plus compliqué d’obtenir un rendez-vous.

Les problèmes de santé les plus courants chez les chiens au Canada

Une vétérinaire en train d'examiner les dents d'un chien

Comme l’être humain, le chien n’est pas épargné par les ennuis dentaires : caries, gingivite, parodontose... C’est d’ailleurs le type de problème de santé le plus fréquemment diagnostiqué par les vétérinaires canadiens. Il faut dire que de nombreux maîtres pensent spontanément à entretenir le pelage, les oreilles ou les ongles de leur compagnon, mais pas forcément ses dents – ou bien ils ne savent pas comment s’y prendre.


Il convient donc de rappeler qu’à l’instar de ce qu’on fait pour soi-même, il est nécessaire de brosser les dents de son chien régulièrement – au moins une fois par semaine, mais l’idéal est de le faire chaque jour. Plusieurs signes peuvent alerter d’un éventuel problème touchant la dentition : un gonflement, une rougeur ou des saignements au niveau des gencives, une mauvaise haleine, un jaunissement des dents…


Parmi les autres problèmes de santé les plus fréquemment diagnostiqués par les vétérinaires, on trouve :

  • les otites, auxquelles les chiens sont très sensibles – en particulier ceux qui ont les oreilles pendantes ;
  • l’obésité, due en général à de mauvaises pratiques en matière d’alimentation – un problème qui souvent concerne aussi le maître lui-même.

Le nombre de cas de rage chez des chiens au Canada chaque année

Un Rottweiler ayant la rage

La rage est une maladie transmissible à l’être humain et mortelle. Afin de l’enrayer, le Canada impose de vacciner son chien contre la rage : cette règle vaut pour tous les propriétaires, partout sur le territoire.


Par ailleurs, l’importation d’un chien au Canada nécessite qu’il possède un certificat de vaccination.


Depuis juin 2022, les autorités canadiennes interdisent l’importation d’un chien commercial (c’est-à-dire destiné à la revente, à l’adoption, à la reproduction, aux spectacles, aux expositions ou à la recherche) en provenance d’un pays considéré à haut risque pour la rage canine, même s’il est vacciné. Cela concerne une cinquantaine de pays d’Afrique, une quinzaine d’Amérique latine et une quarantaine d’autres répartis entre l’Asie, le Moyen-Orient et l’Europe de l’Est. Les restrictions d’entrée ne concernent pas en revanche un chien qui ne sert que comme simple compagnon domestique.


Malgré toutes ces précautions, la rage n’est pas totalement éradiquée dans le pays. En effet, l’Agence canadienne d’inspection des aliments recense chaque année plusieurs cas. Entre 2018 et 2022, 39 ont été signalés, soit un peu moins de 8 par an en moyenne. Un seul de ces chiens avait été infecté avant son entrée au Canada, ce qui signifie que les autres sont des cas domestiques.

Les assurances santé pour chien au Canada

Un chien allongé sur une table devant un formulaire de souscription d'une assurance

D’après une étude de la North American Pet Health Insurance Association, les Canadiens ne font que rarement assurer leurs animaux domestiques. En 2020, seuls 2,7% des chiens et chats l’étaient.


Ainsi, comme le souligne notamment un article publié en 2014 par l’Insurance Institude of Canada (IIC), le taux d’équipement est particulièrement faible au Canada. À titre de comparaison, cette année-là, un peu plus d’un quart des propriétaires britanniques avaient leur animal de compagnie assuré. En Suède, ils étaient même près de la moitié dans ce cas.


Il faut dire que le marché y est nettement plus récent. En Suède, cela fait environ un siècle que ce genre de service existe. Au Royaume-Uni, on trouve des assurances santé pour animaux domestiques depuis les années 50. Au Canada en revanche, les premières offres ne virent le jour qu’à la fin des années 80. Par conséquent, beaucoup de propriétaires ne savent tout simplement pas qu’il est possible d’assurer la santé de leur compagnon, comme ils le font pour la leur.


Ce faible chiffre peut aussi s’expliquer par le fait que les offres sont tellement nombreuses et difficiles à comparer qu’il semble potentiellement difficile de trouver celle qui est la plus adaptée à son animal et aux moyens dont on dispose. Le marché a beau être jeune, il n’en est en effet pas moins déjà très concurrentiel.


En outre, même si bien sûr tout dépend de l’offre souscrite et donc du niveau de protection qu’on choisit, la majorité des contrats d’assurance ne couvrent pas les dépenses médicales courantes, comme les vaccins ou les soins préventifs. Cela peut contribuer à réduire leur attractivité aux yeux de certains maîtres, qui souhaiteraient davantage qu’une prise en charge en cas de coup dur (accident, maladie…). Du reste, même dans une telle situation, le remboursement par l’assurance n’est pas forcément garanti : les contrats prévoient souvent toutes sortes d’exclusions (notamment pour certaines maladies héréditaires), en plus d’éventuelles franchises et autres conditions restrictives. Il est donc important de bien faire attention à tous ces critères au moment de choisir quel contrat souscrire, mais comparer les différentes offres a tôt fait d’être assez complexe tant elles peuvent diverger par bien des aspects plus ou moins flagrants. Indéniablement, cela peut rebuter plus d’un maître…


Enfin, comme pour les humains, le prix de ces assurances est plus élevé pour les animaux plus âgés, ce qui peut notamment avoir un effet dissuasif pour les personnes ayant fait le choix d'adopter un chien senior dans un refuge.


Quoi qu’il en soit, d’après le rapport de Graphical Research, les principaux acteurs du marché canadien de l’assurance pour animal de compagnie sont BCAA, CAA, Costco, Desjardins, Fetch by The Dodo, Ontario Veterinary Medical Association, Petsecure, Pets Plus Us, Sonnet, The personal et Trupanion.

La stérilisation des chiens au Canada

Un Berger Allemand allongé sur une table d'opération et en train de se faire opérer

Il n’existe pas au Canada de loi fédérale imposant de stériliser son chien, du moins s’il n’est pas destiné à l’élevage.


En revanche, le Québec donne aux autorités municipales la possibilité de l’imposer. La Loi pour un encadrement sévère à l’égard des chiens dangereux de 2018 a en effet étendu les pouvoirs des municipalités de la province, en leur permettant de rendre obligatoire si elles le souhaitent la stérilisation des animaux domestiques. C’est en vertu de cette loi qu’à partir de 2020, plusieurs villes (dont Montréal, Laval et Québec) se sont mises à la rendre obligatoire, avec l’objectif de lutter contre la prolifération des chiens errants et les élevages illégaux.


À ce jour, aucune autre province ne dispose d’une telle loi permettant aux municipalités d’imposer aux maîtres la stérilisation de leur chien. Celle-ci n’en est pas moins fortement recommandée par les autorités locales un peu partout dans le pays.


Cela dit, les propriétaires n’ont pas forcément besoin que ces dernières leur imposent de stériliser leur animal pour le faire, conscients qu’ils sont de l’intérêt de cette mesure. Ainsi, d’après une étude menée en 2012 par Faunalytics, une organisation à but non lucratif spécialisée dans la recherche et l’analyse de données sur les animaux, 69% de l’ensemble de la population canine du pays serait stérilisée. C’est un peu moins toutefois que les chats, qui seraient 79% dans ce cas.

L’euthanasie des chiens de refuge au Canada

Un vétérinaire portant des gants de caoutchouc en train de faire une injection à un chien

Le taux d’euthanasie des chiens recueillis par des refuges au Canada est deux fois plus faible que de l’autre côté de la frontière : d’après le rapport annuel 2021 de l’association Humane Canada, il est de l’ordre de 10%, contre environ 20% aux États-Unis.


Un tableau comparatif sur les chiens accueillis en refuge établi par l'organisme montre également qu’entre 2012 et 2021, le pourcentage de ceux qui ont fini par y être euthanasiés est passé de 15% à 10%.


Dans le même temps, le nombre de chiens admis en refuge est quant à lui passé de 53.000 à 21.000, et le pourcentage de ceux qui ont été récupérés par leur propriétaire a augmenté : 26% en 2012, contre 31% en 2021.


L’association précise toutefois que 2% des chiens de refuge euthanasiés étaient en bonne santé au moment de leur décès, mais ne pouvaient être replacés dans un foyer.

Dernière modification : 02/16/2024.